Chapitre 59
Heyyy
Oui je sais, cela fait très longtemps! Mais j'étais en vacances dans un endroit sans Wifi, et puis cette pause m'a fait du bien!
je suis revenu avant-hier, écrit pendant toute la journée d'hier, et peaufiné tout aujourd'hui!
Voilà, j'espère que cela va vous plaire, j'ai peur que cette absence vous ait fait oublier l'histoire, donc n'hésitez pas à relire.
Question: combien de temps mettez-vous à lire un de mes chapitres?
____________
Je grignote lentement mon pain au chocolat tout en lisant le livre que m'a offert Damon la veille.
J'ai beau avoir lu ce livre un nombre incalculable de fois, je ne me lasse toujours pas de redécouvrir et savourer l'idylle d'Elisabeth Bennet.
Je finis mon pain et je vois alors Danny sortir de sa chambre, en bâillant, les traits encore striés de fatigue. Il pousse un énième bâillement et il ébouriffe du bout de ses doigts sa chevelure colorée tout en me gratifiant d'un sourire las.
-Bonjour Danny, bien dormi? demandais-je à mon colocataire.
-Ouais et toi Elinou? dit mon colocataire en me faisant sa bise matinale. Tu t'es remise de ta petite fête d'anniversaire?
-Oui, c'était vraiment génial, merci encore Danny, souris-je.
-Cool alors! s'exclame-t-il. Dis, il reste encore des corn-flakes? J'ai super faim! dit-il en se levant.
Il se dirige vers le frigidaire en traînant des pieds et en sort une bouteille de lait.
Il en ôte l'ouverture et commence à boire à même le goulot.
-Danny! Je t'ai déjà dit mille fois de prendre un verre!C'est dégueulasse! grimaçais-je.
-Oups, dit-il avec un air faussement innocent. Pas fait exprès.
-Tu m'exaspère Danny! dis-je faussement fâchée, son sourire m'empêchant de me mettre ouvertement en colère
-Mais c'est pour ça que tu es folle de moi Elinou!
Avant que je ne puisse répliquer quelque chose, la sonnette de l'appartement retentit nous surprenant tous les deux.
-Tu attendais quelqu'un? demande Danny.
-Non, pas à ce que je sache, répondis-je. Attends je vais ouvrir, continuais-je en me levant.
Je me lève donc, m'en vais en direction de la porte, et l'ouvre.
Et j'écarquille les yeux de surprise en voyant qui se tient derrière la porte:
-Bastian? Que fais-tu ici?
Bastian sourit en réponse et dit:
-Bonjour aussi Elena, commence-t-il, tu ne m'invites pas à rentrer?
-Oui désolée, bonjour Bastian, dis-je gênée, je t'en prie, entre, répondis-je en ouvrant la porte.
Bastian s'engouffre à l'intérieur, et je l'accompagne au salon, où petit-déjeune Danny.
-Tiens, bonjour! dit Danny en mâchant sa bouchée de corn-flakes.
-Bonjour, réponds Bastian en lui adressant un rapide coup de tête.
Il se tourne ensuite vers moi en souriant:
-Joyeux anniversaire en retard Elena, dit-il en m'embrassant la joue. Je suis désolé de ne pas avoir pu venir, mais j'avais un rendez-vous que je ne pouvais manquer.
-Aucun problème Bastian, ce n'est pas grave.
-Damon t'a bien donné mon cadeau? Il t'a plu?
-C'est un très joli cadeau Bastian, dis-je en souriant. Merci.
Ses lèvres s'incurvèrent en un simple sourire, me faisant savoir qu'il n'avait pas remarqué ma réponse détournée.
Je ne pouvais pas lui avouer de cette façon que son cadeau s'avérait inappropriée. Il avait vraiment l'air envie de me faire plaisir et c'était l'intention qui comptait après tout.
-Tant mieux alors. Tu pars travailler?
-Oui,je comptais partir dans quelques temps , dis-je en regardant ma montre.
-Oh eh bien, je t'accompagne alors! Ajoute-t-il, je te raconterais comment s'est passé mon entretien.
-Bien, si tu veux, acquiesçais-je en prenant mes affaires.
Je mis mon manteau et m'emparai de mes clefs:
-Bonne journée Danny, criais-je à mon colocataire.
-Toi auchi Elinou, répondit-il la bouche pleine, s'attirant de la part de Bastian un regard de dégoût.
Je tousse gênée et je m'en vais vers la porte
-On y va?
