Chapitre 5 L'étalon sauvage
Quand il ouvrit les yeux, Jonas découvrit qu'il était étendu dans un lit. Il s'en extirpa pour découvrir avec gène sa nudité. Il discerna ses vêtements sur une chaise en piétinant nerveusement la moquette. Il se précipita dessus pour s'habiller. Il repoussa anxieusement la porte pour reconnaître le salon de Lucrezia. Il songea qu'en état d'ivresse il avait pris la direction du seul appartement déjà visité. Une douce odeur de saucisse grillée flottait dans l'appartement.
— Bien dormi, Jonas demanda Lucrezia en se penchant la poitrine à l'air dans l'entrebâillement de la porte de la cuisine ?
— Tu... tu es vraiment là ?
— Non, je suis un mirage, la fée Carabosse, plaisanta-t-elle en retournant dans la cuisine.
Jonas n'avait absolument aucun souvenir de la nuit passée, mais la tenue dénudée de sa compagne confirmait plus qu'une simple discussion. Il traversa le salon pour la rejoindre dans la cuisine ou elle terminait de remplir un plateau de victuailles. Elle déposa un baiser sur ses lèvres en le croisant, puis prit place à table. Jonas la rejoignit pour demander avec gêne.
— Tu as passé une bonne nuit ?
— Oh que oui, tu m'as épuisé.
Jonas rougit de honte ! Il pointa le petit déjeuner pour mettre un terme au sujet gênant.
— C'est copieux. Aurais-tu des origines anglaises ?
— Oui, ma mère, confirma-t-elle en lui tendant le plat. Café ?
— Euh, non, merci, du jus d'orange.
Au cours du repas, il se demandait encore comment une aussi jolie femme avait pu l'accepter dans son lit. Il ne trouva aucune réponse, rien n'aurait dû les rapprocher. Il songea immédiatement à un piège sadique, une téléréalité ou autre chose dans le genre. Il chercha vainement des caméras.
— Qu'est-ce qui t'a plu chez moi, la questionna-t-il ?
— Tu plaisantes, t'es un coup d'enfer. Je ne comprends toujours pas pour quelle raison tu t'habilles comme un plouc, t'enlaidis volontairement. Mais, je ne me fis jamais aux apparences.
Il la dévisagea longuement, que voulait-elle dire ?
— C'était qui les trois mecs à qui tu avais mis une dérouillée ?
— Tu m'as vu ?
— Ho que oui, ça m'a excité comme une folle.
Il détourna le regard de gène, mais un sourire de satisfaction trahit sa satisfaction.
— Le blondinet emmerdait une fille dans les toilettes de la galerie commerciale. Je lui ai fait comprendre que cela devait cesser.
— Et t'as croqué la fille ?
— Mais non, confirma-t-il en fixant la poitrine avec gêne.
— J'adore quand tu affiches ce côté timide. Viens, s'exclama-t-elle en lui prenant la main. On repart pour un tour.
Quand il ouvrit les yeux, il se retrouva habillé, étendu sur une couverture dans le salon de Lucrezia.
— Non, non, non, hurla-t-il en courant vers la chambre de la locataire.
Il ouvrit précipitamment la porte pour découvrir le lit non défait. Il traversa le salon pour se rendre dans la cuisine rangé, sans récente odeur de cuisson.
— Mais que se passe-t-il, hurla-t-il en serrant les poings ?
La colère lui défigurait le visage, gonflait ses veines.
— NON, hurla-t-il.
Le paysage se transforma en vitrail se brisant dans une cacophonie assourdissante. Il ferma les paupières pour se sentir tomber dans un vide sans fond.
Il peinait à ouvrir les paupières, il se sentait immobilisé sur une banquette froide. Une alarme retentissait avec fracas. Il percevait des voix au lointain. Une douleur subite sur le torse lui fit ouvrir les paupières, de l'eau tiède s'engouffra dans sa bouche pour l'étouffer.
Le bruit de foule, discussions, musique, piétinements résonnèrent subitement à ses oreilles. Il se trouvait dans les toilettes de la galerie Champ-de-Mars.
— Louise, tu devrais l'envoyer chier. Martin est bidon, remarqua un blondinet.
Lorsque le groupe passa devant lui, chacun bifurqua immédiatement dans les toilettes correspondantes. Seuls, le blondinet et la charmante Louise patientèrent au-dehors. Il avait une impression de déjà vu ! Il assistait pour la seconde fois à sa rencontre avec Louise !
— Écoute, Louise, je te dis ça parce qu'on est pote. Tu dois le gicler, il n'est pas assez bien pour toi.
Elle évitait son regard en serrant les jambes, joignant les mains.
Le blondinet jeta un regard rapide à Jonas adossé contre le mur, le dévisagea, puis obliqua vers Louise. Jonas fut surpris en découvrant qu'il ne portait pas ses vêtements habituels, mais le jean, chaussure de randonnée, T-shirt manches longues noir, blouson cuir. Quand le blondinet passa ses doigts entre les seins de la jeune dame, il aperçut du dégoût dans le visage de Louise. Jonas empoigna violemment le malotru à la gorge pour le plaquer contre le mur.
— Tu fais quoi, merdeux, demanda-t-il en lui enfonçant douloureusement le visage sur les carreaux du mur ?
— Pardon, monsieur, lâchez-moi...
L'un des amis du blondinet voulut intervenir, Jonas lui brisa le nez d'un revers. Ressentant une menace, il fit volte-face pour faire craquer ses doigts en dévisageant le potentiel agresseur. L'autre perdit courage, il choisit la fuite plus rassurante. Jonas brisa la cheville du blondinet d'un coup de pied puis le saisit au col pour le projeter violemment contre le miroir séparant les toilettes hommes des femmes. Les débris de verre se brisèrent dans une symphonie pour stopper dans les gémissements du blessé. Il empoigna brutalement la nuque de son acolyte pour lui percuter le visage du genou en éclaboussant le sol de giclées de sang. Jonas le retourna d'un puissant coup de pied pour le faire retomber sur le dos. Il fit ensuite demi-tour pour fixer le bout du couloir en esquissant un sourire malsain.
— On fait avec ce que l'on a, pas avec ce que l'on espère avoir, s'exclama-t-il !
Il s'écroula comme un pantin désarticulé.
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