Hey!

Je sais cela fait longtemps! Non je ne suis pas morte!

je pense que relire le chapitre d'avant serait une bonne idée x)
Histoire de vous remettre les idées en place :)

Bref, j'espère qu'il va vous plaire malgré l'attente.

Il est trrrrrès long pour me faire pardonner! 5386 mots au lieu de 3000 et quelques habituellement!

Et non les sauts de lignes et espaces ne comptent pas x)

Je mets une musique en média, et je vous conseille de l'écouter, c'est beaucoup mieux je trouve!

Et ceux sur tablette, vous pouvez quand même actionner la vidéo et lire le chapitre en même temps!

Enjoy (phoenix) ;)

______

Je tripote le bout de ma tresse de ma main gauche tandis que l'autre fait rouler la coupe de champagne entre ses doigts.

Les bavardages et rires des invités, le tintement cristallin des coupes qui s'entrechoquent, les bruits de pas des enfants qui courent ne suffisent pas à m'extirper de mes pensées.

Bastian a toujours son bras autour de ma taille, et m'a tendu cette coupe de champagne après que nous ayons valsé ensemble.

Il parle mais je ne peux l'écouter. Ses propos bourdonnent à mes oreilles et ne sont qu'un vague bruit confus.

Mon regard ne cesse de couler discrètement vers l'homme, attablé seul, dans un recoin isolé, à l'abri de tous regards.

Alec

Ses épaules restent droites et son port toujours aussi princier. L'air toujours aussi fier.

Mais son regard est vide.

Ou plutôt, absent de toutes émotions, si ce n'est que cette lueur bleu froide, similaire à celle d'une statue.

Mais par moments, une étincelle surgit me faisant entrapercevoir un sentiment qui me broie le coeur.

Il a l'air malheureux.

Un étau de douleur vient étreindre mon coeur.

Voir Alec comme ça m'est juste insupportable.

C'est douloureux même.

Et j'ai juste envie de lui toucher la joue ou de caresser ses beaux cheveux blonds.

Avant, Il aimait que je passe ma main dans ses cheveux.

Avant, il nous arrivait de simplement passer du temps ensemble sans rien faire, du moment que nous soyons ensemble, c'était tout ce qui comptait.

Bien sûr, Alec faisait preuve d'une imagination débordante pour me faire plaisir.

Mais parfois, c'étaient simplement les instants passés à la maison qui me plaisaient le plus.

Nous étions simplement couchés ou assis sur le canapé central, et Alec posait sa tête sur mes genoux en me demandant de lui caresser les cheveux.

Et ses yeux se fermaient, ses cils épais lui voilant les paupières et il demandait simplement d'une voix presque enfantine que je continue mes rotations de doigts dans le champs de ses cheveux, sans m'arrêter.

Il prenait mon autre main, et l'enlaçait de ses doigts en poussant des murmures de contentement au contact de mes doigts sur ses cheveux.

Dans ces moments-là, Alec était simplement un grand gamin.

Un grand gamin qui était aussi demandeur en attention qu'un petit enfant, quémandant avidement l'amour d'un parent.

Mais c'était peut-être dans ces moments-là que mon amour pour lui atteignait des sommets.

Parce qu'il m'apparaissait sous le jour où son âme était mise à nu, sans gêne aucune.

Dans ces moments-là, Alec était calme et apaisé, et souvent s'endormait sur mes genoux, alors que sa main aggrippait la mienne, celle qui n'était pas occupé à le bercer.

Jamais je n'avais eu le coeur de le réveiller, son doux sourire et ses traits sereins m'en empêchant.

Je me contentai simplement de l'embrasser et de m'endormir à mes côtés, et qu'importe le côté inconfortable du canapé, tout en imprimant dans ma mémoire son visage dans ces moments.

Une expression faciale dont les sillons doux, avaient totalement disparus aujourd'hui.

En ce moment, je ne voyais que des traits froids et durs, et pourtant, un aura de tristesse le nimbait.
Il était concentré sur son smartphone mais de temps en temps regardait le vide.

Je baissai la tête, ne voulant pas me faire surprendre.

Comment tout cela avait-il pu changer si brusquement?

Tous ces souvenirs commencèrent à se flouter et les lignes se brouillèrent.

Je secouai la tête pour m'ôter tout souvenir de la tête.

Pourquoi pensais-je à notre passé?

C'était ridicule.

Nous avions été ensemble, nous avions rompu, nous avions discuté, nous gardions une relation simplement cordiale, et puis c'est tout.

C'est simple non?

