Chapitre 9
Quand je fermais les yeux un décor blanc s'empressa d'apparaître et avec lui toutes les personnes décédées de mon entourages. C'était bizarre à la fin, j'avais vu mes parents dans mon rêve avec les autres morts le soir même où ils avaient été tués, c'était décidément troublant. Peut-être que j'avais imaginé tout cela car j'avais trouvé la maison sans vie à mon retour...
La suite se déroula comme d'habitude. Les macchabées qui me répétaient que « L'heure était venue » mais cette fois je baissais le yeux sur mes mains qui tenaient des bougies en formes de seize. Un bip différent de d'habitude me réveilla, Alice n'avait pas oubliée le réveil dans ma nouvelle chambre et l'avait d'ailleurs programmé pour 6h30 : quelle poisse !
Je me levais, pris ma douche dans la salle de bain du couloir, me coiffais, me maquillais légèrement le yeux pour cacher mes yeux encore bouffis et de petites cernes violacées, et vêtis mon uniforme qu'Alice avait visiblement repassé et poser sur mon lit lorsque j'étais dans la salle de bain. C'était étrange mais Alice se comportait comme une mère et je crois que je commençais à la considérer comme telle alors que je ne la connaissait que depuis hier.
Quand je descendis les escaliers, Alice préparait des oeufs brouillés et une salade de fruit. Elle me servit un bol de salade de fruit que je laissais en voyant l'heure qu'il était : 7h35 et le bus passait à 7h40 ici. Je pris mon manteau, mon sac et mis mes ballerines préalablement nettoyées. Alice me glissa un au revoir rapide tandis que j'ouvrais la porte.
Une fois dans la rue, je vis au loin l'arrêt de bus et celui-ci me dépasser. Je courus plus vite que je n'avais pu le faire auparavant et attrapa le bus de justesse. Quand je fus à l'intérieur, mon esprit s'apaisa en voyant Lindsay assise avec une place libre à côté d'elle. Je me précipitais dessus pour lui dire bonjour et elle me sera fort contre elle. Je lui racontais la soirée que j'avais passé avec Alice et elle en fut ravie pour moi, même si mes parents restaient dans un coin de ma tête. Je cherchais à présent Will dans le bus. Quand mes yeux se posèrent sur lui, une immense joie me traversa puis je me retournais vers Lindsay qui me racontait les journées de court sans moi et comme quoi cela lui avait manqué d'entendre ma voix. Sincèrement je ne pouvais rêver mieux comme meilleure amie que Lindsay. Quand nous arrivâmes devant le lycée, je m'aperçus qu'il m'avait étrangement manqué.
La journée commença par deux heures de français puis deux heures d'art plastique arrivèrent et je ne les vit même pas passer : nous devions créer une fresque sur une feuille de format A2. Il était midi et demi, cela voulait dire pose déjeuner et retrouvailles avec tout le petit groupe. J'était entourée de Will et Lindsay, nous avions tous les trois nos plateaux de servis. Aujourd'hui au menu, carottes râpées, poisson et purée avec un yaourt en dessert. Je sentais une certaine nostalgie s'emparer de moi car des souvenirs de mes parents me revenais quelques fois, a vrai-dire tout le temps.
Nous nous sommes assis à la grande table où nous avions l'habitude de nous retrouver. Lorsque Colin, Scott et Aileen nous rejoignirent, les visages qu'ils me montraient affichaient clairement leur tristesse et je compris immédiatement le message : « Désolé pour tes parents, saches que nous sommes avec toi ! ». Quelques secondes plus tard, ils me dirent ce qu'ils avaient sur le coeur : « Toute mes condoléances ! » me lança Colin ; « Je suis vraiment désolé » confia Scott et « Nous te soutenons tous ! » me dit Aileen.
— Ça va ? m'avait demandé Will visiblement touché par mon expression mais je ne pouvais pas cacher ma colère face à cette fameuse question « ça va ? » alors je me levais de table sans avoir touché à mon assiette.
Je sortis du réfectoire en courant et je vis des élèves murmurer tout en me dévisageant. J'entendis des pas derrière moi. J'étais désormais dans le couloir désert, tout le monde devait être en train de déjeuner. Je sentis qu'on m'attrapais fermement le poignet. Je me retournais et fis face à Will.
— Lâche-moi s'il te plaît Will, lui demandais-je résolument alors que désormais des larmes coulaient de mes yeux si bien que je ne les contrôlaient même plus.
