𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟕
⸻⸻ 𓆩*𓆪 ⸻⸻
𝗨𝗡𝗘 𝗣𝗟𝗨𝗜𝗘 𝗗𝗘 𝗣𝗥𝗜𝗡𝗧𝗘𝗠𝗣𝗦
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Hajime Iwaizumi profita de sa fin d'après-midi, après avoir appris qu'Oikawa devait travailler sur son devoir avec sa camarade, Fujiwara. Ainsi, il avait pu s'accorder un temps de course à pied. Prévoyant, il avait déjà déterminé son trajet, choisissant son itinéraire parmi ceux qu'il connaissait. Le champion de l'équipe de volleyball d'Aoba Johsai aimait prendre du temps pour courir. Cela lui permettait de rester en forme pour les matchs, mais aussi de faire le vide dans ses pensées et en ce moment, il en ressentait le besoin.
Cela ne faisait même pas un mois que la troisième année de lycée avait débuté et pourtant il n'avait jamais eu autant d'interactions sociales. Le fait que son groupe d'amis se soit agrandi y était d'ailleurs pour quelque chose. La rencontre avec le trio de lycéennes avait quelque peu bousculé ses habitudes, il appréciait leur présence. Néanmoins, il avait dû adapter sa routine après avoir annoncé à sa voisine de classe qu'il s'ajusterait à ses horaires. En effet, Iwaizumi n'avait pas prévu que l'aînée Shimada prenne autant d'avance pour le début des cours, ni qu'elle traîne à rentrer chez elle après ses entraînements.
Aujourd'hui était une exception, à peine ses amis et lui furent arrivés au centre aquatique que la nageuse était déjà partie. Il avait appris par la suite qu'elle était toujours dans le même état que la veille, après sa défaite à une certaine course de vitesse.
Iwaizumi termina son jogging à l'entrée d'un petit parc. Ce parc se situait une rue après la sienne – et celle de sa camarade de classe – raison pour laquelle il ne fut guère surpris de la voir installée sur un banc devant l'aire de jeux pour enfants. Le lycéen détailla les environs afin de jauger s'il pouvait se permettre de la saluer, chose qu'il fit, n'y voyant rien de compromettant. Il avança vers elle en s'assurant de faire du bruit pour ne pas l'effrayer surtout après la fois où cette dernière avait cru qu'elle était suivie.
― Salut, Shimada-san. Je ne t'ai pas beaucoup croisé aujourd'hui.
La concernée tourna immédiatement la tête vers lui, coupant alors sa lecture que le volleyeur venait de remarquer. Le visage d'Ayano s'illumina durant un instant, Iwaizumi se demanda à quoi cela pouvait être dû. Il remarqua aussi les sourcils fin de sa camarade se plisser d'incompréhension avant qu'elle ne prenne la parole sur un ton léger.
― Je suis assise à côté de toi toute la journée tout de même.
― Je parlais surtout d'en dehors des cours. Tu n'es pas venue manger avec nous ce midi et tu es partie comme une furie après ton entraînement à la piscine.
Le corps d'Ayano se raidit à l'entente de ses mots, même s'ils n'étaient pas tournés comme un reproche, une partie d'elle ne pouvait s'empêcher de les prendre comme tel.
― J'avais besoin d'être seule. Ça va me passer.
Le volleyeur n'ajouta rien, il se contenta d'observer la jeune femme pour trouver un autre sujet de conversation. Il avait compris qu'aborder la natation n'était pas vraiment une bonne idée. Iwaizumi avait pleinement conscience du fait que les querelles des trois lycéennes ne le concernait en aucun cas. Cependant, après avoir entendu la cadette Matsukawa ressasser toute l'histoire sur le temps du midi, il était devenu curieux du ressenti de sa voisine. Ses yeux olive se posèrent un instant sur le livre qu'Ayano tenait posé sur ses cuisses.
― Qu'est-ce que tu lis ?
― Harry Potter.
La voix de la lycéenne se remplit de gêne et alors qu'elle détournait le regard, Iwaizumi eut le temps d'apercevoir quelques rougeurs pointer le bout de leur nez sur son visage.
― Tu dois vraiment aimer l'histoire. Tu ne regardais pas les films, y'a pas longtemps ?
La seule réponse d'Ayano fut de hocher vivement la tête. Elle recentra son attention sur l'aire de jeu où jouaient différents enfants. Elle donnait l'impression de chercher quelqu'un au milieu du château en bois peint de couleurs primaires.