Pourquoi ma stupide conscience ne comprenait pas cela?

La main de Bastian se raffermit sur ma taille et je sursautai:

-Tu ne m'écoutes pas? Dit-il avec un petit sourire.

Ce n'est pas une question et je me surprends à répondre:

-Non. Désolée, j'étais perdue dans mes pensées, dis-je en buvant d'un trait, les dernières gouttes de champagne.

-Je vois, réponds-t-il. Encore un peu de champagne? déclare-t-il avec un sourire charmeur.

Je veux secouer négativement la tête. Manquerait plus que je me soûle.
Mais je ne peux m'empêcher de penser à lui, alors pour m'ôter son image de la tête, pour l'oublier, j'hoche la tête.

Il me sert une coupe et je la porte à mes lèvres. Le liquide pétillant fait vibrer mes papilles et je m'efforce de m'apaiser.

Après tout, ce n'était pas avec du champagne que j'allais me souler.

-Tes amis ont l'air incroyables Elena, dit Bastian

-Oui, ils sont formidables, répondis-je. Je ne sais pas ce que je ferais sans eux, dis-je en souriant.

Un silence, inconfortable, s'installe et il se racle la gorge, en ajoutant:

-Si nous allions les rejoindre?

Oui, c'est une excellente idée! m'exclamais-je intérieurement.

Car pour une raison inconnue, rester seule avec Bastian, bien qu'il soit très... sympa, était assez gênant.

Aussi, quand nous nous dirigeâmes vers mon groupe d'amis et qu'une crinière rousse vint soudainement envahir ma vue, je souris en voyant Cassidy avec Damon et Ethan, en sentant un brusque soulagement me saisir.

-Elena! Vous étiez tellement adorables toi et Bastian, roucoule-t-elle en haussant les sourcils d'un air suggestif. Tu n'es pas d'accord avec moi, Damon?

Celui-ci me sourit amicalement et lance un regard amusé à Bastian

-Oui, c'est vrai.

Je leur lance un regard crispé et je reporte mon attention sur le bas de ma robe.
Je sais que Cassidy ne pense pas à mal en faisant ça, qu'elle veut juste m'aider, mais à cet instant, j'ai juste envie de la faire taire.

Ethan lève les yeux au ciel mais ne pipe mot.

-Eh, bien merci, c'est très flatteur, rit Bastian. Voire même encourageant

-Voyons, il ne faut pas s'emballer non plus, marmonnais-je. On a juste dansé.

-Bon , vous m'excuserez les garçons, mais Elena et moi avons absolument besoin d'aller aux toilettes.

-Je n'ai pas envie de...

Je me coupe dans ma phrase en voyant Cassidy me faire les gros yeux, et me lancer un regard qui m'incite implicitement à la suivre sans quoi, elle me ferait bouffer toute sa trousse de maquillage.

Donc pour ma propre survie, je vais la suivre.

Je lançe un rapide regard aux garçons avant de suivre la rousse.

Arrivées aux toilettes, et en faisant attention, à ce qu'il n'y ait personne, Cassidy m'houspille:

-Enfin, Elena à quoi tu joues?

-Mais j'ai rien fait! me défendis-je

-Justement c'est bien ça le problème! Ce gars ne cesse de te faire du charme, et toi tu le repousses sans arrêt!

Je me renfrogne et elle soupire. Elle sort un poudrier de son sac et se tamponne le nez.

-Je ne te comprends pas Elena. Il est beau non?

-Oui, il l'est

-Il est gentil non? Intelligent?

-Je... oui c'est vrai.

-Alors pourquoi tu réagis comme cela?

-Mais j'en sais rien Cassidy, c'est juste que..

Il ne me plaît pas. Pas comme ça.

-Je ne sais pas Cassidy, dis-je en ne voulant pas lui avouer la vérité.

-Ce n'est pas à cause d'Harding pas vrai?

-Non! Pas du tout! rétorquais-je.

Une partit de moi rit moqueusement à cette réplique et je m'efforce de faire taire cette voix.

-Il n'empêche, ce con est toujours aussi beau, dit-elle dégoutée. C'est pitoyable qu'il ait osé venir.

Je me mords la lèvre, en tentant de réprimer l'étincelle de colère qui s'allume en moi.

-Ecoute Cass, il faut que je t'avoue un truc.

Il fallait que je lui dise. Pour le fait qu'Alec soit mon supérieur, que nous nous étions revus, pour ce qui s'était passé dans la limousine, pour cette soirée, pour les éclaircissements et les malentendus.