— Non, je t'ai contrarié ? Ce n'était pas mon intention, je te l'assure !
— Je sais excuses moi. C'est juste que j'en ai ma claque que tout le monde me demande si tout va bien ou pas ! Vous voulez tous la réponse, criais-je aussi fort que possible pour que tout le monde m'entende même en dehors du réfectoire, et bien voilà, ça ne va pas, même pas du tout : mes parents sont morts !
Des élèves et des professeurs sortirent la tête du réfectoire pour voir ce qu'il se passait, il y avait même nos amis. Puis une femme en tailleur noir et chemisier blanc sortie et s'approcha de nous, elle marchait vite, même un peu trop vite je dirais.
— Will retournez au réfectoire, je m'occupe d'elle ! lui intima-t-elle tandis que je me rendais compte qu'elle connaissait Will et qu'elle prenait mon bras en me disant de la suivre.
Quand nous arrivâmes dans un long couloir, elle ouvrit une porte où était gravé le simple mot : « Directrice » sur une plaquette en acier accroché à la porte. Je pouvais commencer à m'en faire... Allait-elle me renvoyer pour mon erreur ou simplement appeler Alice ? Je n'en savais rien. Elle me fis asseoir sur une chaise en face de son bureau où je pus lire un écriteau « Mrs. Clarkson ». Elle s'assit à son tour sur une chaise mais cette fois-ci celle du bon côté du bureau. Curieusement ce nom me disait quelque chose.
— Écoutez Mrs. Clarkson, je suis désolée pour mon comportement, ça ne se reproduira plus, dis-je en essuyant de ma main les larmes qui coulaient encore.
— Ce n'est pas votre faute Mademoiselle Marshall, je suis au courant des événements de la semaine précédente ! Welce Hill est de tout coeur avec vous ! Vos professeurs sont au courant et notre psychologue est à votre disposition en cas de besoin mais je vous conseil d'évitez de perdre votre sang froid devant tout le monde, cela laisserais libre court aux commérages.
— Oui je suis désolée, c'est juste que je suis encore sensible sur ce qu'il s'est passé alors... tentais-je d'expliquer quand elle me coupa.
— Ne vous inquiétez pas, je comprends, m'assura t-elle.
— S'il vous plaît n'appelez pas ma tutrice, cela lui ferait des histoires...je vous assure que j'ai compris et que je ne recommencerais plus, promis !
— Rassurez-vous je ne comptais pas l'appeler mais je vous fait confiance, vous m'avez l'air d'une élève sérieuse et vu les circonstances, votre comportement était justifié. Vous pouvez retourner au réfectoire retrouver vos amis.
— Merci beaucoup, dis-je en sortant du bureau tout en essuyant mes joues encore humides.
Je ne voulais pas retrouver mes amis tout de suite alors j'errais dans les couloirs interminables de Welce Hill en cherchant une quelconque échappatoire. Je montais les escaliers puis me retrouvais au dernier étage où un ruban jaune délimitait l'accès aux élèves. Je passais dessous et continuais mon périple dans les couloirs déserts. C'est alors que je vis une immense serre. J'y rentrais, curieuse. C'était une sorte de jardin d'hiver où un banc blanc semblait m'attendre. Je m'y assis et regardais la vue que nous offrait ce repère secret. De là, on pouvait voir le grand terrain qui servait de cour entre les bâtiments et les toits d'Edimbourg.
Je pouvais sentir les fleurs et entendre les gazouillis d'oiseaux que l'on avait sûrement introduit ici. Le temps semblait s'être arrêté. Il n'y avait personne dans la cour quand je me souvenais qu'il me restais des cours. Je regardais l'écran de mon téléphone qui m'indiqua 13h50. J'étais en retard pour mon cour de mathématiques. Je sortis immédiatement de cette magnifique verrière et me dirigeais vers les escaliers.
Je rentrais dans le couloir du bâtiment E et trouvais rapidement la salle E004 où je frappais. J'entendis un « Entrez » à travers la porte, ce qui m'invita à ouvrir la porte. Aussitôt, je fus accueillis par les regard de Mr. Dunhey et de tous les élèves présents dans la salle. Je m'approchais de mon professeur et lui annonçais que mon retard était dû à mon entretient avec la directrice. Cette excuse semblait marcher mais seulement une partie était vraie, c'était juste que je m'étais baladée pendant 40 minutes dans les couloirs après cette entre-vue.