― Tu cherches ton petit frère ?
― Oui. Je suis venu l'accompagner parce qu'il voulait jouer un petit peu dehors.
Iwaizumi fut soulagé là l'instant où elle lui répondit, durant un instant, il avait eu peur de l'avoir mise mal à l'aise. Un petit garçon s'avança vers eux et le volleyeur plissa les yeux. Cet enfant ne pouvait pas être le cadet de celle qui était assise à ses côtés. Il avait les cheveux d'un noir de jais tandis que ceux d'Ayano pouvait se fondre dans les couleurs de l'automne. Les yeux noisette de l'enfant n'avaient non plus rien de semblable aux prunelles bleutées de la lycéenne. Même leur nez n'avait pas la même forme. Ce fut lors de cette dernière pensée que le volleyeur constata qu'il était en train de détailler un enfant qui venait sûrement demander de l'aide et qu'il connaissait un peu trop le physique d'Ayano.
― Iwaizumi-san ? Tu vas bien ? demanda la nageuse en se permettant de poser une main sur l'épaule de son camarade.
Apparemment, elle l'avait interpellé à plusieurs reprises et ce dernier n'avait donné aucun signe de vie. Iwaizumi s'excusa poliment en expliquant qu'il s'était perdu dans ses réflexions.
― Je voulais juste te présenter mon petit frère. Iruka voici Iwaizumi-san, c'est mon camarade de classe.
Il s'en voulait. Peut-être avait-il suggéré trop rapidement que les deux Shimada ne pouvaient avoir de lien de parenté, oubliant alors tout ce que cela pouvait en réalité cacher ? Pour ne pas que son trouble se remarque, il décora son visage d'un sourire tendre à l'attention du petit garçon, vraisemblablement peu timide.
― Ravi de te rencontrer.
Le dénommé Iruka le salua en retour avant de demander un biscuit à sa sœur, ce pourquoi il s'était approché du duo. Cette dernière râla légèrement en expliquant qu'il ne fallait pas grignoter entre les repas, mais elle lui tendit tout de même un petit biscuit encore dans son emballage. Le volleyeur n'était pas de nature curieuse alors très vite il chassa les questionnements qui auraient pu envahir son esprit sur les raisons de la non-ressemblance de la fratrie Shimada.
― Je sais ce que tu penses. Tout le monde le pense toujours.
Le volleyeur tourna alors la tête, surpris par l'intervention d'Ayano.
― Nous ne ressemblons pas aux Matsukawa. Isako est le portrait craché de son frère. Iruka ne me ressemble que très peu. Ce qui est normal puisque nous n'avons pas le même père.
Iwaizumi sembla comprendre la situation et ne se permit pas d'ajouter quoique ce soit. Il espérait ne pas avoir fixé le jeune garçon trop longtemps. Son but n'avait été en aucun cas de forcer sa voisine à se dévoiler ou la mettre dans une position inconfortable.
Pour lui faire comprendre qu'il ne souhaitait pas la mettre dans l'embarras, Iwaizumi hocha la tête et sortit son téléphone portable, venant alors faire défiler son fil d'actualité Instagram. Ses yeux s'arrêtèrent cependant sur un post parlant de natation. Une nouvelle fois, il se demanda s'il devait aborder le sujet avec sa voisine.
― Shimada-san, ça va ?
― Oui, pourquoi ça n'irait pas ?
― Okichi nous a expliqué la situation d'hier.
― Rien de grave.
L'agacement d'Ayano montait en flèche sans qu'elle comprenne pourquoi.
— Si tu t'attends à ce que je te confie toute ma vie, tu te trompes. Nous ne sommes pas dans une série américaine pour adolescents.
Automatiquement, les sourcils d'Iwaizumi se froncèrent.
― Je ne t'ai pas demandé de raconter ta vie. Je voulais seulement m'assurer que tu te portais bien.
Le puissant soupir de la nageuse accentua l'irritation naissant dans l'air entre les deux lycéens. Elle chercha du regard son petit frère, s'assurant qu'il s'amusait, avant de tourner son visage vers le volleyeur, le regard froid et ayant perdu tout ce que connaissait Iwaizumi.
― Je me porte à merveille autant que toi quand tu perds un match, je pense. Évidemment que je ne suis pas au meilleur de ma forme. Je viens de me faire battre par une débutante. Par une personne à qui j'ai tout appris.
Toute once de compassion disparut du regard d'Iwaizumi. Comment pouvait-elle dire une chose pareille ? Isako Matsukawa n'était-elle pas une de ses meilleures amies ?
