P.O.V. Cléophée

Je suis devant le British museum, maquillée d'une telle façon qu'on pourrait croire que je me suis trompée d'endroit. Abel arrive au loin, je l'attendais à l'entrée, tandis que mes autres amis étaient déjà à l'intérieur. La soirée était plutôt fraiche.

- Tu t'es habillée pour aller en boite ou quoi ? se moqua l'éthiopien pendant qu'il me reluquait.

- Roh, ça va. J'avoue, j'ai un peu abusé sur le fard à paupière mais voilà quoi.

- Ça veut dire qu'IL a confirmé sa venue ? questionna le garçon alors qu'on se dirigeait à l'intérieur de l'énorme bâtisse.

- Pas vraiment... En fait, il m'a encore rien dit alors...

Mon portable se met soudainement à vibrer dans ma main, la voix de George Michael s'en dégageant. Mais c'est en portant mon regard sur mon écran que tout bascule.

T H O M A S.

- Oh putain il t'appelle ! s'excita soudainement Abel.

- Putain il m'appelle ! m'affolai-je autant que lui.

Nous avions l'air de deux fous à secouer nos mains dans tous les sens et à siffler des dents sous l'angoisse. Mon cœur était en train de sortir de ma poitrine, et la réaction d'Abel n'arrangeait en rien les choses.

- Réponds bordel ! finit par s'impatienter mon ami qui se tenait le visage.

- Ok, ok j'y vais !

Mon index tremblant glissa sur l'écran, et voilà que j'avais raccroché. Abel fit les gros yeux, mais rien ne sortit de nos bouches l'espace de deux secondes.

- MAIS-

- J'AI PANIQUÉ ! criai-je en me défendant tant bien que mal.

- T'as le cerveau cassé Cléo', rappelle-le !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Portant mon appareil contre mon oreille, la peur était terriblement présente. J'allais l'entendre pour la première fois, en plusieurs mois. C'est que, les messages s'étaient une habitude. Ça ne m'était jamais venu à l'idée de l'appeler. Oh, Seigneur.

- Allo ?

Mon cœur va exploser.

- Euuh... Salut Thomas. Désolé, j'ai... Paniqué...

Abel leva les yeux au ciel, désespérément, avant de me lancer un regard blasé, les lèvres serrées. Contrairement à ce qu'il avait espéré, j'avais été honnête. Je lui lançai un signe, il s'avait très bien que je ne savais pas mentir.

- Oh, d'accord, pas grave, ricana le garçon de l'autre côté.

Sa voix est un peu enraillée, comme si j'avais un adolescent en pleine mue de l'autre côté. J'espère qu'il ne m'a pas menti sur son âge.

- Alors, euh... Ça va ? Pourquoi tu m'as appelée ? enchainai-je, tandis que j'avais les joues en feu.

- Pour te dire que je ne pouvais pas venir, finalement, je suis désolé, expliqua-t-il d'une voix désolée.

Il avait l'air sincère à l'entendre.

- Je te jure que j'aurais vraiment aimé venir, Cléo'...

Mon cœur s'affole de nouveau, et Abel, voyant l'état dans lequel j'étais, se met à rire.

- Tant fait pas, c'est rien. On se verra une prochaine fois ! Si tu es toujours sur Londres.

- Ce serait bien qu'on se fasse ça, j'aimerai bien, répondit-il d'une voix douce.

Je devine qu'il sourit de son côté, et moi aussi. Je pourrais l'écouter parler des heures durant. Mais je dois raccrocher, car je lis sur les lèvres d'Abel un jolie « on se gèle les couilles, accélère ».

- Bon, alors je... Je vais au musée, mon ami à froid ! gloussai-je, un peu gênée.

- Ah ! Bon, ok, je vais te laisser alors. Bonne soirée, à plus, finit-il par dire.

- A plus.

Je raccroche, et me tourne vers Abel.

- On dirait que tu vas fondre sur place, lâcha-t-il entre ses dents tremblantes.

- Oh, Abel, je crois que je l'aime... dis-je d'une voix doucereuse.

- J'avais compris, allez on rentre là.

- Je suis amoureuuuuuse, chantai-je tout en marchant – que dis-je, tout en volant ! – vers l'entrée du musée.

- Je saaaaaais, répliqua le garçon, non sans un sourire aux lèvres.

*

Petit chapitre en scred bonjouuuuur je suis actuellement aux toilettes voilà bonne journée !

❣️  L.O.V.E. ❣️