Chapitre 26
Les regards que lançaient mes amis sur la personne derrière moi me confortais dans mon idée qu'ils étaient aussi perdus que je l'étais. Je me retournais et constatais que c'était bien ce que je pensais.
— Alex ?!
— En chair et en os !
Je courais alors vers mon meilleur ami et plaçais mes mains autour de son cou pendant qu'il me faisait tournoyer dans les airs. Cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu. Il m'avais tellement manqué. Nous nous serrions encore l'un contre l'autre jusqu'à ce que je décide de briser le merveilleux silence de nos retrouvailles.
— Qu'est-ce que tu fais ici, à Edimbourg ?
— Je suis venu rendre visite à ma meilleure amie d'Australie, m'annonce-t-il en souriant de ses belles dents biens droites.
C'est vrai qu'il n'avait pas changé depuis que j'étais partie : ses cheveux bruns légèrement décolorés par le soleil australien étaient toujours remontés en arrière tandis que ses yeux bleus étaient toujours aussi adorables que dans mon souvenir, ainsi que son éternel bronzage que je devais avouer, lui allait à ravir. À vrai dire, depuis que j'étais arrivée ici, j'avais perdu mon bronzage doré à cause de ce temps nordique qu'abritait l'Écosse.
— Comment vas-tu ? Ton vol s'est-il bien passé ? Et ta mère ? Comment va-t-elle ?
— Je vais bien Greer, ma mère aussi, d'ailleurs, elle te passe le bonjour. Mon vol s'est bien déroulé même si je dois avouer qu'il était un peu long, me dit-il avec sa joie habituelle. Dis donc tu as drôlement maigrie ? me demanda-t-il en m'observant de la tête aux pieds.
— C'est bien alors mais je n'arrive pas à croire que tu sois là, devant-moi ! C'est juste incroyable ! Et c'est vrai que ces derniers temps, je n'ai pas eu beaucoup d'appétit. Enfin, dis-je pour changer de conversation, Alex, (je me tourne vers mes amis Écossais), voici mes amis d'Edimbourg : Colin, Scott, Aileen, Lindsay ma meilleure amie, Will mon petit-ami et Logan qui habite dans la même maison que moi, dis-je en lui montrant mes amis un par un malgré que je voyais que son regard bleu s'éternisait sur Aileen.
En fait, Alex à toujours aimé les blondes et je crois qu'Aileen lui avait tapé dans l'oeil.
— Les amis, je vous présente Alex, mon meilleur ami. Nous nous connaissons depuis toujours et on peut dire que nous avons fait les quatre-cent coups quand nous étions petits, annonçais-je.
Tout le monde lui glissais un bonjour tandis que je pouvais voir que le visage d'Aileen commençait à rougir à la vue du regard insistant de mon meilleur ami. Alex me pris par le coude et m'emmenait à l'écart des autres, sous l'oeil attentif de Will.
— Greer, je voulais te dire que je suis vraiment désolé pour tes parents, me dit-il avec une moue désolée sur les lèvres ce qui effaça tout sourire de mon visage.
— Euh... Merci mais... Comment l'as-tu su ? lui demandais-je, surprise en jetant un regard au groupe derrière nous qui semblait en pleine conversation alors que Will nous fixait toujours de ses yeux azurs que je trouvais un peu plus sombres que d'habitude.
— Tu sais, les infos à Darwin ont diffusé la nouvelle de l'assasinat de tes parents pendant environ deux semaines. Quand je l'ai appris, j'ai économisé pendant trois mois jusqu'à temps d'avoir assez d'argent pour me payer un billet d'avion pour Edimbourg, parce que tu sais que ma mère ne gagne pas beaucoup, donc j'ai dû me débrouiller par mes propres moyens...
— Mais Alex... Tu n'aurais pas dû et puis tu aurais pu m'appeler ?
— J'ai essayé mais mes appels étaient refusés alors je me suis dis que je devais venir te voir en personne.
