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Quel genre de luciole se laisse marcher sur les ailes sans se battre ?

Je sens encore des larmes sèches sur mes joues. Pourtant, trois heures ont passé depuis mon réveil. Le souvenir de ce rêve reste néanmoins cuisant. J'ai oublié d'enlever mes lunettes hier soir, une marque rougit sur mon nez ne cesse de me le rappeler effrontément. Foutu vieillesse. Même votre tête se rebelle contre vous, prête à vous trahir à la moindre demande de rançon. Je me demande bien combien je pourrais valoir d'ailleurs...

— Pas très cher, j'imagine.

Je sursaute violemment, manquant de tomber de ma chaise. Il faudra que je dise à Léna de partir vivre dans un bac à mousse la prochaine fois.

— Qui est là ?

J'essaie de paraître sûre de moi, mais ma voix traitresse ne poursuit pas le même but, visiblement. Je grommèle.

— Ouais, bon. Je ne fais peut-être pas très peur

comme ça mais je vous jure que j'ai le numéro du diable dans mon répertoire et que je n'hésiterai pas à l'appeler.

J'affiche un petit rictus, que j'espère méprisant, et fais le tour de la pièce d'un regard.

— Disons qu'il a quelques dettes envers moi... Plutôt

nombreuses, d'ailleurs, j'ajoute.

Toujours aucune réponse. Aucun bruit non plus. Peut-être que mes oreilles me trahissent elles aussi, ou alors ma tête. Après tout, ça ne m'étonnerait même pas que ce ne soit qu'une hallucination. Quoique, cette réponse ressemblait à une que Victor aurait pu faire. Est-ce possible ?

Je secoue la tête. Certainement pas, bien-sûr que non. Victor est mort.

Deux coups frappés à la porte me font sursauter à nouveau, je porte la main à mon cœur. Foutu peur. Un troisième coup, plus faible, vient rejoindre les deux premiers. Je pousse un soupir vaincu.

— J'arrive, j'arrive.

— Monique ?

Qui veut-elle que ce soit ?

— C'est Emma.

Comme si je n'avais pas reconnu sa voix. Soit plus gentille ma Luciole, le monde te le rendra. Bien sûr Victor, bien sûr. Comme si je pouvais encore y croire. Je me lève néanmoins pour aller ouvrir la porte et me retrouve nez à nez avec Emma.

— Ça fait longtemps que tu es là ? C'est toi qui as dit

que je ne valais pas cher ? J'espère bien que non, sinon je te le ferai regretter.

Ma voisine affiche un air dubitatif avant de lâcher un cruel :

— Pardon ?

— Laisse tomber, je soupire. Ça fait sans doute trop

de questions pour ton petit cerveau.

Elle lève les yeux au ciel, tandis que je l'invite à entrer.

— Vous avez l'air en forme aujourd'hui. Comme

d'habitude en fait, raille-t-elle.

Je retourne m'asseoir dans le salon, le mot que m'a laissé Léna ce matin est toujours sur la table et ravive un instant les souvenirs de la soirée d'hier mais je les chasse d'une pichenette. Emma m'a suivie et s'assoit face à moi.

— Alors, que me vaux ta visite ? je demande.

— Je viens déjeuner avec vous. J'ai besoin de votre

avis d'experte.

Je remarque seulement le sac qu'elle avait en main. Elle le pose sur la table et commence à le déballer. Je ricane malgré moi.

— Experte de quoi ? Du sarcasme ? De la vieillesse ?

De la mort ?

Elle soupire et extirpe deux bols de salade du sachet.

— De la vie, Monique. De la vie.

Je marque un temps d'arrêt, fait mine de réfléchir et souris à pleine dents.

— De la vie. Evidemment. J'aurais dû y penser moi-

même. Ça vaut douze points au Scrabble.

— Ah bon ?

Elle a l'air surprise mais je ne suis pas sûre que ça l'intéresse vraiment.

— Je n'en sais rien. Je n'y ai jamais joué. J'ai dit ça

au hasard.

Elle hoche vaguement la tête.

— Je sais que tu n'en as rien à faire, donc arrête de

faire semblant.

Elle sourit malicieusement. Je me penche par-dessus la table, étouffant un juron quand ma hanche craque.

— Bon, tu as ramené quoi ? Je meurs de faim, je dois

dire.

— De la salade de riz, avec du thon, du maïs et de la

tomate. J'espère que ça ira.

— J'en salive d'avance.

Elle sort des couverts en plastique du sac et nous commençons à manger. La bouche déjà pleine, je l'interroge :

— Pourquoi as-tu besoin de mes lumières, alors ?

