Est-ce vraiment une cellule ?
Le décor lui était familier. En même temps, ce n'était guère surprenant, la plupart des maisons de la ville se ressemblaient à s'y méprendre, et ce n'était pas la première fois qu'elle jouait les monte-en-l'air. Elle avait passé des semaines à préparer son coup, pour que le moindre détail soit planifié. Elle connaissait par cœur les habitudes de la maisonnée, et ce, grâce à son amitié avec l'une des domestiques.
Elle attendait dans le jardin que tout le monde s'endorme, pliée contre un mur et cachée par un buisson. Elle compta jusqu'à 50, après avoir entendu les derniers pas du domestique se couchant le plus tard. Elle se glissa ensuite sans un bruit par la fenêtre au-dessus d'elle, et atterrit sur un sol carrelé. Elle enregistra la disposition du lieu du regard, et conclue qu'elle se trouvait bien dans la cuisine. Elle s'octroya le droit de sourire, avant de passer aux choses sérieuses.
Elle glissa silencieusement le long des couloirs, vérifiant que tout le monde dormait bien à poings fermés, en faisant rouler de petites bombes silencieuse de gaz soporifique sous les portes des chambres. Tout était silencieux, aucun animal n'habitant les lieux. Elle se rendit dans le salon, et chercha derrière les tableaux, dans les recoins, sans trouver ce qu'elle cherchait. Elle passa ensuite au bureau de la femme du maître des lieux, n'y trouant que des breloques, et un document confidentiel potentiellement intéressant. Elle alla ensuite dans le bureau du maître des lieux, et y trouva enfin des choses intéressante. Malheureusement, tout portait à croire que ce qu'elle était venue chercher de base se trouvait dans la chambre de l'un des habitants. Elle n'avait pas toute la nuit devant elle, et devait donc presser le pas si elle ne voulait pas se faire prendre.
Elle fouilla toutes les chambres, et fut décontenancé en arrivant dans la dernière. Le lit était vide. Première anomalie. Un léger bruit de respiration se fit entendre dans son dos. Seconde anomalie. Elle eût juste le temps de se ramasser sur elle même pour éviter le coup que voulait lui porter l'occupant de la chambre. Ce dernier était vêtu du même genre de combinaison qu'elle, empêchant tout gaz de faire effet sur lui. Elle grinça des dents, et attendit qu'il se décide à agir.
« Eh bien, surprise ? demanda l'inconnu en détaillant la demoiselle. Ou surpris, peut-être, avec cette combinaison, pas facile à deviner...
- Que voulez-vous ? feula-t-elle dans un murmure.
- Ne serait-ce pas plutôt à moi de poser la question ? ria-t-il. Après tout, c'est vous qui vous êtes introduit dans cette maison, alors que moi je l'habite.
- Oh, voyez-vous ça, murmura-t-elle, déjà excédée.
- Voyons, vous pouvez parler à voix haute, dit-il en haussant un sourcil narquois. Sauf si vous avez négligé des chambres.
- Très bien, dit-elle en se redressant. Que faites-vous dans cette tenue ?
- Nous sommes probablement de la même organisation, supposa-t-il.
- Faux.
- Vous semblez bien sûre de vous.
- Je ne suis membre d'aucune organisation.
- Bon, d'accord, admit-il, je ne suis qu'un voleur indépendant. J'ai réussi à me procurer cette tenue il y a une heure, même pas. Et elle m'a permis de vous rencontrer.
- Est-ce vous qui avez le document ? demanda-t-elle après un silence.
- Quel document ? demanda-t-il en retour. »
Elle le tira à elle, et colla sa bouche à son oreille, tout en dégainant un couteau qu'elle plaça contre la gorge du jeune homme. Elle lui transmit le nom complet de ce qu'elle cherchait, faisant blêmir le jeune homme au fur et à mesure. Il était tellement choqué qu'il ne sentit pas tout de suite la lame. Elle l'appuya plus fort pour qu'il réagisse, excédée. Il glissa la main dans la ceinture de la jeune femme en reprenant ses esprits, récoltant une égratignure en même temps qu'elle sautait loin de lui.
« Que veux-tu faire, chuchota-t-il en portant la main à son cou.
- Moi ? Absolument rien. Mon commanditaire, lui... Je ne saurais dire, répondit-elle un sourire aux lèvres sous son masque.
- Que veux-tu pour ne pas le lui apporter ? Demanda-t-il.
- Rien ne me fera rater ma mission.
- De l'argent ? La liberté ?
- Futile, le coupa-t-elle.
- Quoi, alors ? Demanda-t-il, désespéré.
- Hum, réfléchit-elle, une escapade. »
Il lui lança un regard surpris, avant d'accepter. Il la conduisit sur le rebord de la fenêtre après avoir entendu un bruit dans la maisonnée. Il la fit ensuite sauter sur le toit d'un carrosse, et il se glissa à la place du cocher, les chevaux étant encore harnachés de son escapade nocturne pour chercher sa combinaison. Il siffla, et un homme monta à côté de lui, tendit que la jeune fille le regardait suspicieusement.
Et ils partirent, laissant derrière eux les précieux documents, le contrat, et tout le reste de leur vie.
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