- Miki? M'interpella une voix familière.

- Ha Shigure, salut...! Dis-je en détournant le regard.

- Tu sors des courses?

- Comme tu peux le voir.

- ... Je peux te poser une question?

- C'est pas ce que tu viens de faire?

- S'il te plaît...

- Bon ok... mais juste une.

- Et réponds-y sérieusement! Promet-le moi!

- Je te le promet... Soupirais-je.

- Pourquoi traînes-tu avec Yuka et sa bande?

- C'est arrivé comme ça.

- Tu me l'as promis Miki.

Je me tue un instant, regardant au loin. Je voulais tellement qu'il me laisse tranquille que j'avais pas pensé à ce genre de question. Raa c'est énervant!

- Je te répondrais à une seule condition.

- Dis toujours? Sourit-il.

- Je veux que tu me promette de ne rien dire et de m'ignorer au lycée.

- Pourquoi ça?

- Promet-le juste!

- D'accord mais tu me raconte tout alors!

Je pris une grande respiration puis commençai mon histoire:

- C'était lors de mon année de seconde, j'avais passé la moitié de l'année seule dans mon coin, j'étais une personne timide que l'on évitait. A côté il y avait Yuka, populaire au près de tout le lycée. Un jour elle est venu me voir et m'a demandé de rejoindre son groupe, j'étais tellement contente que je n'ai pas pu refuser. Elle se montrait gentille avec moi, on allait faire les magasins ensemble, boire un café et d'autres choses mais au fur et à mesure que les semaines passaient, elle commençaient à me demander de faire leur devoirs et à me menacer. J'ai essayer de partir, de refuser. Mais je n'y arrivais pas, je devais lui être reconnaissante pour tous ça. De là, une règle à été instaurer: Je devait faire tous ce qu'elle disait sinon elle ferait de ma vie un cauchemar. Je ne devait pas parler au garçon non plus. Avant même de m'en rendre compte, j'étais devenu son esclave et mes journées devenaient un cauchemar dont j'aurais aimé me réveillé...

- Hmm... donc j'avais raison... tu n'es pas comme ça! Rétorqua-t-il fière de lui.

J'étouffai mon rire puis esquissais un légé petit sourire avant de lui demander:

- Et toi pourquoi traînes-tu avec Yuka?

- Oh moi ce n'est pas avec elle que je traîne.

Il explosa de rire en voyant mon air perdu puis continua:

- C'est pour toi. Tu sais, depuis le premier jour quand je t'ai vu, j'ai pensé que tu étais une personne gentille, amusante, douce et timide. Et je voulais me rapprocher de toi pour apprendre à te connaître. Mais après tu as dis ça et j'avoue y avoir pensé pendant des jours et des jours mais je ne comprenais toujours pas. Cependant j'en suis sûr maintenant, j'aimerais vraiment apprendre à te connaître, toi.

Il me fit un doux sourire remplit de tendresse auquel je ne pu m'empêcher de rougir. Moi aussi je voulais mieux le connaître mais c'était impossible...

- Je suis désolée mais c'était la dernière fois qu'on se parlait toi et moi. Tu m'as promis que tu ne dirais rien et que tu m'ignorerais.

- Tu crois vraiment? Fit-il avec son sourire en coin en me montrant l'immeuble en face de nous. Je suis votre voisin, ravis de vous rencontrer. J'espère que l'on s'entendra bien entre camarade et habitant du même immeuble.

Je n'en croyais pas mes yeux, comment cela avait-il pu se produire? C'était la pire chose que je pouvais imaginer au monde...

- Raison de plus pour ne rien dire.

- De quoi? Questionna-t-il.

- Yuka ne doit pas savoir, tu ne sais pas de quoi elle est capable.

- C'est bon elle ne le saura pas, je te protégerais t'inquiète pas.

- Merci, tu es quelqu'un de bien...

- Je sais!

J'éclatai de rire, décidément, il savait trouver les bons mots...

- Je te préfère comme ça tu sais. Déclara-t-il avec un grand sourire. Bon, pour fêter notre première conversation entre voisins, je t'invite à manger chez moi!

- Je préfère pas... Et puis j'ai des devoirs à faire.

- Allez, s'il te plaît! Et je t'aiderais en échange!

- Bon d'accord.

