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Une nouvelle voix dans la nuit

Le ventre plein, je déambule dans la ville, mes affiches à la main. Julie m'a accompagnée déjeuner dans un petit bar façon pub anglais. Avec les fish and chips un peu gras ainsi que les scones bourratifs, nous avons élaboré en duo l'annonce pour samedi. « C'est un peu court trois jours » m'a-t-elle dit, et je m'interroge maintenant sur la pertinence de mon action. Comme à mon habitude, j'ai tout lancé sur un coup de tête, au risque de tout faire couler par manque d'organisation.

Cependant, c'est tout sourire que je m'avance dans les rues pour disperser nos impressions. Sur le fond bleu saphir, des étoiles colorées de différentes tailles annoncent la vente de bracelets, gâteaux et dessins, fait maison. Il m'a fallu trouver un prétexte engageant pour organiser cette vente, le patron est bien gentil mais organiser une action pour une seule personne c'est un peu trop. Ou plutôt pas assez. Il en va de sa responsabilité, et de la mienne aussi.

C'est ainsi qu'hier midi j'ai reçu un e-mail inattendu d'un certain Olivier Dhervillers, se déclarant comme propriétaire de l'immeuble des Lucioles et me proposant de réaliser mon action pour l'immeuble dans son entièreté, en gardant un quart des gains pour Emma ; tout en m'assurant par la même occasion de son soutien et de son aide pour tout besoin de documents ou justifications. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai appris le nom du propriétaire, je n'y avais jamais été très attentive jusqu'à maintenant, j'ignorais même que l'immeuble n'appartenait pas à la ville... Un manque de vigilance certain de ma part.

La plus grande question qui flotte pourtant toujours dans mon esprit, est : « Comment a-t-il su ? ». Les seules personnes au courant étaient Julie et mon patron. Enfin, il me semble... Je perds un peu la tête parfois. Les nuages de mon esprit s'envolent souvent si vite que la Terre disparait sous mes pieds et que je tombe tête la première dans le ciel pluvieux.

Arrivée devant le cabinet du Docteur Dyaknaustik, je saisis la poignée froide et m'avance dans le corridor. Les carreaux bruns retiennent mon regard et l'odeur habituel de l'endroit emprisonne mon cœur dans une petite boite à cauchemar. Certains lieux sont plus significatifs que d'autres, ils portent une odeur qui vous hante, qui vous réveille au milieu de la nuit. Ce n'est parfois pas l'odeur du lieu, mais le parfum du souvenir sombre qui vous hante et détruit l'espace.

Cet endroit a vu naitre la terreur dans mes yeux lorsque mon médecin m'a annoncé mon cancer du sein. Son odeur reste celle de l'angoisse et de la peur immense qui ont traversées mon cœur ce jour-là. Ainsi, bien que j'adore ce cabinet et le docteur, me concentrer sur la vue, le toucher et l'ouïe est primordial pour ne pas laisser mes papilles avaler l'odeur de l'obscurité psychologique tapit dans l'ombre.

Je m'avance vers le secrétaire que je connais bien. N'aimant pas attendre seule dans une salle vide en patientant pour mon rendez-vous, nous avons pris l'habitude de discuter en attendant mon tour. Nos discussions sont moins frivoles qu'au lycée, mais toujours aussi agréables.

—Bonjour Guillaume !

Il relève la tête vers moi et ses yeux bleus me sourient :

—Salut Léna ! Je ne me souviens pas t'avoir vu sur la liste de rendez-vous... Je te manque déjà ? interroge-t-il dans un sourire charmeur.

—Si quelque chose devait me manquer ici ce serait plutôt ce vieil ordinateur que tu utilises... Tu te rends compte que même les dinosaures devaient déjà s'en servir ?

—Bien sûr ! Je l'ai commandé sur Diplodocus/jurassique.com tu te souviens ? Garantis mâchouillé par un tyrannosaure.

Je ris de bon cœur. L'humour de cet homme ne laisse aucune femme insensible : c'est un bourreau des cœurs, mais aussi un assassin de la vaisselle.

—Tu as encore cassé une tasse ? m'exclamé-je en découvrant le contenant dépourvu d'anse, son café flottant allégrement dans la céramique émaillée.

—Elle s'est brisée toute seule... Elle a voulu tenter un saut en parachute mais elle avait oublié l'essentiel.

—Le parachute ?

—Non, sa fragilité de mignonne petite tasse.

—On dirait que tu parles de ta dernière conquête, raillé-je.

—Gnagnagna, bougonne-t-il, c'est pas ma faute si je suis trop parfait pour elles.