Bastian hoche la tête et nous sortons.
***
-C'est là qu'il m'a proposé cette soirée pour assurer la publicité de la galerie, ajouta Bastian, tu te rends compte? Evidemment j'ai dis oui, c'est une occasion formidable!
-Oui, félicitations Bastian, je suis vraiment très contente pour toi!dis-je en souriant. J'espère que j'aurais autant de chance: tu sais que j'ai envoyé une lettre à The N...
-Je n'arrive pas à croire! Cela fait des années que j'attends ça et enfin cela arrive, reprends Bastian enthousiaste
Je choisis de m'effacer et de le laisser étaler sa joie et son exubérance.
Il avait le droit d'être heureux et fier après tout.
-Je suis tellement content, et j'espère que la soirée se passera bien! Bref, tu disais quelque chose Elena?
-Rien d'important, murmurais-je, nous sommes arrivés de toute manière, dis-je en regardant le bâtiment familier se profiler devant moi
-Déjà? Bon je t'accompagne jusqu'en haut si tu veux? répond-t-il avec un sourire
Je lui souris en retour et passe son bras autour de ma taille alors que nous entrons dans l'immeuble.
En entrant dans l'ascenseur, il m'embrasse simplement le haut de la tête tout en continuant à me raconter son dîner de la veille, et je me force à l'écouter.
Le tintement de l'ascenseur annonçant l'ouverture des portes est accueillie comme un soulagement, et je sors rapidement avec Bastian.
-Eh bien, à bientôt Bastian, passe une bonne journée.
-Et si nous déjeunions ensemble ce midi? répond-t-il
-Bien, si tu le veux, dis-je en tentant de refréner cette soudaine volonté de refuser.
-Génial alors.
Je me lève sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue, mais Bastian en décide autrement et m'embrasse longuement sur les lèvres.
Je ne réagis pas, complètement surprise et il se détache:
-Je... Pourquoi as-tu fait ça Bastian? En public et sur mon lieu de travail, paniquais-je en captant d'ores et déjà les coup d'œil indiscrets de mes collègues.
-C'est bon Elena, je suis ton petit ami, rien de bien grave.
-C'est gênant Bastian, rajoutais-je.
-C'est bon Elena, j'ai compris! Je n'ai pas voulu te choquer. Si j'avais su que tu réagirais aussi mal...
-Bastian, ce n'est pas ça, c'est juste que... Oublie, je suis désolée je me suis emportée trop vite.
-Bon, ce n'est rien,oublions tout ça. A tout à l'heure Elena, finit-il par répondre
Il retourne dans l'ascenseur et je ressers mon foulard sur moi.
Je me dirige vers mon bureau et m'y installe en commençant à travailler.
Mais rapidement, je me déconcentre de mon travail pour lever fréquemment la tête.
C'est étrange, d'habitude, quelques minutes après que j'arrivais, Alec venait me voir afin de me demander quelque chose
Or, aujourd'hui, rien de tout cela.
Je fronce les sourcils puis me maudis d'une réaction aussi puérile.
*
Qu'il vienne me voir ou pas, qu'est-ce que cela changeait?
Pourtant, inévitablement, je sentis mon cœur se serrer en ne le voyant toujours pas arriver.
C'était stupide non?
Et pourtant bien réel.
***
Finalement l'heure du déjeuner est arrivé plus rapidement que je ne le pensais, et le déjeuner avec Bastian s'est passé calmement et simplement, comme à l'habitude.
J'étais maintenant revenu au bureau et je recommençais à remplir des dossiers quand un de mes collègues arriva pour me donner une feuille devant "être signé par le patron"
Je me levai, sentant une joie enfantine m'envahir à cette simple idée.
Seulement pour le remercier de son cadeau, c'est tout.
Je prends la feuille dans mes mains et je vais devant son bureau. Je ne peux cependant pas m'empêcher de lisser rapidement ma jupe du plat de la main et de rabattre derrière mes oreilles, quelques mèches égarées.
Enfin je toque et après avoir entendu sa réponse, j'entre, et je le vois attablé et griffonnant sur un carnet.
-Bonjour, déclarais-je avec un sourire en déposant la feuille devant lui.
Pour toute réponse, je reçois un simple hochement de tête, et jereste troublée par ce geste assez froid.
Il lit rapidement la feuille et y appose sa signature, puis me la redonne.
Je la saisis en sentant une boule m'obstruer la gorge.
