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Chapitre 12 - Kali 1/2


En début d'après-midi, un groupe m'attend sur le pont : les jumelles Perle et Iris, Simmons, Alak, et bien sûr, Sena. Chacun s'est muni d'un sac en cuir qui contient des vêtements chauds et des ressources pour notre voyage. Dans le pire des cas, on devrait pouvoir se ravitailler au village contre quelques talëons.

— Vous êtes armés ? interrogé-je.

Perle tire une lyre de sa cape bleu marine et sa sœur présente une flûte traversière. Simmons, le regard dans le vague, hausse les épaules en tapotant le fusil accroché dans son dos. Alak désigne les pistolets qui pendent à sa taille, et Sena ne sait plus où se mettre.

— Perle, il n'y aura peut-être pas d'eau où on ira. Prends des armes à feu ou au moins un sabre.

— Oui, capitaine, clame la brune à la tresse en filant vers la réserve.

— Quant à toi...

Je me tourne vers la jeune femme à l'allure toujours aussi faiblarde et peu débrouillarde qu'à notre rencontre. Toujours cet air innocent marqué sur ses joues rondouillardes parsemées de taches de rousseur.

Je ne veux pas lui donner d'arme, j'ignore quels sont ses desseins. Je ne peux pas non plus lui demander de porter le sac de trésors destiné à la famille du capitaine Hosea, ses bras ploieraient sous l'effort avant l'arrivée.

— Tu soulageras les autres en portant leur sac à tour de rôle. Si, bien sûr, tes muscles de champinain sont capables de le supporter.

— Je ferai au mieux, capitaine.

— Je ne veux pas que tu fasses au mieux, je veux que tu fasses tout court.

Elle acquiesce vivement et se propose déjà de porter le sac de l'une des jumelles qui s'en déleste volontiers. Alors que l'équipage prépare les barques qui nous emmèneront au rivage forestier, une tape dans mon dos me fait me retourner.

— Tu es sûr que tu vas t'en sortir ? souffle Alev en haussant un sourcil.

Nous nous isolons près des bastingages tandis que je tente de la rassurer :

— Il n'y a pas de raisons que ça se passe mal. Simmons pourra nous guider...

— Avant ou après avoir bu ?

Je soupire :

— Je vais le fouiller avant notre départ. Et les jumelles aussi connaissent le chemin.

— Je leur fais plus confiance, me confie ma seconde en jetant un regard vers elles. Non, je ne m'inquiète pas pour le voyage, mais pour ton groupe.

— Qu'est-ce qu'il a, mon groupe ?

— Tu es dedans.

Je fronce les sourcils, décontenancé par sa réponse.

— Je suppose que je dois être vexé ?

— Si ça te fait réagir, bien sûr, sourit-elle. Profite d'être en petit comité pour sociabiliser, tu veux bien ?

Elle en revenait à ça : ce n'est pas comme si c'était simple de faire la conversation avec des personnes qui m'évitent à longueur de journée.

— Au vu de ta tronche, t'as pas l'air convaincu. Le trajet va être animé, soupire-t-elle avec un rictus amusé.

— Tu es pénible avec ça...

— Si je m'écoutais, je prendrais la tête du groupe, comme l'an dernier...

— Je veux pouvoir surveiller Sena, grondé-je.

Et aussi me présenter à la femme du capitaine Hosea, comme il le souhaite sans doute. Je ne l'ai pas fait l'an dernier. Je n'ai pas pu, étourdi par les soudaines responsabilités qui ont pesé sur mes épaules, dérouté par toutes ces choses à décider dont je ne voulais pas, assommé par la perte de la figure paternelle que j'avais regagnée. Heureusement, Alev a pris la main malgré le deuil qu'elle traversait. Ma sauveuse. Une battante comme il n'en existe pas ailleurs.

— Car je n'en serais pas capable ? boude cette dernière.

— Tu ne te méfies pas assez d'elle.

Elle hausse ses sourcils avec une moue amusée.

— Disons que j'accepte de te laisser y aller car c'est l'occasion parfaite pour toi de te rapprocher de l'équipage !

Je laisse mon regard se perdre derrière elle, sur le rivage boisé qui m'attend.

— Tu m'agaces.

— Je sais, mais je suis obligée de forcer la main de mon petit Kali...

Sur le point de rétorquer, elle lève son index.

— C'est bon, c'est bon, j'arrête, sinon tu seras déjà ronchon avant même de débuter l'expédition.

