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_ je suis très sincèrement navré de vous l'annoncer mes tantes, mais il s'avère que Seyda Mariam n'est plus du tout vierge. Et il ne s'est strictement rien passé avec elle. Je suis mécontent de votre nièce.
Lâcha t-elle d'un trait en les regardant droit dans les yeux.
_Quoi?
Hurlèrent les deux tantes de Mariam en même temps en se couvrant la bouche.
Quant à sa mère, elle mit sa main sur sa bouche et regarda son fils avec déception, tristesse et colère.
Khafur se stoppa net en réalisant ce qu'il était entrain de faire.
Il ne pouvait pas faire ça à Mariam. Elle ne le lui pardonnerai jamais.
Et lui-même, ne se le pardonnerait jamais.
Qu'est-ce qui m'arrivait ?
Depuis quand étais-je devenu un menteur?
Se demanda t-il.
Il avait honte de sa personne.
Seyda Mariam avait bien raison de lui dire qu'il n'était qu'un parfait connard.
Se dit-il en secouant la tête.
Il lui fallait faire le vide, se changer les idées car à se rythme son amour pour Aminata allait le faire basculer dans un mauvais chemin.
Si son amour ne lui fait pas tirer le meilleur de lui alors il ne fera pas sortir le pire chez lui.
Comment pourrais-je regarder Aminata dans les yeux si je salissais la réputation de sa sœur ?
Se demande t-il avant de reporter à nouveau son regard sur sa mère et les deux tantes de Mariam.
Lire de la déception dans les yeux de sa mère, lui faisait atrocement mal. Son cœur se serrait et il s'en voulait d'avoir rendu sa mère triste.
_ Aie Way gathié bi founiou koy wakhé? Mariam rouslo na niou.
" Comment ferons-nous pour vivre avec cet affront? Mariam nous a foutu la honte de notre vie. "
Se lamenta une de ses tantes.
Pour se sortir de la situation, Khafur ne trouva comme solution que d'éclater de rire.
_ Abdoul Khafur, trouves-tu que c'est le moment de rire?
Le gronda sa mère en le regardant méchamment.
_ j.. Je..je suis désolé mais c'est tellement hilarant. Vous devriez voir les têtes que vous faîtes. Oh Seigneur Dieu!
S'exclame t-il en se remettant de rire.
_ ABDOUL KHAFUR !
Cria sa mère d'une voix dure et sévère.
Remarquant le ton employé par sa mère, Khafur arrêta instantanément de rire et retrouva tout son sérieux. Il se racla la gorge avant de se décider à reprendre la parole.
_ Je voulais simplement vous jouer un tour pour détendre l'atmosphère mais je crois que je me suis pris de la pire des manières. Bien-sûr que Seyda Mariam était vierge. Dîtes à ma belle-mère que je suis satisfait de sa fille.
Mentît-il. Il ne se voyait pas leur dire qu'il n'avait rien fait avec Mariam.
_ Que le Seigneur soit loué.
Rendit grâce l'une des tantes de Mariam. L'autre ainsi que sa mère soufflèrent de soulagement.
_ On ne blague pas avec ce genre de chose Khafur. Je vais devoir avoir une bonne discussion avec toi.
Lui fit-savoir sa mère. Pour toute réponse, il hocha la tête.
_ Maintenant montres-nous s'il te plaît le drap. On a besoin de le voir pour être totalement rassurées. Tu comprends, n'est-ce pas?
Même s'il ne comprenait pas l'obsession qu'elles avaient pour une simple tâche de sang, il retourna dans la chambre pour leur ramener le drap sans oublier de refermer la porte derrière lui.
_ Qu'est ce qu'il y a? Tu as duré.
Lui fit remarquer Mariam qui était toujours couchée sur le lit dès qu'il referma la porte.
_ Ohlala! T'ai-je manqué à ce point ma tendre et adorable épouse ? Je ne savais pas que je t'étais si indispensable.
Répondit-il sur un ton teinté de sarcasme.
_ très drôle; Rétorqua Mariam en roulant des yeux; très sérieusement Khafur, qu'est-ce qui se passe?
_ Ah rien. C'est juste tes tantes qui refusent de rentrer chez elles avant de voir le drap tâché de sang prouvant ta virginité.
_ Quoi? Je suis foutue.
