Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 13 - Romy


— P-Posez ça. S'il vous plaît, bredouillé-je, le cœur tambourinant.

— Dis-moi ce que tu fais ou je tire, gronde le capitaine avec un regard noir.

— J-Je voulais juste prendre ma plume...

Mes lèvres s'assèchent alors que sa main soulève le tissu de mon pantalon. Ses doigts brûlants frôlent ma peau, remontent mon mollet, et un frisson file du bas de mon dos jusqu'à ma nuque.

Enfin, son souffle ralentit et il écarte l'arme gelée qui était plaquée contre ma tempe quelques secondes plus tôt.

— Qu'est-ce que tu fiches avec ça ? J'ai cru que c'était un poignard.

Les bras fébriles, je peine à détacher la ficelle dont je me suis servie pour nouer ma plume à mon mollet. Je bredouille d'une voix rauque :

— Je ne voulais pas qu'elle se torde dans mon sac, alors...

Ses mains brûlantes enveloppent mon poignet droit. Ses paumes sèches et blessées réchauffent ma peau alors qu'il manipule le bracelet anti-mana en le tournant et retournant. Son pouce se glisse sous le cuir, et un frisson incontrôlable se décharge dans mon corps.

— Le sceau est toujours en place, conclut-il.

Il me relâche, mon corps se décontracte, et la chaleur du feu devient fade comparée à celle de ses paumes.

Je peux comprendre qu'il se méfie de moi, mais me menacer de mort ? Il n'aurait pas pu me poser la question sans braquer un pistolet sur ma tempe ? Socialement parlant, cet homme est un désastre ambulant. Et c'est terriblement concordant avec ce que l'équipage m'a appris à propos de sa condamnation à Myri.

— Et pourquoi ramener ce truc ici ?

J'en ai oublié ce que je faisais quelques instants plus tôt.

— Pour pouvoir écrire si j'ai des idées, murmuré-je en posant mon sac devant moi.

Je l'ouvre lentement, sans cacher quoi que ce soit, pour m'éviter une autre montée de violence de sa part.

— Évidemment, souffle-t-il, tout le monde fait ça, ramener du matériel d'art pendant une randonnée...

— Et vous, vous n'auriez pas simplement pu me poser la question avant de braquer une arme sur moi ?

Ma voix est plus teintée de reproches que je ne le voulais.

— Car tu m'en veux d'avoir réagi comme ça ? gronde-t-il. Je ne vois qu'une inconnue louche qui ment comme elle respire.

— Je ne mens pas.

— C'est ce que tous les menteurs diraient.

— Et que diraient ceux qui ne mentent pas ?

Son soupir exaspéré se mêle aux crépitements du feu alors qu'il plonge ses yeux des abysses dans les miens.

— Tu veux écrire ici, donc ? Tu ne penses pas que tu as autre chose à faire quand tu pars quelques jours en pleine forêt ?

Je serre les dents et baisse la tête en cherchant mon carnet entre mes vêtements et ma nourriture. Toujours les mêmes reproches qui me poussent à me refermer sur moi-même vis-à-vis de l'écriture.


— Romy ? Tu ne nous rejoins pas au salon ?

— Je suis un peu occupée, lancé-je depuis ma chambre.

Plume en main, les mots défilent sur les pages avec une fluidité que je ne parviens pas toujours à atteindre.

— Et pour un jeu de société ? retente mon père derrière ma porte.

— J'ai, euh, des devoirs à terminer, je viendrai peut-être plus tard, inventé-je.

Ma mère pousse un soupir, et leurs pas s'éloignent.

— Elle est encore en train d'écrire, qu'est-ce que tu crois ?

— Ce n'est pas si terrible, souffle mon père. Elle ne fait rien de mal. Et je suis certain que ça l'aide pour la magie littéraire...

Je m'approche à pas de loup de ma porte pour y glisser mon oreille.

— On en a déjà parlé, ce n'est pas la même chose. Décrire une scène et raconter une histoire n'ont rien à voir.

— Mais elle décrit des choses quand elle raconte une histoire...

Toujours le même débat, on dirait.

— Mais là n'est pas le problème principal. Elle néglige ses devoirs. Ses notes baissent, ces derniers temps. Elle risque de ne pas obtenir sa place pour une université de Galdur.

— Dans le pire des cas...

— Il faut qu'elle ait le meilleur pour obtenir un poste haut-placé plus tard. Elle est en train de gâcher son avenir avec ses histoires à la noix.

