Chapitre 15 Femme fatale
Enea, Maria se promenaient main dans la main dans le jardin de Boboli, parc historique de la ville de Florence, voisin au palais Pitti au Forte di Belvedere. La façade du fort dominait Florence. Détournant le regard, la timide jeune femme observa amoureusement sa compagne. Elle n'en revenait toujours pas d'avoir la chance de partager la vie de la cousine de son amie d'enfance, Michelle. Le souvenir de leur premiere discussion revint en mémoire.
« Dans sa chambre, Enea se pressa de retirer tout le linge sale traînant au sol, puis repartit ouvrir la porte ou elle faisait patienter son invité.
— Tu peux entrer.
Enea était mal à l'aise, Michelle était la seule à lui rendre visite. Maria se dirigea immédiatement vers le dessin de Thor, torse nu, exécuté à la peinture voilà six mois. Maria déposa son sac à dos pour suivre le relief du doigt.
— C'est du bon travail, on voit que le modèle t'inspire.
— Il a tout pour plaire.
— Tu as un sacré coup de crayon, peu de gommage.
— Tu t'y connais en dessin ?
— Je suis aux beaux-arts depuis trois ans. Tiens, tu veux voir mes dessins, proposa Maria ?
— Ah ouais, avec plaisir.
Maria sortit sa tablette de son sac puis ouvrit son compte instagram "Mariadélicious".
— Tu ne dis rien à Michelle, elle ignore que je dessine.
— Pourquoi ?
— C'est privé, j'ai choisi l'anonymat.
— Ah, d'accord, ça restera entre nous, acquiesça Enea sans en comprendre la raison.
Quand elle découvrit le premier dessin, elle resta bouche bée, Maria était en robe de soirée, genre cendrillon.
— On dirait une photo.
— Tu promets, pas un mot à ma cousine, réitéra-t-elle.
— Pourquoi ne veux-tu pas lui montrer ?
Maria fit apparaître la seconde page ou elle était dessinée en Viking avec un corset bien trop petit.
Enea le regarda avec stupéfaction, elle était dessinée comme la guerrière Sif dans Thor.
— Il te plaît ?
— Oh que oui, t'es super belle en asgardienne.
— Celui-ci est plus intime, remarqua Maria en montrant un dessin où elle posait entièrement nue sur un fauteuil.
— Euh, je.... Bafouilla Enea en dévisageant la tablette.
La sonnerie SMS la fit sursauter, elle prit son portable pour lire un message de Michelle "je ne reviendrais pas avant 19 h, bise".
— C'est Michelle, demanda Maria ?
— Oui, elle nous laisse tomber pour encore six heures.
Enea serrait la tablette nerveuse, elle tentait vainement de ne pas montrer son embarras.
— Ne sois pas gênée, ce n'est qu'un dessin. J'adore dessiner du nu, mais je n'ai que moi comme modèle.
Un silence dérangeant s'éternisa. Devait-elle y comprendre un sous-entendu ou simplement une remarque, s'inquiéta Enea ?
— Ça te dirait de poser pour moi ? » °
À cette époque, Enea n'avait pas encore accepté son homosexualité ! Maria lui avait ensuite tendu une carte avec son adresse instagram.
— Viens, on s'assoie, s'exclama maria en la tirant vers un banc.
Jonas dévisageait les deux femmes sur un chemin les croisant plus bas. Autant Maria était extravertie, autant Enea était son opposée. Les contraires s'attiraient. Leur première rencontre n'était pas le fruit du hasard. Enea l'ignorait, mais Maria était une experte de la manipulation. Elle obtenait toujours ce qu'elle désirait. Le manipulateur vous promettra ce que vous voulez le plus. Donc, plus il en sait sur vos besoins, plus il peut utiliser d'armes contre vous. Jonas devrait approfondir cet art de la tromperie. Maria semblait aimer sa compagne, mais la relation la satisfaisait elle réellement ? Enea était une novice timide dans l'art du sexe, Maria était un gladiateur. La proposition de modèle aurait pu porter préjudice à leur rencontre, mais le sourire de Maria avait rétabli la faute !
Détournant le regard, il observa le palais Pitti en contrebas. Il n'était jamais allé en Italie. Le paysage était époustouflant. Il songerait à s'y rendre dès que...
Il fit volte-face pour découvrir Maria faufilant ses doigts dans le chemisier de sa compagne. Elles n'étaient qu'à deux mètres, il admirait sans aucun problème tous leurs faits et gestes. Il imaginait ses doigts à la place de Maria. Enea détourna subitement le regard pour le fixer. Une douleur torride le fit tomber à genoux. Il avait l'impression d'avoir la tête dans un étau. Il parvint à plier une jambe, mais ne put soutenir le regard d'Enea qui le fit trébucher violemment en arrière. En appui sur les mains, il tentait de lutter contre une immense pression voulant l'écraser dans l'herbe. Il fut brutalement arraché dans les airs pour disparaître dans les nuages. Il perdit connaissance.
° Cette scène peut être lu dans le roman Jamais sans toi
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