Se lamenta Mariam en se levant du lit. Elle se mit à faire les cent pas, les mains sur la tête en regardant par moment la porte de la chambre d'un regard apeuré et paniqué.
Khafur était peiné de la voir dans cet état. Tout ça uniquement pour un fichu drap.
_Calmes-toi, je vais m'occuper de la situation.
Lui fit savoir Khafur. Il se dirigea vers ses affaires, en sorti un petit couteau et retourna vers le lit.
Arrivé à destination, il souffla et ferma les yeux quelques secondes avant de les ouvrir. Il se coupa le doigt et laissa quelques gouttes de sang tachées le drap avant de stopper le saignement avec un bout de tissu qu'il avait aussi pris le soin de prendre dans ses affaires.
_ Mais qu'est-ce que tu fais ?
Lui questionna Mariam.
_ Je nous sors de cette situation.
Répondit-il simplement avant de retirer le drap du matelas et de se retourner pour partir ouvrir la porte.
_ Tenez!
Leur dit-il en leur tendant le drap.
Après une inspection minutieuse du drap, les tantes de Mariam soufflèrent de soulagement en voyant les tâches de sang et commencèrent à faire les éloges de leur nièce.
_ Je le savais. Je connais Mariam, je l'ai vu grandir et je l'ai presque éduqué. J'étais sûre qu'elle n'allait pas nous foutre la honte. C'est une femme qui se respecte et elle s'est préservée pour son mari.
Dit l'une des tantes de Mariam.
_Elle t'a donné sa chasteté. Elle t'a donné une chose précieuse alors, prends soin d'elle et traites la bien. Aimes-la, protèges-la, chouchoutes-la et ne lui fais jamais verser de larmes. Ne lui manques jamais de respect, comportes-toi convenablement avec elle. Fais lui découvrir les délices du mariage et surtout rends la heureuse et épanouie.
Lui conseilla l'autre tante de Mariam.
Khafur se fit la promesse de faire tout pour que sa femme soit épanouie dans leur ménage. Tout de même, il n'était pas capable de lui donner de l'amour.
De toute les façons, il n'y a jamais été question d'amour dans ce mariage. Lui était amoureux de Aminata et il ne s'en caché pas.
Et Mariam, elle aimait secrètement Amza même si elle tentait de le cacher.
Au fond, ils n'étaient pas si différends que ça.
A la différence près que son amour était réciproque alors que pour ce qui était de Mariam, Amza ne partageait pas ses sentiments.
Et cela lui faisait de la peine de savoir que l'homme qui plaisait tant à Mariam n'éprouvait rien pour elle. Il avait mal pour elle.
Personne n'aimerait vivre un amour à sens unique.
Personne n'aimerait connaître ce que ça faisait d'être transparente aux yeux de l'être aimé.
Non, personne ne voulait être indifférente à l'être qui fait battre son cœur.
D'une certaine manière, tout le monde avait besoin d'amour.
Chaque personne rêverait de se sentir unique dans les yeux de quelqu'un.
_ Maintenant, pousses-toi. Nous avons besoin de voir notre nièce et de prendre soin d'elle. Oh la pauvre, elle a dû souffrir le martyr. Elle doit avoir encore mal.
Déclara l'une des tantes de Mariam, d'une voix où pouvait se déceler facilement de l'inquiétude.
_ Vous avez eu votre drap, n'est-ce pas? Maintenant ça suffit. Je suis l'époux de Mariam et je suis capable de bien prendre soin de mon épouse. Il est hors de question que vous violez une fois de plus notre intimité.
_ Mais...
Khafur ne la laissa pas terminer et reprit la parole.
_ Puisque tout est clair, je vous souhaite de passer une agréable journée. Ah, j'ai failli oublier... Dites à ma belle-mère que je suis fier, satisfait et content de sa fille.
Il ne les laissa pas en placer une qu'il leur referma la porte au nez sous le regard réprobateur de sa mère.
Ce pays... Aucun homme ne peut coucher avec sa femme pour la première fois sans que ça se sache.
Les vielles ne laissent jamais les jeunes vivre leur intimité en toute tranquillité.
Sacré pays..
Souffla Khafur avant de se laisser tomber sur le lit.
_ Et?
S'empressa de lui demander Mariam.
_Et quoi?
_ comment ça s'est passé avec mes deux tantes? Qu'est-ce qu'elles ont dit?
