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Point de vue de Serena

L'odeur parfumée de la nature envahi mes narines. Les pins, chênes, bouleaux, ... étaient d'une telle grandeur, qu'il m'était difficile de les comparer avec les arbres ridicules de Central Park. Lorsque Carter disait que la maison de Lucas était au milieu d'une « jungle », il ne plaisantait pas. Elle était entourée de rochers, de plantes, et de verdure. Je m'avançais de quelques pas, pour observer la demeure.

En accord parfait avec l'extérieur, elle était recouverte de boiseries et de pierres. De grandes fenêtres se trouvaient à chaque recoins, laissant transparaître un intérieur lumineux.

- On rentre ? Me demanda Lucas.

Je hochais la tête.

Il prit un sac dans le coffre de la voiture, pendant que moi je ne lâchais toujours pas du regard ce paysage.

- Je suis content que tu aimes autant la maison ...

- Quoi ?

- Tes yeux son plein d'étoiles.

- Oh ! Non ... enfin si elle est magnifique, mais ... c'est plutôt tout ça qui impressionne. Disais-je en montrant la forêt au alentour. Je ne suis jamais sortie de New York.

- Sérieusement ?

- Oui. Sauf si l'exposition du continent Africain, du musée de New York, compte.

Il ricana.

- Et bien ... je suis heureux que ce soit moi qui te fasse sortir de ton sanctuaire en premier.

- Mon sanctuaire ?

- Ouais. Ton monde de Chasseuse de Vampire. Tu sais, un monde plein d'ennui, de boulot, et de solitude...

Je lui donnais une petite tape sur l'épaule.

Nous marchions sur l'herbe tondue, lorsque je m'arrêtais brusquement. Cette vue m'avait fait oublier le fait que mon père biologique était là, dans cette maison. Je n'avais pas peur, loin delà, mais j'étais anxieuse à l'idée de le rencontrer. « Est-il un de ces vampires sanguinaires ? ». Même si je connaissais la réponse à cette question, je ne pouvais pas m'empêcher de douter. « Que pensera t-il de moi ? ».

- Hé ... Tout va bien ce passer ... me disait Lucas en me prenant dans ses bras.

Nous restions quelques instants ainsi, sans que ni lui ni moi bougions. Cela me faisait du bien de le sentir aussi près de moi. Je ne pouvais l'expliquer mais son contact m'apaisait. « Peut-être parce qu'il utilise son don sur toi ! » m'avertit ma conscience. Je le repoussais légèrement.

- Je ne veux pas que tu fasses ça !

- Que je fasse quoi ?

- Ton pouvoir. Je ne veux pas.

- Serena ...

- Non vraiment. Tu m'a dis qu'il puisait une partis de ta force ...

- Arrête, je t'en pris ... je vais bien.

- Je sais, mais je ne veux pas que tu perdes quelque chose pour moi. Okay ?

Il me regarda intensément, me faisant presque vaciller. Il ne dit rien.

- Okay ? Répétais-je.

- D'accord. Même si ...

Il mit ses mains autour de ma taille et me rapprocha de lui. Automatiquement, mes mains se posèrent sur son torse. Il sourit.

- Même si parfois le simple fait de te toucher deviens incontrôlable, j'essayerais de résister. Reprit-il.

- Arrête je sais que tu peux toucher les gens sans forcément changer leurs émotions !

- Oui c'est vrai ... mais tu n'es pas n'importe quelle personne ... tu es « ma personne »...

Il posa ses lèvres sur les miennes. Dans un baiser tendre puis plus affirmé.

Il recula en tenant mon visage entre ses mains, le sourire aux lèvres.

- Tu ne peux pas savoir à quel point j'avais envie de faire ça.

Je répondis à son sourire.

- Faire quoi ? Le taquinais-je.

- Ce que je viens de faire. Me répondit-il avec un regard interrogatif.

- Et que viens tu de faire, au juste ? ... désolé mais je ne m'en souviens plus ... il faut croire que ma mémoire me joue des tours.

- Il faudrait peut-être que je te rappelle alors ...

Un sourire enjôleur s'afficha sur son visage. Il se rapprocha de nouveau de mon visage.

- Serena ? Cria une voix féminine.

- Ma mère arrive toujours au bon moment... soupira Lucas.

Nous nous éloignons l'un de l'autre, mais il me prit par la main et m'entraîna avec lui.

- Désolée de vous déranger, mais nous devons ...

- On sait ... répondit sèchement Lucas.

- Ma puce ... m'interpella Isabelle. Écoute, il y a ...

- Je sais Isabelle. Je sais qu'il est là ...

Elle regarda son fils d'un air sévère.

- Après l'attaque d'Andrew hier soir, Derek nous a trouvé...

- Serena, je ...

- Je vais bien ... maintenant.

- Est-ce que tout va bien ? Intervient une femme que je croyais connaître trop bien, mais qui finalement ne représentait pour moi qu'un mensonge. Chérie ... soupira t-elle en avançant vers moi pour me prendre dans ses bras.

Je reculais.

En voyant ma mère, trop de douleur me revinrent à l'esprit. Elle avait laissé beaucoup trop de gens innocent mourir pour la simple raison de repousser le jour où je viendrais à connaître la vérité. La question est « Avait-elle l'intention d'être honnête avec moi un jour ? ».

