Chapitre 9 La professionnelle
Six heures du matin, Lisbeth exécutait une énième série de cent pompes. Elle attrapa en nage une bouteille d'eau puis fit coulisser la porte vitrée pour se rendre sur le balcon. Elle leva la bouteille pour la boire en observant le lac Léman. Elle n'était pas habituée au calme, à une convenable vie sereine. Lisbeth avait le besoin d'adrénaline, de marcher sur le fil du rasoir. Elle regrettait de devoir mentir à sa cousine, mais c'était nécessaire ! Il fallait parfois cacher la vérité à ses proches ! Lisbeth d'Angelo était une cousine éloignée de Mina, mais cela n'avait aucune importance, la famille n'avait aucune frontière.
L'officier direct de Lisbeth était le major Mac Pherson. Il était le seul à avoir accepter ses défauts, reconnaître ses qualités. La plupart ne l'évaluaient pas à sa juste valeur, ne la comprenaient pas. On la critiquait ou la jalousait simplement, mais dans le plus grand silence. Elle arborait arrogamment son absence totale de tolérance. Certains l'avaient accusé du meurtre d'un lieutenant-colonel, l'absence totale de preuve, de témoins avait rapidement mis un terme à l'accusation.
Elle ignorait la peur, ne redoutait qu'une seule chose... mourir dans un lit. Un bruit suspect dans l'entrée la fit retourner dans le salon pour se camoufler derrière le canapé. Quelqu'un déverrouilla la serrure pour entrer. Elle comptabilisa deux personnes aux bruits de pas, dont un boiteux. Son arme de service se trouvait dans sa chambre, mais sa lame était restée dans son paquetage à l'entrée du salon. Alors qu'ils pénétraient dans la pièce, elle terminait de longer la table pour rejoindre le couloir. Sur le trajet, elle avait récupéré un couteau à pain dans la cuisine. Elle hésitait à approcher de son paquetage, le risque n'en valait pas la peine. D'un pas furtif, elle se pressa de rejoindre la seconde porte du salon. Elle risqua un coup d'œil pour apercevoir deux probables mercenaires à leurs démarches. Elle saisit un verre de collection sur l'étagère, puis le projeta dans le coin de la pièce donnant sur une chambre. Tous deux en prirent la direction en pointant leur arme avec silencieux. Elle traversa le salon à demi voûté, comme une ombre, sans aucun bruit. À seulement un mètre du plus proche, elle lui lacéra la gorge pour perforer le larynx ainsi que les cordes vocales. Elle plaqua sa main contre son torse pour retenir la chute, du sang s'écoula sur son avant-bras. Elle plia une jambe pour récupérer sa lame de légionnaire dans le paquetage. Elle le contourna ensuite pour s'en protéger lorsque son acolyte l'aperçut. Il n'eut pas le temps de presser la détente que la lame de Lysbeth perforait profondément son front. Elle bondit pour le désarmer, récupéra son arme afin de l'égorger. Un bruit sourd résonna sur le balcon, un agent venait de descendre en grappin. Il pressa la détente par deux fois. Lysbeth exécuta une roulade dans sa direction pour se relever afin d'empoigner ses doigts tenant la crosse. Elle fit osciller l'arme pour lui briser l'index, puis le frappa violemment sous la mâchoire pour lui briser la nuque. Il s'écroula comme un pantin désarticulé.
Elle récupéra un petit miroir avec fine tige pour se diriger vers la porte de l'appartement. Elle le fit coulisser dessous pour vérifier toute présence hostile dans le couloir. Ne découvrant personne, elle referma pour retourner à son paquetage. Elle envoya un rapide message sur son portable, puis prit la direction de la chambre de sa cousine.
— Mina, réveille-toi.
— Quoi, qu'est ce qu'il y a ? Je suis en retard ?
— Tu dois évacuer les lieux, Antony est mort, tu étais la prochaine.
— Quoi, mais qu'est ce que tu racontes.
— Viens, la força-t-elle en la tirant en petite culotte hors du lit. Regarde !
— Ahhhhhh, hurla-t-elle en découvrant les cadavres plongeant dans une mare de sang.
Lisbeth la gifla, puis se rendit sur le balcon pour regarder en contrebas.
— Habille-toi, prends des affaires pour plusieurs jours. Un avion privé t'attend piste 3, tu passeras au terminal 2F, niveau Départs, zone d'enregistrement 3. Carl te briefera, uniquement lui, il t'amènera à l'avion.
— Mais, qu'est ce que tu racontes ?
— Si tu ne quittes pas rapidement Genève, on va t'assassiner.
— Mais pourquoi ?
— Antony ne t'a-t-il pas confié des secrets dérangeants, compromettants ?
— Non.
— Hé bien, eux en sont persuadés.
Mina la dévisageait terrifiée, elle était en état de choc. La légionnaire la gifla pour la tirer de sa torpeur.
— Tu as compris ?
— Euh oui, je dois regagner l'aéroport pour voir Carl, rejoindre le terminal 2F, niveau Départs... Mais, si c'est le départ, pourquoi passer par le terminal 2F ?
Lysbeth lui agrippa les joues.
— Consigne d'évacuation, Carl est notre sentinelle ! Il aura une casquette Ford bleue.
— Tu me fais mal, j'ai compris. Mais, je ne peux pas partir comme ça. Et mon travail ?
— Un mort ne travaille plus.
— C'est cruel ce que tu dis.
— C'est la vérité. Viens dans le parking, on va prendre un véhicule.
— Quoi, voler une voiture, mais j'ai la mienne.
— Justement, il t'en faut une autre. Allez, dépêche-toi.
Mina consciente du danger se dépêcha de remplir ses bagages. Elle perdit de vue sa cousine dans l'escalier. Une jeep patientait dans la voie du milieu du parking niveau trois. Il ouvrit la portière en apercevant la cible peinant à avancer avec ses valises. Il rechercha vainement son équipe ? Il écarta sa veste pour empoigner son arme à feu dans l'étui. La balle perforant son crâne tapissa le poteau. Lisbeth quitta sa cachette entre deux véhicules pour rejoindre Mina qui ne s'était aperçu de rien.
Mina quitta bientôt le parking au volant de la jeep du défunt. Lisbeth scrutait la route dans l'ombre.
Elle esquissa un sourire de satisfaction, le jeu venait de commencer. Elle enjamba la selle de sa moto pour suivre sa cousine à distance, avec un peu de chance elle ajouterait quelques morts au passage !
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