— Bizarre. Pourtant je reçois les appels qui proviennent d'Edimbourg, m'étonnais-je en baissant le regard sur mes chaussures, honteuse d'avoir manqué les appels de mon ami.
— Peut-être que tu n'as pas programmé ton téléphone pour recevoir les appels provenant de l'étranger ? conclut-il.
— Probablement mais avant c'était...c'était mon père qui s'occupait de tout ça, balbutiai-je, toujours fascinée par mes chaussures. Je suis vraiment désolée Alex, dis-je en reniflant, j'ai dû t'inquiéter. Je n'ai même pas pensé au souci que tu devais te faire. Je suis vraiment une idiote...
— Arrêtes Greer. ( Il prit mon menton entre ses doigts et le releva jusqu'à ce que je distingue ses traits. ) Tu n'y aies pour rien et puis tu avais d'autre chose à penser que d'appeler ton meilleur ami qui se faisait un sang d'encre pour toi de l'autre côté du globe pendant que tu fricotais avec ce Will, me confia-t-il en souriant malicieusement.
— Je sais, je suis impardonnable, plaisantais-je à mon tour.
En quelques secondes, il avait réussit à me faire sourire : ça c'était Alex. Toujours là pour écouter ce que j'avais à lui dire et plaisanter avec moi quand je n'avais pas le moral. Je le pris dans mes bras encore une fois, c'est à cet instant que je crus voir passer un éclair dans le regard de mon petit-ami qui nous espionnait toujours à distance. Bien sûr, Alex ne le voyait pas puisqu'il était dos à Will mais je n'avais pas eu cette chance. Je lui en toucherais d'ailleurs deux mots à l'occasion. Mais, en attendant, j'avais encore quelques questions en tête à poser à Alex :
— Mais j'y pense, où habites-tu pour le moment ? lui demandais-je, inquiète pour son confort.
— Je loge dans un hôtel pas loin de là.
— Prépares-toi à partir parce que je ne te laisserais pas gaspiller ton argent dans un hôtel alors que nous avons une chambre d'ami à la maison.
— Mais Greer, je ne peux pas débarquer chez ta famille d'accueil avec un sourire d'ange pour m'installer chez eux.
— Tu es obligé ! Et puis je suis sûre qu'Alice n'y verra aucun problème, elle est douce comme un agneau et très hospitalière, tu verras. De plus tu es mon meilleur ami, et jamais, je ne te laisserais tomber.
— Je ne p...
— Je t'ai dis que c'était bon et ne fait pas ta tête de mule, tu sais que je suis pire que toi.
Sur ce, il accepta finalement. Nous rigolions de plus belle tout en rejoignant les autres, restés prêt du muret. Je n'eux pas le temps d'apprécier plus la compagnie d'Alex car la sonnerie retentit à ce moment. Je lui donnais donc rendez-vous avec ses valises devant le lycée à la fin des cours pendant que j'allais remplacer mes manuels de ce matin pour ceux de l'après-midi dans mon casier. Will ne m'avait pas reparlé depuis l'arrivée d'Alex et je crois que c'était mieux ainsi, car comme ça, rien ne pouvais gâcher ces retrouvailles australiennes. Nous avions cours d'anglais avec Mrs. Harrison et sciences avec Monsieur Badford. Comme d'habitude, j'arrivais in extremis en cours avant d'aller m'asseoir, seule, au fond de la salle.
Cela faisait maintenant quarante minutes que le cours d'anglais avait commencé quand Maggie, le fantôme du dix-septième siècle, arriva en traversant le mur et, par la même occasion, ma professeur. Je ne pus m'empêcher de sourire en la voyant commenter tout ce qu'elle voyait autour d'elle.
— Je vous prierais de mettre une toilette qui possède au moins un soupçon de goût ma chère, dit-elle en s'adressant à Mrs. Harrison qui naturellement n'entendait rien.