Pourquoi réagit-il comme cela?
La veille encore, il me souriait et me regardait de manière chaleureuse, et là...
-Ça ne va pas? J'ai fait quelque chose de mal? demandais-je
Il lève la tête, dépose son stylo, et crispe ses poings:
-Tu étais avec lui ce midi pas vrai? dit-il d'une voix calme mais tranchante.
-Que...Quoi?
-Tu viens bien de déjeuner avec ce Bastian, pas vrai?
-Oui, j'ai déjeuné avec lui mais...
-Tu es en couple avec lui? me coupe-t-il soudainement d'une voix plus acérée.
Je sursaute face au ton qu'il emploie, et il le remarque. Ses traits faciaux se décrispent légèrement et il reprends d'une voix plus calme mais toujours aussi incisive.
-Es-tu la petite amie de ce Bastian? Réponds-moi Elena, déclare-t-il en me regardant droit dans les yeux
-Oui, je suis en couple avec lui. Bastian est bien mon petit-ami, dis-je en détournant le regard.
Un pesant silence s'installe. Il se lève brusquement et se tourne vers la baie vitrée en contemplant la vue. Puis soudainement il lâche un ricanement:
-Ouah. Fantastique. Félicitations, vous êtes très mignons. Adorables. Un vrai petit couple, ricane-t-il ouvertement amer.
Je suis complètement perdue. Égarée et déstabilisée.
Je reste plusieurs secondes complètement bouche bée avant de dire:
-Alec, je ne comprends pas, qu'est-ce que...
-Je vous ai vus Elena, dit-il en se tournant brusquement vers moi. Il contourne son bureau et vient se placer devant moi.
-Je l'ai vu t'embrasser et te prendre dans ses bras, murmure-t-il. Je l'ai vu t'enlacer comme moi je l'ai fait hier.
Il ferme les yeux et reprends:
-Est-ce que lui aussi te faisait battre le coeur aussi vite? Est-ce lui aussi te fait rougir en un geste?
Il tends sa main vers ma joue et l'effleure du bout de ses doigts, et je sentis mes joues s'empourprer et devenir brûlantes.
-Qu'est-ce que cela peut bien te faire? murmurais-je.
-Qu'est-ce que cela me fait? ricane-t-il. Qu'est-ce que cela me fait?
Cela me détruit Elena. Voilà ce que cela me fait. Tu me détruis Elena, murmure-t-il d'une voix affaiblie. Tu me rends complètement fou.
-Tu ne sais pas ce que tu dis Alec, répondis-je la voix chargée d'émotion.
-Sais-tu ce que cela fait? Tu hantes toutes mes pensées Elena, je n'ai plus aucun contrôle sur mes émotions par ta faute. Tu détruis toutes mes défenses, et le pire est que je laisse faire.
Ses main effleurent de nouveau mes joues brûlantes et je ferme les yeux:
-Te rends-tu compte que tu as le pouvoir de me briser? Est-ce que tu sais que voir ce sale Bastian t'embrasser me brise hein?
Je ne suis plus qu'un amas de chair. Toutes mes émotions s'entrechoquent de façon incohérente dans ma tête.
-Je ne te comprends pas, tu disais que tu voulais être mon ami, bégayais-je.
Il rit doucement puis secoue la tête:
-Je n'ai pas menti. Je veux être ton ami. L'ami que tu prends dans tes bras, l'ami vers qui tu te tournes quand tout va mal. L'ami en qui tu crois, l'ami à qui tu veux bien te confier. L'ami à qui tu réserves tes caresses et tes étreintes. Je veux être cet ami là Elena. Et je veux être le seul. Je suis fou de toi.
J'implose en un torrent d'émotions contradictoires. J'ai l'impression d'oublier comment respirer et réfléchir. Je ferme les yeux et j'ai l'impression de m'enraciner vers le sol.
Et surtout j'ai peur de comprendre. Parce que malgré moi, tout au fond de moi, je comprends le message implicite que cherche à me faire parvenir.
Et c'est beaucoup trop dur à accepter. Tout le sens de ses mots sont comme embrasés et je ne peux parvenir à accepter.
Pas après tout ce temps. Pas maintenant.
-Ne dis pas ça Alec, tu ne sais pas ce que tu dis.
-Je sais parfaitement ce que je dis Elena. Je pense chaque mot que j'ai dit.
