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Nettoyage de présent

Toujours face à la fenêtre, je vois la lune qui décline et laisse la place au soleil. Cette nuit encore, je n'ai pas dormi. Pourtant je me sens plus vivante que d'habitude. J'écarte les rideaux et ouvre toutes les fenêtres. La lumière du ciel éclaire chaque recoin de l'habitacle. Un renouveau de vie s'infiltre en moi. La poussière se transforme en paillettes de lumière. Une nuit avec les étoiles fait parfois plus de bien qu'une journée avec n'importe quel ami.

Je passe devant le calendrier et m'arrête face à mon feutre rouge qui attend la fin de son réservoir d'encre pour prendre sa retraite. La main suspendue en l'air, j'hésite à afficher une fois de plus cette croix rouge sang dans une si petite case. C'est une chose étrange que de remettre sa vie aux mains d'une case de trois centimètres carrés. Comme si cela n'était rien de plus qu'une journée banale et sans intérêt, incapable de rendre notre vie meilleure et condamnée à être mixée dans un océan de case blanches.

On frappe à la porte. Étonnée, je lâche mon feutre sur la commode et le laisse en tête à tête avec le calendrier quadrillé. J'emprunte le couloir vers la porte, depuis si longtemps laissé dans le noir. Je ne fais même plus attention à ce que je foule lorsque je sors remplir le frigo... Aujourd'hui, comme allumée par des étoiles trop longtemps accrochées à mon visage pâle, je redécouvre cet espace restreint. Sur chaque côté, des tableaux m'observent. Des œuvres d'un artiste inconnu du monde, habitué de mon cœur.

Des personnages souriants, rieurs, absorbés dans leur vie figée aux reflets peinturlurés. A l'arrière-plan, un paysage flou est pourtant parfaitement exécuté, une plongée dans un monde parallèle. Sa signature repose là, dans un coin d'herbe verdie, ou dans un soleil orangé de fin de journée. « Victor Yeu » jeu de mot futile pour le nom d'un artiste qui a su obtenir la première place dans mon cœur et mon esprit.

Les coups sur la porte s'intensifient et je m'écarte de ma contemplation.

—J'arrive !

Je marche aussi vite que je peux, en essayant de ne pas perdre l'équilibre. Puis déverrouille la porte et me retrouve face au visage d'un jeune homme, sourire figé sur les lèvres. Encore un de ces vendeurs de pacotilles... C'est quoi aujourd'hui ? Tapis ? Aspirateur ? Offrez-moi une deuxième vie tant que vous y êtes !

—Non merci je ne veux rien acheter.

Je ferme la porte d'un coup sec et repart. Ne devrait-il pas y avoir de système pour ne pas laisser entrer tous les inconnus dans les immeubles ?

—Attendez ! Je ne suis pas un vendeur, je suis votre voisin. Je m'appelle Hugo, j'aimerais vous aider...

—Je n'ai pas besoin d'aide.

—Mais moi si...

Je m'arrête. Sa voix s'est brisée sur ces derniers mots, comme une vérité qui n'attendait que de voir la porte de sortie s'ouvrir pour se dévoiler.

—J'aimerais faire quelque chose d'utile, arrêter de me morfondre et revenir à la vraie vie... Cesser de croire aux miracles et redevenir un enfant. Oh ! Comme j'admire ces petits êtres encore inconscients des dangers de la vie et s'émerveillant de chaque détail que le monde leur offre...

Son flot de parole se referme, rouvrant en moi une blessure profonde que je croyais refermée à jamais. Alors je fais ce que ma mère détestait et je me retourne. Prête à replonger dans le passé... Main sur la poignée, décidée à rouvrir cette porte maudite, j'entends ma mère me dire : « S'il y a une chose que l'on ne devrait jamais faire, c'est se tourner vers le passé. Pourquoi crois-tu que tu ne voies pas ton dos ? C'est parce qu'il porte les marques de tous ceux qui t'ont blessée. Et tu ne devrais jamais te souvenir de ça, mais plutôt les oublier... ». Eh bien maman, je crois que tu avais tort. Et je m'en vais te le prouver aujourd'hui.

Je retrouve Hugo assis au sol, dos contre le mur, yeux clos, larmes silencieuses sur les joues. Je m'avance et m'accroupis devant lui. Mes articulations craquent, j'étouffe un grognement. Qu'il est lassant parfois d'être vieux...

—Si vous voulez m'aider, il va falloir vous lever.

Ses yeux se rouvrent, un sourire cette fois bien réel se dessine sur son visage. Il essuie ses larmes et se mets debout.