Effectivement, le style vestimentaire de ma professeure d'anglais ne convenait apparement à aucune époque : un vieux jumper vert délavé se tenait par-dessus un vieux chemisier des années soixante et, sa jupe, marron lui arrivait mi-mollet. Quant à ses cheveux, ils étaient ramenés en un chignon attaché par un crayon dont quelques mèches noires s'échappaient.
— Où est passé la mode, la féminité et l'élégance à votre époque ? me demanda-t-elle.
Pour toute réponse, je haussais les épaules. Sacrée Maggie ! Elle me faisait rire et finalement je crois que j'étais contente d'avoir fait sa connaissance. Elle continuait de slalomer entre les tables en critiquant les mauvaises postures des garçons et, en me conseillant en même temps de raccourcir ma jupe pour plus de « suggestion », selon ses termes. Le cours se finit rapidement grâce à son intervention, ce qui me permis de me diriger avec Lindsay vers la salle de sciences. Sans vouloir vexer Monsieur Badford, notre professeur, ses cours, de même que ses leçons, étaient ennuyeux et sans intérêt.
Mon regard dérivait vers la fenêtre, où le soleil se couchait dans un ciel orangé, plutôt que d'écouter notre professeur. Je jetais un coup d'oeil à Will qui semblait tout autant ennuyé que moi. Soudain, notre rendez-vous de ce soir me revint en tête, il faudrait que j'aborde le sujet d'Alex avec lui sinon nous ne pourrions pas apprécier de se voir, surtout que nous ne nous étions pas parlés depuis ce midi.
Je sortais de ce cours avec une idée en tête : il fallait que je parle à Will. Malheureusement pour moi, il n'était plus dans la classe et je ne le voyais pas dans les couloirs. Une chose était sûre, il m'évitait. Il ne me restais plus qu'à savoir pourquoi. Je me rappelais que j'avais laissé mes manuels dans mon casiers et qu'il fallait que j'aille les chercher. J'y courus et une fois cela fait, j'attendis devant Welce Hill le retour de mon meilleur ami.
Je vis les bus partir chacun leur tour, et dans l'un d'entre eux, Will était avachi contre la vitre, un air abattu sur le visage. Quand il me vit, il redressa la tête et je pus constater que son visage n'exprimait que de la tristesse. En le voyant ainsi, j'avais l'impression de l'avoir trahi et de l'avoir fait souffrir. Puis le bus s'en alla, en m'enlevant au passage la vue de mon petit-ami, complètement attristé. Que lui avais-je fait pour qu'il soit ainsi ? Si je l'avais fait souffrir, je m'en excusais, ce n'était pas intentionnel. Peut-être voudrait-il annuler notre rendez-vous après cela...
En tout cas, pas le temps de m'interroger sur mon comportement que j'entendais déjà les roulettes de plusieurs valises sur le sol pavé de la ville. Je tournais la tête en direction du bruit et fus contente de voir Alex, tirant deux valises, une dans chaque main. Je le serrais encore une fois dans mes bras avant de commencer à marcher.
— Tu restes combien de temps en Écosse ? le questionnais-je en le déchargeant d'une valise.
— Je ne sais pas, peut-être jusqu'à la fin de l'année.
— Quoi ! Alex Wilson va passer presque toute une année sans soleil et sans plage ! Je ne te crois pas ! Tu ne tiendras jamais dans le froid permanent, c'est moi qui te le dis...
— Tu y arrives bien toi ! Pourquoi moi, je ne le pourrais pas ? quémanda-t-il, offensé.
— Parce que tu as toujours préféré l'été, la mer et les jolies filles en maillot de bain plutôt que la neige, les feux de cheminées et la pluie.
— C'est faux, objecta mon ami en souriant. Il pleut souvent à Darwin.
