Chapitre 19
Je m'étais endormis quand mon réveil sonna pour m'indiquer 6h30 du matin. Je n'avais dormi que cinq heures environ cette nuit et je n'avais pas encore finie de copier le devoir de Logan. Aussi vite que je le pus, je finis ma rédaction et fis mon cartable. Je plaçais ensuite la feuille de Logan sur mon bureau et allais troquer mon pyjama pour mon uniforme. J'attachais mes cheveux en un chignon mal fait sur le haut de mon crâne et me brossais les dents pour ensuite aller petit-déjeuner dans la cuisine.
Je croisais Alice qui préparait des pancakes et l'embrassais sur la joue. Elle parut surprise mais assez contente de voir que je lui manifestais mon attention. Je prenais au passage une assiette rempli qu'elle avait préalablement préparé et l'engloutis en quelques minutes. Alice était décidément la meilleure cuisinière. À peine avais-je eu le temps de reconnaître les talents de d'Alice que Logan arriva au pas de course dans la cuisine : il nous glissa un « bonjour » énergique et prit une assiette de pancakes. Pourquoi avais-je l'impression d'oublier quelques chose ? Oh non !
Aussitôt et sans que personne ne comprenne quoi que ce soit, je gravis les marches quatre à quatre pour arriver le plus vite possible dans ma chambre. Et je la trouvait. Là, sur mon bureau à attendre patiemment que je vienne la chercher. Je l'attrapais, la fourrait dans mon sac et descendis jusqu'à l'entrée pour enfiler ma veste et mes chaussures. Au passage, je tirais Logan dehors tout en saluant Alice. Nous arrivons à l'arrêt de bus et aucun de nous n'avait encore prit la parole. Je me rappelais alors ce que je devais faire et brisais le silence pesant.
— Tiens, j'ai faillis oublier de te la rendre, dis-je en sortant la feuille de mon sac avant de le la lui tendre.
— Merci mais je savais que tu n'allais pas oublier, fit-il en la rangeant dans son sac.
Un nouveau silence s'installa entre nous et je ne pus me retenir de le briser encore une fois.
— Au fait Logan, parles-moi un peu de toi !
— Il n'y a rien d'intéressant à dire sur moi, je t'assures.
— Mais non vas-y ! Je suis sûre que ce n'est pas si terrible que ça, si ?
— Si tu y tiens, ajouta t-il en soupirant. Et bien pour commencer, je suis né à Edimbourg et à l'âge de 7 ans mon père est mort, poignardé dans une ruelle alors qu'il rentrait à la maison. Suite à ça, ma mère à tout fait pour s'en sortir mais est morte quand j'avais 10 ans d'un cancer du poumon. Suite à cela, j'ai été placé en famille d'accueil chez les McLean, où je suis resté pendant trois ans jusqu'au jour où j'ai appris qu'ils allaient adopter un bébé et que je serais délaissé encore une fois. J'ai donc décidé de m'enfuir avant d'aller voir les assistantes sociales pour leur expliquer que je voulais changer de famille. Après, je n'ai pas arrêté de pousser les familles à bout pour qu'elles se débarrassent de moi, parce que je ne voulais pas d'une famille où le père serre ses vrais enfants dans ses bras après une grosse journée de travail ou d'autres enfants d'accueil qui me malmenaient... Mais j'ai vite compris que je devais m'y faire et me défendre. Un jour, on m'a envoyé chez Alice et quand j'ai vu comment tu te comportais avec elle à cause de mon arrivée, je me suis dit que ça ne valait pas la peine que je lui mène la vie dure alors que tu t'en chargeais très bien...
J'étais sous le choc : Logan venait de me raconter sa vie et celle-ci n'a pas été tendre avec lui. À présent, il me faisait de la peine mais une question restait en suspend.
— Mais pourquoi, m'as-tu dis d'arranger les choses avec elle ?
— Parce qu'Alice me rappèle ma mère après la mort de mon père et que je n'ai pas eu la chance de l'aider et de la soutenir durant la dernière période de sa vie.
— Je suis vraiment désolée Logan...
— Ne t'inquiètes pas, je suis habitué mais tu es quand même la seule personne à qui je raconte toute l'histoire en entier, d'habitude les assistantes s'en chargent pour moi. Et j'ai droit à la pitié des parents d'accueil mais... Changeons de sujet ! Et toi ? Ton histoire ?