-Tu ne peux pas faire ça Alec! Pas comme ça, alors tout juste que je commençais à enfin tourner la page! Tu n'as pas le droit!
Il s'écarte légèrement de moi et ses yeux se voilent de tristesse.
-Pourquoi? Tu l'aimes?
Tu es amoureuse de ce Bastian?
-Je ne suis pas amoureuse de lui, murmurais-je
-Qu'est-ce qui t'as poussé vers lui alors?
Je veux lui répondre par une liste d'arguments implacables. Mais bizarrement, les mots fondent sur ma bouche, et rien de sort.
-Je... Il est sympa, répondis-je.
Les yeux d'Alec s'écarquillent et progressivement, ses traits se déforment sous la douleur et la colère:
-Il est sympa? Tu sors avec ce gars parce qu'il est sympa?
-Cela ne te regarde aucunement Alec, je fais ce que je veux.
-J'avais cru que tu étais avec lui par amour. Cela aurait plus facile d'accepter cela, je t'aurais laissé tranquille. Mais là... Et lui, il t'aime?
-Non, il ne m'aime pas, répondis-je.
Et au fur et à mesure, je prends conscience de l'absurdité de la situation
-Est-ce que tu te rends compte que cela est stupide? Totalement ridicule? dit-il
Et jamais je ne pourrais avouer que la même chose venait de traverser mon esprit.
-Tu sors avec ce gars et tu me laisse miroiter de faux espoirs? Tu es lâche Elena.
Je me fige mais il continue:
-Tu ne m'as jamais été indifférente, tu as toujours apprécié tous les moments que nous avons passés ensemble. Je sais et ne cherche pas à nier que toi aussi tu ressens quelque chose! Et tu es incapable d'assumer, parce tu es lâche!
-Tais-toi Alec! Tais-toi.
-Tu ne l'aimes pas mais tu l'as choisi lui. Pourquoi? Parce qu'il représente la sécurité pour toi, c'est ça?
-Non, balbutiais-je.
Je ferme mes yeux. Alec me confie de manière voilée ses sentiments mais je ne peux pas me résoudre à y répondre. Je ne veux pas, je ne veux pas m'embourber de nouveau dans des sentiments qui me feront de nouveau du mal
Des sentiments qui malheureusement s'étaient ravivés en moi et que je devais essayer d'éteindre.
-Alors? Pourquoi l'avoir choisi lui Elena? Réponds-moi s'il te plaît! Tu sais très bien au fond de toi que cela ne marchera pas entre vous.
Tu sais très bien au fond de toi que cela ne marchera pas entre vous.
Ses mots sont violents et j'ai l'impression de recevoir un coup. Ses mots sont cruels mais tristement coulant de vérité.
Mais je n'arrive pas à l'admettre et j'avance le seul argument en ma possession:
-Parce que je ne veux pas souffrir de nouveau. Voilà pourquoi.
De nouveau un silence s'installe et Alec se raidit. Il me regarde et toute l'immensité de la douleur se reflète dans ses yeux.
Et la culpabilité me ronge, se déverse comme de l'acide dans mes veines et me brûle
-Est-ce que toute cette merde est simplement le retour de ce stupide quiproquo il y a deux ans? murmure-t-il. Combien de temps vais-je continuer à avoir aussi mal? Hein? dit-il en regardant le sol. Je suis vraiment qu'un pauvre con pitoyable, ricane-t-il
-Je suis désolée Alec, soufflais-je en voulant m'approcher.
Mais il se détourne de moi et me tourne le dos.
Je me sens comme anéantie et j'ai comme l'impression de m'émietter en un pauvre tas de poussière.
-Je ne veux pas de ça Elena. S'il te plaît, va-t-en, s'il te plaît. dit-il d'une voix plus calme. S'il te plaît.
J'hoche la tête même s'il ne veut pas me voir, et je me dirige vers la porte.
Je la referme derrière moi et je me sens tremblante et vulnérable.
J'ai juste envie d'hurler, de crier, de déverser ma peine, mais à la place, je ne peux que déglutir.
Chacun de ses mots s'enroulent autour de moi, m'étouffe dans un étau de culpabilité ou m'étreignent dans un voile de douceur.
Je n'ai pas envie d'y repenser. Je n'ai pas envie de songer à ce regard, à cette âme mise à nu, et aux émotions que je ne veux pas assumer qui m'ont secoués à cette vision.
Alec a peut-être raison
Oui je suis une lâche.
Mais je suis surtout terrifiée.