_ Qu'elles étaient sûres que tu t'étais préservée, que tu n'allais pas leur foutre la honte et que tu es une femme qui se respectait. Des choses comme ça quoi.
_ Ah merci pour ce que tu as fait. Rien ne t'obligeais à faire semblant qu'on a été intime ni à te couper le doigt pour faire croire qu'il s'agissait de la preuve de ma chasteté. Je n'oublierai jamais ce que tu as fait pour moi. Je t'en serais toujours reconnaissante.
_ Heyyy.. Je l'ai fait pour nous deux. Même si ça fait bizarre de le dire, nous sommes un couple et tous deux, on se doit de prendre soin de lui, de se couvrir mutuellement, de s'entraider, de penser d'abord à l'autre avant soi-même.
_ Tu n'es pas si idiot que ça au bout du compte. Tout de même, tu es toujours un connard de premier catégorie.
La taquina t-elle.
_ Les femmes d'aujourd'hui, elles n'ont aucun respect pour leurs maris. Bref, reposes-toi, je vais aller prendre ma douche à mon retour, je te montrerais les toilettes et après la prière, je te ferais visiter la maison, ça te va?
Seyda Mariam hocha la tête et Khafur ne se gêna pas de se déshabiller devant elle.
_ tu pourrais quand même faire preuve d'un peu pudeur, tu ne trouves pas?
Lui réprimanda Mariam.
_ Je ne vais quand même pas jouer les hommes pudiques dans ma chambre en présence de ma femme. Très certainement pas.
Rétorqua t-il avant de se mettre complètement à nu et d'aller prendre sa serviette qui était posée sur un coin de la chambre. Il l'enroula autour de sa taille et se retourna pour prendre la direction des toilettes. Mariam, pendant ce temps, c'était mise de dos à Khafur pour ne pas avoir à avoir sa nudité.
_ Aucune pudeur celui-là !
S'exclame Mariam en secouant la tête.
Après s'être douché et habillé d'un qamis, Khafur sorti de nouveau de la chambre. Cette fois-ci avec Mariam. Il lui montra les toilettes avant de retourner dans leur chambre.
Quelques minutes plus tard, Mariam revint dans la chambre couverte d'un peignoir.
_ Tu peux sortir deux minutes, s'il te plaît ? J'ai besoin d'un peu d'intimité, je dois me changer.
_ Navré de te le dire, mais ça ne sera pas possible. Je ne bouge pas d'ici. Mais si ça peut te rassurer, je ne vais pas te regarder, ni même te jeter des coup d'œil. Promis, juré, craché.
_ Plus sérieusement Khafur sors d'ici. J'ai besoin d'un moment d'intimité.
Lui intima Mariam.
_ Écoutes, nous sommes mariés. Tu ne dois pas te cacher de moi. Il ne doit pas avoir de honte ni de gêne entre-nous. Tu sais, je peux bien sortir et te laisser seule pour que tu te changes mais tu sais pourquoi je ne le ferai pas?
Elle fit non de la tête.
_ Parce qu'on vit désormais ensemble sous le même toit, dans la même chambre. Et tu dois savoir pertinemment que ce ne sera pas possible qu'à chaque fois que tu te changes que je sois obligé de sortir de la pièce. Mieux vaut que tu t'habitues déjà présent de ma présence. Et puis, tu ne dois pas te sentir mal à l'aise, je suis ton mari et tu es ma femme.
_Soyons francs, tu me considères plus comme une colocataire que ta femme. Alors arrêtes de répéter que nous sommes mari et femme. Tu le dis par dépit. Tu aurais aimé que ce soit ma sœur qui soit là, que ça soit elle que tu appelles "ma femme ". Je suis humaine Khafur et je ne supporterai ni n'accepterai qu'à chaque fois qu'on soit ensemble, qu'on discute ou qu'on fasse quelque chose ensemble que tu te mets à imaginer ma sœur à ma place.
Ça sera très difficile.
Se dit Khafur intérieurement.
_En attendant que notre mariage prenne fin, je n'accepterai aucun écart de conduite, aucun manque de respect. Je veux L'EXCLUSIVITÉ et tu as intérêt à bien te tenir. Il est hors de question que je reste là comme une conne à t'écouter me rabâcher les oreilles tout l'amour que tu as pour ma sœur. M'as-tu bien compris?
Lui questionna t-elle, d'une voix froide, en le pointant du doigt.
