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Le bruit des vagues est plus fort que celui des pleurs

J'inspire à fond et reste le souffle coupé face à l'air iodé qui se déploie dans mes poumons. Malgré moi, cette plage me fait monter les larmes aux yeux et je m'oblige à cligner des paupières pour les chasser.

Mes parents. Des ombres, des souvenirs, des traces d'écumes sur ce sable fin. Sur une plage dont le seul nom me rappelle leurs sourires. Ils m'avaient amenée ici. Je m'en souviens. Les images de ce jour remontent par soubresauts, comme des coups de poings dans l'estomac.

Je m'avance instinctivement vers l'eau. Juste assez près pour admirer les volutes des vagues, juste assez loin pour qu'elles ne m'atteignent pas. Des ombres passent au-dessus de moi, je lève la tête. Des mouettes tournent dans le ciel, le couvrant de leurs cris voraces. Je me bouche les oreilles et ferme les yeux.

La lumière m'aveugle, le bruit des vagues me donne l'impression d'être sourde. Le sable m'avale, m'agrippe pour me tirer plus bas que terre. Deux mains m'attrapent les chevilles, menacent de m'emmener en enfer. À l'un des poignets, je crois reconnaître la montre de Loïc.

Instinctivement, je recule. Je trébuche, manque de tomber et me retourne.

— Léna ?

Ma voix tremble, j'ai froid soudainement.

— Emma ?

Je rouvre les yeux. Ce n'est pas Léna qui m'a répondu.

— Maman ?

Le temps que je retrouve le soleil, le visage ridé et vieilli de la femme qui m'a élevée apparaît dans mon champ de vision. Ses joues sont striées de larmes, ses bras sont grands ouverts dans ma direction. Je n'ose pas bouger.

— Maman ? je répète, comme pour être sûre que ce n'est pas un mirage.

— Oui, Emma. C'est bien moi.

Elle s'approche encore, jusqu'à frôler ma joue avec ses doigts. Je sursaute à son contact, puis les larmes pointent et je n'ai plus la force de les retenir. Elle me sert dans ses bras, si fort que je la soupçonne de vouloir m'ancrer en elle pour toujours.

— J'ai cru que je ne te reverrai jamais...dit-elle.

— Moi aussi, je chuchote.

Elle m'attire un peu plus contre elle, alors que je tente de sécher mes larmes au mieux.

— Où est papa ? demandé-je.

— Derrière toi.

Je me détache doucement d'elle ; dans sa voix, un léger doute s'est insinué. Lorsque je me suis complétement échappée de ses bras, je me retourne et fait face au dos de mon père qui fixe la mer.

Je laisse ma mère pour m'approcher doucement de mon père. Quand j'arrive à côté de lui, il ne m'adresse pas un regard. Je ne dis rien. C'est comme ça que ses tours fonctionnent : le public le regarde, silencieux ; alors que lui ne regarde que ses mains, laissant parler la magie.

— Pourquoi n'as-tu jamais donné de nouvelles ? finit-il par demander.

Je secoue la tête.

— Il y a tant de choses qui mériteraient que je prenne le temps de les expliquer...

Ma réponse est vague, je sais qu'elle ne le satisfait pas. Pourtant, il ne dit rien. Je lui pose à mon tour une question :

— Comment vous saviez que je serai là aujourd'hui ?

J'ai déjà ma petite idée, mais je voudrais être sûre d'étrangler la bonne personne en la serrant dans mes bras.

— Ton amie nous a prévenus. C'est une belle personne. Je suis heureux que tu l'aies trouvée.

Un non-dit persiste dans sa voix. Je m'avance encore un peu pour me placer juste à côté de lui, épaule contre épaule.

— Je m'en suis souvent voulu de ne vous avoir rien dit, tu sais. Mais je voulais vous protéger, soufflé-je. Loïc n'est pas un homme bien contrairement aux personnes que j'ai pu rencontrer ces dernières semaines.

Je tourne la tête vers lui. Il ne quitte pas la mer des yeux, mais je sens perler des larmes aux coins de ses prunelles et je sais ce qu'il se dit : « C'était à nous de te protéger, Emma. Pas l'inverse ». Je sais papa. Je le sais tellement fort, si tu voyais...

— On pourrait croire que le temps efface tout. Qu'il efface les bleus, les cicatrices et les pensées. Mais rien ne disparaît jamais. On pourrait croire qu'il faut du temps pour refaire confiance, et c'est peut-être vrai. Pourtant, je crois qu'une seule minute suffit à savoir à redonner son pouvoir à l'amitié.

Je me place cette fois tout à fait devant lui, l'obligeant à me regarder.

— Cette histoire est la mienne papa. Je ne suis pas encore prête à la crier sur tous les toits, mais je suis prête à essayer de vivre à nouveau. Et ça, c'est grâce à eux.

Je n'ose pas les chercher du regard, de peur de ne pas les trouver. Pourtant, je sais qu'ils sont ici. Une luciole ne laisse jamais ses amis dans la pénombre, n'est-ce pas ? Mon père hoche difficilement la tête. Cette fois, les larmes coulent à flots sur ses joues ridées. Je me blottis contre lui.

— Je t'aime, papa. Cela n'a pas changé et ne
changera jamais.

Il me rend lentement mon étreinte.

— Moi aussi, mon lapin. Moi aussi...

Ma mère me tape sur l'épaule sans oser se joindre à nous. Quand je la regarde enfin, elle articule faiblement :

— On pourrait aller marcher un peu ? Je crois qu'on a pas mal de choses à se raconter tous les trois.

Elle sourit et j'attrape sa main ainsi que celle de mon père. Ainsi placée entre eux deux, j'ai l'impression d'être retourné en enfance un instant. Jusqu'à ce que ma mère prononce son nom :

— Alors, avec Loïc, comment ça va ?

Je sens que je vais avoir droit à une longue discussion... Je les tire vers le lointain rivage, loin des enfants, loin des Lucioles et loin du passé. Il est temps de passer à autre chose. Les souvenirs auront bien l'occasion de revenir un peu plus tard.

— Venez, dis-je. Je crois que j'ai beaucoup de choses à vous raconter.

Alors, je commence par le début. Celui que personne ne voit jamais, celui que tout le monde prend pour la fin : le moment où la lune se lève. Et le soir où la lune s'est levée cette fois-là, fut celui qui a vu le début de ma transformation. La première fois que j'enfilais mon costume de lune : pâle, silencieuse, n'hurlant que la nuit et pleine de cratères béants à peine cachés derrière le soleil.

Les mains qui m'embrassaient le jour était les mêmes qui me frappaient la nuit, sans que je n'y puisse rien. Enfin, je crois. Il savait choisir les mots pour que je me sente coupable de ma propre peine. D'ailleurs, ne sommes-nous pas nous-mêmes les seuls créateurs de notre douleur ?

Le sable rentre petit à petit dans mes chaussures. Je décide de les ôter et plonge mes orteils dans les vagues. Le mouvement infini de l'océan à quelque chose d'apaisant. À la fois rappel que tout revient sans cesse et caresse apaisante.

— Emma !

Je sais. Je sais que ma place est ici, enfin. Je sais que le trou béant dans ma poitrine vient de trouver un nouveau fil pour le recoudre. Je sais que tout ce que j'ai fait n'était pas vain.

Je relève les yeux vers la vaste étendue bleue face à moi. Je sais ce qu'il me reste à faire : je vais demander le divorce. Je vais, une bonne fois pour toute, couper les ponts avec le soleil. La lune a trouvé une autre lumière pour s'éclairer, désormais.

~~~
Coucou mes lumières ❤️
Joyeuse St Valentin 😊

J'espère que vous allez bien !
Qu'avez-vous pensé de ces retrouvailles entre Emma et ses parents ? 🥺
Vous les imaginiez comme ça ?

Bonne semaine à tous ✨

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