Pour son regard emplis de remords et de culpabilité.

Pour tout.

-Alec est...

-As-tu vu ces grands airs supérieurs? Il n'a même pas parlé à Damon, son soi-disant meilleur ami, puis s'est barré comme ça. Sans doute, qu'il se considérait comme trop bien pour nous.

Elle ferma son poudrier et reprit:

-Ethan a cherché à le défendre, mais tu sais quoi? Jamais je ne pourrais reconsidérer un homme infidèle. Ce mec t'a traité comme une sous-merde, et j'espère juste qu'il le regrettera toute sa vie. Mais il est tellement con que cela m'étonnerait. Enfin bref, tu voulais me dire quoi?

-Rien du tout, dis-je en baissant le regard.

Et je me maudissai pour ma lâcheté.

-Tout ça pour te dire Elena, qu'il faut que tu laisses ta chance aux autres hommes. Eux, sauront en prendre conscience, et te traiterons comme il le faut.

Comment argumenter face à cela? Cassidy demeurerait inflexible et ne changerait visiblement pas d'opinion.

Je m'adossai à l'évier songeant à ses paroles.

Peut-être n'avait elle pas totalement tort.

Alec avait vraiment été détestable et méprisable.

Et quelques mois auparavant, je n'aurais pas hésité à haranguer ce fait.

Or, le problème était que les choses avaient changés.

Et aujourd'hui, j'étais tout simplement perdue.

Puis merde! Pourquoi tergiversais-je autant?

Tout était fini point.

Pourquoi me torturais-je l'esprit pour quelqu'un qui, dorénavant, voulait simplement être ami avec moi?

J'étais définitivement stupide.

-Changeons de sujet Cass, murmurais-je.Tu as des nouvelles d'Harry? demandais-je doucement.

Elle serra son poing avant de dire:

-Il est parti en voyage pour asssurer le nouveau défilé, murmure-t-elle. C'était un projet que nous avions prévu ensemble mais... Bon, tant pis j'imagine. Il faut que j'avance maintenant.

Je lui souris en guise de soutien, et nous sortons ensemble des toilettes.

-N'oublie pas ce que je t'ai dit Elena, sois plus gentille, chuchote une dernière fois Cassidy avant que nous retrouvions de nouveau les garçons. Et souris!

Aussi, quand nous arrivons à leur niveau, pour la première fois depuis que je le connaissais, je commençais à engager la conversation avec Bastian.

Surpris, il se mit aussitôt à me répondre et je souris, en captant l'air approbateur de Cassidy.

Mais en ne pouvant ignorer ce pincement au coeur.

***

Peu après, Ayana et Cory se marièrent officiellment et l'assemblée applaudit à tout rompre.

J'applaudis, ravie de voir Ayana aussi épanouie et heureuse. Elle rayonnait littéralement et les deux amoureux se dévoraient du regard sans se laisser distraire par les applaudissements.

Je la regardais attendrie, et soudainement elle sortit de sa petite bulle, pour prêter attention à ce que l'assemblée scandait en choeur.

Le lancer du bouquet de la mariée.

Voilà ce que réclamait la foule. Je lâchai un sourire devant cette tradition si couramment répandu et toujours aussi apprécié de la gente féminine.

La mariée, se mettait à dos, et lançait aveuglement le bouquet

L'amour véritable était promis dans l'année à venir pour celle qui s'emparerait du précieux sésame.

Or, cela faisait bien longtemps que mes rapports avec l'Amour demeuraient conflictuelles, aussi m'abstenais-je, au contraire de beaucoup de filles présentes, de m'adonner à cela.

Ayana se prêta au jeu, et se mit à dos.

Elle attendit quelques instants avant de jeter le bouquet dans le vide.

Plusieurs filles crièrent en tentant de s'emparer du précieux bouquet, tandis que ce dernier voltigea à travers la salle.

Et avant même que je m'en rende compte, le bouquet se dirigea vers moi, et instinctivement je le pris dans mes bras, par pur reflexe.

Un bouquet de roses blanches et roses éclatantes et qui apparemment étaient le présage d'un bel évènement.

Sottises que tout cela!

-Bravo Elena, dit Bastian avec un sourire. Un beau message pas vrai?

Plusieurs filles vinrent me féliciter et je poussai simplement un soupir de dépit:

-Je ne crois pas en ces choses-là, murmurais-je. C'est ridicule.

Mais mes paroles se fanèrent dans les bavardages et seul Bastian saisit mes mots:

-C'est dommage.

