L'obscurité dominait tout autour. Le silence plat qui l'accompagnait rendait se vide d'autant plus inconfortable. Où est-ce que cela se situait ? Est-ce que c'était ça la mort ?
Gyda se doutait qu'elle succomberait de cette épidémie. Elle espérait simplement que Athelstan ne la rejoindrais pas.

La jeune fille n'avait aucun remords. Elle n'avait pas vécu longtemps et pourtant elle avait eut une vie heureuse avec ses parents et son frère. Enfin, elle avait peut-être un regret et c'était de mourir à cette période précise.

Même si Gyda était discrète, elle avait bien vu que la relation entre sa mère et son père se dégradait. Elle se sentait coupable parce que la viking savait que sa disparition degraderait davatange la relation entre Lagertha et Ragnar.

Elle laissait Bjorn dans cette situation inconfortable. Gyda espérait que son frère s'en sorte. Elle ne pouvait à présent plus rien faire et attendait simplement de rejoindre le monde des morts.

— Ida...

Ida ? Son prénom était Gyda et non Ida et qu'est-ce que c'était que cette voix ? La jeune fille était morte, elle en était certaine, alors pourquoi est-ce qu'elle entendait des voix ? Est-ce que c'était l'au-delà ?

— Ida...

Alors que les questionnements parcouraient l'esprit de la viking l'obscurité devint soudainement lumière. Avant qu'elle ne comprenne quoique se soit, Gyda se retrouva assise au milieu d'une pièce. Tout semblait inconnu autour d'elle. Où était-elle ? Ce n'était à n'y rien comprendre.

— Ida ! Ça fait deux fois que je t'appelles ! Viens manger, c'est prêt ! Dit une jeune femme en entrant dans la pièce.

— J'arrive, attends une minute, répondit Ida.

C'était perturbant comme situation. Gyda était devenue Ida et elle ne contrôlait rien. Tout ce faisait par automatisme. La viking ne faisait que subir la situation.

— T'es encore devant Vikings ?

— Oui, j'aime trop cette série ! Répondit Ida.

— C'est qui ton personnage préféré ? Moi c'est Ivar !

— Pour être honnête, je ne sais pas comment vous faites pour apprécier Ivar. Il me fait super peur !

— Roh t'es une peureuse ! Lui au moins c'est un vrai viking !

— Il y a pas besoin d'être taré pour être un viking. Je préfère largement Ubbe. De toute façon, Ragnar est au dessus de tout le monde !

— Pas faux, c'est dommage qu'il meurt durant la série.

— Me rappelle pas des souvenirs tristes !

— Bah viens manger alors au lieu de traîner !

Ragnar ? Mort ? C'était de son père qu'on parlait non ? L'obscurité revint soudainement tout autour de Gyda. Elle reprit son corps de viking, ne comprenant plus rien à la situation. Elle restait statique au milieu de l'obscurité quand un soudain flash-back la frappa. Le corps fantomatique de Gyda s'écroula.

— Ida...Ida...Viens manger, ça va être froid...

— Qu'est-ce que tu fais Gyda ? Papa est revenue, viens vite !

Qui était-elle déjà ? Ida ? Gyda ? Elle ne savait plus et tout ses souvenirs devenaient trouble. Tout se mêlaient dans un vaste méli-mélo d'images. La jeune fille était complètement désorientée. Elle se sentait vraiment perdue.

— Oh non pas toi Athelstan ! Floki fait pas ça ! Résonna la voix d'Ida.

Comment ça ? Qu'est-ce que Floki avait fait à Athelstan ? Elle avait bien observé la rancune que Floki avait vers le moine, mais jusqu'à où cette rancune était allé ?

Gyda eu soudainement un flash. Elle voyait Floki attaquait Athelstan à la hache. Le chrétien était mort sur le coups. La jeune femme ne put s'empêcher de crier à cette vision. Qu'est-ce que c'était que ça ?

— Je suis Ivar le désossé ! Hurla un jeune homme.