— Bon peut-être, mais ici la pluie est froide comparée à celle de Darwin. Tu te rappèles quand nous avions été en classe verte dans la ville d'Hobart, il faisait 10°c et tu voulais déjà rentrer chez toi parce qu'il faisait trop froid. Autant dire que tu es un vrai frileux...
— Oh c'est bon, soupira-t-il, on avait 11 ans. J'ai évolué depuis.
— On verra ça, parce qu'à Edimbourg, la température moyenne en été est 16 °c.
— Mon dieu ! s'écria-t-il en mettant sa main sur son coeur. Mais où ai-je atterri ?
— Bienvenue à Edimbourg Alex !
J'éclatais de rire et je fus vite rejointe par mon ami. Nous étions arrivés devant la porte de la maison d'Alice que je m'empressais d'ouvrir. Alice vint à notre rencontre aussitôt tandis que je lui expliquais la situation. Elle salua Alex et accepta avec plaisir de le loger pendant toute la période de sa visite. Je prévenais au passage Alice de mon rendez-vous avec Will et que je ne mangerais pas avec eux.
J'accompagnais ensuite Alex jusqu'à sa nouvelle chambre qu'il aimait beaucoup. Elle était assez épurée avec des murs gris cubanite contre lesquels une armoire en bois massif se tenait, en face d'un immense lit couvert d'innombrables cousins blanc cassés et gris. La même bow-window que dans ma chambre était aussi présente. Je le laissais tranquillement s'installer pendant que j'allais faire mes devoirs dans ma chambre.
Il était maintenant dix-neuf heures dix et j'était à la recherche de la tenue parfaite pour mon rendez-vous de ce soir. Alex entra subitement dans ma chambre. Nous avions souvent l'habitude de passer des week-end chez l'autre ou de faire nos devoirs ensemble, c'est donc naturellement qu'il s'assit sur mon lit pendant que je comparais deux robes suspendues à leur cintre. L'une était noire à manche courte et évasée en tombant juste au-dessus du genou, tandis que l'autre était rouge bordeaux à bretelles et évasée au niveau de la taille, s'arrêtant au niveau du genou. Je passais les robes devant moi pour voir le résultat dans le miroir mais il fallait tout de même que je demande un avis.
— Alex, la noire ou la rouge ? dis-je en mettant en avant les deux robes pour qu'il les voit bien.
— La rouge, dit-il en pianotant sur son portable.
— Merci. Avec qui parles-tu ?
— Ma mère. Elle me dit que j'ai déjà raté pas mal de jours de cours et que je dois rentrer à Darwin le plus tôt possible.
— Pas déjà ! Je viens tout juste de te retrouver, râlai-je. Il doit y avoir une solution...
Je réfléchissais à comment faire rester Alex à Edimbourg tout en cherchant des chaussures dans mon dressing quand une merveilleuse idée me vint.
— Mais oui ! Alex, criai-je en me retournant vers mon ami qui était toujours assis sur mon lit, tu n'as qu'à venir étudier à Welce Hill. Tu pourrais faire partie d'un échange scolaire entre Edimbourg et Darwin ! Pour ça, il faudrait en parler avec la directrice mais je suis sûre qu'elle serra d'accord. Demande à ta mère...
— Je savais que tu étais folle Greer mais maintenant j'en ai la preuve...
— Vas-y, demande-lui et arrêtes de te moquer de moi.
Il s'exécuta aussitôt. Il ne nous restait plus qu'à attendre la réponse de sa mère. Peut-être ne nous répondrait-elle pas puisqu'il devait être deux heures quarante du matin à Darwin avec les seize heures trente de décalage horaire avec Edimbourg. En tout cas, je restais persuadée que mon idée était bonne.