Elle plonge un moment le regard dans son plat avant de me répondre.

— J'aimerais changer de vie.

— Hum, je lâche.

— Monique, soupire-t-elle. J'ai besoin de vous sur ce

coup-là. Je voudrais changer de métier. J'en ai marre de faire la poussière, j'en ai assez chez moi.

— Tu sais que tu aides beaucoup de gens comme ça ?

— Ce n'est pas vraiment la réponse que j'attendais.

Elle lève les yeux vers moi, pose sa fourchette. Je ne me gêne pas pour continuer à manger.

— Disons que... J'en ai juste marre. Ras le bol. Je ne

sais pas en quelle langue il faut vous le dire pour que vous compreniez, mais...

— Très bien, je la coupe. Très bien, j'ai compris. Tu

as des idées ?

— C'est bien le problème.

Je pose moi aussi mes couverts, un peu énervée de devoir m'arrêter au milieu du repas. Je déteste faire ça.

— Qu'est-ce que tu aimes faire ? C'est ça la vraie

question. Au pire, tu n'auras qu'à devenir... Influentruc. Les mamans sur internet là. Tu vois ? Elles ont l'air de se faire pas mal d'argent quand même.

Elle hoche la tête.

— Je vois, je crois. Mais, comment vous savez ça

vous ?

— J'ai mes sources, éludé-je. Bon, qu'aimes-tu faire,

Emma ? Je t'ai posé une question, tu n'y as même pas répondu. Qu'est-ce que tu voulais faire quand tu étais jeune ?

Elle scrute le plafond et semble réfléchir. Je reprends mon repas. J'ai vraiment faim.

— Je crois que j'aimais bien faire de la pâtisserie.

Cuisiner en général, mais surtout la pâtisserie. Ma mère n'était pas très douée pour ça, c'est mon père qui m'a appris. Quand j'allais chez quelqu'un, je ramenais toujours des cupcakes. J'adorais les décorer. La plupart de ces personnes préféraient parler des derniers ragots du monde des stars mais moi, je préférais leur demander ce qu'elles pensaient de mes gâteaux.

Je hoche la tête, une idée commence à germer dans mon esprit.

— Et alors ?

— On me répondait que c'était très bon. Très joli.

Mais je crois qu'ils voulaient juste que je me taise, en réalité. Mon père, en revanche, n'hésitai pas à être franc, rigole-t-elle.

Je hoche à nouveau la tête, retourne mon idée dans mon cerveau avant de la dévoiler.

— Pourquoi ne pas faire ça ? Je me ferai un plaisir de

te donner mon avis, évidemment.

Elle sourit, ne répond pas. Je continue :

— Regarde, Léna est membre de je ne sais quel

comité festif, non ? Ça pourrait être un moyen de tester tes talents. Organisez un goûter ! Ouvre un compte sur les réseaux sociaux, si des gens te suivent ils seront peut-être prêts à te faire un don.

— Un don ? Mais je ne cherche pas leur argent ! Je

veux juste faire quelque chose qui me permettre de vivre et de survivre en même temps.

— J'ai bien compris ça, grogné-je. Mais pourquoi ne

pas te servir des outils à ta disposition ? Le monde se sert bien de toi, rend lui la monnaie de sa pièce. Je ne te demande pas de voler ces gens, juste d'accepter leurs cadeaux.

Elle reprend sa fourchette, pique une feuille de laitue.

— Je ne sais pas.

— Bien sûr que si, tu sais. Personne ne sait mieux que

toi. , hein ? Sûrement pas toi. Emma, cette société est peut-être foutrement mal fichue mais au moins, tu as la chance de mourir un jour. Et de vivre dans un laps de temps relativement court. Pense à cette Terre qui doit se battre tous les jours pour produire de quoi nous maintenir en vie alors qu'on la détruit. Elle, elle souffre atrocement depuis des milliards d'années et c'est loin d'être fini. Alors profite, Emma. Profite de ce que tu as et prend le temps de l'apprécier pour remercier cette planète.

— C'est censé me rassure ? raille-t-elle.

— Probablement pas. Peut-être que si. Prend ça

comme tu veux. Tu as les capacités, Emma. Tu as le choix, les choix. Tu as des centaines de guides à tes pieds, choisi simplement le bon, d'accord ? Après tout, les étoiles sont aussi des planètes. Elles doivent se protéger de leurs propres démons, même si ce ne sont pas les humains.

J'enfourne une dernière bouchée et déglutis avant de poser ma dernière pierre.

— Alors, prête ? je demande.

Elle hoche vigoureusement la tête.

— Je crois que oui. Merci.

Je souris, elle aussi. Cette salade était vraiment délicieuse.

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