Je levai les yeux au ciel, et je regardais de nouveau le bouquet. Je touchai du bout des doigts les délicates pétales.

Je levai la tête pour pouvoir l'apercevoir de nouveau.

Mais j'eus beau scruter tous les alentours, je ne le vis pas.

Il était parti.

Je me mordillais la lèvre, m'admonestant pour cet état de faiblesse.

Qu'espérais-je bon sang?

Qu'est-ce que cela pouvait faire qu'il soit là ou non?

Mon regard croisa celui d'une petite fille.

Agée d'environ cinq ans, les cheveux blonds bouclés et le visage anélique, elle regardait attentivement mon bouquet, les yeux brillants. Je regarde les roses et je m'accroupis à la hauteur de la fillette.

-Bonjour, tu t'appelles comment? Moi c'est Elena, dis-je en tendant ma main.

La petite hésite avant de répondre:

-Diana.

-Comme la princesse? répondis-je avec le sourire. Elle hocha la tête avec un petit sourire édenté et je reprends:

-Mais une princesse a besoin de fleurs, tu veux mon bouquet?

Elle hoche la tête et je lui tends le dit bouquet. Ses yeux s'illuminent et elle esquisse un grand sourire.

Je souris à mon tour, ne pouvant m'empêcher de fondre devant la bouille d'ange de cette enfant.

-Merci, dit-elle avant de repartir en trottinant.

-Tu n'aurais pas du faire ça, c'est le genre de trucs que les filles gardent en souvenir, dit Bastian qui avait assisté à toute la scène sans un mot.

-Elle le voulait, cela se voyait dans ses yeux, répondis-je. Ce n'est qu'une enfant et elle en fera meilleur usage que moi.

Il hausse les épaules puis je me relève en lissant ma robe du plat de la main.

-Et puis, je suis tout sauf une princesse.

Il me regarde et je me rappelle de que m'a dit Cassidy. Alors je lui souris et il me rends un beau sourire, tout en me tendant sa main.

J'hésite légèrement avant de la saisir.

-Allons rejoindre les autres, dis-je.

***

Le mariage tire à sa fin.

Les invités se dispersent et l'atmosphère se tend vers le calme. Je discute rapidement avec Cassidy et Damon, et j'attends que les dernières personnes venant féliciter Ayana partent pour l'étreindre une dernière fois à mon tour.

Une fois que c'est le cas, je m'approche avec Cassidy

-Félicitations Ayana, je suis fière de toi.

-Alors, prête pour la nuit de noces? s'exclame Cassidy

Ayana rougit et je frappe Cassidy qui se met à nous insulter:

-J'ai entendu dire que c'était toi qui avait reçu mon bouquet, dit Ayana avec un sourire. Qui sait, peut-être l'apparition de Bastian est un coup du destin?

Ma conscience ricana.

-Tu as toujours eu l'imagination débordante Ayana, répondis-je.

Elle me lâcha en riant et me fit une dernière bise.

-C'est lui qui te raccompagne hein?

-Oui, c'est sur son chemin donc...

-Bien sûr, dit-elle en haussant les sourcils d'un air suggestif

-Qu'est-ce que tu attends pour lui sauter dessus? réplique Cassidy

Je leur frappais à toutes les deux les bras et elle rirent:

-Ne fais pas l'innocente Elena! rit Cassidy. Tu as déjà couché avec un quasi-inconnu donc...

-Cass, je t'en prie, tais-toi! dis-je en riant nerveusement.

-Rentre bien Elena, dit Ayana. Et n'écoute pas l'autre rousse!

Elle s'éloigna et Cassidy fit de même après m'avoir salué, non sans m'avoir lancé des plaisanteries scabreuses.

Puis je sentis un poids sur mes épaules et des bras me prendre par les épaules:

-Petite Elena, s'exclama Ethan. Tu vas me manquer, tu sais! dit-il en m'embrassant la joue.

-Toi aussi Ethan, répondis-je en souriant.

Il me tourne face à lui puis me prends dans ses bras:

-Tu sais que tu pourras toujours me parler si quelque chose ne va pas?

-Bien sûr Ethan, je le sais, répondis-je en souriant.

Il me prit une nouvelle fois dans es bras et il me chuchote:

-Je l'aime pas lui, ce Bastian. Il a une chemise à rayures, je hais les chemises à rayures.

-Ethan! Ce n'est pas une raison voyons! dis-je en riant.

-Un mec qui met des chemises à rayures est un mec étrange, dit-il philosophique.