En attendant, je trouvais une paire d'escarpins beige ainsi qu'un petit sac beige suspendue par une chaîne dorée dans mon armoire. Je me munie ensuite de ma tenue et filais à la salle de bain pour m'habiller. Une fois l'habillage terminé, je me fis une tresse partant du côté droit de mon crâne que j'attachais derrière ma tête à l'aide d'une fine barrette noire. Je décidais de laisser tomber mes cheveux en cascade sous la tresse et je devais dire que le résultat me plaisait beaucoup. Pour le maquillage, j'optais pour du far à paupière beige sous un fin trait d'eye-liner et un peu de mascara sur mes cils. Pour les lèvres, je les couvrais d'un rouge à lèvre bordeaux s'accordant à merveille avec ma robe.
Je retournais dans ma chambre et me dirigeais vers ma petite boîte à bijoux d'où je sortis un bracelet à noeud rouge. Je gardais au cou le collier que Will m'avait offert, que d'ailleurs je ne quittais jamais et rejoignais Alex qui n'avait pas levé les yeux de l'écran de son portable depuis que j'étais revenue. Quand il sentit mon poids sur le matelas, son regard fit le tour de ma tenue, et sa bouche resta ouverte pendant un sacré moment. J'étais évidement très amusée par son attitude mais je mourrais d'envie de me moquer de lui.
— Fermes ta bouche ou tu vas avaler des mouches, plaisantais-je alors que ma réflexion semblait le sortir immédiatement de sa torpeur pendant que j'éclatais de rire.
— Euh... Hmm... Greer... Tu es juste magnifique... balbutia-t-il en se re-concentrant sur mon visage.
— Merci. Tu penses que ce n'est pas un peu trop pour un rendez-vous ?
— Non, non. Bien sûr que non. C'est parfait.
— Merci encore. Toujours pas de nouvelles de ta mère ? demandai-je en jetant un regard sur son téléphone.
— Si. Ma mère veut bien que je reste...
— Mais c'est génial, m'écriai-je en lui sautant dans les bras.
— Oui je sais mais je devrais l'appeler tous les jours.
— Je trouve que c'est plutôt une bonne condition.
— Oui mais je m'inquiète pour elle : elle serra seule et j'ai peur de trop lui manquer. Tu comprends, elle n'a que moi...
— C'est vrai mais ne t'en fais pas, ta mère est une femme forte et puis, tu pourras lui rendre visite pendant les vacances. J'ai quelques économies en réserves, je te les donnerais pour que tu puisses prendre un billet d'avion.
— Non Greer, je ne peux pas accepter, tu fais tellement pour moi. Tu me loges déjà, je ne permettrais pas que tu me donnes tes économies. Je trouverais un petit boulot ici, comme à Darwin, ce n'est pas grave.
— Bon très bien. Tu sais que je t'adore toi ? rigolais-je en le serrant une fois de plus dans mes bras.
Je jetais un rapide coup d'oeil à mon réveil qui indiquait dix-neuf heures cinquante puis réalisait que j'avais complètement oublié de prévenir Nick que je ne viendrais pas m'entraîner avec lui ce soir. Presque immédiatement, je saisis mon téléphone portable et rédigeait un message d'excuse un peu tardif :
Greer : Je ne vais pas pouvoir venir ce soir, je suis désolée Nick...
La réponse ne mit que quelques secondes à me parvenir :
Nick : Je comprends...ne t'inquiètes pas.
Je reposais mon téléphone, un peu gênée. Il ne me restait plus qu'à appliquer un vernis beige de la même couleur que mes chaussures et mon sac et je serrais prête. Aussitôt dit, aussitôt fait. Je peignais mes ongles en beige mais j'avais encore quelques soucis pour ma main droite puisque j'étais justement droitière. Je demandais donc à Alex de le faire, ce qu'il accepta après quelques protestations, me faisant beaucoup rire au passage. Heureusement que je l'avais...
Dix minutes plus tard, la sonnette retentit dans toute la maison, ce qui voulait dire que Will était arrivé. J'entendis ensuite Logan crier ce que je pensais. Une boule de stress me nouait l'estomac tandis que j'attrapais une veste courte au col « perfecto » en cuir beige sur la chaise de mon bureau. Je glissais un « au revoir » à Alex qui me le rendit gentiment, puis une fois sur le palier du couloir, j'époussetais le bas de ma robe en soufflant un grand coup.
