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Une poussière d'histoire

Qu'est-ce qu'une vitre ? C'est avant tout du verre. Ce dernier est créé à partir de sable, qui provient lui-même probablement d'une plage. La plage c'est la liberté, les vacances, le soleil, l'exotique. Pourtant une vitre est tout ce qui nous coupe de l'extérieur : du vent, de la pluie, de la foudre, de la chaleur du soleil, du froid de la neige. C'est ce qui nous coupe de la vie. Comment peut-on créer une coupure si ardente avec le monde vivant à partir d'un matériau si pétillant et vivifiant ? Il n'y a que des humains pour faire ça...

N'est-ce d'ailleurs pas aux vitres que l'on lance des pierres pour réveiller notre bien aimé ? Même la Terre ne parvient pas à briser cette distance, faudrait-il qu'elle tremble. L'amour n'est qu'un enchainement de distances à raccourcir pour mieux les rallonger. Les mots et les actes ne sont rien face à la profondeur d'un cœur amoureux.

Cette dernière réflexion me laisse pensante. Peut-on continuer à vivre pleinement après avoir perdu notre raison de vivre ? Victor avait cette vie en lui, et il avait rarement tort lorsqu'il insinuait que les seules choses que j'avais en moi étaient ces pensées persistantes. C'est pourtant grâce à ces pensées que j'ai évolué avec le monde autour de moi, à quelques exceptions près. Le numérique m'enchante mais cette magie ne peut remplacer celle du papier sous mes mains.

J'ai beau être vieille et parfois sévère dans mes mots, je n'en suis pas moins jeune dans ma tête ! Avec une soudaine envie de prendre l'air, j'attrape mon manteau brun, enfile mes bottes noires et me couvre chaudement avant d'aller affronter le froid extérieur.

En descendant les escaliers, et sans trop savoir ce que je fais ni pourquoi, je m'arrête devant l'appartement numéro 31. Je frappe rapidement en avisant le nom d'Hugo sur la porte et patiente quelques instants. Plusieurs longues minutes plus tard il arrive en caleçon ananas face à moi et l'air ensommeillé. Il m'interroge du regard.

— J'ai envie d'une glace, déclaré-je.

— Mais enfin Monique, il n'est que huit heures du matin... Il baille et reporte son regard sur le mur derrière moi.

— Je veux que ce soit toi qui me serves. Et d'ailleurs jeune homme, la prochaine que tu ouvriras à une grand-mère comme moi, taches de t'habiller convenablement. Mon vieux cœur a bien failli ne pas supporter cette vue... Maintenant fais-moi entrer.

Visiblement troublé par ma visite, il s'efface de l'encadrement sans rien dire et m'installe au salon. Je le vois ensuite disparaitre dans une pièce qui doit être la chambre et en profite pour inspecter la pièce. Celle-ci est meublée impersonnellement. Une table en bois clair trône au centre, entourée de quatre chaises. A droite de la porte, un canapé brun un peu vieillot fait face à une télévision poussiéreuse. Un arbre défraichi tremble sur la droite de la pièce, juste au-dessous de l'unique fenêtre, et les murs sont d'un orange fade peu appétissant. Le sol en bois lui, disparait presque sous les miettes et la poussière qui le recouvre. Des verres et canettes de bière trainent ici et là, apportant la seule touche de vie dans ce lieu sinistre. On pourrait croire que personne n'est venu ici depuis vingt ans !

S'il y a une chose qu'une mère et grand-mère en forme ne peut pas faire, c'est laisser une maison qui n'est pas la sienne en désordre. Décidée par Dieu seul sait quel virus de folie, j'hôte mes encombrants vêtements et retrousse mes manches. Je ramasse les récipients vides et les emmène dans la cuisine qui est aussi mal rangée que le salon. Décidemment, cet appartement à besoin d'un grand ménage. J'ai conscience que le mien sent aussi la poussière, mais il a le mérite d'être encore un lieu de vie contrairement à celui-ci.

Un bruit d'eau me parvient et je conclus qu'Hugo prend une douche. Il aurait pu choisir un meilleur moment que celui où je viens le chercher avec empressement. La logique humaine m'échappe parfois. Après avoir fouillé dans cinq tiroirs différents, ne contenant qu'un fatras indescriptible, je déniche enfin un chiffon et me mets à chasser la poussière dans chaque recoin. Exténuée, je fini allongée sur le canapé, attrapant le froid de la fenêtre ouverte.

Hugo revient vers moi au bout de trente minutes.

— Tu as utilisé tout l'océan atlantique pour te laver ? l'interrogé-je.

Il me regarde, incrédule.