— Il n'y a rien de très passionnant non plus sur moi tu sais, dis-je, un peu nostalgique, en regardant mes pieds.
— Oh vas-y Greer ! Je t'ai raconté ma vie et de toute façon le bus n'arrive que dans dix minutes... En plus, il n'y a personne pour écouter ce que l'on dit, argumenta t-il en me faisant un clin d'oeil et à vrai dire c'était la première fois que j'avais vraiment confiance en lui.
— C'est bon, tu as gagné ! J'habitais en Australie avec mes parents quand on à déménagé à Edimbourg pour leur travail. Un soir, je les aie entendu parler d'une chose que je ne devais pas savoir...
— Et, laisses moi deviner, tu leur a demandé de quoi il s'agissait ?
— Exactement. Et c'est ce soir-là que j'ai appris que j'avais été déposée sur le pas d'une porte puis adoptée. J'étais tellement énervée que je suis sortie prendre l'air. En revenant, la maison paraissait sans vie mais j'étais tellement en colère que je n'y aie même pas prêté attention. Le lendemain, je suis allée en cours et quand je suis revenue le soir mes parents étaient morts. Quelques jours après, Alice est venue me chercher et tu connais la suite.
— Greer, je suis vraiment désolé. Ne pleures pas...
Quoi ? Je ne m'étais même pas aperçue que je pleurais. Vite fait, j'essuyais les larmes qui roulaient le long de mes joues du revers de ma veste et sans que je ne m'y attende Logan me prit dans ses bras. Je lui rendit son étreinte sans trop de difficulté car c'était assez réconfortant de pouvoir enfin partagé cela avec quelqu'un qui avait vécu la même chose que moi. Délicatement nous nous détachons l'un de l'autre et un sourire doux vint se peindre sur le visage de Logan. Je commençais finalement à bien l'apprécier, presque comme un frère. Surprenant non ?
— Et tu n'as pas essayée de retrouver tes vrais parents ?
Est-ce que je pouvais vraiment lui dire ? Il saura peut-être garder mon secret. Ou s'il le révélait à la première personne venue ? Non, c'était impossible après les confessions que nous venions de nous faire. Après tout, le cercle ne m'avait jamais vraiment interdit d'en parler à quelqu'un, et puis Logan m'avait confié sa vie, alors à mon tour de vraiment tout lui dire.
— Si mais ils sont morts et c'est justement pour ça qu'ils m'ont abandonné. (je déglutis difficilement mais me lançais enfin) Écoutes Logan, est-ce que tu peux garder un secret ?
— Oui, pourquoi ?
— Parce que ce que je m'apprête à te dire est très dur à croire.
— Qu'est-ce qu'il se passe Greer, dit-il, l'air faussement amusé.
Je regardais précautionneusement autour de nous au cas où quelqu'un passerait par là et nous entendent. Mais m'élançais enfin.
— Je vois des fantômes.
— Quoi ?! Très drôle Greer ! Je suis mort de rire, ria-t-il mais se ressaisit en voyant mon air toujours sérieux.
— Quoi ? Attends, ce n'était pas une blague ?
— Non. Même si je me doutais de ta réaction. Tu vois, quand tu m'as vu partir dans ce van noir, et bien c'était avec un membre du cercle des esprits, dont je fais partie maintenant. Ce cercle est constitué de gens comme moi qui voient les fantômes, et je détiens les mêmes pouvoirs que mes parents biologiques. Je sais que ça peut paraître dingue mais c'est la vérité...
— Attends, répètes ! Tu dis que tu vois des fantômes ?
— Oui ! (je roulais des yeux devant sa lenteur) Et je fais partie du cercle des esprits, tu sais un cercle avec des gens qui voient des fantômes comme moi.
Est-ce que j'ai bien fais de lui dire ? C'est vrai que toute cette histoire paraissait plus simple à comprendre dans ma tête.
— Mais tu es complètement folle ! Tu fais partie d'une secte, dit-il totalement affolé.
— Mais non ! Tu n'as rien compris ! S'il-te-plaît laisses-moi finir !
— O.k.
— Une personne cherche à me tuer. C'est un certain Michael Tamper. C'est un fantôme qui contrôle des humains qui font ce qu'il leur demande.
— Comme des robots !