Je commençais à descendre l'escalier en me tenant à la rambarde et une fois arrivée en bas, j'aperçus Logan, Alice et Will me fixer avec surprise. Alice arborait un sourire fière tel une mère regardant sa fille tandis que Will et Logan montraient les mêmes signes d'étonnement qu'Alex : la bouche ouverte, et les yeux grand ouverts faisant l'aller-retour entre mes pieds et ma tête. Je ne pus m'empêcher de rire face à leurs tête, ce qui à semblé les réveiller. Will était à son habitude, beau à en faire tomber toutes les filles : il portait un jean brut décontracté ainsi qu'un T-shirt blanc recouvert d'une veste en cuir épousant parfaitement sa musculature. Il tenait à la main un bouquet de roses rouges : trop mignon ! J'avais vraiment de la chance de sortir avec lui.
— Gree... Greer... Tu es...éblouissante... béguaya mon petit-ami en passant la main dans sa chevelure blonde inépuisablement relevée en arrière.
— Merci Will. Tu es très beau toi aussi, dis-je en continuant de marcher jusqu'à l'entrée. Je pris le bouquet qu'il me tendis et sentis le parfum des fleurs pour les tendre ensuite à Alice pour qu'elle les mettent dans un vase.
Bizarrement, toute la tension qui semblait présente au lycée entre nous avait disparut et laissait même place à des sourires enjôleurs. Je rejoignais Will dehors tandis que Logan nous regardait sérieusement tandis qu'Alice avait toujours son sourire fier aux lèvres.
— Pas de bêtises tous les deux, hein ? dit mon colocataire en nous faisant un clin d'oeil.
— Mais non... Ne t'inquiètes pas, soupirais-je en rigolant. À plus tard Logan et bonsoir Alice !
Je tirais Will par le coude pour que l'on commence à marcher et d'ailleurs cela me rappelais que je ne savais même pas où notre rendez-vous allait se dérouler.
— Où m'emmènes-tu ? demandais-je en crochant mon bras au sien.
— C'est une surprise, dit-il en souriant malicieusement.
— Oh tu n'es pas drôle, marmonnais-je. Au fait, qu'est-ce que tu penses de mon meilleur ami Alex ?
J'avais volontairement aborder le sujet car il me semblait que le problème de Will venait de là. Et visiblement sa réaction montrait ce qu'il ressentait à l'intérieur : il se crispa, fit une moue de dégoût et leva les yeux au ciel. Alors comme ça, il détestait Alex. Mais pourquoi ?
— Eh bien, je ne sais pas. Vous êtes plutôt proches, non ?
— Oui très, mais quel est le rapport ? quémandai-je en arrêtant de marcher et en me tournant vers lui tandis qu'il fit de même.
— Il ne vous ai jamais arrivé d'être en couple ? Les regards que vous vous lancez, vos sourires, la façon dont il te prend dans ses bras...
— Quoi ?! Je t'arrêtes tout de suite. Nous ne sommes jamais sortis ensemble et tous nos gestes restent amicaux. Je n'arrive pas à croire que tu puisses penser que nous sommes sortis ensemble...
— Il y a pleins de meilleurs amis qui sortent un jour ensemble parce qu'ils s'aiment depuis longtemps, tu sais...
— Je suis avec toi, Will. Je t'aime. Si j'étais sortie avec Alex, je te l'aurais dit quand il est arrivé et puis nous avons grandit ensemble, nous sommes plus comme frère et soeur. Et je te rassure, Alex aime les blondes. Je ne suis pas du tout son type. Alors ? Est-ce que tu as encore des doutes sur nous deux maintenant ?