Ces mots aiguisés zèbrent mon cœur. Je retiens les larmes qui incendient mes yeux et me concentre sur la suite de leur conversation.

Mon père souffle, et résigné, il murmure :

— Très bien, mais que veux-tu que l'on fasse ? Si on lui retire son encre, elle ne peut plus écrire, mais elle ne peut plus travailler non plus.

— Il va falloir la surveiller pendant qu'elle travaille et lui retirer son encre pour la nuit, que veux-tu ? On n'a pas le choix.

Leur conclusion écharpe mon cœur. Alors que mes parents reviennent sur leurs pas et se rapprochent de ma porte, je fonce vers mon bureau pour récupérer toutes les feuilles de mon roman et je les enfourne dans un tiroir, sous un tas de cahiers.

Alors que je commence à récupérer d'autres papiers couverts d'idées, la porte s'ouvre, et mes parents entrent.

— Romy, on a discuté, on va devoir sévir, commence mon père d'un ton posé. Tu n'es pas assez concentrée sur tes études, on va devoir t'empêcher d'écrire.

— Mais...

— Tes notes ont baissé de quatre points en trois mois, énonce ma mère en croisant ses bras dans son dos. Tu passes tes journées et tes soirées à écrire, jusqu'à parfois tard, je vois la lumière de ta bougie sous la porte. En plus, tu t'épuises. Tout ça à cause de quoi ? De tes histoires qui ne t'apportent rien de bon.

— Mais j'aime...

— Que tu aimes ou pas, je m'en moque, tes études doivent passer avant tout. Quand tu auras un diplôme et un poste, tu pourras y repenser.

« Mais j'en ai besoin dans la vie de tous les jours » j'ai envie de crier, mais je sais qu'ils ne m'écouteront pas.

— Ne fais pas cette tête. On ne passe même plus de moments en famille depuis que tu es obsédée par ça.

Obsédée ? C'est vraiment ce qu'ils pensent de mon rapport à l'écriture ?

Ils ont peut-être raison ?


Sonnée par les vieux mots brumeux de mes parents, j'arrive à peine à bredouiller :

— C'est juste pour ne pas oublier mes idées.

Le capitaine me fixe, les sourcils froncés. J'ai l'impression qu'il n'a pas compris, alors je répète ma phrase plus fort, mais il soupire :

— J'avais bien entendu. Je me demande juste où est l'intérêt de... passer des jours et des jours à trouver des mots et une histoire. Je ne comprends pas ce que tu trouves d'intéressant là-dedans. Ça me perturbe, me concède-t-il alors.

C'est sans doute la première fois qu'il me parle sans se moquer de moi ni me menacer. C'est aussi la première fois qu'il se montre un peu démuni face à moi. Je ressens du doute, mais surtout beaucoup d'incompréhension, voire un brin de curiosité.

Je ne suis pas totalement sereine à l'idée de discuter avec lui, mais j'essaie de lui répondre :

— C'est un peu... difficile à expliquer, mais j'ai l'impression que ça fait partie de moi. C'est merveilleux pour moi de voir les idées qui patientent au fond de ma tête prendre vie sur le papier. Les histoires que j'écris me réconfortent quand ça ne va pas...

Souvent, beaucoup trop souvent, l'écriture est ma thérapie qui me permet de déverser tout ce qui me dévore l'âme à travers mon encre.

— Elles me font rire, parfois pleurer, me rendent heureuse, attendrie, ou en colère, mais ça me fait du bien de ressentir toutes ces émotions car, en quelque sorte, quand on écrit, notre livre est un peu sur mesure. Ce qu'on aime, ce qui nous parle, tout transparaît à travers nos mots. Parfois malgré nous. Parfois volontairement. Alors, l'histoire qu'on écrit est finalement celle qu'on a toujours voulu lire, et ça me réchauffe le cœur de plonger dedans. Ça me réconforte. Quand je relis mes écrits, les thèmes, les mots, les scènes, tout me parle et résonne en moi car j'y ai lâché tout mon monde intérieur. Et puis, c'est plus particulier, mais quand je me relis, j'apprends beaucoup sur moi. Mes personnages ont souvent tendance à vivre ce que je traverse, et les voir se démener contre mes problèmes m'aide à voir plus clair en moi, ça me fait du bien, et...

