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11_ Traque avide

Il faisait bon chaud dans le rêve de Lucie. Une maison de briques perdue au milieu de la campagne, une tarte aux pommes cuisant dans le four et une cigarette au coin des lèvres. C'était la vie qu'elle voulait.

Le lendemain Lucie se réveilla suffisamment tôt pour aller faire quelques courses mais dans la petite superette de son quartier elle ne pouvait s'empêcher de scruter avec attention le visage du moindre être humain croisant sa route. Après ces rapides courses elle fit un détour à la librairie papeterie quelques rues plus loin. Juste pour le plaisir elle laissa ses narines s'emplirent de l'odeur particulière des livres neufs, ses mains caresser les poils parfois doux, parfois rêches, des pinceaux et les pots de peinture colorés enivrer ses yeux. Elle acheta quelques nouveaux pinceaux, une nouvelle couleur d'aquarelle et un lot de ses feutres favoris. Mais avant de payer sa curiosité s'éveilla de nouveau et elle ne pu s'empêcher de se diriger vers le rayon contenant les livres destinés aux jeunes enfants. Lucie laissa son regard glisser sur les couvertures multicolores positionnées au niveau des yeux avides des enfants. Elle eut bien du mal à dénicher un exemplaire de « Joël le troll » qui ne semblait pas avoir un grand succès auprès des enfants.

Elle finit par sortir de la boutique, il lui fallait rentrer chez elle pour entamer sa longue procédure de transformation. Pourtant, dès qu'elle se fut un peu éloignée, un homme déboula du coin de la rue et lui emboîta le pas. Cet homme fut pourtant vite dérouté, Lucie ne marchait pas en direction de son immeuble, rester aussi longtemps dehors ne faisait pourtant pas parti de ses habitudes.

Sentir le soleil sur sa peau habituée à la nuit et à de caresses d'un autre genre faisait beaucoup de bien, mais aujourd'hui elle avait envie d'aller voir autre chose, ou plutôt quelqu'un d'autre.

Le ciel se couvrait et tous les autres enfants étaient partis. Lucie attendait, seule, devant la grille de l'école que la directrice avait fermée derrière elle. Dans son sac se trouvait un dessin fait avec amour pour sa mère. Il rejoindrait les autres dans l'enveloppe qu'elle lui donnera samedi, comme une fois par mois. Son père ne venait pas, comme d'habitude. Il commençait à pleuvoir, les cheveux noirs de la jeune enfant furent vite mouillés mais tout ce qui l'importait était que son dessin soit bien à l'abri dans son cartable. Lentement, Lucie traversa la route, passa devant le banc des amoureux, sous le marronnier. Souvent sur ce banc elle voyait des amoureux s'aimer. Elle imaginait ses parents s'aimer un jour comme eux sur ce banc. Lucie ne marchait pas vite. La pluie ayant redoublé d'intensité ne l'avait pas poussée à forcer le pas. Elle ne voulait pas rentrer chez elle. Elle savait que son père serait de nouveau méchant, avec une voix bizarre. Il sent un peu comme le verre de papi à Noël. Le lendemain on serait samedi, Lucie verrai enfin sa mère, mais au tribunal. Cela faisait des mois que ses parents se la disputaient et Lucie en avait marre, elle voulait aller vivre avec sa mère, elle au moins était gentille. Mais comme d'habitude personne ne l'écoutait. Elle avait peur de la réaction de son père si elle partait. Et sans elle, son père serait peut-être encore plus méchant.

Le marronnier avait été coupé mais le banc était toujours là, Lucie s'y était assise quelques instants. Elle regardait avec nostalgie cette grille devant laquelle elle avait tant attendu un père qui ne venais jamais et une mère qui n'avait pas le droit de venir.

Quelques rues plus loin elle poussa la lourde grille du cimetière qui l'accueillit avec son habituel grincement. Elle marcha quelques minutes dans les allées gravillonnées sur lesquelles le bruit de ses chaussures constituait le seul bruit brisant le silence habituellement glacial de ce lieu. Puis elle s'assit sur le bord d'une pierre tombale. Elle n'eut pas besoin de vérifier, elle savait que c'était la bonne. Elle lui parla, elle raconta le déroulé d'une journée, ce qu'elle avait mangé à midi et ce qu'elle ferait ce soir avec ses amis. Mais cette vie qu'elle déroulait avec tant de facilité depuis des années dans ce cimetière n'était pas la sienne, elle ne voulait pas que sa mère sache ça. Elle préférait lui mentir en attendant qu'elle soit prête. Avant de partir elle déposa un petit dessin plastifié sur la pierre froide. Aujourd'hui ce fut un petit phoque. Sa mère adorait les phoques et Lucie voulait se faire pardonner, cela faisait plusieurs mois qu'elle n'était pas venue la voir et lui parler. Quelques allées plus tard se trouvait la tombe de son père, le hasard avait fait que ces deux êtres qui se haïssaient tant se retrouvaient passer leur mort non loin l'un de l'autre. À lui Lucie n'adressa aucun mot mais elle déposa pour lui aussi un petit dessin, toujours le même. Une feuille blanche avec un rond totalement noir. Laisser ceci sur la tombe de son père était lourd de signification pour la jeune femme et cela là soulageait beaucoup. C'était sa thérapie. Elle adressa quelques mots aux voisins de ses parents et sortit.

Elle reprit son chemin et l'homme qui la suivait sa traque.

Le hall de son immeuble était comme à son habitude désert, les gens ne prenaient plus vraiment le temps de communiquer avec leurs voisins. Dommage, aujourd'hui Lucie aurait bien aimé parler avec l'un d'entre eux. Elle ouvrit sa boîte aux lettres et en tira son courrier, non sans ignorer le regard de l'homme vivant dans le seul appartement du rez-de-chaussée l'observant par l'œilleton de sa porte.

Ses enveloppes à la main elle monta jusqu'à son appartement, ferma la porte derrière elle et laissa tomber son sac sur son lit. Les idées de dessins qu'elle pourrait faire avec son nouveau matériel fourmillaient dans sa tête mais elle voulait donner la priorité aux factures.

La feuille qu'elle tenait dans sa main glissa et tomba sur le sol. Lucie eu l'impression d'avoir reçu un coup de point dans le ventre. L'air lui manqua quelques secondes. Sur la table demeurait une enveloppe ouverte, sans timbre, sans adresse, juste avec son nom.

Il est temps de m'offrir ce que vous avez à me donner.
Je viendrais le chercher demain.

Marc

Dehors, l'homme rentrait chez lui, serrant dans ses mains les dessins plastifiés récupérés dans le cimetière.

L'étau se ressert autour de l'oiseau de nuit. Arriveras-t-il à s'envoler ?

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