Il se détache puis ajoute:

-Mais jamais je ne m'imposerais, tu mènes ta vie comme tu l'entends Petite Elena. A bientôt!

Il s'éloigne en me faisant un clin d'oeil et mes lèvres s'incurvent en un petit sourire.

Ethan n'avait pas changé!

-Elena?

Je me retournais pour voir Bastian, les clefs de sa voitures à la main, et il ébouriffa ses cheveux avant de dire:

-On y va?

J'hochais la tête et il m'aida à monter au siège de sa voiture.

Le trajet se fait en silence, seul le ronronnement des roues sur le pavé intervenait en fond:

-Elena?

-Oui?

-Qui était le mec blond, aux yeux bleus qui était avec nous au début?

-Pourquoi me demandes-tu ça? dis-je sur la défensive.

-Eh bien, disons qu'il m'a adressé des regards peu amicaux, voire assez effrayants, grimace-t-il.

Je soupire et je triture le bout de ma robe avant de répondre:

-C'est mon ex petit-ami

-Attends, celui dont tu m'as parlé?

-Ouais, marmonnais-je.

Il me regarde quelques instants puis reporta son attention sur la route.

Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes en bas de mon immeuble, et je sortis de la voiture en remerciant Bastian.

-Tu veux monter quelques instants? demandais-je par pure politesse.

Il sourit et hocha la tête.

Je souris à mon tour mais je jurai intérieurement, tout en priant pour que mon colocataire Danny soit là.

Quand j'ouvre la porte, j'eus beau avertir ma présence, le silence me répondit, me révélant l'absence de Danny.

Jamais là quand il faut cet énergumène.

Seul un miaulement me réponds et je me baisse pour prendre Lechat dans mon bras, en lui gazouillant, comme une idiote, des stupidités à l'oreille.

Lechat ronronne sous mes caresses et je lui chatouille les oreilles en laissant Bastian entrer:

-Mon colocataire n'est pas là. Sinon, il y a mon chat, dis-je en fermant la porte.

Pourquoi est-ce que j'ai dit ça moi?

Lechat se jette à terre, et va curieusement à la rencontre de Bastian, qui s'est abaissé à sa hauteur.

Et sans que je comprenne pourquoi, Lechat pousse un miaulement de colère et griffe la main de Bastian.

Bastian lâche un cri et je fronce les sourcils d'incompréhension.

-Bastian, je suis désolée, je ne sais pas pourquoi il a réagi comme cela. Il doit avoir faim.

Mais Lechat réitère son geste et je grogne.

-Sale bête! marmonne Bastian.

Je prends Lechat dans mes bras, et vais dans ma chambre afin de l'enfermer.

-Tu n'es pas gentil Lechat! pestais-je

Mon chat a beau protester, je ne peux le laisser déchiqueter un invité comme cela.

-Je suis désolée Bastian, je ne comprends pas, il ne fait jamais ça d'habitude, en revenant au salon.

-Ne t'inquiète pas Elena, dit-il en souriant et en tenant sa main.

Je baisse la tête et je vois que du sang coule de ses griffures. Je lâche une exclamation étouffée:

-Mon Dieu, Bastian, il faut que tu te soignes!

-Ce n'est pas grand-chose Elena, dit-il en souriant.

-Au contraire, la plaie peut s'infecter, viens, je vais te faire un bandage.

Je le saisis par le bras et l'emmène à la salle de bain.

Je le laisse s'asseoir sur le rebord de la baignoire et sors le nécessaire.

Je sors la bouteille d'antiseptique et regarde Bastian:

-Cela peut piquer, dis-je.

Il hoche la tête et je déverse le liquide sur un bout de coton.

-Elena?

-Oui? répondis-je en commençant à tapoter sur la plaie.

-As-tu encore des sentiments pour ton ex?

Je me stoppe et je le regarde.

-Qu'est-ce que vous avez tous avec cette question? Dis-je brusquement.

Je reprends mon geste et je vois que ses yeux semblent réellement interrogateurs:

-Non, bien sûr que non, dis-je d'une voix légèrement plus aigue. C'est de l'histoire ancienne.

Tu y crois à ton mensonge? ricane ma consience

Toi, ta gueule.

-C'est vrai? dit-il.

Il pose son autre main sur le bord du tissu de ma robe et je ne cherche pas à le repousser.

-Je vais te faire un bandage, murmurais-je.

Je coupe une bande et je l'enroule autour de sa main. J'échancre le peu qui dépasse et je dit, satisfaite de moi:

-C'est bon, tu ne risques plus rien, il faut juste que tu veilles à changer ce bandage tous les tr...