Le volleyeur se contenait pour ne pas réagir comme il le faisait avec son meilleur ami. Il voulait secouer Ayano pour lui remettre les idées en place, qu'elle prenne conscience que ce n'était qu'un entraînement et qu'elle avait beaucoup de chances d'être entourée de si bonnes amies.
― C'était un entraînement, tu ne peux pas dire ça de ton amie. Tu donnes l'impression qu'elle ne compte pas à tes yeux.
Les paroles du jeune homme étaient froides et tranchantes pour Ayano. Rien ne lui permettait de remettre en question son ressenti. Après tout, qu'est-ce qu'il en savait ?
― C'est facile pour toi, tu fais partie d'une équipe. Tu ne perds pas tout seul et pas contre ceux que tu aides. Je fais comment, moi, maintenant ? Avec un potentiel pareil, Isako va être appelé par tous les recruteurs. Elle va me voler mon avenir !
― Tu t'entends parler ? Shimada-san, tu rateras encore des épreuves, même des importantes. Tu ne peux pas tout excuser par ton obsession pour la natation, il marqua une pause, conscient des mots qu'il employait. Ne parle pas du travail d'équipe puisque tu es apparemment incapable de comprendre de quoi il s'agit.
Vexée et en colère, c'étaient les termes qui correspondaient le plus à la lycéenne à cet instant. Jamais elle n'aurait pu imaginer entendre de telles paroles de la bouche de celui qu'elle avait si longtemps observé. Ce garçon qu'elle pensait si calme et réservé. Elle n'aimait pas ce qu'elle entendait.
D'un geste rapide, elle fourra son livre dans son sac et interpella son petit frère, ce dernier ne mit pas longtemps à arriver. Ensemble, ils commencèrent à quitter le parc, elle avait pu entendre un soupir apparemment désespéré de son voisin de classe, mais elle ne se retourna en aucun cas. Ayano avait conscience que le volleyeur s'était aussi levé et voulait les rattraper. Prise de colère, elle prononça des paroles qu'elle regretta instantanément en voyant le regard d'Iwaizumi se noircir.
― De toute façon, tu ne peux pas comprendre. La seule personne que les gens regardent et qui compte dans vos matchs, c'est Oikawa.
Sa main serrant celle de son cadet, elle se dirigea avec hâte jusqu'à leur maison pour s'effondrer en larmes. De quel droit Iwaizumi, ce garçon qu'elle pensait connaître, pouvait lui dire comment réagir ? Comment pouvait-il penser qu'elle échouerait, encore et encore ? Pourquoi lui, ne comprenait-il pas tout ce qu'elle ressentait ?
Figé, Iwaizumi observait sa camarade disparaître de son champ de vision. Au plus profond de lui, il espérait sincèrement avoir rêvé, elle n'avait pas pu prononcer ses paroles. Le comportement d'Ayano lui rappelait celui de son meilleur ami, spécifiquement la fois où il a manqué d'être violent avec Kageyama, leur cadet.
Pourtant la situation restait différente. Cette fois-ci la nageuse s'en prenait directement à lui, pour une raison qui lui était inconnue. Le volleyeur ne voulait pas l'admettre, mais il fut blessé. Il sentit son coeur se serrer face à cette blessante réalité. Le brun était le mieux placé pour le savoir, souvent, il s'était retrouvé dans l'ombre de son meilleur ami. Cependant, qu'une fille sortit de nulle part le lui dise en face de plein fouet, c'était différent et ça lui fit terriblement mal.
⸻⸻ 𓆩*𓆪 ⸻⸻
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⸻NDA 🌷J'espère que ce chapitre 7 vous aura plu ! Il ne reste que deux chapitres avant la fin de la première partie. Ce chapitre a été écrit avec plusieurs doutes, puisque dans la semaine, j'ai du retravaillé tout mon chapitrage... Beaucoup de choses ont aussi été corrigé en bêta-lecture ! J'ai aussi compris qu'il ne devait pas y avoir des majuscules sur les incises... Chose que je n'avais jamais faite, donc c'est totalement normal que vous voyez cette différence entre ce chapitre et tous mes autres écrits ! Bref certain.e.s auront vu, mais la quatrième session de mon concours de one-shot est sortie ! Je ne peux que vous inviter à regarder et participer en tant qu'auteur.rice.s ou juges ! Prenez soin de vous et à bientôt pour le chapitre 8 <3
xoxo, votre Bokuto kinnie préférée <3
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