Je partit chercher tous les cours chez moi puis rejoignis Shigure dans son appartement qui était juste en face du mien. Comme convenu, on mangea puis il m'aida à faire les devoirs de Yuka et sa bande. Durant cette soirée, j'avais appris beaucoup de choses sur lui, on avait parlé pendant des heures et des heures, on avait rigolé puis joué à la PS, ça faisait tellement longtemps, je voulais pas que ça s'arrête... Shigure habitait seul lui aussi, ses parents était resté dans leur ancienne ville à cause de leur travail. Son rêve était de faire informaticien et avec ses nombreux stages dans ce domaine, il avait tout de même pu rejoindre la classe de terminal malgré les difficultés dans ce domaine. On s'était mit d'accord pour faire de notre amitié un secret ainsi que le fait d'être voisin. Alors on était devenu des étrangers en cours et le soir, on se retrouvait chez l'un ou l'autre pour parler et faire les devoirs de Yuka. On était devenu de vrai amis et cela me réchauffait le cœur. Le week-end qui suivit, on se retrouva ensemble pour faire les magasins avec Yuka, je les regardais de loin, on ne se connaissait pas en présence du groupe mais cela ne me dérangea pas comme je savais que le soir, on serait de nouveau les meilleurs amis du monde. Mais comme on dit: "après le calme, la tempête".

C'était mi-décembre, les feuilles étaient tombées et la neige prenait place sur le sol. J'arrivais au lycée et saluai avant de me rendre en cour avec les autres élèves.

A la pause de 10h, Yuka m'attrapa le bras pour me tirer dans la cour:

- Je t'avais prévenu il me semble!

- Mais j'ai rien fais!

- Tu croyais vraiment que vos petite sorties n'allait pas se savoir!?

- Je-

- Tu croyais que tu avais le droit d'être heureuse? Tu es mon esclave et tu le restera jusqu'à ce que je décide du contraire!

C'était donc qu'une illusion? Un doux rêve amer? Tout ça ne pouvait pas être vrai n'est-ce pas... Ma rencontre avec lui, ce temps passé ensemble... Je suppose que ça ne peut pas durer...

- Il... Il n'y a rien entre nous, je pourrais jamais être amie avec quelqu'un comme lui!!

Cette phrase me faisait mal au coeur, mais je devais en finir pour que tout redevienne comme avant, je devais me réveiller et affronter la réalité. Oui, c'est ce qui était le mieux à faire... Je me retournai à l'entente d'un bruit. Qu- pourquoi était-il ici? Shigure à entendu...? Il avait fait tomber son sac et me fixait d'un air triste. Il ne disait rien mais s'approcha de quelques pas en tendant sa main vers moi avant de resserrer son poind et de le retirer, comme si il n'avait pas le droit ou alors comme si ce qu'il cherchait à toucher était tellement loin que son bras était trop petit. Il afficha une expression de tristesse que je ne lui avais jamais vu. Mais ce que je savais c'est qu'elle me tressaillait le cœur, je le savais depuis longtemps mais maintenant j'en étais sûre, ce n'était pas qu'un ami mais la personne la plus précieuse au monde pour moi, celle pour qui j'aurais gravi des montagnes pour lui apporter la lune, c'était le seul que j'aimais de tout mon cœur sur cette terre.

- Shigure c'est pas-

- C'est bon te fatigue pas j'ai compris... Soupira-t-il en partant sans se retourner.

- Tu vois? Tu aurais mieux fais de m'écouter. Dit-elle en rigolant me laissant seule dans la neige.

J'avais mal, je le voyais partir, s'éloigner de moi, pourtant, c'est moi qui avait choisis de me séparer de lui... j'avais mal, trop mal pour sourire, trop mal pour marcher et... trop mal pour le regarder.... Je mis ma main sur ma poitrine qui me serrait de plus en plus et me mis à pleurer, crier, j'en pouvais plus, je ne pouvais plus contenir ça plus longtemps. J'arrivais pas à m'arrêter, c'est comme si on m'arrachait la vie, comme si on me poignardait en plein cœur. Pourquoi était-il si gentil, pourquoi n'arrivais-je pas à le sortir de ma tête, pourquoi?!

- Pourquoi en est-on arrivé là...? Pourquoi? Pourquoi pourquoi POURQUOIII?!?!?! Criais-je en pleurant toutes les larmes de mon corps.