— Oui voilà, criai-je, contente de voir qu'il comprenne.
— D'accord.
— Bon, continuai-je, et je possède en plus un don que les autres membres du cercle n'ont pas : je revis la mort des fantômes quand je les frôle en plus de les faire disparaître.
— Comment ça se fait ?
— C'est dû au fait que mes parents faisaient tous les deux partie du cercle et donc, ils m'ont transmis leurs pouvoirs mais je ne suis pas la seule, il y a un autre membre, Nick, qui avait aussi ses deux parents dans le cercle, mais sa particularité est qu'il peut guérir les blessures causées par des fantômes.
— Ça c'est plus cool que ton pouvoir !
— Merci mais j'étais déjà au courant, dis-je, agacée.
— Et pourquoi, l'autre homme... Michael veut vous tuer ?
— Parce que les membres du cercle sont les seuls à pouvoir le faire disparaître. Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il à tué mes parents biologiques et adoptifs, en plus des parents des autres membres du cercle. Mais attends, tu me crois ?
— J'y croirais quand j'aurais eux des preuves que ce cercle existe.
— O.k. donc tiens toi prêt à me rejoindre après les cours parce qu'on va rendre une petite visite au cercle, lançais-je, pleine d'entrain et soulagée de lui avoir confié.
— Tu es sérieuse ?
— Tu ne peux pas imaginer à quel point.
— Et ça t'arrives souvent de croiser des fantômes ?
— J'en ai déjà croisé un au cinéma et j'ai vécu sa mort par asphyxie, ensuite un fantôme du dix-septième siècle m'a rendue à moitié sourde dans un couloir du lycée. J'ai aussi rencontré un esprit très gentil qui s'appèle Maggie, qui est morte au seizième siècle...
— Mais c'est génial Greer !
— Je croyais que tu pensais que cette histoire était fausse ?
— Oui mais si tout cela est vrai, c'est incroyable, dit-il en appuyant la première partie de sa phrase.
À peine avait-il finit sa phrase que le bus arriva et ouvrit ses portes, aussitôt monté dedans je lui lançais un clin d'oeil et lui me répondit du tac au tac :
— Je passerais ton « bonjour » à ton petit-ami !
— Oui mais retiens-toi tout de même de l'embrasser !
— Oh, mince, moi qui était si heureux de le faire !
Nous éclatâmes de rire tandis que je prenais place sur le siège libre à côté de Lindsay.
— Alors ça a l'air d'aller mieux entre vous deux ?
— Oui beaucoup mieux et finalement il est plutôt gentil, avouais-je à ma meilleure amie.
— Donc je peux m'intéresser à lui ?
— Toi, je te jure ! dis-je en levant les yeux au ciel.
— Et bien quoi ?
— Oui tu peux, mais il reste encore à ce que lui s'intéresse à toi.
— J'espère !
— Je crois que c'est fait ! Regarde-le discrètement, dis-je en lui montrant Logan qui la dévisageait.
Aussitôt, je vis le rouge lui monter aux joues et le trajet jusqu'à Welce Hill se termina dans cette bonne humeur. En sortant du bus, moi et Lindsay rejoignîmes Will et Logan qui montaient les marches de l'établissement. C'est sans réfléchir et avec une confiance absolue que je me jetais dans les bras de mon petit-ami qui me réceptionna avec brio.
Après quelques minutes d'embrassades, des plaintes se firent entendre.
— Vous pouvez faire ça ailleurs les amoureux ! déclara Logan avec dégout.
— Vous n'avez qu'à partir tous les deux on vous rejoins, dis-je en regardant Lindsay avec malice, en plus vous pourrez mieux faire connaissance.
J'éclatais de rire en les voyant s'éloigner en direction des cours, ce qui sembla étonner Will.
— Qu'est-ce qui te faire rire Greer ?
— L'avenir de ces deux là, avouais-je en pointant Logan et Lindsay du menton.
— Je vois...
— Des fois je me demande si tu n'es pas aveugle pour ne pas voir que ces deux-là s'attirent.
— Pourtant je l'ai remarqué pour nous deux !
— C'est vrai !
Nous arrivâmes enfin en cour et la journée passa plus vite que je n'aurait pu l'imaginer.
La douce mélodie de la sonnerie retentit et je m'échappais de ce cour d'histoire ennuyeux. J'attendis Logan au pas de la porte de la salle tandis que je disais au revoir à Will et Lindsay en leur expliquant que nous ne prendrions pas le bus ce soir.