Je me stoppe dans ma phrase quand je sens sa main bandée toucher ma joue. Je sursaute de surprise et il me fixe.

Puis ses lèvres se posent sur les miennes.

Je ne réagis pas, surprise.

Ses lèvres sont juste étrangement tièdes. Le contact n'est pas désagréable.

Ce n'est pas comme avec Alec.

Avec lui, c'était juste un coktail électrisant, une explosion de sensations dans mon bas-ventre, et des crépitements intenses.

Alors qu'avec Bastian, c'était juste un simple contact de deux bouches.

Et puis merde, pourquoi est-ce que je pensais à lui?

Alors je me laisse faire et je ferme les yeux, et je réponds prudemment à son baiser.

Un baiser qui devient plus chaleureux et que je n'ai pas de mal à apprécier.

Il se décolle de moi et je me racle la gorge:

-Trois jours.

-Comment? demande Bastian

-Tu dois changer ton bandage tous les trois jours je disais, avant que tu m'interrompes en... enfin bref.

-Bien chef, dit-il en souriant.

Je baisse mes mains pour ranger le nécessaire, et Bastian m'interromps alors:

-Dis-moi Elena, est-ce tu accepterais d'être ma petite amie?

Je lâche la bouteille d'antiseptique et je tousse en manquant m'étouffer.

Que..Quoi?

-Hein? Dis-je pitoyablement en levant la tête. Quoi?

Il soupire puis reprends:

-Ecoute Elena, je sais que tu n'es pas amoureuse de moi, et je ne pense pas l'être non plus, en plus je sais que tu es encore très marquée par ton ancienne relation. Mais on peut essayer si tu veux bien? Pour nous aider l'un comme l'autre.

Je regardais Bastian, dont les yeux gris me scrutaient attentivement. Des yeux gris, entourés de cils bruns.

Je cherchais un tout petit segment, un fragment de bleu ciel dans ses orbes, mais rien.

Et je sens une étincelle d'impuissance et de colère s'allumer en moi.

Pourquoi est-ce qu'il envahissait sans cesse mon esprit?

J'en avais marre.

En deux ans, je n'avais pas été fichu de voir un autre homme, d'envisager une relation, alors que lui n'avait cessé d'enchaîner les histoires!

Des Mary, des Camilla, des Claudia, des Blair, des Nelly, des Jenna, des Naomi, des Summer.
Des mannequins, des chanteuses, des danseuses, des "filles de", des héritières...

Aucune simple étudiante boursière et fille de libraires.

Combien?

Vingt? Trente?

Ou beaucoup plus?

Alors que moi?

Je n'avais eu que lui...

Lui, un homme dont les charmes étaient connues d'une bonne partie de la gente féminine. Aussi séducteur et dragueur que Dom Juan, qui connaissait les femmes comme personne.

Alors que c'était le seul homme à m'avoir touché aussi intimement.

J'étais pitoyable. La situation était juste à pleurer.

Il n'avait pas hésité à me traiter comme son esclave pour un acte que je n'avais pas commis, puis il a couché avec moi avant de s'excuser.

Et tout ça pour quoi?

Pour que l'on reste amis!

Amis!

Qu'il se mette son amitié là où je le pense.

Mon Dieu, pourquoi cela faisait si mal?

Il fallait que je me résigne à la vérité. Alec et moi n'avions plus aucun avenir en commun. Ou du moins, une relation amicale.

Génial.

Bastian était sympathique, et il est le premier homme à s'être réellement intéressé à moi depuis Alec.

Pouvait-on me blâmer pour pouvoir apprécier qu'un homme me regarde et m'apprécie en tant que femme?

Alors, oui, pourquoi pas?

Qu'avais-je à perdre?

Alec avait d'ores et déjà foutu le bordel dans mon coeur, et je n'avais jamais eu le courage d'y mettre de l'ordre depuis deux ans.

Peut-être le moment était-il venu?

Je reporte mon attention sur Bastian, qui me regarde toujours.

Moi aussi j'avais le droit d'être désiré.

Et je me penche pour déposer mes lèvres sur les siennes de façon maladroite. Il répond à ma demande gauche en posant ses mains sur mes bras.

Rien ne sort de ce baiser. Pas de fourmillements, pas de picotements. Rien.

Mais cela signifie aussi qu'il y a plus aucune chance que l'on me blesse de nouveau.

-D'accord, murmurais-je en m'écartant. Je veux bien essayer Bastian.
Je veux bien être ta petite amie.