J'avais tout perdu en deux minutes... Pourquoi avais-je cette vie!? Si j'avais eus le choix, j'aurai préféré ne jamais être né comme ça! Je me recroquevillai sur moi-même à cause du froid qui me gelait le sang. On était sortie tellement vite que je n'avais pas pris ma veste. J'avais froid, trop froid! Les larmes commençaient à dévaler mes joues, j'arrivais pas à les retenir... Je ne comprenais pas, pourquoi j'avais cette vie? Pourquoi étais-je né? Pourquoi vivais-je? Pourquoi dieu ne m'avais t-il pas prit la vie comme tant d'autres personnes? Je n'avais aucune réponse à cela, j'étais depuis très longtemps seule et sans amies, et je n'avais aucune idée du sens de ma vie, ce qu'elle signifiait. Mais après ma rencontre avec Shigure, cela avait changer, j'avais le sentiment d'avoir trouver ma moitié, on se comprenait comme si on se connaissait depuis des années alors pourquoi ça se finit si facilement...? Qu'est-ce qui pouvait m'arriver de pire maintenant? Qu'avais-je à perdre finalement? Rien. Alors qu'est-ce que je faisais ici? Après une bonne heure à pleurer sur mon banc, le froid m'avait quitté, je l'avais oublié. Je me relevai puis passai au toilette me rafraîchir, tentant de cacher mes yeux bouffis au maximum. Je me tapai les joues pour me redonner de la forme puis je retournai en classe. Arrivé devant la porte, je toquai et le prof me fit rentrer.

- Excusez-moi d'être en retard...

- Ce n'est pas grave, retournes à ta place.

J'allai m'asseoir et vit Shigure qui me fixait, avec la même expression, cachant son visage souriant qui me faisait craquer. Pendant toute l'heure, je ne pus m'empêcher de le regarder, entendant le prof parler, expliquant le cour... mais... je ne pouvais pas détacher mes yeux de son visage triste dont j'étais la cause. Je crois que en ce moment même, je n'avais pas le sourire aux lèvres mais j'étais plutôt au bord des larmes... Je les retenais, du moins... j'essayais. Mais c'était trop dur! Je les sentis dévaler doucement mes joues teintées de roses... Heureusement, la fin du cour sonna et tout le monde sortit pour aller chercher son repas à la cafet'. Moi, je pris mon bento et sortis rapidement à la poursuite de Shigure pour lui parler.

- Shigure! Attends! S'il te plaît, écoutes-moi...!

Il continua son chemin comme si personne n'essayait de lui parler, comme si j'étais la personne la plus insignifiante du monde... Il avait tout briser, mes espoirs et mon envie de vivre mais je ne devait pas renoncer, ce soir... oui ce soir j'allais y arriver!

- Udon... Murmurais-je assez fort pour qu'il entende.

C'était comme un code secret entre nous, c'était le premier plat que l'on avait partagé ensemble. J'espérais qu'il comprenne le message. Après cela, je me rendis dehors pour le manger. Je serais toute seule, de nouveau comme avant. Mais j'avais tord de penser ça... Yuka et cinq autres filles m'entouraient. La chef s'approcha de moi et me poussa contre un arbre, me serrant le cou.

- Je crois que tu sais ce qui t'attend, on avait un pacte mais tu l'as pas tenu.

- Je-Désoler! Je voulais pas, j'ai essayé!

- C'est faux, tu en a juste profiter! Les filles! Ordonna-t-elle.

- Nan, s'il vous plaît!

Yuka m'avait lâché le cou mais j'avais encore mal, je tombai au sol et toussai. Je tentais de reprendre ma respiration mais les filles s'approchèrent de moi et commencèrent à me frapper, le ventre, le visage et les jambes. Je leur suppliais d'arrêter mais rien, elles continuaient le sourire aux lèvres, l'envie de vengeance les guidant. J'en pouvais plus, je voulais mourir, quitter cette vie pathétique mais au lieu de ça, quelqu'un leur ordonna d'arrêter. Ça pourrais vous étonner mais c'était Yuka, elle voulais sûrement remettre ça à plus tard, que je souffre plus.

- Écoutes-moi bien! Tu ne fais plus partis du groupe mais si je te revois faire ça, tu y passes vraiment cette fois!

- D'a... cc... ord...

- On y va les filles!

Toutes la suivirent et elles rentrèrent se mettre à l'abri de la neige. Moi, je restais là, seule, en pleure, couchée dans la neige qui me gelait le sang. J'étais tellement pathétique, là, coucher par terre, à me lamenter sur ma vie. Je me tournai et regardai les branches de l'arbre qui se trouvait au-dessus de moi. Elles étaient fragiles et insignifiante pour le monde, tout comme moi mais je les aimais, malgré le gèle et le froid, elle continuaient, se battaient pour survivre et au printemps, leurs efforts étaient récompensés et on pouvait admirer les fleurs danser dans le ciel, tournant des milliers de fois sur elle même avant de se poser délicatement sur le sol. C'était tellement magnifique mais je n'étais pas pareil, peu importe les efforts que je faisais pendant l'hiver, le printemps arrivait jamais. Je fermai les yeux et renonçant à la vie, me laissai doucement emporté par la mort...

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Voilou le deuxième chapitre de cette fiction, donnez-moi vos avis par commentaires! ~.o