_ mais qu'est-ce que tu as? Qu'est-ce qui te prends tout d'un coup? On parlait de gêne, du fait que tu dois t'habituer à ma présence et toi, tu ramènes le sujet de l'amour que j'ai pour ta sœur sur le tapis. Mais..
_ Je ne vais pas me répéter. Abdoul Khafur, ai-je été assez clair dans mes propos ?
Lui demande t-elle en la coupant et cette fois-ci d'une voix plus froide et autoritaire.
Face à la froideur de sa voix, Khafur était un peu secoué. Il s'est surpris à baisser la tête et à répondre "oui" avec une toute petite voix.
Il n'arrivait pas à croire qu'il s'est montré docile à Mariam.
Cette dernière était satisfaite de s'être bien fait comprendre. Elle en avait marre qu'on l'a considère toujours comme étant la "sœur jumelle de Aminata ".
Elle avait l'impression que tout tournait autour de sa sœur. Partout on ne cessait de la comparer avec Aminata avec des phrases du genre " tu es différente de ta jumelle, elle a plus d'assurance que toi." " on ne dirais pas tu es la sœur jumelle de Aminata, tu es trop coincée", " tu devrais vraiment prendre exemple sur ta sœur. Côté vestimentaire, tu fais tâche à côté d'elle." . Les remarques de ces genres, il y en avait des tonnes. Néanmoins, elle ne s'en est jamais attardée.
Elle a toujours pris sur elle. Cependant, en ce moment, elle en voulait à sa sœur car c'était uniquement à cause de sa lâcheté qu'elle se trouvait prisonnière d'un mariage non voulu.
D'un mariage où celui qui était censé être son époux ne cessait de lui répéter à quel point il était fou amoureux de sa jumelle.
Et le pire était que c'est celui qu'elle aimait en secret qui avait suggéré à Khafur de l'épouser.
Elle qui croyait qu'elle plaisait à Amza.
Elle était bien loin du compte.
Se dit-elle.
Des sombres pensées commençait à germer dans sa tête. Elle n'arrivait pas à digérer que Amza avait indirectement participé à l'aboutissement de ce mariage.
Non, c'était trop dur pour elle de l'accepter.
Par conséquent, elle s'était promise de se venger.
Se venger de sa sœur
Oui, elle allait se venger car, tout ce qui était arrivé n'était autre que de la faute de sa jumelle.
Elle avait perdu sa liberté, ses rêves brisés. Tout cela uniquement à cause de la lâcheté et de l'irresponsabilité de sa sœur. Aminata devait faire face à Khafur et annuler leur mariage puisqu'elle ne voulait plus de lui. Mais non, elle avait préféré fuir. Et maintenant contre sa volonté, elle était obligée de ramasser les pots cassés, d'assumer les conséquences des mauvais choix de sa sœur.
À cause d'elle, Amza l'a poussé dans les bras de son meilleur ami.
Se dit-elle.
Elle croyait ou du moins, elle gardait espoir que Amza l'aimait secrètement et qu'il avait décidé à contre-cœur de proposer à son ami de l'épouser en guise de consolation.
Au fond d'elle, elle croyait fermement que Amza souffrait de cette situation.
Et elle ne pouvait s'empêcher d'en vouloir à sa sœur.
De ce fait, elle se fit la promesse qu'elle allait faire souffrir sa sœur comme elle la faisait souffrir actuellement elle et probablement aussi Amza.
Elle savait d'avance par quel moyen passait pour atteindre Aminata.
Khafur..
Quoiqu'on pouvait dire, elle savait que Aminata était éperdument amoureux de Khafur. Et passer par Khafur était le moyen le plus facile et le plus rapide pour l'atteindre.
Elle était décidée à charmer Khafur, le rendre fou d'elle jusqu'à en oublier Aminata et n'avoir de yeux que pour elle.
Sa sœur allait savoir ce que ça faisait d'être impuissante, de ne pas pouvoir être avec l'être aimé.
Oui, elle allait savoir ce que cela faisait de ne pas pouvoir vivre avec celui qui fait battre son cœur.
Le compte à rebours avait commencé,
La mission séduction avait débuté,
Et elle était décidée à avoir sa vengeance, car son honneur a été salie avec ce mariage.
Car une fois encore, après tout, tout n'était qu'une question d'honneur !
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