Ivar ? Qui était-il ? Gyda ne pouvait s'empêcher de remarquer qu'il avait exactement les mêmes yeux que Ragnar. Tout devenait incohérent, c'était comme si tout s'embrouiller. Alors qu'elle luttait contre toutes ces images, Gyda sentit soudainement une vive douleur. Elle l'a paralysa et la jeune fille se mit à crier de douleur.

— Mon dieu Ida reveille-toi ! C'est moi ta sœur ! T'inquiète pas, tu va t'en sortir, tu va t'en sortir...

La douleur fut trop forte. Gyda se réveilla en sursaut. Elle était transpirante et complètement désorientée. Elle avait vu une vie antérieur...Elle avait vu les moments de sa vie où elle était Ida, une jeune fille du XXIeme siècle qui aimait regardait Vikings.

Gyda tourna la tête de gauche à droite, voulant savoir où elle était. Elle croisa alors le regard de Athelstan qui semblait choqué. Il pensait que Gyda était mourante et elle venait de se lever d'un coup. C'était un miracle, il fallait prévenir Lagertha !

— Gyda ! Dieu merci tu es guerie. C'est un miracle, comment..

Cependant, Athelstan se coupa. Les larmes coulaient sur les joues de Gyda. Elle savait tout. Qui allait vivre, mourir, et quand. C'était un horrible fardeau. Son père, ses frères, sa mère... Ils allaient tous connaître des destins tragique.

Au milieu des malades, Gyda pleura. Elle ne voulait pas assister à tout ça. Elle aurait dû mourir de cette maladie alors pourquoi cela ne se passait pas comme dans la série ? Est-ce que Odin se jouait d'elle ? Athelstan resta silencieux face aux larmes de la jeune fille. Elle semblait tellement malheureuse et cela brisait le cœur du moine.

C'était comme si elle aurait préféré mourir plutôt que de vivre. C'était tellement étrange. Lagertha devait là pour la reconforter. Après tout, c'était encore une enfant. Elle avait besoin d'être rassurée. Il fallut à peine quelques minutes à la guerrière au bouclier pour courir au chevet de sa fille après l'alerte d'Athelstan.

Même si Lagertha avait prié les dieux de toutes ses forces, la femme avait sentit que sa fille ne résisterait pas. Pourtant, elle était là, réveillée. La mère n'en croyait pas ses yeux.

— Gyda...murmura Lagertha pleine de joie.

Toutefois, les pensées de la femme changèrent au moment où elle croisa le regard de sa fille. Elle pleurait silencieusement et son regard semblait tellement désemparé qu'il troubla le cœur de mère de Lagertha.

Gyda avait beaucoup de mal de s'arrêter de pleurer. Les gens qu'elle voyait sous ses yeux allaient mourir de façon horribles. Elle ne voulait pas y penser, c'était trop affreux. Pourquoi est-ce qu'on lui donnait un fardeau pareil ?

Lagertha ne voulait plus laisser sa fille comme ça. Elle la pris dans ses bras pour la calmer. La guerrière ne savait pas pourquoi Gyda pleurait cependant, elle avait besoin de réconfort. La mère enlassait sa fille durant plusieurs minutes, espérant qu'elle se calme.

— Est-ce que tu pleures car tu as mal quelque part ? Demanda Lagertha en caressant les cheveux de sa fille pour la rassurer.

— N..Non je pense que je ne suis plus malade... murmura Gyda.

— Alors pourquoi pleures-tu ?

Un long silence répondit à Lagertha. Gyda ne pouvait rien dire. Elle ne savait déjà pas ce que sa présence aller impliquer comme changement sur le destin de chacun. La jeune fille n'était pas censée être là. Alors qu'est-ce qu'il se passerait si elle avouait qu'elle savait comment chacun aller finir ? Cette réflexion fit davantage pleurer Gyda. Elle aurait préféré mourir que d'avoir ce poids sur le dos.

Les jours defilèrent et Gyda se renferma sur elle-même. Athelstan et Lagertha observait la jeune fille se repliait de plus en plus, de jours en jours. Gyda était d'habitude discrète de nature mais là, c'était autre chose.
Évidemment, la guerrière au bouclier comme le moine avaient tenté de trouver la source du mal être de la jeune fille, sans succès.