Il me fit un hochement de tête qui montrais qu'il comprenait, ce qui me permis de me diriger vers une place libre à côté de Lindsay, au fond de la salle. Elle ne me demanda pas pourquoi j'étais arrivée en retard parce que j'imagine que Will lui avait expliqué la situation. Quand le cours eut fini, il nous restait encore deux heures d'histoire à affronter avant la fin des cours. Après ce cour riche en royauté, j'expliquais à Lindsay que je devais parler à Will, ce qu'elle comprit tout de suite sans me poser de questions, puis je courus vers lui avec la ferme intention de m'excuser. Quand je le rattrapais, nous étions au niveau du bus dont il s'empressa de gravir les marches. Je le suivais encore quand il s'assit à une place près de la fenêtre.
— Je peux, lui demandais-je timidement.
— Fais comme chez toi, me dit-il calmement, le regard porté sur l'extérieur.
— Merci, je voulais m'excuser de t'avoir crié dessus alors que tu n'y es pour rien, dis-je une fois assise à côté de lui.
— Ce n'est pas grave, je suis un grand garçon, je m'en remettrais, ne t'inquiète pas...
— O.K, tu ne m'en veux pas alors ?
— Non bien sûr que non, après ce que tu viens de vivre c'est normal qu'au bout d'un moment tu craques. C'aurait été même bizarre que tu ne le fasse pas, m'avoue-t-il en tournant légèrement la tête dans ma direction et je sus à cet instant qu'il ne m'en voulais pas.
— Je suis soulagée, soupirais-je en m'enfonçant dans mon siège.
— Au fait, où étais-tu après le petit tour dans le bureau de Clarkson parce que vu l'heure à laquelle je t'ai laissé avec elle et l'heure à laquelle tu est revenue, il s'est passé du temps ?
— Bon j'avoue monsieur l'agent, je me suis promenée dans les couloirs. J'avais besoin d'être seule mais comment tu pouvais avoir deviné, la convocation pouvait bien durer 1 heure, expliques moi ?
— O.K, je t'ai vu sortir du bureau de Clarkson à 13h25, pouffa-t-il, heureux de son petit manège.
— Espion ! Tu m'a espionné ! Toi, je te jure ! plaisantais-je en lui donnant une tape à l'épaule.
— Ça va, j'ai le droit de m'assurer que les personnes qui me sont proches vont bien ! dit-il instinctivement.
Will avait l'air sérieux en disant cela, presque affectueux. À chaque fois que j'étais avec lui je me sentais en sécurité. Lorsque le car s'arrêta, je vis que j'étais arrivée à mon arrêt. Je me levais et dis à Will que j'étais arriver à destination puis il me glissa un au revoir triste. C'est vrai que maintenant nous n'habitions plus dan sale même quartier. À la porte, je me retournais et vis Will qui me fixait en souriant et Lindsay qui articulais un « À demain ». Une fois dehors, je marchais jusqu'à mon « chez moi » et ouvris la porte.
Après avoir posé mes affaires dans ma chambre, j'attaquais mes devoirs que je finis en à peine 30 minutes. Je m'installais à la fenêtre avec mon ordinateur portable sur les genoux quand je tournais la tête pour voir le fameux van noir, cette fois-ci garé sur une place de stationnement mais toujours en face de la maison. Je fixais la fenêtre conducteur avec l'espoir de voir qui conduisait mais c'était peine perdue : les vitres étaient teintées. Peut-être était-ce quelqu'un du quartier qui possédait un tel véhicule...
Soudain Alice frappa à ma porte et entra gracieusement. Apparement, le diner était prêt. Je répondis que je descendais dans quelques secondes et une fois à table, je lui racontais ma journée en oubliant volontairement de mentionner mon passage dans le bureau de Mrs. Clarkson. Au dessert, elle m'annonça qu'elle avait trouvé du travail dans une crèche en temps qu'assistante. Je la félicitais sincèrement puis montais me préparer à dormir en espérant ne pas refaire ce cauchemar cette nuit mais lorsque j'allais entrer dans ma chambre, j'entendis Alice parler au téléphone en articulant des « oui »... « demain »... « parfait »... « merci »... « au revoir »... Je me demandais bien à qui Alice pouvait bien téléphoner en pleine soirée. Ensuite, je m'allongeais et fermais les yeux après une journée fatigante.
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