— Non, je te crois Greer. Tu es ma petite-amie et je devrais avoir plus confiance en toi. Je suis désolé. J'ai été jaloux de votre complicité et surtout que, comme tu l'as dit, vous vous connaissez depuis toujours. Je te promet que plus jamais je ne douterais de toi et...
Il en avait assez dit. Je ne lui laissais pas le temps de finir sa phrase, j'approchais de lui à une vitesse prodigieuse et capturais ses lèvres des miennes en collant mes mains sur ses joues. Il ne tarda pas à me rendre mon baiser tandis que ses mains se déplaçaient autour de ma taille.
J'adorais ces moments romantiques que l'on partageait tous les deux : sentir le contact physique de nos corps, ses lèvres douces contre les miennes, mes doigts dans ses boucles dorées et ses mains caressant mes joues. On se détachait enfin et je lui pris la main pour continuer le chemin vers l'endroit inconnu de notre rendez-vous. Après dix minutes de marche, Will mit ses mains sur mes yeux pour que je profite encore plus de la surprise qu'il m'avait concocté.
— Voilà, on y est, me glisse-t-il à l'oreille.
Il enlevait ses mains de mes yeux pendant que mon regard se posait sur un drap blanc posé sur l'herbe verte d'un parc où une multitude d'arbres prospéraient. Des traversins et des coussins blancs étaient dispersés sur le drap ainsi qu'une petite table en bois sur laquelle un vase remplit de fleurs des champs était joliment disposé. Par terre, un plateau contenait deux verres de limonade de même qu'un panier d'osier devait regorger de nourriture. Tout ceci était magnifique. Le décor était très calme à cette heure-là, ce qui rendait cette soirée encore plus romantique.
— Ça te plait ? chuchote-t-il contre mon cou.
— Will, c'est... c'est magnifique.
— Merci. En même temps, tu mérites la plus magnifique soirée, dit-il tout en déposant des millions de baisers dans mon cou.
Il me prit la main en m'entraînait vers le pic-nic qu'il avait organisé. Je m'assis sur le drap au moment où il me tendis un verre de limonade que j'acceptais volontiers. C'était la première fois qu'un garçon faisait tout cela pour moi et je devais dire que je ne m'en plaignais pas. Nous buvions nos verres en même temps quand Will ouvrit le panier pour en sortir des légumes crus coupés en bâtonnets assortis d'une sauce cocktail, des minis-sandwiches au poulet ainsi que des fraises enrobées de chocolat pour le dessert. Ce menu avait l'air délicieux mais était-ce bien lui qui l'avait préparé ?
— Pour répondre à la question que tu te poses sûrement en ce moment même, ma mère m'a aidé à tout préparer...bon, elle a pratiquement tout fait mais je me suis occupé des fraises, avoua-t-il gêné.
J'éclatais de rire et mon amusement se propagea sur mon petit-ami puisqu'il rit aussi.
— Tu dois te demander pourquoi je t'ai organisé un rendez-vous en amoureux dans le parc, non ?
— Je sens que tu vas me le dire, dis-je en rigolant.
— En fait, je t'ai invité ici pour...
J'étais suspendue littéralement à ses lèvres. Il marqua une pause pour se faire prier, il prit une longue inspiration avant de continuer.
— Greer, est-ce que tu accepterais de venir avec moi au bal de printemps ?
J'étais agréablement surprise de sa proposition. Son regard s'attarda sur le repas en attendant ma réponse. Il semblait mal à l'aise même si je ne pouvais pas m'empêcher de trouver ça tellement mignon. Je crus même voir ses joues s'empourprer. Je riais intérieurement avant de m'élancer sans aucun doute.
— Oui, Will, je veux bien t'accompagner au bal !
Soudain, son regard s'illumina. Il s'approcha ensuite de moi pour m'enlacer. Je me laissais faire et nous restâmes ainsi pendant de trop courtes minutes.