— Je n'ai pas besoin de ça pour l'être, grommelé-je en triturant mon pistolet.

— Je n'étais pas au courant, tiens, se moque-t-elle avec un sourire. Bon, sinon, on se revoit d'ici deux ou trois jours ?

— Bien sûr.

— Prends soin de toi et de ton groupe. Même de Sena, précise-t-elle avec une mine plus dure.

Sa mention me fait lever les yeux au ciel.

— Et toi, n'oublie pas de t'occuper de la tâche que je t'ai confiée.

— Considère que c'est fait, même si je n'aime pas trop ce que tu m'as demandé... soupire ma seconde en faisant rouler une bague autour de son doigt.

— Merci, je sais que je peux compter sur toi. Prends soin de toi aussi, déclaré-je d'une voix plus douce avec un regard que j'essaie de rendre tendre.

Sans prévenir, Alev me glisse une accolade, courte et sèche, mais chaleureuse, puis s'écarte avec un sourire confiant, mais des sourcils froncés par le souci.

— Allez, file. Plus vite tu pars, plus vite tu reviens.

Elle parvient à m'arracher l'esquisse d'un rictus, si bref qu'elle est sans doute la seule à l'avoir perçu. Nous nous séparons rarement pendant plusieurs jours, et j'avoue ne pas être serein non plus. J'ai tendance à toujours me tourner vers elle quand je doute, et elle à toujours se confier à moi quand elle se perd dans les gouttes ensanglantées du passé.

Mais ce n'est que pour deux, trois jours. Nous nous reverrons bientôt, et en un seul morceau.

Après quelques saluts et dernières directives, mon groupe et moi nous glissons dans deux barques qui rejoignent la mer avec délicatesse. J'attrape une rame, Sena une autre, mais le rapport de vitesse est rapidement déséquilibré, alors je la lui prends des mains pour m'en occuper seul, non sans lui lancer un regard dépité qui lui fait détourner les yeux.

Nous parcourons une quinzaine de mètres à coups de rames, et lorsque nous atteignons la plage, nous tirons nos embarcations sur le sable caillouteux pour que les vagues ne nous les dérobent pas. Je me tourne vers l'immense forêt dont les feuilles troquent jour après jour leur garde-robe vert pomme pour des nuances automnales.

Je sors une boussole de ma poche et fais signe à mon équipage de me suivre entre les arbres. Leurs feuillages laissent encore passer les rayons du soleil qui nous offrent de larges auréoles de lumière. Il suffit – normalement – de marcher droit vers l'est.

Au bout d'une demi-heure, mon groupe est toujours silencieux. Tellement silencieux que je parviens encore à entendre l'échouement constant des vagues à travers les mugissements des vents entre les branches fébriles des arbres. Alev m'a demandé de briser la glace, mais pour leur dire quoi ? Parler de la météo de ces derniers jours ? Des bourrasques qui s'engouffraient dans les rues d'Einsemd ? Du dernier repas préparé par Enrick ?

Franchement, si c'est pour discuter de banalités sans but, je préfère me taire. Mais c'est peut-être par ça qu'il faut commencer ? Je fronce les sourcils : peut-on vraiment nouer une véritable amitié en partageant sur des sujets triviaux ? Je n'en suis pas certain.

Après tout, Alev et moi nous sommes liés avec le temps – et son obstination à venir me parler, certes – et nous nous sommes rapprochés lors du drame de l'an dernier. Nous avions besoin l'un de l'autre, et c'est toujours le cas aujourd'hui. Derrière son assurance souriante, elle fait face à une accumulation d'insécurités que je tente d'apaiser, mais je crains de ne pas toujours être à la hauteur. Derrière mon masque de marbre, j'ai l'impression d'être un gamin qui porte des responsabilités bien trop lourdes pour ses épaules. Et clopin-clopant, on avance en se soutenant.

Je jette un œil aux cinq personnes qui me suivent en silence. Comment pourrais-je nouer une quelconque amitié avec l'un d'eux ? Notre relation est celle d'un capitaine et d'un subordonné – camarade au mieux. Nous avons vécu quelques aventures ensemble, mais toujours avec un mur de glace entre nous : impossible pour moi de me détendre, impossible de partager, impossible d'exister.

Je n'en suis pas peiné. C'est mieux comme ça au vu de ce que j'ai commis.

***


Chapitre longuet que je coupe en deux !

La fin du chapitre jeudi ! :)

J'aime beaucoup la relation Alev - Kali, je les trouve trop mignons >-<

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