***

°Point de vue d'Alec

Je suis retombé amoureux.

Aussitôt que ces mots m'échappent, ma soeur me prends le visage en coupe et secoue la tête, l'air navré et inquiet.

Annabelle me pousse vers le canapé de mon loft et me force à m'asseoir.

Elle me regarde alors, ses grands yeux bleus semblables aux miens et me dit:

"-Raconte.

Alors je lui raconte.

Tout

Comment Elena est réapparu dans ma vie, comment dès le début, je l'avais condamné à subir ma rancune, comment je l'avais embrassé et touché une première fois, comment je me suis retrouvé à coucher avec elle, puis comment j'ai appris la douloureuse vérité

Et surtout, comment la voir avec un autre homme me déchire et me donne envie de m'enterrer plus bas que terre.

Je souffle épuisé par mon récit.

Tout remettre à plat me fait d'autant sentir encore plus misérable.

Je me mets la tête entre les mains et je serre les poings.

Puis je sens une énorme claque sur ma tête

-Ça, c'est pour avoir été un petit con complètement bouché! hurle-t-elle.

Je la regarde éberlué et elle me redonne un coup de poing dans le bras.

Mine de rien, ma soeur a de la force quand même! Ça fait mal!

-Ça, c'est pour avoir profité d'une fille innocente et ivre.

Innocente?!

C'est pas vr...

AÏE!

L'espèce de folle qui me sert de soeur me donne un coup de poing plus affirmé dans le bras en hurlant:

-Et ça, c'est pour être un idiot attardé incapable de réfléchir par soi-même!

-Aïe! Mais arrête! dis-je en lui balacant un coussin dans la tête.

Elle arrête mais me fusille du regard et prudemment je m'éloigne.

-Franchement Alec, là tu as fait fort! Tu mérites que je te frappe encore vingt fois! Qu'est-ce que tu as été con Alec!

-Merci, ça je le sais, marmonnais-je.

-Alec, dit-elle en secouant la tête. Je te jure que parfois, tu m'exaspères! Cette pauvre fille, je me demande seulement pourquoi est-ce qu'elle n'a pas cherché à te tuer.

Elle me regarde et s'adoucit:

-Mais tu te punis tout seul Alec. Regarde, tu es retombé amoureux d'elle et tu es complètement paumé.

Elle me prends la main et dit:

-Tu as conscience que tu es vraiment allé trop loin Alec?

-Je le sais Anna, dis-je en colère. Tu crois que cela me fait quoi de la voir dans les bras de ce pauvre petit con? crachais-je. Tu sais ce que cela fait Anna? Tu te sens juste vide et tu as l'impression que l'on te piétine le coeur.

-Non, je ne sais pas Alec, répond-t-elle. Non, car je n'ai jamais eu la chance de tomber amoureuse Alec.

Elle ferme les yeux puis dit:

-Je me suis marié à vingt ans Alec, avec un homme que je n'aimais pas, tout ça pour faire plaisir à Père. Blake est vraiment quelqu'un de bien, mais je ne l'ai jamais aimé, et je ne l'aimerais jamais.

Elle détourne le regard et dit:

-Toi Alec, tu as eu la chance d'être tombé amoureux et d'être aimé en plus. Tu as gâché cette chance Alec. Résultat, regarde, tu es juste malheureux, prêt à vider ton chagrin dans l'alcool.

Quelque part, tu mérites cette souffrance Alec, mais tu es mon frère et je t'aime. Je sais que même si es parfois con et stupide, tu es vraiment quelqu'un de bien et de bon Alec. Que même si tu es ce stupide macho dragueur, je sais qu'il y a toujours cet Alec qui piquait des gâteaux à l'heure du goûter et qui accusait sa peluche, dit-elle en riant.

Et je sais que tu mérites une seconde chance. C'est ce que Maman disait tout le temps, tu sais, murmure-t-elle. Une seconde chance. Mais tu étais peut-être trop petit pout t'en souvenir.

C'est faux. Je m'en souviens encore.

Elle passe sa main dans ses cheveux et dit:

-Alors Alec, je t'en pris, fais tout pour la saisir.

Je déglutis et réplique:

-Et comment? Jamais elle ne voudra me pardonner, dis-je en serrant la mâchoire.

-Alors tu feras tout pour! Sois attentionnée mais pas envahissant, attentif mais pas scrutateur, fais lui comprendre ce que tu ressens Alec. Dis-lui. Elle a sûrement encore des braises de sentiments pour toi. A toi de les attiser.