— J'aurais voulu t'inviter plus tôt mais je voulais te le demander d'une manière originale et il m'a fallut du temps pour trouver l'idée d'un picnic et puis que je l'organise, m'avoua-t-il en baissant les yeux sur le tissus qui nous servais de nappe.
— Ce n'est pas grave, Will. Tu sais, jamais un garçon n'a organisé un pic-nic romantique dans un parc comme celui-ci pour moi et surtout jamais un garçon ne m'a aimé comme toi tu le fais... Même au point de devenir jaloux au moment où mon meilleur-ami débarque pour me voir, plaisantai-je, ce qui le fit esquisser un sourire gêné en se grattant la nuque.
Nous plaisantions tout en dégustant avec plaisir le repas que la mère de Will avait préparé. Arrivés au dessert, nous abordions le sujet du bal.
— Je ne sais pas danser, me confie mon petit-ami, déçu.
— Quoi ?! Will Blake ne sait pas danser ! Je suis outrée, dis-je en me hissant sur mes deux jambes en enlevant ma veste. Allé, debout !
— Greer, soupira-t-il, qu'est-ce que tu fais ?
— Je t'apprends à danser ! Allé, lèves-toi, m'écriai-je joyeusement en tendant ma main vers lui.
Il la saisit enfin, ce qui me permis de positionner sa main droite sur ma taille et l'autre dans la mienne, tandis que je plaçais ma main gauche sur son épaule.
— Voilà... Maintenant tu avances ton pied droit vers moi, puis tu recules avec ton pied gauche tout en nous faisant tourner, dis-je en l'aidant à faire les mouvements lentement, mais je constate rapidement qu'il y arrive à merveille. Tu te débrouilles vraiment bien Will, m'exclamais-je.
— Merci, dit-il fier de lui tout en regardant ses pieds pour ne pas marcher sur les miens. Comment as-tu appris à danser ?
— C'est mon père qui m'a appris quand j'étais petite et j'adorais ça, alors à chacun de mes anniversaires, mon père et moi dansions pendant que ma mère nous regardais, dis-je un brun nostalgique.
Soudain, des gouttes d'eau tombèrent sur ma tête. Je m'arrêtais pour tendre ma paume vers le ciel. Effectivement, il allait pleuvoir car les gouttes se faisaient de plus en plus épaisse et rapide, mais cela ne me dérangeait aucunement, au contraire. Je replaçais ma main sur l'épaule de Will et nous continuions notre chorégraphie. La tête concentrée de Will me faisait rire. La pluie s'accélérait et nous nous rapprochions d'un arbre tellement épais que ça ne m'étonnerais pas qu'il soit centenaire. Will releva la tête vers moi et sourit.
— Je t'aime Greer !
— Je t'aime aussi Will.
Sa main se resserra autour de ma taille et me colla contre lui. Il m'embrassa tellement passionnément que mes mains passèrent automatiquement autour de son cou. Il me plaqua contre le tronc de l'arbre et approfondit le baiser. Je fermais les yeux pour profiter au maximum du moment. Nous étions trempés jusqu'aux os à cause de la pluie battante mais nous continuions tout de même à nous embrasser. Tout était décidément parfait avec lui...
J'ouvris les yeux une seconde et constatais que quelqu'un nous observait au loin, sur le trottoir en face du parc. Will déposa des dizaines de doux baisers dans mon cou, ce qui me permis de plisser les yeux pour distinguer la personne qui se tenait à une vingtaine de mètres de nous. Soudainement, mes yeux s'agrandirent de surprise en découvrant Nick.
Voilà le chapitre 26 ! J'espère qu'il vous a plu et si c'est le cas, vous savez ce que vous avez à faire, c'est-à-dire liker ou commenter ce chapitre. À dimanche prochain pour la suite de l'histoire... Je voudrais souhaiter en passant mes plus sincères condoléances aux familles des victimes des attentats de Nice et de Munich. Des actes aussi terribles ne devrait pas avoir lieu.
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