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Une mise en cellule.

   Il n'existait pas de supplice à la hauteur de sa noirceur. C'est ce qu'avaient dit les jurés, lors de son incarcération. Pour enfermer tout ça, une prison lambda ne suffirait pas. Alors, ils avaient déterré d'anciens dossiers, et lancé un appel au secours au Bourreau. Juste le Bourreau. On entendait la majuscule dans leurs voix. Et on entendait la peur teinté ce simple nom.

« Lui saura bien s'occuper de toi, lui cracha-t-on au visage, sans lui accorder un regard. »

  Incapable de répondre car un bâillon entravait ses lèvres, le captif se contentait de dodeliner de la tête en faisant semblant d'être amorphe. Il n'attendait que l'occasion de s'enfuir. Loin de tout, loin du monde. Curieusement, une fois l'annonce de l'arrivée du Bourreau prochaine, on délaissait de plus en plus sa cage. Oh, pas assez pour lui permettre de fuir, mais assez pour qu'il se délecte de la peur de ceux qui l'entouraient, même si ce n'est pas lui qui en était la source.

« Alors, c'est toi, le déchet de l'humanité que l'on veut faire enfermer dans une de mes cellules, constata une voix un peu déçue un matin. Ou un soir, il perdait la notion de temps. »

  Levant la tête pour pouvoir voir le nouvel arrivant, il cessa un instant de respirer. L'homme qui se dressait face à lui était tout simplement incroyable. Indéfinissable. Il se dégageait de lui une telle puissance, et un tel calme, qu'il aurait pu aussi bien remplir les fantasmes d'adolescentes en surdose d'hormones que les cauchemars de pauvres gamins. Ou d'adultes, vue les réactions qu'avait suscitées sa venue.

« Je ne veux pas t'enfermer dans un cachot obscur, ajouta-t-il. Non, ce qu'il te faut, c'est de grands espaces. Etre obligé de dormir à la belle étoile... Pas trop ta tasse de thé, d'après ton dossier. Oh, mais je manque à mes manières ! s'exclama-t-il ensuite en lui enlevant toute entrave, lui permettant ainsi de lui répondre.
- Vous devriez savoir que tout n'est pas scrupuleusement exacte dans les dossiers, crachota-t-il, usant de sa voix pour la première fois depuis un certain temps.
- En effet, et je le déplore une fois sur quatre, quand je n'ai pas la patience de découvrir un prisonnier trop ennuyant. Ou qu'on ne me laisse pas le temps de faire mon job. Et avec vous, tout se fait dans l'urgence. Autant dire que votre prison sera aussi bâclée que l'administration ici-bas.
- C'est gentil de prévenir.
- Tout à fait usuel. Je déteste avoir à m'occuper de prisonniers, et on trouve toujours le moyen de m'en refourguer d'autres. Que diriez-vous d'un champ, grande étendue, avec pour seul horizon des flammes ardentes ? Une bonne métaphore de la passion dévorant petit à petit vos entrailles, vous ne trouvez pas ?
- Pourquoi me demandez-vous mon avis ? Vous n'êtes pas censé m'emmener, sans me laisser le choix ?
- Je m'octroie cette liberté, puisqu'on me refuse celle de vous refuser, déclara-t-il en jetant un coup d'œil à sa montre. Encore une minute, et tout sera en place. Je pensais que discuter serait une dernière occupation agréable, avant vos siècles de captivité, sans autre compagnie que la vôtre.
- De quoi parlez-vous ? demanda le prisonnier, de plus en plus perdu.
- De ça. »

  Tendant la main pour l'inviter à avancer à travers la porte, le Bourreau sourit tristement. Il avait déjà assez de problèmes pour pas qu'on lui en rajoute un. Inconscient de tout ce qui se tramait autour de lui, le prisonnier découvrait avec effarement sa nouvelle cellule.

  Comme promis, c'était un champ immense. Il ne voyait que le rougeoiement lointain des flammes pour l'empêcher d'avancer. Il rit presque à gorge déployée en s'élançant dans l'herbe. Il s'approcha d'un buisson, et y aperçu des baies. Au moins, ne crèverait-il pas de faim. Il se tourna vers son geôlier, et le remercia chaleureusement. En réponse, ce dernier se contenta de tirer son chapeau, et de disparaître dans un grésillement, le laissant seul avec lui-même.

  La vie lui souriait enfin. Il avait ce dont il avait toujours voulu : le calme de la solitude, l'apaisement de la nature. Il s'assit, et profita simplement du vent parcourant sa peau. Enfin, il n'avait plus aucun nuage noir lui tournant autour, puisqu'il était devenu inaccessible. Un cadeau, au final, pour avoir commis "l'irréparable".

  Fermant les yeux pour pleurer de joie, il ne sentit pas immédiatement la pluie s'abattant sur le champ. Si sa joie avait été immense, le désenchantement fut terrible. Evidemment. C'était trop beau pour être vrai. Et il n'avait nulle par où aller s'abriter. Il se roula en boule et maudit tous ceux qu'il connaissait et ne connaissait pas en silence. Et ce, pour les siècles qui lui restaient à vivre ici, sans repère temporel.  

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