—Ça va les chevilles ? J'ai eu de la chance de pas tomber dans tes filets... Enfin bref, je ne suis pas venu pour discuter de tes méthodes de drague peu louables. Tu crois que je peux accrocher ça dans le hall ? je lui tends l'affiche qu'il parcourt rapidement des yeux.

—Ça devrait pouvoir se faire. Il va simplement falloir payer un petit supplément... Un bisou ? minaude-t-il.

—Je t'invites à prendre le thé à la place, ça te va ?

—C'est que mademoiselle est rapide ! Je prendrai ce thé en votre compagnie avec beaucoup de plaisir ma chère. Voudriez-vous que j'apporte une pincée de sucre marié à un nuage de lait pour votre bon plaisir ? dit-il avec un accent anglais désagréable.

—Si c'est ton moyen à toi de dire non, essaie de le faire avec plus de style, déclaré-je en grinçant des dents. Tu m'étonnes que tes copines te larguent si rapidement si tu réponds comme ça à leurs invitations.

—Quoi ? Non !

Je commence à m'éloigner dans le couloir pour accrocher l'affiche avec un bout de scotch emprunté sur le bureau de Guillaume.

—C'est parce que t'es gay hein ? Avoue !

—Bien sûr que non ! Et tu le sais ! s'écrit-il.

—Arrête de crier, on entend que toi.

Je reviens vers lui, fixe mon regard dans ses prunelles azur et déclare avec sérieux :

—Alors tu es bi.

Ses yeux s'écarquillent et ses poings se serrent. Il ouvre et referme la bouche plusieurs fois avant de laisser tomber. Je me hisse sur le bureau à côté de lui et déclare :

—Tu sais, ça ne me fait pas très plaisir que tu fasses du mal à toutes ces filles. C'est peut-être dur à assumer, mais rend toi à l'évidence : tu n'es pas heureux avec une femme.

—Je n'ai pas encore trouvé la bonne, assène-t-il.

—Tu n'as pas encore trouvé le bon, renchéris-je avec une pointe d'humour.

Il se détend et capitule :

—D'accord, j'avoue, je ne suis pas sûr d'être cent pour cent hétéro.

—En même temps, tu vois beaucoup d'hommes hétéros travailler comme secrétaire ?

—Eh ! C'est sexiste ça ! s'exclame-t-il.

—C'est vrai oui, désolée, je retire.

—D'ailleurs le travail du secrétariat ne devrait pas être réservé aux femmes. Il ne devrait pas y avoir de différence entre les sexes.

Je lui tapote la joue et termine :

—Tu vois que tu peux tenir des propos convenables quand tu veux.

J'examine ma montre et saute sur le sol en ajustant mon manteau replié sous mes cuisses. Deux heures et demie, il est temps pour moi de repartir.

—Bon, je dois y aller. Passe le bonjour au Docteur pour moi et tâche de te trouver un mec sympa ! Je veux être la première à le rencontrer ok ?

Il rit et retrouve son sourire.

—A bientôt ! Tu me diras comment se passe ta chimio la prochaine fois ! L'interrogatoire sera pour toi.

Je lui tire la langue et avant de refermer la porte derrière moi, je l'entends me crier :

—Au fait, sympa la couleur de cheveux moisissure !

Je soupire en retrouvant l'extérieur, quel idiot... Incapable de se caser, toujours à délirer, un clown blond monté sur ressorts, pire qu'un enfant. Mais installez-lui le mode « pause » bon sang !

Commençant à avoir froid, j'accélère le pas pour rentrer à l'immeuble. Il ne me reste plus qu'une affiche à accrocher et la porte d'entrée en sera l'heureuse gardienne. Ayant à peine abandonné la poignée du rez-de-chaussée, je me faufile dans les escaliers et me rue sur celle de ma porte. Je me précipite ensuite dans la salle de bain avant de me glisser sous l'eau chaude. Le jet projeté sur ma peau fait couler mes pensées vers la séance de chimiothérapie qui m'attend dans trois quarts d'heure. J'irai ensuite chercher les enfants d'Emma pour leur expliquer le projet.

Un dernier champoing fait mousser mes cheveux, demain j'irai les faire raser.

~~~
Bonjour les lucioles !
(Oui j'aime ce surnom et je trouve qu'il vous va parfaitement 😇)

Comment allez-vous ?

Moi ça va. Plutôt bien. Voire même très bien d'ailleurs puisque...
VOUS AVEZ RENCONTRÉ GUILLAUME !

Ahah le personnage que j'attendais tant !
Alors il vous plaît ?

J'ai hâte de voir vos avis sur lui 🥰

Bonne journée !

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