Lundi, 9h50

Quand j'étais petite, je devais avoir huit ans, la maîtresse avait demandé quel cadeau on voulait pour Noël. Une fille avait dit une voiture télécommandé, un garçon avait réclamé des perles et nombre de mes camarades souhaitent une nouvelle console. Que des biens matérielle.

Quand mon tour est venu, on s'attendait à ce que j'exige un jouet. Mais moi, je me rappelle avoir demandé de pouvoir aider les autres. L'enseignante a été un peu surprise. Puis elle a repondu que c'était un très beau vœux et à dit au reste de la classe de prendre exemple sur moi.

J'étais si fière. Mais les autres élèves étaient jaloux. Certains se sont contentés de me qualifier de fayotte. D'autre en revanche, ce sont mis à me réclamer service après service. Petit à petit je me suis mis à faire leurs devoirs, à avoir le rôle que personne ne voulait dans les jeux, à faire le clown en classe pour les faire rire.

Je n'aimais pas faire ça, surtout quand la maîtresse me grondait  parce que je perturbait le cour Mais j'obéissais quand même à chaque nouvel ordre, à chaque fois qu'ils me faisaient du chantage. Je pensais que c'était la seule façon de se rendre utile et que les autres m'apprécient. Jusqu'à ce que je rencontre Paul-Léo. Ce jour là tout changea. 

- Iris, pour la question 3, tu as des conseils ? M'interrogea May-Line, d'une toute petite voix.

Aider May-Line était totalement différent qu'avec mes anciens amis. Elle n'avait pas insisté pour que je fasses quelque chose pour elle. C'était même tout le contraire. Je savais que May-Line n'abuserait pas de ma gentillesse. Le simple fait qu'elle soit amie avec Paul-Léo, le confirmait.

J'expliquai à la jeune fille comment faire pour répondre à la question. Je prenais mon temps pour ne pas la brusquer. Je sentais qu'elle en avait besoin. Je n'hésitais pas à me répéter. Ce sentiment de gratitude m'envahit. Si satisfaisant. J'étais utile pour les autres et heureuse. Les deux à la fois. C'était mon petit ami, qui m'avait appris comment obtenir le bonheur des autres mais également le mien.

À la fin de la pause, May-Line avait fait des progrès considérables. Un sourire aux lèvres, elle me remercia chaleureusement. Puis ce fut l'heure du cours de sport. En ce moment on faisait de la course d'orientation.

Il fallait monter un peu pour atteindre une forêt qui surplombait le collège. Mme Yu, la prof de sports nous faisait assez confiance pour donner rendez-vous à dix heures à l'orée du bois. Lorsque je voulu proposer à May-Line d'aller ensemble jusqu'aux vestiaires, mais cette dernière avait disparu. Elle était si discrète, que je ne m'étais aperçu de rien.

Je me hâtai alors en direction des vestiaires. Presque toutes les filles de la classes étaient déjà occupées se changer en discutant à voix haute. Je remarquai à mon grand étonnement, que cette fois May-Line ne restait pas seule dans son coin. Elle attachait ses cheveux, en compagnie de Lycoris.

Les deux jeunes filles parlaient peu mais semblaient se comprendre. Curieuse, je m'approchai. Lycoris peinait à nouer ses long cheveux. May-Line ramassa l'élastique qui avait échapper des mains de son amie et se mis à lui tresser les cheveux. Cette amitié me réchauffa le cœur.

J'avais remarqué que Lycoris, allait moins bien depuis la rentrée. Et malgré tout mes efforts pour lui changer les idées, rien n'y faisait. Alors je les décidai de les laisser entre elles mais Lycoris me héla.

- Iris ! Tu penses quoi de ma coupe ? Lança-t-elle, avant de se plaquer la main sur la bouche comme si elle avait dit une bêtise.

Une fois son visage dégagée, Lycoris paraissait plus lumineuse. C'était une très jolie fille. On voyait ses boutons d'acnés qui avant était cachés par ces cheveux mais je trouvais que ça l'embellissait.

- Magnifique. Beau travail May-Line. Répondit je.

May- Line rougit légèrement. Mais Lycoris vira au rouge tomate. Puis elle eu une mine abbatu, avant de se reprendre. Elle fit une grimace qui était tout sauf un sourire.

- Merci. Articula elle entre ses dents.

Pourquoi était elle triste ? Je lui avais un commentaire positif qui était vrai. Elles semblaient si contentes avant que j'arrive. May-Line donna un petit coup de coude à Lycoris.

- Ça sert à rien de faire semblant, dis nous à quoi tu penses. Chuchota elle.

Lycoris parut hésitante mais se lança.

- C'est que je me trouve moche. Et je ne dois pas écouter ceux qui me disent le contraire car ce serait de l'arrogance. Soupira-t-elle.

Lycoris, cette jeune fille si assuré et si belle pensait ça d'elle même. En plus elle s'interdisait de croire les compliments ça devait être horrible ! C'était comme quand je m'obligeais à être l'esclave des autres. Sauf que Lycoris était l'esclave de sa propre personne.