— Quoi ? Non, bien sûr que non Monique.

— C'était une blague. Mais sans doute le terme de sens de l'humour ne fait-il pas partie de ton vocabulaire, affirmé-je ensuite.

Il soupire et vient s'asseoir à mes côtés, enfonçant les coussins du canapé sur lequel je m'étais redressée.

— Vous avez une personnalité intrigante Monique. Parfois vous parlez comme une grand-mère et parfois on vous prendrait presque pour une adolescente. Vous êtes un paradoxe de l'âge.

— Sans doute parce que je n'ai jamais su grandir, mais les années ont avancé pour moi.

Hugo me lance un regard interrogateur et je laisse un léger sourire flotter sur mes lèvres. Sans cesser de m'observer comme un gamin examinerait un jouet pour savoir si c'est cette couleur qu'il veut et non l'autre, il se lève et lance :

—Bon on va se la manger cette glace oui ou non ?

Je renfile mon écharpe et mon manteau avant de le suivre dans le couloir. Nous sortons et il referme la porte. La descente des escaliers se fait dans un échange de rictus approbateurs. Parvenus en bas de l'immeuble, il m'ouvre la porte d'un geste galant qui me fait sourire et nous nous retrouvons nez à nez avec l'homme aux étoiles.

— Oh ! Bonjour Monique, votre matinée se passe bien ? Cela fait un moment que je ne vous ai pas vu d'aussi près dites-moi.

Il sourit et fixe ses prunelles dans les miennes. Comment connait-il mon nom ? Je ne sais que répondre et à côté de moi, Hugo reste silencieux.

— Bien et vous... Euh, je ne crois pas connaitre votre nom ?

— Effectivement, nous n'avons pas été présentés, sourit-il. Olivier pour vous servir ! Et toi c'est Hugo n'est-ce pas ? interroge-t-il soudain mon camarade. Ce dernier ouvre la bouche mais ne répond pas. Un silence s'insuffle entre nous et je m'apprête à reprendre la parole lorsque mon compagnon répond :

— Comment connaissez-vous mon nom ?

Je manque de le réprimander pour son manque de politesse, mais Olivier n'en tient pas rigueur.

— Je connais beaucoup de choses. Rester bloqué devant l'entrée recèle au moins un intérêt : celui de connaitre mieux ceux qui s'y trouvent qu'eux-mêmes.

Ses paroles ne me semblent pas dérangeantes, mais Hugo se tend et frissonne. N'ayant pas l'intention de torturer mon nouvel ami, je m'apprête à prendre congé de notre interlocuteur. C'est sans compter sur les paroles inarrêtables de celui-ci :

— Avez-vous vu Léna ?

Voyant que nous ne répondons pas, il continue :

— Vous savez, la jeune bibliothécaire ! Brune, pas très grande mais très gentille. Je suis sûr qu'elle vous plairait Hugo, affirme-t-il dans un sourire dévoilant ses dents blanches.

— Non merci monsieur, tranche l'intéressé. Je sais ce qui est bon pour moi et quelles personnes je dois aimer. Je n'ai pas besoin de votre aide.

Sur ces derniers mots, il part à grandes enjambées. Je lance un faible « au-revoir » pour la forme et me hâte de rattraper Hugo.

— C'est l'égo masculin qui te fait réagir comme ça ? Tu sais qu'avec la vieillesse, courir est une action risquée.

Il ne ralenti pas et ne répond rien. Énervée je lui crie :

— Veux-tu bien attendre Hugo ? Sache que je comprends ton mal-être mais ce n'est pas une raison pour être odieux !

Il se retourne et me répond sur le même ton :

— Ce n'est pas moi qui suis venu vous chercher pour trouver de la compagnie ce matin ! Et ce n'est pas moi qui vous ai obligé à sortir alors que votre seul souhait était de pleurer dans la solitude ! Alors maintenant lâchez moi les basques Monique !

Vexée et furieuse, je fais demi-tour et remonte dans mon appartement en évitant soigneusement le regard d'Olivier. Mon cœur a eu bien assez d'aventures pour aujourd'hui. Arrivée dans mon habitat de vieille mégère, puisque c'est apparemment ce que je suis, je ressors mon calendrier qui prenait la poussière depuis la première visite d'Hugo ; et y trace une grosse croix rouge sur le 24 février. Cette journée me tuera donc !

~~~

Bonjour à tous !

Pour fêter mes un an sur Wattpad ce matin vous avez pu lire un chapitre liant Monique et Hugo, des personnages avec un fort caractère XD

Qu'en avez-vous pensé ?

A votre avis, où est parti Hugo ?

On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau chapitre, bonne journée <3

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