Terrifiée de moi-même et de ce que je peux ressentir.
***
Une semaine plus tard.
Des jours ont beau s'être écoulés, l'impression des mots d'Alec reste profonde dans mon esprit.
Je ne sais même pas quoi penser de notre "relation".
Alec reste aimable, gentil et cordial avec moi. J'aurais presque préférée qu'il m'ignore ou qu'il me méprise.
Mais rien de tout cela.
Et c'est ce qui est le pire.
*
Je me regarde une dernière fois dans le miroir de ma chambre.
Je passe mes doigts dans mes cheveux dénoués et je retente de tracer un trait d'eye-liner sur mes yeux. Mais une fois de plus, j'échoue et je décide de simplement mettre du mascara et du rouge à lèvres.
Une fois cela fait, je lisse ma robe et je sors de ma chambre.
Ce soir-là, se tenait la soirée à laquelle Bastian assistait en vue de se faire un nom dans le monde de l'art, et ce dernier m'avait proposé de l'accompagner.
Aussi m'étais-je habillée d'une robe bordeaux et m'étais maquillée pour l'occasion.
Mais j'aurais tellement préféré resté chez moi afin de regarder un bon film à m'empiffrer de cochonneries.
Un sifflement retentit et je me tourne en souriant vers Danny:
-Elinou, tu es canon! Le bordeaux te va très bien, me complimente mon colocataire. J'espère que ton petit ami s'en rendra compte.
-Merci Danny, c'est très gentil. Bastian ne devrait pas tarder maintenant.
Et pile à ce moment-là, la sonnette retentit
-Quand on parle du loup, commence mon colocataire en grignotant des chips.
J'ouvris la porte et je vois Bastian, apprêté et habillé pour l'occasion:
-Elena! Tu vas bien? Désolé pour le retard, on peut y aller maintenant!
J'hoche la tête et je le suis en saluant rapidement Danny.
Il arrive devant sa voiture, m'en ouvre la portière, se met au volant et commence à conduire:
-Au fait, tu es ravissante Elena, commence Bastian en me regardant avec le sourire.
Je le remercie et il commence à me parler de la soirée qui l'attends:
-Apparemment, Peter Mallok vient! déclare-t-il d'une voix excitée. C'est l'opportunité de ma vie Elena!
-Tu as beaucoup de chance Bastian, répondis-je en souriant.
Il hoche vigoureusement de la tête, et il me confie ses appréhensions, tandis que je l'écoute attentivement.
Enfin, nous arrivons au lieu de la soirée, où déjà s'agglutine une foule compacte.
Bastian et moi sortons de la voiturer et mon petit ami m'enserre ma taille pour me diriger à travers cet essaim d'individus
Quand nous entrons dans la galerie, Bastian saisit rapidement une coupe de champagne, proposée par un serveur et m'en tends une autre, puis me dit:
-Je viens de voir Jérémy Cooper Elena, souhaite-moi bonne chance!
-Bonne cha...,
J'eus à peine le temps de finir ma phrase qu'il s'en était déjà allé.
Je retins un soupir puis je tentais de relativiser.
Après tout Bastian était là pour se faire des relations.
Tout de même, je venais de réaliser que j'étais maintenant seule au beau milieu d'une foule inconnue. Je baissais la tête et allai chercher un endroit plus isolé et à l'abri des regards.
Je profitais toutefois de l'exposition en contemplant les différentes œuvres exposés, mais une voix près de moi m'interrompit dans le cours de mes pensées:
-Emma? C'est toi? s'écria une voix affolée.
Je me retournais vivement pour faire face à un homme métisse, âgé d'une trentaine d'années, me scruter du regard, l'air choqué.
-Emma, je...
-Pardon? Je suis désolée, vous devez confondre, je ne m'appelle pas Emma, dis-je hébétée par le regard halluciné de cet homme.
Il cligna plusieurs fois des yeux puis secoua la tête, et sembla retrouver un semblant de raison.
-Pardon, je ne voulais pas vous effrayer, c'est juste que vous ressemblez énormément à quelqu'un que j'ai connu, murmura-t-il d'une voix faible.
Le ton de sa voix et l'emploi du passé me serrèrent le cœur:
-Je suis désolée.
Mais aussitôt, cet homme afficha un sourire charmant et une attitude plus désinvolte:
-Ce n'est rien, mais je ne me suis pas présenté, je m'appelle Calvin Moore, déclare-t-il en me tendant sa main.