Je m'arrête brusquement dans mon monologue. Le capitaine me fixe en silence, sans l'once d'une moquerie.

— Désolée, je ne pensais pas m'emporter autant...

Les flammes qui se reflètent dans ses yeux bleus luisent avec un semblant de douceur :

— Ton enthousiasme me rappelle quelqu'un...

Il se tait à son tour, puis il soupire en glissant une main contre sa hanche, là où il range l'un de ses pistolets. Il détourne le regard, alors je n'ose pas lui demander de continuer.

Je jette un œil au vêtement sur lequel j'ai posé mes fesses – pas d'insectes, tout va bien – observe le tronc contre lequel je suis adossée pour une vérification similaire, puis je replonge dans mon sac.

Je glisse un carnet à la couverture brune sur mes genoux, ouvre mon pot d'encre, y trempe ma plume, et je me rends compte que mon cerveau est vide. L'idée que j'ai eue tout à l'heure s'est tout simplement volatilisée. Je peux comprendre : moi aussi, j'aurais fui un pirate qui intimide les gens avec un pistolet sur la tempe, ou les vieux souvenirs de ses parents rabaissants.

— Je peux lire ce qu'il y a dans ton carnet ?

J'ai envie de refuser, mais j'ai encore moins envie de finir avec une balle dans le crâne. De toute façon, je suis à peu près sûre que sa question déguise un ordre que je ne peux pas contester, alors je l'ouvre sous ses yeux.

Je me suis trompée de carnet.

VIDE PENSÉES PIRATE

Mon carnet à idées attend sagement dans ma cabine à bord du Lamier. Celui que j'ai entre mes mains, c'est une sorte de journal intime que je remplis dès que je vais mal. Et c'est précisément un tout nouveau que j'ai acheté rien que pour mon voyage. Et des choses, j'en ai écrites. Surtout sur le capitaine Kali.

— Ce n'est pas le bon carnet, je...

— Tourne la page.

Je ne peux pas refuser, alors je m'exécute en détournant les yeux.

— Le capitaine Kali me regarde tout le temps de travers, mais je ne sais pas ce que je fais de mal, à part être lente...

Et en plus, il lit à voix haute ! Mes joues sont cramoisies et j'ai envie de m'enrouler sous une couette pour disparaître à tout jamais.

Il tourne lentement les pages, lit quelques phrases à voix hautes, se tait pour d'autres.

— Le capitaine m'a encore traitée de champinain. Je ne sais pas ce qu'il trouve d'amusant avec ce surnom – et encore, c'est peut-être juste de la méchanceté pure...

Normalement, j'ai moins de trois pages, donc le calvaire devrait bientôt être fini... j'espère juste qu'il n'est pas susceptible.

— Maybelle veut toujours m'emmener voir les autres, mais je dois écrire. J'espère que je ne la vexe pas trop. Ça me fait un peu souci.

Il tourne une nouvelle page.

— Le capitaine me fait encore plus peur qu'avant depuis que l'équipage m'a raconté sa condamnation à Myri... j'ai peur de ce qu'il pourrait me faire. Je commence à regretter d'être venue à bord.

En sentant un regard sur moi, j'ose jeter un œil vers lui. Il me fixe, les sourcils plissés, puis tourne la dernière page qui est, il me semble, dédiée à la fois où il m'a humiliée devant tout le monde sur le pont. Il est possible que quelques noms d'oiseau soient partis au passage.

— Fou furieux, psychopathe, une case en moins... Hum...

Je baisse la tête pour espérer m'enfoncer dans mon col roulé afin de me cacher à tout jamais.

— Désolée, je...

— J'ai l'habitude, souffle-t-il simplement en me rendant mon carnet.

Pas de colère, pas d'insulte, pas de pistolet.

C'est étrange.

Très étrange venant de lui.

Il me lance un regard, puis il détourne les yeux et fixe le feu de camp.

Je l'observe du coin de l'œil, à la recherche de l'émotion qui imbibe son visage, mais j'ai du mal à la comprendre. Est-ce de la résignation ou de la tristesse ? Ou autre chose ?


On commence à en apprendre plus sur Romy... des théories ?

Et Kali semble moins... piquant. Qu'en pensez-vous ?

Le chapitre 14 étant court (mais intense u-u), il sera donc publié lundi à 7h, (en supplément des publis hebdo de jeudi) pour ne pas vous laisser sur votre faim ! :)

Bonne lecture et à lundi !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro