Chapitre 16 La Croix de Ravenne
Gecko patientait sur les marches de la Basilique de santa maria in porto à Ravenne en Italie. Il se remémora sa dernière visite dans le lieu saint.
« Quand il arriva sur place, un homme affichant un tatouage dans le cou le bouscula sans s'excuser.
— Vaffanculo, s'exclama Gecko.
L'inconnu remonta les manches pour en découdre. Gecko hocha le visage en frappant son torse. Le klaxon d'une voiture convainquit l'inconnu de battre en retraite. Gecko poussa la vieille porte en bois pour découvrir la basilique vide. Il approcha d'un tableau représentant un curé entouré de trois garçons. Une none occupait deux fillettes en arrière-plan. Il scruta consciencieusement la peinture pour remarquer un enfant maintenant une équerre, un marteau, le blason des francs-maçons ! Sur le côté gauche du curé, un enfant tenait une feuille où était écrite la creazione di Adam. La création d'Adam de Michelangelo.
Construite au cours du XVIe siècle, la Basilique de Santa Maria in Porto était surtout visitée pour sa statue de la Vierge en prière. D'origine vénitienne, elle aurait été exécutée entre le Xième et le XIIe siècle, elle était nommée la Madonna Greca, car elle serait arrivée miraculeusement à Ravenne depuis Constantinople.
Il continua sa recherche en observant les tableaux, les statues, mais rien n'attirait son attention. Il traversa bientôt la basilique en apercevant la statue d'un vieux moine pointant le sol de sa main gauche. Comme dans la peinture murale d'Adam qui pointait le doigt en direction de celui de dieu ! Il se précipita enthousiaste pour l'observer sous tous les angles. Il découvrit au-dessous le visage d'un ange entouré d'ailes. Il semblait observer une tour surmontant une bâtisse avec une porte et un orifice de chaque côté. Ne découvrant rien de plus, il se leva pour approcher de l'autel. Gecko leva les yeux vers le plafond puis souffla d'énervement. Détournant subitement le regard, il observa le visage de l'enfant. Il esquissa un sourire de satisfaction, puis revint pour s'agenouiller. Il abaissa le regard pour scruter le relief au-dessous pour découvrir le blason des francs-maçons sur la porte de la bâtisse sous l'ange. Les deux orifices, la porte, pourrait être assimilée à des yeux, une bouche. Il remarqua un léger interstice au centre de la porte. Écrit à quelques centimètres en dessous, à peine lisible, ce coq icy chantera, le Roy trouvé cy entrera. Cela faisait référence à Philippe VI de Valois. Un marchand de poisson flamand, Nicolaas Zannekin avait peint ce message sur un étendard afin de se moquer de la manière dont il était parvenu à accéder au trône. Gecko comprit de suite qu'il devrait se procurer une pièce de monnaie d'or de Philippe VI. °
Il revint en fin de journée avec l'antique pièce de monnaie d'or de Philippe VI. Dans la basilique, il se dirigea immédiatement vers la porte de la bâtisse sous l'ange. Il frotta le léger interstice au centre de la porte, puis sortit la pièce pour l'intercaler à la perfection dans le passage. Un déclic résonna à ses pieds, la grille coulissa pour libérer l'accès à une cachette d'environ trente centimètres carrés. Il découvrit à l'intérieur une dague neuve arborant un blason, plusieurs signes inconnus. À peine l'avait-il récupéré que la grille se refermait. »
Il quitta ses souvenirs pour esquisser un sourire en reconnaissant la voiture se garant à une vingtaine de mètres. L'inconnu au tatouage à peine visible dans le cou quitta le véhicule pour venir à sa rencontre. Contrairement à l'autre fois, Gecko comptait réellement en découdre. Il aperçut un second visiteur dans le dos de l'homme au crâne rasé. Pas de soucis, cela serait plus amusant. Gecko se leva pour faire craquer ses doigts dans sa paume. Les deux arrivants lui firent face, le crâne rasé l'empoigna brutalement par l'épaule.
— On t'a raté à Venise, où est la dague ?
Gecko secoua négativement le visage en lui retirant douloureusement les doigts de l'épaule.
— Vous n'êtes que deux, les gars, se moqua-t-il en se penchant sur le côté pour n'apercevoir personne d'autre ?
Les deux hommes robustes se dévisagèrent pour gonfler les pectoraux. Ils trouvaient amusant le ton ironique de leur voleur n'ayant aucune chance d'en réchapper. Les deux membres d'Auriosh esquissèrent un sourire en empoignant Gecko. Le Florentin n'était plus le même qu'à leur dernière rencontre ! Il possédait toujours son charme, son arrogance, mais le cocon avait éclos. On l'avait poursuivi dans une course effrénée à travers Venise. Il était parvenu à fuir de justesse. Il n'avait désormais plus aucune raison de redouter une altercation !
Il les agrippa brutalement par l'oreille pour écraser leur visage l'un contre l'autre. Les deux hommes trébuchèrent sous l'impact. Ils se relevèrent avec de multiples contusions au visage. Ils étaient habitués à donner les gifles, pas les recevoir ! Gecko repoussa violemment du pied le crâne rasé qui percuta un banc en pierre pour le briser. Il se tourna ensuite sur l'acolyte pour l'empoigner par les épaules. Il lui broya le nez de son front tout en le maintenant d'une poigne ferme. L'agressé faisant vingt kilos de plus en muscles ne parvint pas à se libérer. Du sang s'écoula bientôt entre les doigts de Gecko qui finit par obliger sa victime à s'agenouiller. Il saisit le crâne du membre d'Auriosh d'une main pour lui écraser la tête sur le bitume. Il lui flanqua un puissant coup de pied pour le projeter deux mètres plus loin.
Depuis le banc, Jonas était figé par l'incroyable violence du jeune homme. Quand Gecko obliqua un regard animal dans sa direction, Jonas sentit ses jambes vaciller. Il se retrouvait devant une bête féroce, ne demandant qu'à le dévorer. Jonas perdit connaissance.
Il reprit temporairement conscience dans un liquide céphalique. Il aperçut dans un brouillard trois silhouettes. Une puissante décharge électrique le rendormit.
° La scène s'est déroulée dans la nouvelle, La Croix de Ravenne, sans être complète.
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