Je restai déstabilisée par ce soudain changement d'humeur: quelques instant plus tôt, il me regardait bizarrement en me confondant avec une autre, et là il amorçait une conversation avec moi.
D'ailleurs le prénom Emma me disait étrangement quelque chose, mais je n'arrivais pas à savoir quoi.
Mais je choisis d'y passer outre et je la lui serrai en répondant:
-Elena Parks.
-Qu'est-ce qui vous amène ici Elena?
-Eh bien mon petit ami m'a invité ici en tant que cavalière. Il expose ses œuvres et je suis venue le soutenir disons.
Le sourire de Calvin s'évanouit et il fronça les sourcils:
-Attendez: ne me dites pas que vous êtes la petite amie de Bastian? Ce n'est pas vous sa nouvelle petite amie quand même?
Je sursautais face au ton employé, devenu beaucoup plus véhément:
-Eh bien si, mais pourq....
Calvin ne me laissa pas le temps d'achever ma phrase et s'en alla brusquement, visiblement en colère.
Mais qu'est-ce qu'il venait de se passer?
Je ne comprenais rien
Je finis ma coupe de champagne et mon cerveau opta le choix d'ignorer cet épisode étrange.
Un coup sur mon épaule me fit réagir et je me retournai pour voir un visage des plus familiers. Je souris franchement en le voyant et je l'enlaçais:
-Damon! Comment vas-tu?
-Je vais bien Elena, et toi? Je tiens à te dire que tu es ravissante!
Mes joues rosirent de plaisir au compliment et j'enlaçais de nouveau mon ami:
-Félicitations Damon, je suis vraiment fière de toi. Et de Bastian, rajoutais-je. C'est génial que tant de gens se soient déplacés pour vous.
Il sourit puis haussa les épaules:
-Peu importe le nombre de personnes éminentes ou non qui viennent, le plus important est que j'aime ce que je fais tu ne penses pas?
-Si tu as raison.
Damon me gratifia d'un splendide sourire puis me dit:
-D'ailleurs pourquoi Bastian n'est pas avec toi?
-Je ne sais pas trop, il en train de parler avec je ne sais qui, dis-je avec un sourire forcé
Une sorte de peine traversa les pupilles de Damon et je sentis ma fierté en prendre un coup.
Je me racle la gorge pour me donner une contenance et je dis:
-Peu importe de toute manière.
Je baisse les yeux vers le sol et j'entendis Damon demander:
-Tout se passe bien avec Bastian?
Oui, tout se passe bien.
C'est ce que j'ai envie de répondre, mais étonnamment, les mots ne veulent pas franchir le seuil de mes lèvres.
Tout se passe bien?
Je n'en savais rien.
Encore fallait-il qu'il se passe quelque chose.
C'était peut-être horrible à dire, mais parfois, je me demandais à quoi rimait notre histoire.
Et cette pensée s'exacerbait depuis ma discussion avec Alec.
J'avais du mal à l'admettre, mais mon histoire avec Bastian était juste plate.
Je n'étais pas amoureuse de lui et par conséquent, je me protégeais de toute forme de déception. Et quelque part, je n'avais pas eu à cœur de repousser un des seuls hommes ayant éprouvé un semblant d'intérêt pour moi.
-Je ne sais pas Damon. Je crois que oui. Enfin je ne sais pas trop.
-Comment ça? demande Damon en fronçant les sourcils.
Je ne répondis pas.
J'en voulais à Alec de savoir aussi bien lire en moi. Je lui en voulais pour l'effet qu'il me faisait.
J'aurais mille fois préféré que je ne ressente plus rien pour lui.
Parce que inconsciemment, j'étais demeuré accroché aux braises de notre histoire.
Et les mots, les regards et les gestes que nous avions échangés n'avaient que les attiser.
Ma seul peur était de me brûler. Irréversiblement.
-Damon, sais-tu où est Bastian? Il faut que j'aille le voir, demandais-je à Damon en ne répondant pas à sa question.
-Je...Oui bien sûr, je pense l'avoir vu plus loin avec un de ses amis, dit-il en me pointant une direction particulière
Je le remercie, le salue d'une rapide bise
Mais avant que je parte, il m'arrête et me dit:
-Tout va bien Elena?
Je souris, hoche la tête et me détache de sa poigne.
Je me dirige vers l'endroit que m'a indiqué Damon tandis que la confusion règne dans mon esprit. L'endroit est assez isolé et à l'abri du grand public.
J'arrive finalement devant une scène peu commune et surprenant, puisque je vois Bastian présentement en pleine discussion avec l'homme de plutôt, Calvin.
Et une discussion qui semble plutôt houleuse...
-Tu as osé faire ça Bastian? C'est dégueulasse ! Tu n'as donc aucun remord?
-Tais-toi Calvin! Je fais ce que je veux! Mes relations ne te regardent pas!
-Ce que tu fais est complètement tordu et malsain, cracha Calvin. Tu es juste complètement malade!
-Arrête de dire n'importe quoi!
-Je dis juste la vérité! Tu es mon meilleur ami Bastian, mais je suis désolé, là tu vas beaucoup trop loin!
Calvin s'arrêta puis reprit:
-Tu es encore accroché au passé, il faut que tu tournes la page Bastian. Sortir avec cette fille ne t'aide pas.
Je me figeai, en me sortant soudainement concernée.
Mais enfin, de quoi parlaient-ils?
-Laisse-moi faire ce que je veux Cal, Elena et moi sommes très bien ensemble!
-Oh, oui, bien sûr! Cela n'a donc aucun rapport avec le fait que cette fille ressemble comme deux gouttes d'eau à Emma!
-Je t'ai déjà dit de ne plus prononcer son nom Cal, chuchota Bastian d'une voix tremblante. Ne redis plus son nom.
-Quoi? Tu veux parler d'Emma? Eh bien je te le redis: Emma, Emma comme celle qui est partie il y a des années à cause d'un foutu accident. Emma dont tu étais putain d'amoureux. Emma que tu t'obstines à garder en vie à travers cette fille!
Mais réveille-toi Bastian! Cette fille, Elena, n'est pas Emma! Ouais elles se ressemblent, mais tu n'as le droit de vivre ta petite histoire d'amour à travers une fille qui lui ressemble physiquement! C'est injuste et complètement tordu!
Je m'avançais complètement abasourdie, les membres complètement engourdies et passifs.
Ce que je venais d'entendre venait tout simplement d'éparpiller en morceaux les derniers fragments d'espoir auxquels je me rattachais
Je croisais les regards surpris de deux hommes, dont l'un était empli de regret et l'autre de pitié.
C'était donc tout ce que j'arrivais à faire ressentir ? De la pitié?
-Bastian, que veut-il dire? Dis-moi ce qui se passe s'il te plaît, dis-je d'une voix plus calme que je n'aurais cru.
-Rien! C'est juste que...
Je me tourne vers Calvin:
-Emma, c'est bien sa petite amie décédée, pas vrai?
Il hoche tristement la tête et je reprends:
-Bastian, est-ce que c'est vrai?
-Je... Non, c'est juste..
-Tu ne t'es intéressé à moi, uniquement parce que je te rappelais ton ex-petite amie? C'est ça? murmurais-je blessée dans mon ego par cette révélation.
-Elena, ce n'est pas ça...
-Alors quoi? Pourquoi est-ce que tu t'étais intéressé à moi?
Il ne répond pas.
-A quel point je lui ressemble? demandais-je frénétiquement au meilleur ami de Bastian. Tant que ça? C'est pour ça, que vous m'avez confondu avec, plus tôt?
Il hocha la tête puis soupira:
-Vous lui ressemblez énormément.
-Tais-toi Calvin! éructa Bastian
Calvin se tourna vers son ami avec un regard empli de colère et de peine. Il sortit son smartphone sous le regard de plus en plus alerte de Bastian.
-Non Cal, ne fais pas ça! balbutia-t-il Je t'en prie, pas ça.
-Je suis désolé Bastian, mais elle a le droit de savoir.
Et sous le regard paniqué de Bastian, il fit défiler plusieurs photographies, et s'arrêta devant une.
Il déglutit puis tourna l'écran vers moi.
Et je manquais m'étouffer.
La fille sur la photographie me ressemblait de façon considérable.
Des longs cheveux bruns, aux yeux marrons, en passant par la forme du visage.
C'était aussi troublant qu'étrange. Cette fille me ressemblait comme une cousine ou une soeur.
-C'est pas croyable, c'est juste... balbutiais-je
-J'ai pensé la même chose quand je vous ai vue, murmura Calvin.
Je me tournai brusquement vers Bastian, la colère m'envahissant peu à peu:
-Alors il avait bien raison! Tu pensais simplement que je pourrais remplacer ton ex, c'est ça?
