Chapitre 12
La journée du dimanche me parue très longue même si j'avais prolongé mon sommeil de plusieurs heures après le réveil d'Alice. Je me réveillais vers 15 heures. Je passais ensuite mon après-midi à regarder la télé avec ces lassantes émissions de talk-show, et à parler par SMS avec Lindsay. Elle me proposais de faire une sortie cinéma avec elle ce soir, ce que j'acceptais immédiatement. J'étais vraiment en manque d'amitié. Elle me demanda également ce que j'avais eu pour mon anniversaire. En décrivant mes cadeau, je triturais le collier de Will tout en écrivant avant je l'ouvrir : il fallait vraiment que je mette des photos dedans. Je me levais et montais en direction de ma chambre. J'imprimais une photo de mes parents que j'avais dans mon téléphone et une photo de Will que j'avais prise lors de notre séance devoir. Je les glissais dans le pendentif et les regardaient pendant un bon moment.
Lindsay m'avait donnée rendez-vous directement au cinéma à 2oh00. Je mis alors mon jean noir préféré et un T-shirt bleu qui s'accordait parfaitement avec mes yeux. Après m'être fait des tresses qui tombaient sur mes épaules, je mis un bonnet gris ainsi qu'une écharpe. J'étais fin prête et j'avais demandé à Alice de m'y conduire. Une fois arrivée, j'aperçue ma meilleure amie qui m'attendait devant le cinéma. J'ouvris la portière et saluais Alice pour rejoindre Lindsay qui était magnifique. Ses cheveux bruns foncés étaient détachés et tombaient en cascade sur ses épaules. Elle portait aussi un jean bordeaux sublime et un débardeur rose pâle qui lui allait à ravir. Par dessus sa tenue, sa doudoune grise devait lui tenir bien chaud tandis que nous entrions dans le cinéma. Je la serrais fort dans mes bras avant d'aller chercher des places pour un film d'action américain qui semblait très réussi. Dans la file, Lindsay brisa le silence :
— Au fait, toi et Will, tout va bien ?
— Oui ça va mais pourquoi tu parles de Will et moi ?
— Oh arrêtes de nier, je vois bien que vous vous plaisez et qu'il se passe quelque chose entre vous ! dit-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
— Bon d'accord, c'est vrai on s'est embrassés, finis-je par lâcher.
— Je le savais ! Quand ? Où ? C'était bien ? me questionna-t-elle toute excitée.
— En fait, c'était le soir où je me suis disputée avec mes parents et que je l'ai croisé dans la rue (je lui avait précédemment raconté la dispute avec mes parents mais pas le baiser avec Will) et le soir de mon anniversaire dans ma chambre. Et oui c'était fantastique...
— Je me doutais qu'il allait se passer quelque chose entre vous, je le sentais ! Vous sortez ensemble, cria-t-elle, Will et Greer sortent ensemble ! continua-t-elle alors que tout le monde se retournait vers nous pendant que je mettais une main sur sa bouche pour étouffer le son de sa voix.
— Pas si fort s'il te plaît, la suppliais-je en retirant tout doucement ma main.
— Ok mais c'est génial, je ne peux pas me retenir, désolée. Vous allez officialiser ?
— Ce n'est pas grave. Et je ne sais pas, on en a pas encore parlé, dis-je en me posant la question à moi même. Avance c'est à nous !
Pendant que Lindsay achetait nos places, mon regard ne pus se détourner d'un homme habillé à la manière des punks des années 70, et qui portait un sot de popcorn à la main ainsi qu'un gobelet de soda dans l'autre. Son teint était blafard mais pas étonnant il ne fais presque jamais beau à Edimbourg. Quelque chose dans son attitude me faisait penser à un fantôme alors le voyant se diriger dans les toilettes, je le suivis. Je poussais la porte et me retrouvait face à lui, son air surpris m'indiqua qu'il n'était pas habitué à ce que des gens le voit. Je m'avançais vers lui, mon bras tendu dans sa direction. Ne sachant quoi faire, je me présentais à lui sans oublier mon nom, mon âge et ma nouvelle faculté, sans savoir si oui ou non cet homme était une hallucination. Il ne paraissait pas du tout effrayé, au contraire, on aurait cru qu'il regardait un film.
Lorsque je le touchais, un mal de tête insoutenable me traversa et je vis ce même homme en train de s'étouffer en mangeant du popcorn dans une salle de projection. Ma gorge se serra, si bien que je n'arrivais presque plus à respirer, comme si quelque chose était coincé dans ma trachée. J'étais maintenant les deux genoux à terre en me tenant la gorge et en toussant de toutes mes forces. Alors je compris. J'étais entrain de vivre la mort de cet homme. Quand mon mal s'arrêta, l'homme avait disparu et un tas de poussière se trouvait à mes pieds. Mes yeux étaient au bord des larmes lorsque je vis un homme sortir d'une cabine. Je me rappelais soudain que j'étais toujours dans les toilettes des hommes. Gênée, je m'excusais avec le peu de voix qui me revenait et je sortis aussitôt.
Lindsay m'accueillit en me toisant comme si j'avais perdue la tête. Je lui glissais que je ne m'étais pas sentis bien mais que j'allais mieux désormais et elle me crus sans hésitation.
Le film passa tellement vite, en effet j'avais passé tout le temps à me demander si à chaque fois que je toucherais un fantôme, leur mort me reviendrait et si c'était moi qui avait changé en tas de poussière ce pauvre homme. Je m'en voulais, jamais je n'aurais dû le toucher. Jamais je n'aurais dû le suivre. J'hésitais à appeler Nick pour lui demander des explications sur cet événement mais je renonçais finalement, trop fière sûrement.
— Comment as-tu trouvé le film ? me demanda gaiement Lindsay.
— Exceptionnel, répondis-je évasivement.
— C'est vrai, il était fantastique.
— J'ai passé une super soirée en ta compagnie Lindsay, merci beaucoup.
— Mais de rien Greer, je suis contente d'avoir passé du temps avec toi. On se revoit demain dans le bus ?
— À demain dans le bus, affirmais-je en repérant la Ford bleu foncé de ma tutrice.
Je retrouvais Alice dans la Ford bleu qui me demanda comment était le film et je lui répondis la même chose que j'avais dis à Lindsay. Quand nous fûmes à la maison, je montais directement dans ma chambre avec une fatigue indescriptible, c'était un mélange d'épuisement et de douleur. Je me mis en pyjama et m'installais sous les couvertures glaciales, heureusement je montais la température du radiateur. Cette fois mes yeux mirent un certain temps à se fermer.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro