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Fichue Mini ! Et satané Céline !

(Ciara. 25 Janvier, aux environs de vingt-trois heures)

J'ai faim. Un gargouillis ignoble vient d'ailleurs confirmer cette donnée. Dans le silence de la nuit, le borborygme pourrait très bien faire fuir n'importe qui. Mais non, messieurs dames, bien que le fameux Lac soit à proximité, ce n'est pas le célèbre Nessie que vous entendez. Non, ce n'est que le son inquiétant de ma vie qui part en vrille.

J'ai faim, j'ai froid, et pour couronner le tout, voilà que mon portable dernier cri me porte l'estocade finale. Avec cynisme, il m'indique l'absence de réseau... Puis se coupe définitivement.

— Bravo, Ciara ! Parfait !

Je lève les bras au ciel tout en me maudissant moi-même. Mais quelle idiote ! Rageusement, je donne un grand coup de pied dans le pneu de ma Mini.

— Même toi, tu me lâches ! Saleté de bagnole à la noix !

Je finis par me laisser tomber au sol, dos contre la carrosserie. J'entends la voix de Brewen dans ma tête :

— T'abuse ! Tu vas ruiner tes fringues et salir toute la maison !

Je me mets alors à rire. Mon gentil cousin, un grand gaillard d'un mètre quatre-vingt-dix, tatoué, peu souriant... Mais maniaque comme pas deux. Je n'ose pas imaginer la crise qu'il taperait en me voyant assise dans la boue. Pour couronner le tout, il deviendrait hystérique à l'idée de me savoir seule, au milieu de nulle part sans téléphone ni moyen de défense. Le pauvre... Ce serait trop pour son petit cœur d'américain. Déjà, lorsqu'il a appris que je vivais seule au-dessus du garage familial, il a failli avoir une attaque. Il venait de retrouver son frère jumeau et s'était installé près de chez lui, dans un coin paumé d'Irlande. Et au détour d'une visite, j'avais rencontré ce grand type, sa femme et leurs adorables bambins. Le courant est immédiatement passé. Enfin, surtout avec Eva, hein, parce que Brewen, c'est une autre paire de manches. Il aligne difficilement deux mots, et rarement avec le sourire. C'est le genre beau ténébreux qui fait flipper, vous voyez ? Mais surtout, c'est un homme avec le cœur sur la main. Aussi, lorsque Bryan lui a parlé de mes... soucis, il n'a pas hésité. Il a délaissé femme et enfants pour venir me filer un coup de main. N'est-ce pas super gentil ? Oui enfin... Tout ça, ce serait plus simple si je n'avais pas à lui cacher la vérité.

Alors ce soir, comme une idiote, je suis partie tête baissée, roulant sans regarder les kilomètres défiler. Et comme ça, sans prévenir, une épaisse fumée blanche a commencé à s'échapper de mon moteur. Mauvais signe, très mauvais signe. J'ai prié silencieusement tous les Dieux de la mécanique mais le constat est sans appel. C'est certainement le joint de culasse. Moteur inutilisable. Me voilà donc coincée au milieu de nulle part et incapable de faire quoi que ce soit. Je peux juste croiser les doigts en espérant que Brewen ait bien eu mon sms et qu'il va me trouver rapidement.

Le froid commence à s'insinuer en moi, paralysant mes muscles. Si je reste assise là, mon cousin va retrouver une version congelée de moi. Avec quelques grimaces et très peu de grâce, je me relève, essayant tant bien que mal d'ôter la boue de mon vieux jean délavé. Au moins, j'ai eu la présence d'esprit de ne pas partir avec des fringues neuves ! Pour échapper à la pluie qui continue de tomber, je m'installe à nouveau derrière mon volant. J'ai envie de pleurer. Mince, moi qui voulais conduire pour oublier cet abruti de Fergus ! J'ai tout gagné, tiens. Et lui aussi. Même à des centaines de kilomètres de moi, il arrive encore à me pourrir la vie, cet idiot ! Au comble du désespoir, je joue ma dernière carte et allume l'autoradio. Oui, je sais, c'est complètement stupide d'user la batterie. Mais lorsque la voix rassurante de Céline Dion commence à chanter ma chanson préférée, je me sens presque mieux. Alors, la voix chevrotante, je ferme les yeux et accompagne la diva du mieux que je peux. Rien ne vaut une bonne chanson d'amour déprimante lorsqu'on est déjà au bord de la crise de nerfs, je vous le garantis ! Je dois avoir l'air d'un panda sous acide après un bain, mais je m'en fous. Ça me fait tellement de bien !


*****

(Niall)

Je dois dire que je suis assez soulagé lorsque le GPS m'indique qu'il ne me reste qu'une vingtaine de kilomètres à parcourir. Même si la journée a été particulièrement bonne, je suis exténué. J'avais oublié que de crapahuter en pleine nature toute la journée, c'est plus facile à vingt ans qu'à trente-quatre ! Mais pourtant, je ne regrette rien. J'ai l'impression de revivre.

Lorsque mon éditeur m'a parlé de son idée d'une série de livres sur les mythes et les coutumes, j'ai immédiatement sauté sur l'occasion et j'ai défendu mon idée avec conviction. Résultat ? Un voyage aux frais de la princesse dans mon joli petit coin de campagne. Bon, j'avoue que j'aurais aimé pouvoir me la couler douce dans le village de mes parents. Mais un minimum de sérieux, tout de même Alors j'ai choisi de passer des journées entières à sillonner les routes de la région des Highlands si chère à mon cœur. Comme ça, une fois que j'ai tout ce qu'il me faut, je peux passer les quatre derniers jours avec ma mère et ma sœur. Histoire de bien recharger les batteries avant d'affronter la soirée du quatorze.

Alors que je me morigène intérieurement pour avoir accepté d'être présent à cette fichue fête, j'aperçois deux lueurs rouges au loin. Je rouspète déjà : les routes ici sont sinueuses et étroites, et à cette heure tardive, je n'ai pas envie de manœuvrer un temps soit peu. Plus j'avance, plus la voiture stoppée sur le bas-côté m'intrigue. Qui s'arrêterait à vingt-deux heures, en pleine campagne et sous une pluie battante ? Je soupire une fois de plus, ennuyé d'avance. Je devrais certainement continuer ma route. Mais comme le dit ma mère depuis toujours, "ta bonté te perdra". Ouais... N'empêche, je ne peux pas laisser quelqu'un dans la panade. Après tout, qu'est-ce qu'il pourrait m'arriver ? Je fais un bon mètre quatre-vingt, dans les cent kilos. Ça limite les possibilités de me faire découper en morceaux et enterrer dans la lande, non ? Ajoutez à ça des années de krav-maga, des cheveux longs, une barbe de viking et des tatouages, et vous comprendrez aisément pourquoi je ne ressens aucun stress en m'arrêtant derrière la Mini rouge, dont le moteur semble coupé. J'hésite encore une seconde, tapotant le volant de mon 4x4.

Lorsque je descends, le froid me saisit et me fait rentrer la tête dans les épaules, instinctivement. Je relève le col de ma veste et trottine jusqu'à la portière avant. L'intérieur de l'habitacle est éclairé par la faible ampoule du plafonnier, ce qui me permet de voir que la seule occupante de la voiture semble être une jeune femme qui... chante ? Je me retiens de rire et je frappe doucement au carreau.


*****


(Ciara)

Mon cœur s'arrête et je fais un bond de deux mètres sur mon siège. Portant ma main à ma gorge, je ferme à nouveau les yeux, essayant de calmer ma respiration erratique. Je m'attendais à tout sauf à ce qu'une sorte de viking frappe à ma fenêtre en plein refrain de All by myself. Bravo, Ciara. La honte. Je marmonne quelques injures à voix basse avant de baisser ma fenêtre.

— Je peux vous aider ?

Le grand gaillard courbé en deux à côté de ma minuscule auto pince les lèvres, retenant mal son sourire moqueur :

— Disons que... j'allais vous poser la même question !

— Je ne vois pas pourquoi j'aurais besoin d'aide.

Cette fois, l'homme se met à rire :

— Oh, je vois. Effectivement quoi de plus drôle que de chanter du Mariah Carey à tue-tête en pleine nuit au milieu de nulle part ! Alors bonne soirée, miss.

Il s'éloigne rapidement, certainement pressé de regagner l'intérieur sec et chaud de sa voiture. Je me maudis d'avance pour ce que je vais faire. Mais ai-je réellement le choix ?

— Céline !

Ma voix résonne à travers la lande.

— Pardon ?

Sortant à mon tour de ma voiture, je cours vers lui et le rejoins à mi-chemin entre nos deux véhicules. Il fait bien une tête de plus que moi, aussi dois-je lever les yeux pour lui parler. Sauf qu'au moment où mes yeux rencontrent les siens, je ne sais plus ce que je dois dire. Il a les yeux les plus extraordinaires qu'il m'ait été donné de voir. D'un vert limpide, presque irréel. Je le trouvais déjà à mon goût lorsque je le lorgnais du coin de l'œil, mais maintenant que je le vois sous la lune, je confirme. Il est beau, d'une beauté sauvage. Une barbe bien taillée tandis que ses cheveux longs sont attachés de manière presque négligée. Les mains dans les poches, il hausse légèrement les épaules avant de me sourire.

— C'est pas Mariah Carey. C'est Céline Dion. La chanson.