L'épidémie avait finalement pris fin à Kategatt. Gyda tentait tant bien que mal d'agir normalement, mais tout un tas de pensée traversait son esprit. Alors qu'elle fixait le feu de cheminée face à elle, elle se demandait si elle pouvait changer le destin qui attendait chacun ici. Et puis, si elle tentait quelque chose ça pourrait aussi devenir encore pire ?

— Mère, papa est de retour ! Résonna la voix de Bjorn depuis l'extérieur.

Cette annonce eut comme l'effet d'une bombe dans l'esprit de Gyda. Elle ne voulait pas voir le visage de son père en sachant tout ce qui l'attendait. La culpabilité était en train de la ronger. C'était la goutte de trop. Sans même que Lagertha ou Bjorn puissent faire quoique se soit, elle partie en courant de l'habitation.

Elle ne voulait pas voir Ragnar. Comment pourrait-elle se comporter normalement face à lui ? Son père connaîtrait une décadence longue et douloureuse et ça arrachait le cœur de Gyda de savoir ça. La jeune fille couru s'isoler dans les sommets des falaises qui bordaient Kattegat.

Elle voulait simplement la paix et n'avait aucune envie de voir l'état des hommes de son père après ma bataille contre le jarl Borg. Ça ne lui ferait que rappeler le triste sort que certaines personnes allaient devoir subir.

À Kattegat, le retour de Ragnar et de ses hommes faisaient beaucoup de bruit. La population assistait au defilé de mort et de blessé. Le combat semblait avoir été très rude. Les femmes pleuraient les morts de leur époux ou leur fils quand les blessés gémissaient de douleurs. L'odeur de la mer et du sang se mêlaient à tout ces bruits.

Lagertha était sur le ponton, cherchant son mari. Quand les yeux de Ragnar se posèrent sur la guerrière, cette dernière comprit rapidement l'horreur qu'ils avaient subi. Les pupilles du viking traduisait sa fatigue des combats. Il enlaça sa femme, heureux de la revoir elle et Bjorn.

— Où est Gyda ? Demanda Ragnar contastant son absence.

Ragnar avait eu vent du fait que sa fille était tombée malade durant l'épidémie. D'après le messager envoyé par Lagertha, Gyda s'était vraiment trouvé aux portes de la mort. L'homme avait ressenti une profonde frustration de ne pas pouvoir être aux cotés de sa fille. Enfin, Gyda restait une fille de viking. Elle était résistante et elle avait miraculeusement guérie.

Pourtant, Ragnar voulait voir sa fille de ses propres yeux. Il voulait revoir l'enfant qu'il aimait tant et son absence l'inquietait.

— Ne t'inquiète pas Ragnar, Gyda va bien. J'ai demandé à Athelstan de la suivre. Elle se comporte étrangement depuis l'épidémie, expliqua Lagertha.

Ragnar fronça les sourcils aux propos de sa femme. Évidemment, il était heureux que sa fille soit en vie. Il avait vraiment eu peur de la perdre. Cependant, qu'est-ce que Lagertha voulait dire par un comportement étrange ?

— Parlons de ça à l'intérieur, dit l'homme.

Ragnar était épuisé. Il était content de retourner chez lui. Il entra chez lui avec cette sensation qu'il était partie pendant trop longtemps. La première chose qu'il voulait à présent, c'était manger. Cela pouvait paraître ridicule mais la nourrir sur les champs de bataille étaient rare et de très mauvaise qualité.

Alors qu'une servante lui amena une cuisse de poulet, il s'installa avec ceux qui l'avaient suivit autour d'un feu. Le Jarl se mit alors à tout raconter. Les tensions, la mort de Arne, la trahison de Rollo....
Le simple fait de se remémorer tout ça le plongeait dans une profonde tristesse et un dégoût.

— Ce combat n'était pas le tiens. Tu n'aurais pas dû être impliqué. Regarde ce qu'il s'est passé ! Dit Lagertha.

— Personne ne peut vivre sans qui lui arrive des choses Lagertha.