Devant son regard coupable et son refus de nier, je me sentis complètement découragée.
-Je suis désolé Elena, je ne voulais pas... murmura-t-il
Je secouai la tête, puis je le regardais droit dans les yeux:
-C'est complètement tordu, je n'arrive pas à y croire
Je lâche un rire amer puis lance sèchement:
-Je m'en vais, passez une bonne soirée.
Je tourne les talons, et je ne cherche pas à me retourner malgré les cris de Bastian.
Je m'engouffre à l'extérieur du bâtiment, ignorant le fait que j'aie laissé ma veste au vestiaire
De toute façon, je ne parviens plus à ressentir quelque chose.
Je suis comme anesthésiée contre tout type de sentiment. Je n'arrive même plus à éprouver la douleur du rejet et de la vérité.
Je me sens juste vide.
Est-ce que tu te rends compte que cela est stupide? Totalement ridicule?
Alec avait eu raison. Je m'étais aveuglement voilé la face et nié la vérité.
A savoir que mon histoire avec Bastian inféconde et stérile.
Je le savais, et pourtant je m'étais accroché à cette étincelle de renouveau
Je marche plusieurs minutes sans me préoccuper de où je vais, jusqu'à qu'épuisée, je m'arrête.
Je fouille dans mon sac pour pouvoir appeler un taxi, mais dans la liste de mes contacts, je tombe sur le nom désignant mon supérieur:
Harding, le despote
Je me mords la lèvre en voyant la façon dont je l'ai renommé. Il y a peine quelques mois, et pourtant le laps de temps écoulé depuis, me parait semblable à l'éternité.
Je redescends la liste de mes contacts mais spontanément et de manière inopinée, mes doigts reviennent vers le contact d'Alec.
Et je ne comprends toujours pas pourquoi je clique dessus et glisse mon doigt sur le bouton Appel
La tonalité me fait brusquement prendre conscience de mon geste débile et je cherche à raccrocher, mais malheureusement une voix grave réponds:
-Allô?
Je me demande tout d'abord si je ne ferais mieux pas de raccrocher mais la voix reprends:
-Si c'est une blague, elle est de très mauvais goût! dit-il agacé, je suis occupé!
-Je suis désolée, je ne voulais pas te déranger, répondis-je.
-Elena? répond-t-il étonné. Quelque chose ne va pas? Où es-tu?
-Je ne sais pas trop, quelque part entre East Main Street et Brester Avenue, je crois.
-Quoi? Sais-tu l'heure qu'il est? Il est plus de minuit passé Elena!
J'écarquillais les yeux de surprise: était-il aussi tard que cela?
-Je ne m'étais pas rendu compte, je pensais qu...
-Alec chéri? Avec qui parles-tu? demanda une voix calme et féminine en fond.
Je me raidis et je sentis ma respiration se bloquer
Il n'était quand même pas en train de...
A cet instant, je me dis que je venais décidément d'atteindre le fond du gouffre.
Mes mains tremblèrent et un poids énorme vint écraser mon coeur:
-Désolée, je ne savais pas que tu étais accompagné, murmurais-je. Au revoir et bonne soirée.
Je raccrochais immédiatement, et je jetai mon portable dans mon sac.
Je serrai les poings de colère et je me remis à marcher.
Ce n'est que quand je m'entendis renifler, que je pris conscience que déjà des perles salées coulaient le long de mes joues.
Désormais, je n'étais plus qu'une lâche au cœur brisé.
"Ces murs que l'on construit pour se protéger peuvent nous empêcher de souffrir, mais ils peuvent aussi nous empêcher de faire face à la réalité "
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Hey!
Plus de 20 jours que je n'ai pas update, sorry.
Pour ceux que ma vie intéresse, sachez que mon voyage s'est très bien passé et qu'il a été génialissime
vraiment, j'ai juste adoreee!
bref, que pensez-vous de ce chapitre?
-De Bastian?
-Elena?
-La discussion?
-Alec?
-L'histoire avec Emma etc...
-La fin?
Du coup combien de temps mettez-vous à lire un chapitre? :))
n'hésitez pas à dire si quelque chose vus a déplu, si vous voyez une incohérence ou autre, je suis ouverte à toute discussion!
Votez ou commentez si vous le voulez :)
Sinon vous avez vu la new MAJ? Wtf, je ne comprends plus rien moi :')
brefouille
Je vous aime bande de serpent bleu serpillière
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