—C'est vrai ?

—Oui, mais vous ne voulez pas m'aider à me relever pour commencer ?

Il rit et me remets sur pieds. Je l'invite à entrer et referme la porte.

Dans la cuisine, je prépare du thé et sort deux tasses blanches et inscrit en rouge à pois blanc : « It's not my cup of tea », cadeau de Noël de ma fille il y a cinq ans. Cinq longues années déjà... Un soupir m'échappe et fait se redresser mon invité sur sa chaise grinçante.

—Elle date de quand cette chaise ? J'imagine bien un bébé tyrannosaure assis dessus...

—Tyrannosaure je ne sais pas, mais des monstres aussi effrayants voire plus, oui c'est sûr. Dis-je en riant.

Il lève les yeux sur le mur face à lui, la table ronde vacille devant les souvenirs affichés sur le mur à côté d'elle. Des photos de ma petite famille sont encadrées là : mon mari, mon fils, ma fille et moi. Tout sourires devant l'objectif, photo oblige. Prises au cours des années, on peut voir l'évolution fulgurante de nos enfants devenus grands bien trop vite...

—C'est de ces monstres là que vous voulez parler ? C'est vrai qu'ils ressemblent plus à des humains qu'à des dinosaures.

—Mais dites-moi, vous semblez bien blagueur pour un jeune homme en pleurs devant ma porte il y a à peine quelques minutes...

Il baisse la tête. Je suis assise en face de lui, tasse à la main, la vapeur laisse un flou vague sur mes lunettes et j'ai du mal à le distinguer. Comme l'eau qui sort en gaz épais et un peu dégradé, les propos d'Hugo sortent en flots continus avec un calendrier un peu brouillé.

—On était ensemble, tout allait bien puis elle m'a quitté. J'étais en train de faire des glaces, mais je l'aimais moi ! Elle s'est mise devant moi, elle avait déjà fait sa valise, prête à aller faire sa vie ailleurs. Elle m'a mis deux euros dans la main en disant « Tiens, tu pourras aller t'acheter ta nouvelle glace : parfum imbécile sans âme et fille trop crédule ». Je croyais qu'on allait partir en voyage mais elle est partie sans moi. Je n'ai rien compris... Je pensais qu'elle m'aimait mais moi je l'aimais trop je crois.

Il devrait exister un traducteur pour amoureux désolé et cœur éploré, parce que là je n'ai pas compris grand-chose... J'essaie de le consoler comme sait le faire une mère pour ses enfants et sans m'en rendre compte, je fini par pleurer moi aussi, pleurer pour tout ce que j'ai perdu. J'imagine un petit panier de larmes, une larme pour mon mari, une pour mon fils, ma fille, mes petits-enfants, mes parents... Le panier est vite rempli.

Dans notre enfance, nous avions un jeu semblable avec mon frère, il avait du mal à s'exprimer alors j'avais créé un « panier des sentiments ». Séparé en deux compartiments, il lui suffisait de mettre dans chaque partie des cailloux et je savais comment il allait. Cinq pierres chez la tristesse et une dans la joie ? J'essayais de le faire rire pour qu'il hôte une à une les pierres de tristesse, comme des larmes que j'aurais essuyées sur ses joues.

Nous finissons de boire dans le silence. Ne sachant pas trop quoi faire après, je l'invite à passer dans le salon. Je m'arrête à nouveau devant le calendrier, en proie à un doute face à ces croix sanglantes, et tout à coup je les perçois comme des coups de couteaux marqués au fer rouge sur ma peau. Je me mets à trembler, Hugo s'approche doucement de moi.

—Il est joli votre calendrier. Il y a... Beaucoup... de croix. Dit-il avec un certain choix de mots.

Dans un élan incertain, j'arrache le calendrier du mur et le range avec empressement dans l'un des tiroirs de la commode. Il me lance un regard d'incompréhension mais je fais taire sa question d'un geste de la main.

—Si vous voulez m'aider, ne posez pas de questions. Ce sera un bon début.

—Très bien. Et si on commençait par faire fuir toute cette poussière ? élude-t-il en m'adressant un clin d'œil.

Je hoche la tête. C'est fou d'être capable de cacher autant de sentiments derrière un sourire... Un cœur aussi déprimé que je l'ai vu tout à l'heure peut-il être dissimulé d'une si simple façon ?

~~~

Bonjour !
J'espère que vous allez bien 😄

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Arrivez-vous bien à imaginer mes petits personnages en scène ? 😜

Merci de votre lecture !
Et Bonne Journée ❤️

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