— Tu as choisi.

— Oui, j'ai choisi et Rollo aussi et son choix a mené à tout ça !

— Ne vous disputez pas, intervenu Bjorn.

Lagertha et Ragnar se stoppèrent aux mots de leur fils. Ils se regardèrent silencieusement.

— Je suis fatigué, j'en ai assez du sang, c'est la vérité, termina Ragnar.

Un silence suivit les mots du jarl. Il semblait que cette bataille avait été terrible et qu'elle avait laissé un goût amer dans la bouche de Ragnar. Il ne semblait plus vraiment vouloir en parler.

— Qui est Aslaug ? Demanda soudainement Lagertha.

Ragna s'agaça à la question de sa femme. Il jetta l'assiette qu'il tenait dans les mains. Il venait de raconter à quelle point la bataille avait été difficile et tout ce que sa femme trouvait à demander, c'était ça ?

— Arrête. Dit Ragnar sur un ton ferme.

— Qui est Alsaug ? Répéta la guerrière au bouclier.

— Une princesse du Götlang. Nous l'avons rencontré là-bas, finit par répondre le jarl face à la persévérance de sa femme.

— Seulement rencontrée ?

— Qu'est-ce qu'il t'as dit ? Demanda Ragnar en fixant son fils.

— Ce que Bjorn a dit n'est pas important. Toi, que dis-tu ? Commença à s'aggacer Lagertha.

Les deux se levèrent soudainement et se fixèrent. La tension était palpable dans la pièce. À tout moment, l'un d'eux pouvait craquer.

— Je dis que certains problèmes devraient être réglés en privé, s'énerva Ragnar alors qu'il donna un coup de pied dans un tabouret pour extérioriser sa colère.

Ragnar quitta la pièce, complètement agacé. Le viking traversait Kattegat fulminant. Sa femme réglait ses problèmes en public plutôt que de venir en discuter avec lui. Oui, il avait couché avec Aslaug et il savait qu'il était fautif. Cependant, Lagertha n'avait sûrement pas choisi le meilleur moment pour en parler.

Le jarl décida d'aller retrouver sa fille. Il espérait pouvoir trouver un peu de douceur dans son cœur avec elle. Au moins, contrairement à Bjorn qui ne semblait pas savoir se taire, Gyda n'apportait pas de problème. C'était une enfant douce et discrète qui savait comment calmer son père.

Marchant à travers les falaises de Kattegat, le viking trouva finalement Gyda. Voir sa fille après autant de temps lui rechauffa le cœur. Il était tellement heureux de la voir. Pourtant, s'il était content de revoir son enfant, Ragnar voyait bien que quelque chose n'allait pas.

Elle était là assise au sol, emmitouflée dans un large manteau de fourrure. La vue de hauteur que les falaises offraient de Kattegat semblait prendre toute l'attention de la jeune fille.

Athelstan était assis derrière elle, à quelques mètres. Il semblait inquiet pour Gyda et essayait tant bien que mal de lui parler en vain. La jeune fille se muait dans le silence.

— Depuis combien de temps est-elle ici ? Demanda Ragnar alors qu'il s'asseya aux côtés du moine.

— Depuis ton retour. Quand elle appris que tu revenais, elle s'est soudainement enfuie en courant jusqu'ici. J'essaie de lui parler pour comprendre, mais elle semble perdue dans ses pensées, expliqua Athelstan.

— Ça fait longtemps qu'elle se comporte ainsi ?

— Durant l'épidémie, elle s'est soudainement réveillée en larmes. Depuis, elle semble toujours perdu dans ses pensées comme si quelque chose la tracassait.

Ragnar posa sa main sur l'épaule d'Athelstan en signe de remerciement. Le viking s'approcha alors de sa fille tandis que le moine décida de partir. Il sentait qu'il devait laisser ce moment entre le père et son enfant.

Gyda était complètement ailleurs. Elle réfléchissait à tout et à rien. La jeune fille se demandait déjà comment elle pourrait changer le cours des choses pour rendre tout le monde heureux.

— Gyda ? Appela Ragnar.