Mon anxiété commençait à monter, mais avec la présence de Lucas à mes côtés j'arrivais à la surmonter.

L'intérieur était tel que l'extérieur : moderne et boisé. Les meubles contemporains contrastaient avec les murs en pierres ou en revêtement bois. Une chaude odeur de feux de cheminée régnait dans la pièce. Lorsque nous pénétrâmes dans la pièce, des voix nous parvinrent.

Trois hommes étaient assis sur un canapé. Un des trois se leva et me détailla de son regard bleu ... comme les miens. Mon père. C'était lui. L'homme qui m'avait abandonné. L'homme qui, avec ma mère, me cachait la vérité.

- Je ne sais pas quoi dire ... tu es tellement belle. Ma petite fille ... soupira t-il ému.

- Je ne suis pas votre petite fille... murmurais-je sans savoir si quelqu'un m'avait entendu.

Il s'avança vers moi, le regard fixé sur le parquet, comme s'il voulait me témoigner des condoléances.

- J'ai tant attendu ce moment de pouvoir enfin te voir ...

Il se rapprocha de nouveau. La main de Lucas me fit légèrement basculer en arrière, pour qu'il puisse se mettre entre lui et moi. 

Mon père ... cet homme sourit à la réaction de Lucas.

- Peter ...

- Je sais ce n'est pas le moment de laisser place aux émotions.

Je contournais Lucas pour me placer bien en face de mon géniteur.

- Alors c'est toi mon père ? Un vampire ? .... Pourquoi être parti ? ...

- Écoute, il fallait qu'avec ta mère nous te protégions. Beaucoup de gens en avaient après toi ...

- Pourquoi ? Voilà la question que je n'arrête pas de me poser. Pourquoi est-ce que tout le monde en a après moi ? Lui demandais-je les larmes aux yeux.

- Peter. Nous ne pouvons pas nous attarder sur ça, je suis navré. Nous interrompu une voix d'homme.

- Et vous êtes ? Lui demandais-je.

Tout le monde se tût sous cette question.

- William Young, enchanté.

De type asiatique, il était vêtu de vêtements extravagants, que je pense aucun homme n'oserait porter à part lui. Il m'était familier, vous savez, comme quelqu'un qui avait joué un rôle dans votre vie, mais que dès que vous cherchiez à comprendre, tout vos souvenirs s'évaporaient. D'un coup, tous devenait plus clair. Mon rêve avec Nathan, lorsque nous étions dans la cuisine, surprennent ma mère avec ... avec lui. Alors cette histoire de livre ... l'inscription – l'étoile avec le M au centre – sur celui ci. « Ceci est notre emblème. Le M ... pour Miller. Notre famille » m'avait dit Derek à propos de sa bague. Ce n'était pas un rêve mais encore un souvenir.

- Nous nous sommes déjà rencontrés... Qui êtes vous ?

- Il faut croire que le sort s'estompe de plus en plus... répondit William.

- Je te promet que toi, ma fille, et moi, nous aurons cette conversation bientôt.

Nous nous asseyons tous autour de la table massif en bois de chêne. Moi assise entre Lucas et Isabelle – et non ma mère, qui pourtant avait bien essayé. Peter, mon père, prit la parole le premier.

- Nous savons, à ce jour que Derek est en accord avec de nombreux vampire de la ligue adverse.

- Notamment les démons ...

- Vrai. Ne l'oublions pas. Mais ce n'est pas le fait le plus à plaindre. Les démons sont très malléables et on peut vite les faire changer d'avis. William, as-tu réussit à joindre la Cour des fées ?

- Me sous estime tu Peter ? Dit-il d'un air hautain. Bien évidement, ils nous recevrons demain soir.

- Bien, il faut maintenant prévoir la sécurité de Serena. Isabelle pourrais tu ...

- Je ne veut pas être protégée ! Premièrement parce que je ne connais pas cette raison de protection, et deuxièmement parce que je refuse de rester les bras croisé à vous regarder vous battre ... Je serais la première sur le champs de bataille.

- Tu as bien hérité du caractère de ta mère ... dit mon père.

- Je n'ais rien à voir avec elle !

La main de Lucas se serra sur ma cuisse. Je posais ma main sur la sienne pour le rassurer.

- Serena ... ! soupira ma mère.

- Non ! Je ne suis pas comme toi, je ne mens pas aux personnes que j'aime, contrairement à toi. Je ne leur cache pas la vérité, contrairement à toi !

Je me levais, sous le regard des autres personnes qui se disaient être sincère. 

- Où est-ce que tu vas ?

- Si vous croyez que je vais rester sagement assise, à vous écouter parler, alors que tous, autant que vous êtes, n'êtes que des menteurs qui évitent le véritable problème ! Vous ! Si quelqu'un avez eu le simple courage de me dire qui je suis, rien de tous cela ne se serait passé.

Je partis en direction des escaliers, ne sachant pas où ils n'emmèneraient comme je ne connaissais pas la maison. Je savais que je m'étais emportée, mais s'ils pensaient qu'il fallait m'enfermer dans une espèce de chalet en bois, pour que le problème soit réglé ils se trompaient lourdement.