— Oh ! Je vois Alors... Euh, ok, désolé. Bon... On reste sous la pluie à attendre que l'un de nous deux chope un virus mortel ou on se met au chaud dans ma voiture ?

Une fois de plus j'entends la voix de Brewen dans ma tête. Souviens-toi que chaque personne que tu croises est un ennemi potentiel. Bordel, ce type voit le mal partout ! Bon, d'accord, je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée de monter en voiture avec le premier homme venu. Mais je fais quoi ? Je reste là à attendre de savoir si mon sms a bien été envoyé ? Resserrant les pans de ma veste autour de moi, j'acquiesce d'un mouvement de tête et suis mon sauveur du jour jusque dans son gros 4x4. Pour être totalement honnête, je me sens un brin tendue en m'asseyant sur le siège passager. Après tout, oui, c'est peut-être un tueur en série ? Il s'installe à son tour en poussant un gros soupir :

— Mince, ben on est bien mieux au chaud. Il me tend la main. Moi c'est Niall.

J'hésite un quart de secondes avant de saisir sa paume. Après tout, les dés sont jetés. S'il doit me zigouiller, c'est trop tard.

—Ciara.

— Enchanté, Ciara.

Il manœuvre un peu pour passer à côté de ma voiture et roule doucement en direction du prochain village.

—J'allais à Drumnadrochit, mais je fais une halte à Newtonmore. J'ai une chambre qui m'attend dans un b&b. Et toi, tu allais où ?

Aïe. Est-ce que je dois lui répondre, honnêtement ? Mais tandis que je réfléchis à la réponse la moins stupide, il grimace devant mon silence.

— Oh, tu sais je voulais juste... Enfin c'est histoire de discuter. Et... histoire de savoir où tu veux que je te dépose.

Mince. Je tombe sur un mec sympa, un gentil garçon et je ne suis même pas capable d'aligner deux mots.

— Euh... Je viens d'Edimbourg en fait et...

— Edimbourg ? Ah oui, ce n'est pas tout près. Tu veux que je t'y emmène ?

Même si l'idée est tentante, je ne me vois pas lui demander de faire deux heures de route en pleine nuit.

— Non, ça ira. Quand on arrivera, je brancherai mon téléphone et mon cousin viendra me chercher.

Je cale mes mains entre mes jambes pour les réchauffer. Mon chauffeur semble se rendre compte de ma gêne puisqu'il tourne deux boutons en s'excusant :

— Tu as froid ? Si tu veux, je dois avoir un plaid sur le siège arrière.

Je me tortille pour saisir la couverture tout en remerciant Niall. Mais en tirant sur le tissu, je manque de faire tomber un appareil plutôt lourd. Je tends le bras au maximum, histoire ne pas casser... Quoi que soit cette chose.

— Oups, pardon, mon appareil photo te gêne ? Pose-le au sol, t'inquiète.

C'est effectivement un appareil dernier cri, qui doit valoir une petite fortune. Alors au lieu de l'abandonner sur le sol, je le pose délicatement sur mes genoux après m'être enroulée dans le plaid.

— Tu fais des photos ?

— Oui, c'est mon travail. Et toi ? Tu fais quoi à Edimbourg ?

— Je suis mécano.

Niall se met à pouffer et moi, je retrouve ma mauvaise humeur du même coup.

— Quoi ? Une femme n'a pas le droit d'aimer les voitures et le cambouis ?

— Nan, c'est pas ça... C'est que c'est moche de tomber en panne au milieu de nulle part et de ne pas pouvoir y faire quelque chose, surtout quand on s'y connait, non ?

Ouais... Enfin s'il savait tout ce qu'il m'arrive de moche depuis quelques mois.

— S'y connaître n'est pas synonyme de supers pouvoirs, je sais bien mais... Avoue que c'est ironique !

Si tu savais, mon pauvre Niall. Toute ma pauvre vie est à l'image de cette soirée. La dernière chose qu'il pouvait m'arriver c'était de tomber sur un beau gosse et son appareil démesuré. Je rougis seule en réalisant le double sens de ma phrase. Mince ! Je me tortille sur mon siège, attirant l'attention de mon chauffeur.

— Ça ne va pas ?

Dans sa voix, je décèle une pointe d'inquiétude. Il garde les yeux rivés sur la route, mais dépose sa main gauche sur mon genou. Son geste n'est qu'une marque de gentillesse, pourtant tout mon corps réagit. Est-ce qu'il s'en rend compte, ressent-il cette petite décharge électrique qui fait frissonner ma peau ? Je n'en sais strictement rien, mais il ne s'attarde pas et repose sa main sur le volant, me laissant quasi désespérée. Satanée voiture ! Dans quel pétrin tu m'as fourrée ?!

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