Elle sursauta à l'entente de la voix de son père. Quand est-ce qu'il était venu ici ? Elle ne n'avait même pas entendu venir. Ragnar observait la réaction de sa fille légèrement amusé. Il semblait qu'elle ne l'avait même pas entendu venir.

Enfin, l'amusement disparu rapidement quand il vit le regard de Gyda. C'était un regard plein de regret et de tristesse. Aussitôt qu'elle croisa les yeux de son père, la jeune fille tourna la tête à l'opposé. Elle sentait qu'elle allait pleurer.

— Père, s'il te plaît, laisse moi...murmura Gyda.

Ragnar fronça les sourcils. Il était de plus en plus inquiet. Peut-être qu'elle ne voulait pas parler à cause des histoires avec Aslaug ? Le viking se demandait vraiment ce que Bjorn avait ou raconter pour que sa fille soit dans cet état.

— Est-ce que c'est pas rapport à Aslaug ? Demanda Ragnar.

— Non, ça n'a rien avoir, c'est juste que...

Gyda s'effondra en larme. Comment pouvait-elle lui dire qu'il allait finir sa vie dans une fosse à serpent ? Comment est-ce qu'elle pouvait lui dire qu'il deviendrait tellement brisé que c'est lui-même qui décidera de mettre fin à ses jours de la sorte ?

Ragnar ne comprenait pas mais il était de plus en plus inquiet de la détresse que sa fille manifestait. Il la pris dans ses bras, ne sachant pas quoi faire d'autres pour la reconforter. Il n'avait jamais vu Gyda dans cet état. Elle était douce et souriante.

— Est-ce que quelqu'un t'as fait du mal Gyda ? Demanda Ragnar ne voulant même pas imaginer que quelqu'un ait touché à sa fille.

— Non, personne ne m'a rien fait.

— Alors pourquoi pleures-tu ?

Un silence répondit à Ragnar. Et si Gyda racontait la vérité à son père ? Si elle racontait qu'elle avait vu l'avenir de son entourage ? Elle ne raconterait pas forcément l'avenir de chacun. La fille voulait simplement informer son père qu'elle en avait connaissance.

Pour être honnête avec elle même, Gyda avait beaucoup plus confiance en son père. Dans la série, Ragnar montrait à quel point il ne croyait pas au destin. Même sa mort était lié à ça. Il avait voulu montrer qu'il avait lui-même choisi comment mourir.

Au-delà de craindre de changer les choses, Gyda avait aussi peur qu'on l'utilise pour ses connaissances. Elle aimait sa mère et Bjorn mais elle faisait davatange confiance à son père parce qu'il pensait que rien n'était jamais joué à l'avance.

Gyda regarda son père. L'inquiétude sur visage de Ragnar la convaincu davantage. Elle ne savait pas si c'était une bonne idée mais elle avait prit sa décision.

— En réalité, même si je te racontes, je ne suis pas certaine que tu me crois, murmura Gyda.

— Comment tu peux en être si certaine si tu n'as rien dit ?

— Parce que ça sort complément de l'ordinaire.

— Sortir de l'ordinaire ? Est-ce que ça a un lien avec les dieux ? Tu as vu quelque chose ?

— Oui, j'ai vu quelque chose...

Ragnar fronça les sourcils. Les dieux avaient envoyé un message à sa fille ? Si elle pleurait c'était que ce message devait être horrible. C'était sûrement une mauvaise nouvelle et elle portait ce fardeau seule. Il ne pouvait pas laisser.

— Laisse moi porter le fardeau de leur message avec toi, dit Ragnar.

— Je...Je ne peux pas t'en dire le contenu. Je ne sais pas quelle conséquence cela aura sur nous tous, répondit Gyda.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

Gyda resta silencieuse un long moment. Elle se préparait mentalement à devoir annoncer à son père pourquoi elle était dans cet état. La jeune fille jouait nerveusement avec ses doigts, effrayé par la réaction de Ragnar.

— Gyda...ça va aller, dit l'homme en posant sa main sur celle de sa fille.