-Je ne sais pas Anna, je lui ai dit que je voulais être ami avec elle, et a semblé contente que cela soit le cas

Annabelle se tourne brusquement vers moi et grogne:

-Tu as pas fait ça Alec? Tu n'as pas couché avec elle pour ensuite lui demander son amitié?

-Mais elle a dit oui! protestais-je devant son regard menaçant.

-Une fille dit toujours le contraire de ce qu'elle pense crétin! grogne-t-elle.

Elle se masse le front puis reprends:

-Je ne te pensais pas si con. Enfin bon, maintenant tu vas bouger ton cul et tu vas essayer de réconquérir cette fille!

A l'écoute et en média:

[ Need you now - Lady Antebellum (Boyce Avenue cover) ]

Je serre les poings pesant le pour et le contre.

Je devrais peut-être laissé Elena partir non? La laisser loin de moi?

Mais je ne peux m'y résoudre, j'ai besoin d'elle. Et j'espère juste qu'elle aussi a besoin de moi. Pensait-elle à moi comme je pensais à elle?

D'anciens souvenirs remontent à la surface. D'anciens gestes et attentions me reviennent en mémoire.

Des paroles, des murmures, des touchers, des sourires. des regards,

Des regards.

Je me souviens d'une journée où nous étions allés nous promener en ville.

Une journée ensoleillée et douce.

Elena sautillait partout comme une gamine et m'avait harcelé pour que je lui achète une crêpe, allant même jusqu'à me faire les yeux doux.

Elle m'avait fait ce petit battement de cils larmoyant auquel je ne pouvais résister. Et elle le savait et en jouait!

La voir aussi souriante m'avait fait fondre et je me fichais du regard des gens lorsque je l'embrassais passionnément.

Ce même jour, nous avions pris quelques photographies. Et une me restait gravée en mémoire.

Une que j'avais osé conservé durant tout ce temps, sans jamais la ressortir, mais la sachant présente

.

Une photo que je pouvais oublier. Non pas pour sa qualité, ni pour sa luminosité, ni pour son cadrage.

Mais pour ce regard.

Sur cette photo, je regardais l'objectif en souriant, mais elle, me regardait moi.

Avec une expression que même un aveugle pourrait voir.

Un regard fier et aimant. Juste pour moi.

Ses yeux débordaient d'une tendresse vibrante. Juste pour moi.

Sans compter ce sourire. Radieux.

Juste pour moi.

Sur cette photographie, son amour était évident. Elena était si transparente au niveau des sentiments.

Peut-être était-ce pour ça que je n'avais pas osé la supprimer.

Car je voulais conserver un souvenir de cet amour.

Un amour que peut-être n'avais-je jamais cessé de ressentir, malgré moi.

Ce regard et ce sourire revinrent hanter mes pensées.

Elena si belle dans sa robe vert d'eau.
Elena si mignonne dans ses gros pulls informes.
Elena si séduisante dans une robe en dentelle.

Elena qui était aussi insupportable que généreuse. Aussi susceptible que bienveillante. Avec ce petit côté Miss je sais tout agaçant mais attendrissant en même temps.

Oui, elle avait ses défauts, mais je les aimais tels quels.

Je voulais retrouver le réconfort de ses bras.

Je voulais retrouver la douceur de ses cheveux.

Je voulais la retrouver elle.

Et une brusque détermination s'empara de moi.

J'allais tout faire pour qu'Elena me pardonne. J'allais tout faire pour nous.

Car je voulais retrouver ce regard et ce sourire.

Juste pour moi, et moi seul.

___________

Hola

Cela fait super longtemps que je n'ai pas posté!

désolée, je me suis déjà expliqué dans mon espèce de Rant Book.

brefouille

du coup chapitre assez long pour compenser!

que pensez-vous de ce chapitre?

-De Bastian?

-Cassidy?

-Damon?

-Ayana?

-Ethan?

-Du mariage dans son ensemble?

-Elena?

-Alec?

-Annabelle?

-La fin des deux PDV?

-La musique, si vous l'avez écouté?

brefouille dites-moi tout! n'hésitez pas à voter ou commenter si vous avez aimé!

Je viens d'apprendre que j'ai été nominé pour les french wattpadiens awards *touriste*

si vous avez envie, vous pouvez voter/commenter pour mon histoire dans la catégorie Roman d'amour/ Roman d'ados, c'est le dixième onglet, je crois.

Sur le profil de alexecharland

brefouillle.

Je vous aime bande de punaises vert charbon.