Une fois sortis de l'établissement, je guidais Logan jusqu'au Q.G. Toujours sur la route, je lui expliquais mes projets pour le lendemain.
— Est-ce que tu pourrais me couvrir auprès d'Alice demain ?
— Pourquoi ?
— Je vais au Canada avec le cercle pour une mission contre Michael.
— Quoi ?! Mais Greer ! Qu'est-ce que tu veux que je lui dise ?
— Je ne sais pas moi ! Que je dors chez Lindsay.
— C'est bien parce que c'est toi... Mais au fait, est-ce que tu crois que je pourrais intéresser Lindsay ?
J'étais pliée de rire intérieurement lorsque la phrase franchie ses lèvres. Logan était attiré par Lindsay et Lindsay par Logan, autant dire que c'était de l'attirance mutuelle. C'est bien sûr en toute franchise que je lui répondit.
— Alors là, c'est sans hésiter que tu peux te lancer !
— Tu es sûre à ce point là ? Et comment je pourrais l'impressionner à ton avis ?
— J'en suis sûre et certaine. Hmm...tu pourrais l'inviter à diner par exemple.
— Ce n'est pas bête !
— Je sais et qu'est-ce qu'on dit ?
— Merci Greer !
— De rien. On y est, regarde.
Il examina le bâtiment et me suivis jusqu'à la porte. En l'ouvrant je lui donnait un petit conseil avisé.
— Au fait, ne sois pas surpris par leur comportement.
Je poussais la porte qui donnait sur le salon et cinq paires d'yeux se tournèrent vers nous, visiblement surpris que je ramène un « intrus » ici. Avant qu'ils ne commence à poser des questions, je pris la parole.
— Les amis, je vous présente Logan. Logan je te présente Jacob à son ordinateur, Ed son père, Cam, Nick, et Mary...
— Enchanté... balbutia Logan.
— C'est qui lui ? demanda Mary sans gêne.
— Un ami. Je lui ai tout raconté parce qu'il m'aie très proche et surtout qu'il me faut une excuse à raconter à ma tutrice.
— On se doute que si tu lui as dis, c'est parce que tu le connais bien Greer, et pas parce qu'il t'a raconté sa vie, plaisanta Cam, pas si loin de la vérité.
— J'espère juste que tu as fait le bon choix Greer, commenta Ed.
— Papa ! Greer sait ce qu'elle fait quand même, me défendit Jacob, ce dont je lui fus très reconnaissante.
— Merci Jacob.
— Forcément, tu n'as que ça à faire que de raconter notre secret à n'importe qui, cracha Mary avec sarcasme.
— Arrêtes Mary, lâcha Nick qui n'avait rien dit jusqu'ici, ce qui plongea la pièce dans un silence de mort.
— Bon et bien je venais juste pour faire les présentations, maintenant que c'est fait, nous allons y aller...
— Greer attends !
Nous étions dans le couloir quand je me retournais pour faire face à Nick qui me fixait de ces yeux translucides. Je demandais à Logan de nous attendre dehors, ce qu'il fit sans faire de débat.
— Qu'est-ce que tu veux Nick ?
— Je voulais te dire que je comprend le fait que tu parles de ce qui t'arrives à quelqu'un, j'ai eux bien souvent envie de faire la même chose... Et que j'ai parlé à Ed pour la mission et qu'il est d'accord. D'après lui, cela te permettras de t'entraîner sur le terrain.
— Oh et bien... Euh... Merci beaucoup Nick.
— De rien, je ferais n'importe quoi pour toi.
— Quoi ?! m'exclamais-je, incertaine d'avoir bien entendu.
— Désolé, je sais pas ce qu'il m'a pris de dire ça, tenta t-il de s'excuser.
— C'est pas grave, j'ai compris le sens premier de ta phrase... Je devrais y aller, Logan m'attends. Salut.
Sur ce, je quittais le bâtiment et nous prîmes le trajet de la maison.
J'espère que ce chapitre vous à satisfait et je vous donne rendez-vous samedi prochain pour la fameuse mission au Canada du cercle. N'hésitez pas à commenter et à liker le chapitre. Et surtout rajouter l'histoire à votre liste de lecture... À PLUS.
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