- Tu n'es peut-être pas encore prête à recevoir des compliments. Mais sache que j'ai dis la vérité. Un jour tu te rendras compte que tu es splendide Lycoris. Déclarai je.

Lycoris hocha la tête. Puis elle sourit, pour de vrai cette fois. Mes mots lui donnait du courage sans la braquer pour autant.

- Peut-être que je ne me trouve pas jolie. Mais ma tresse est magnifique, May-Line merci. Avoua Lycoris.

C'était une façon de dire qu'elle aimait quelque chose chez elle, sans se venter en donnant tout le mérite à May-Line.

- Heu, Iris sans vouloir te déranger, il faudrait que tu commences à te changer si tu ne veux pas que Mme Yu vienne te chercher par la peau du cul. Ajouta Lycoris, les yeux pétillants de malice.

Ah mince ! Je me dépéchai alors de me vêtir d'une tenue de sport : jogging tee-shirt et veste car j'étais frileuse en cette fin de septembre. Alors que je nouais mes lacets, la porte s'ouvrit violemment pour laisser entrer Sawsan et Camélia.

La première avait des cheveux noirs ondulé et mi long et avait des yeux caramel. Elle avait la peau sombre et possédait une paire de lunettes ovale rouge cuivré qui lui donnait un air sérieux qui contrastait avec son allure décontacté. Quand à l'autre elle était blonde, les cheveux coiffés en deux chignons et ses yeux étaient vert pale. Ni l'une, ni l'autre ne paraissaient inquiètes à l'idée d'être en retard. Elles bavardaient gaiement comme à leur habitude.

- Tiens Rose-Châtaigne n'est pas là ? S'étonna Camélia.

- Non, elle est partie il y a peu. Répondit Rose-Noisette, la sœur de Rose-Châtaigne.

- Zut on l'a manqué de peu ! Merci pour l'info, Rose N. Dit Sawsan, en faisant la moue.

Toutes les deux prirent tout leur temps pour se changer, sans se soucier de Mme Yu. May-Line, Lycoris et moi-même sortîmes du vestiaire, un peu après Emma-Louise, Rose-Noisette et Billie. Nous nous rendîmes à la Forêt du Clair de Lune.

- Bonjour les filles. Nous lança Mme Yu. Allez deux tours de terrain pour s'échauffer.

Mes copines et moi, on ne se le fit pas dire deux fois, si on osait contester les ordres de Mme Yu le nombre de tour était multiplié par deux. Je fus bientôt distancé par ses deux amis qui n'avait pas intérêt à ralentir l'allure pour rester à mon rythme sous peine de se faire zigouiller par Mme Yu.

Je réussis cependant à rattraper l'un de mes amis. Leeron, un jeune garçon aux teint mate, aux taches de rousseurs et aux cheveux châtain foncés. Il avait des yeux marron clair. Ni lui ni moi n'étions très doués en sport. Alors nous nous se soutenions moralement car si on ouvrait la bouche c'était pour respirer bruyamment. (Pas pour discuter parce que au cas où vous ne l'auriez pas compris la prof était assez sévère).

Puis, enfin la torture prit fin. Avec Leeron nous nous regardâmes en reprenant notre souffle, incapable de parler, je levai un pouce en l'air pour le féliciter. Il répondit à mon signe par un hochement de tête. J'avais déjà un point de côté, ça commençait bien.

- Allez pas de répit, monté de genoux. Hurla Mme Yu, en nous voyant nous reposer.

Nous obéîmes. Mais Mme Yu n'avait pas fini de crier.

- Où sont Sawsan et Camélia ? Elles vont voir, si je les chopes ! Dommage que je n'ai pas le droit de vous laissez seul.

Dommage pour elle mais heureusement pour mes deux camarades. Lorsqu'elles arrivèrent quelques minutes plus tard, nous avions terminé l'échauffement.

- Vous avez une demi-heure de retard ! Je ne veux pas entendre vos explications, si vous croyez échapper à l'échauffement vous rêvez ! Vocifiéra Mme Yu

Camélia se dandina sur place mais Sawsan semblait indifférente à ces remarques.

- Allez cinq tours et plus vite que ça ! Et Sawsan attache tes cheveux ! Hurla elle.

Camélia grimaça. Puis les deux adolescentes se mirent à courir. J'étais désolée pour elles. Les deux amies avaient probablement voulu éviter de faire l'effroyable échauffement de Mme Yu en arrivant volontairement en retard. Mais ça n'avait évidemment pas marché, rien ni personne ne pouvait tromper Mme Yu.

Nous débutâmes, le vrai cours de sport, qui était une course d'orientation. Nous devions courir de balise en balise, avec une carte et une boussole (qui n'indiquait même pas le nord)

- Mettez vous deux par deux ! On se dépèche, bande de chiffes molles !

Les binômes furent créé à la va vite tant les élèves (moi y compris) étaient effrayés par Mme Yu.

- Hey, ma chérie on se met ensemble. Me proposa l'élu de mon cœur.

J'acceptais avant de le prendre dans mes bras. C'était un jeune garçon aux cheveux blond foncé où châtain clair a vous de décider. Il avait de beaux yeux saphirs dans lequels je me perdai avec amour.