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5_ Un regard intrusif

— Tu en as de la chance toi, murmura une voix à son oreille.

Lucie se retourna pour faire face à Lydia, l'une des filles qui travaillaient avec elle.

— Ne fait pas semblant de ne pas comprendre, regarde le beau gosse qui ne te lâche pas des yeux dans le fond. Et ce n'est pas la première fois qu'il vient ici et qu'il refuse tous les services que nous lui proposons sans te quitter des yeux. Tu devrais allez tenter ta chance, ça ne se fait pas de laisser en plan des clients comme ça, et à mon avis il paie bien. Tu as vraiment un don avec les hommes alors profite en. De toute manière tu n'as pas vraiment le choix, c'est désormais toute ta vie. File, ça te fais un client facile. En plus il est sur ton territoire ce soir.

Lydia s'en alla rejoindre les collègues avec lesquelles elle allait passer la soirée au bar et ensemble elles commencèrent à se répartir les clients déjà présents. Elles avaient toutes quelques préférences et il valait mieux commencer tôt pour gagner le maximum à la fin de la soirée. Lucie elle demeura figée. Désormais elle le sentait. Elle sentait ce regard glaçant fixé sur son dos qui ne la lâchait pas pourtant elle n'osait pas se retourner. Une part de curiosité voulait savoir de qui il s'agissait mais elle ne parvenait pas à se résoudre à faire face à ce regard qui semblait encore plus agressif que tous ceux qu'elle rencontrait au cours d'une soirée puisque celui-ci s'adressait à elle seule. Tout doucement elle se décala sur la droite pour faire face au miroir posé derrière les bouteilles du bar. Il permettait de donner l'impression qu'il y en avait vraiment beaucoup mais ce soir là il allait avoir une autre utilité. Elle regarda un à un les hommes déjà présents avant de rencontrer un regard qui semblait visé en elle. Son sang se glaça, ce regard elle le connaissait déjà, c'était celui qu'elle avait croisé à sa fenêtre plus tôt dans la journée.

Ses hanches se balançaient de gauche à droite sur le rythme de la musique sensuelle qui portait doucement les clients dans l'univers voluptueux de l'établissement. Sa peau, quoique moite de sueur, brillait sous la lumière tamisée et n'en était pas moins désirable pour tous ces regards braqués sur elle. Si elle le désirait elle n'avait qu'à se pencher pour tous les cueillir et faire une soirée à cinq ou six clients mais deux ou trois lui suffisaient largement. Un seul regard ne semblait pas vouloir la dévorer. C'était le sien. Elle ne cessait de se tortiller de la manière la plus sensuelle possible et ça avait l'air de marcher, pourtant elle se sentait tel un ver nu s'agitant désespérément en espérant rejoindre les entrailles de la terre au plus vite. Elle aurait aimé pouvoir s'enfoncer dans la terre de la sorte, s'échapper loin de ses regards, s'évader loin de ces mains, s'enfuir loin de ces baisers. La musique changea, elle quitta la maigre sécurité que lui conférait la scène. Là bas les mains et les lèvres ne pouvaient l'atteindre. Elle descendit de l'estrade un peu bancale donc potentiellement dangereux avec des talons pour se fondre dans la foule affamée, un regard toujours braqué dans le dos. Alors elle se retourna et lui fit face. Elle et lui se faisant face séparés par une marée humaine en perpétuel mouvement.

La porte de la chambre claqua, il s'assied sur le lit et Lucie s'appuya contre la fenêtre, le plus loin possible de cet homme si étrange. Un silence pesant régnait, il l'observait. Elle aussi le détaillait. Il s'agissait d'un homme plutôt costaud mais avec son pull bleu il lui était impossible de déterminer s'il s'agissait de graisse ou de muscle. Lui n'avait plus rien à observer chez elle, il en avait passé des heures à la fixer sans relâche. Il la connaissait par cœur et était capable de retrouver ses cheveux bruns dans une marée de tignasses brunes.

— Qui êtes-vous, lâcha Lucie dans un souffle, rompant au passage le silence.

— Je suis personne, pour le moment, je ne pense pas que savoir qui je suis vous intéresse tant que ça, répondit l'homme en se levant.

— Vous avez raison, je n'ai qu'une chose à vous demander.

— Allez-y.

— Cessez.

— Qu'entendez-vous par là, Lucie, demanda l'homme en se rapprochant dangereusement de la jeune femme.

— Arrêtez de me suivre, arrêtez de m'observer, arrêtez tout.

— Mais voyons, je ne peux pas cesser comme ça, il me faut quelque chose en échange.

— Que voulez-vous, de l'argent ? J'en ai alors je vous en donnerai. De toute manière c'est la seule chose que je peux vous offrir, je n'ai rien d'autre.

— Non Lucie, gardez votre argent, c'est autre chose que je désire.

— Quoi ?

— Pas maintenant, il retourna s'assoir sur le lit, non pas maintenant, je préfère faire durer le suspense encore quelques temps.

— Et si je refuse ?

— Je suppose que vous ne désirez pas que vos voisins ou votre famille soient au courant de ce qui vous fait vivre ?

Lucie garda le silence, bien sûr que non, personne ne savait et ça devait demeurer ainsi.

— J'en sais sur vous bien plus que vous ne le pensez Lucie. J'en sais sur vous bien plus que vous n'en savez sur moi. Le combat est inégale alors ne tentez pas d'y échapper.

Elle frissonna, qu'elle le veuille ou non la menace l'effrayait. Tout ce qui comptait pour elle désormais était de quitter cette pièce et au passage cet homme maléfique.

— Vous m'avez fait perdre mon temps, et sûrement un client, marmonna-t-elle.

— Je payerai, à bientôt Lucie.

Elle attendit que le bruit de ses chaussures soit absorbé par le brouhaha de la salle et s'effondra sur le lit.

Secouée par de violents sanglots, elle ne redescendit que quand vint l'heure d'aller rechercher sa paie et avec elle les réprimandes de son patron sur sa maigre soirée. Ses vingt-cinq euros en poche, elle s'enfuit presque en courant dans la rue et ne cessa de se retourner. Elle avait peur.

Sans qu'il ne s'y attende, l'oiseau de nuit se retrouvait désormais en cage.

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