Ragnar ne savait vraiment pas ce que sa fille avait vu mais la réaction de cette dernière l'inquietait de plus en plus. Est-ce qu'elle vu quelque chose de si grave ?

— Quand j'étais malade, j'ai eu un long rêve, commença Gyda.

— Quel genre de rêve ? Demanda Ragnar.

— Un rêve qui m'a révélé tout ce qu'il se passerait à l'avenir. Je sais ce qui t'attends père, comme je sais quel destin attends mère, Bjorn, Rollo, Floki, Athelstan...

Gyda passa le fait que c'était parce qu'elle souvenait de son ancienne vie en tant que Ida. Elle préférait ne pas compliquer les choses. C'était déjà une situation assez stressante pour elle.

— Est-ce que cela implique que tu sais comment et quand moi et les autres allons mourir ? Questionna Ragnar.

À ce moment, l'expression que Gyda avait sur le visage donna la réponse à sa question. Ragnar commençait à comprendre le fardeau qui pesait sur les épaules de sa fille. Il la pris de nouveau dans ses bras, ne sachant pas quoi faire. Comment est-ce qu'il pouvait rassurer sa fille ?

— Ce n'étais peut-être qu'un simple rêve, essaya Ragnar.

— Je ne pense pas. C'était beaucoup trop vif pour que ça soit simplement un rêve, expliqua Gyda.

— Alors, qu'est-ce que tu comptes faire ?

— Je ne sais pas. J'ai peur d'intervenir et d'empirer les différentes situations.

Ragnar profitait de la vue en hauteur de Kattegat. Il essayait de se mettre dans la situation de sa fille. Que ferait-il s'il savait tout ce qui se passerait à l'avenir ? Il utiliserait probablement ses connaissances pour ses propres intérêts. Cependant, il savait que Gyda n'était pas comme lui. Même si elle avait peur, il savait que sa fille essayerait de sauver tout le monde.

Mais est-ce qu'il était vraiment possible de sauver tout le monde ? Ragnar avait beaucoup de mal avec le concept de destin. Pour lui, chacun menait ses propres choix. C'est pour cela qu'il s'inquiétait pour sa fille. Elle allait essayer de sauver des gens d'un destin trop flou.

— Moi, je te fais confiance Gyda. Je sais que contrairement à Bjorn, tu réfléchis avant de faire les choses, dit Ragnar.

— C'était pas très gentil père, dit Gyda dans un sourire.

— Eh bien il m'amène des problèmes avec ta mère et ensuite, il me demande de ne pas me disputer avec elle, soupira Ragnar.

— Bjorn n'arrivait simplement pas à garder secret ce qu'il a vu. À sa place, j'aurai été pareil.

— Je vois que je peux compter sur vous, dit Ragnar moqueur.

— Mais j'aurais fait exactement pareil si c'était mère qui était avec un autre homme que toi.

— Je sais, je te charie Gyda, dit le viking en caressant le haut de sa tête.

Un silence se posa durant de longues minutes. Gyda se sentait mieux après avoir parler à son père. Il était toujours ouvert à la discussion et écoutait toujours d'une oreille attentive. C'est un côté qu'elle appréciait de Ragnar.

Enfin, il était peut-être parfois trop ouvert à la discussion ? Ses promesses avec le roi Horik ne l'avait pas mené à ma meilleur des situations et rien ne s'arrangerait avec le temps.

— Père, est-ce que tu pourrais garder ce que j'ai dit secret ? Demanda Gyda.

— Tu ne veux pas le dire à ta mère ou ton frère ? S'étonna Ragnar.

— Moins de personne le seront, mieux se sera.

— Je comprends, tu veux les protéger. Sache cependant une chose. J'ai beaucoup de mal à croire au destin. Je pense que chacun est libre de ses choix. Pour moi, ce que tu as vu est un futur possible mais pas totalement fixe. Toutefois, je comprends que tu as besoin de parler. Merci de t'être confiée à moi.

— Je sais père que tu ne crois pas au chemin predestiné. C'est aussi pour ça que je me suis confiée à toi. Merci à toi père, de m'avoir écouté.