Une mère, ma mère
Une mère. Une mère n'est-elle pas sensée aimer ses enfants à en donner sa vie ? Déplacer des montagnes pour que leurs petits protégés puissent réaliser leurs rêves ? Et ce, jusqu'à qu'ils prennent leurs envole ?
C'est la définition de mère que donne la société et que nous apprends les professeurs à l'école.
Une mère sera toujours là pour toi.
Pourtant je crois bien que cela n'est pas la description de ma mère à moi. Celle qui m'a enfantée à l'âge de vingt-et-un ans.
Voyons que dit le dictionnaire déjà ?
mère
nom féminin
Femme qui a mis au monde un ou plusieurs enfants.
C'est bien ce que je pensais. Une mère n'est qu'une femme qui a pondu un gosse.
Pardon pour mon vocabulaire, mais laissez moi vous raconter ma vie étape par étape ; que vous puissiez vous faire votre propre opinion sur ma mère.
Éva Julien voit le jour le premier septembre deux-milles-trois dans un hôpital publique. Son père la prend fièrement dans ses bras.
À l'âge de trois ans elle entre dans l'école maternelle de son village, ne parlant pas un mot de français. La raison ? Sa mère avait décidé de lui apprendre l'alsacien, le patois de la region, certaine qu'elle allait apprendre le français tôt ou tard.
Ainsi a son entrée en CP, à six ans, la jeune Eva ne connaissait que les bases et s'était réfugiée dans sa bulle de sécurité. Dans cette bulle ne se trouvais qu'une seule amie, Chloé, qui parlait un peu l'alsacien. Plus tard arrivait sa meilleure amie Louna qui arrivait a lui donner le sourire et la force nécessaire a traverser ses années de primaires. Son caractère était alors décrit comme timide et discrète.
Les bulletins scolaires étaient chaque années les mêmes : Eva est une bonne élève, mais ne prend pas la parole en cours. Eva est trop discrète. Eva à d'excellente note, mais Eva doit faire des efforts pour participer a l'oral.
La petite fille arrivait a l'adolescence. Son entrée au collège était un grand pas dans l'incertitude. Oui, Eva avait d'excellentes notes ; une moyenne scolaire jamais inferieur a quinze. Mais sa discrétion et sa timidité lui avaient porté préjudice. Alors qu'en école primaire ce n'était qu'une remarque, ça en devenait une raison de la harceler au collège.
Mais la jeune adolescente ne voulait qu'une chose : que sa mère soit fière. Car oui son père l'était déjà, mais il était bien trop occupé a travailler pour que la famille puisse vivre.
En quatre ans d'harcelement Éva n'avait jamais rien dit a sa mère, ne voulant pas la décevoir. Mais la crise d'adolescence arrivait, s'ajoutait la mort de son grand père et le début des problèmes a la maison. C'était trop a endurer pour la petite fille qui commencait alors a contenir sa tristesse sans cesse.
À l'âge de quatorze ans ses notes se dégradaient, et son bras gauche s'emplissait de cicatrices toujours plus grandes et profondes. Sa mère avait fini par découvrir sa tristesse.
Ce jour là alors que la petite Eva portait un pull en plein été, sa mère lui levait les manches. Elle commencait a pleurer et craignait la réaction de sa mère qui grimacait. Elle ne souhaitait qu'être prise dans ses bras, et qu'on lui dise que tout allait s'arranger. Mais sa mère la gifla en plein visage, la faisant pleurer d'avantage.
C'est ce jour là que la fillette s'était mis a détester sa mère. Le début d'un long combat, de disputes et des premières tentatives a mettre fin a ses jours. Cigarettes, alcool, joint, mutilation, fugues, psychologue, pleure, disputes, solitudes ; résumaient le quotifien de sa derniere année de collège.
Les psychologues tiens, parlons-en. Sa mère l'avait contrainte a en voir contre son gré. Elle détestait cela et ne s'y sentait pas bien. Elle en pleurait la nuit.
En tout trois psychologues l'avaient suivi cette année là, sans succès.
La seconde générale. Là arrivait les années de lycée, les meilleures selon les adultes. Mais Eva n'avait rien trouvé de bien. Elle n'avait pas d'amis, était harcelée, et s'était mêmes faite agressée sexuellement. Une agression sur laquelle elle n'avait jamais rien dit a personne. Elle était en plein milieu de l'océan, perdue, sans force. Elle était sur le point de couler. Cette année là elle avalait une grande quantité de medicament qui l'avait amené a l'infirmerie du lycée. A nouveau renvoyé tout droit chez les psychologues, elle en avait vu quatre de plus. Toujours sans succès. Et ses ébats avaient énervé sa mère plus que jamais qui l'avait pour la premiere fois frappé a coup de poing au visage.
C'etait la goutte de trop et elle fuguait a nouveau, mais cette fois plusieurs jours. La police s'en était mêlées.
Sa mère toujours plus énervée l'avait simplement ignorée une fois de retour a la maison ; et enfermée complètement. Plus de sorties, fenêtre soudées, portes fermées à clé, plus de WiFi. Leurs liens devenaient encore plus instable et compliquée.
Toutes ses craintes, ses angoisses à la maison l'avaient amenés tout droit vers les addictions. D'abord l'alcool, puis la drogue.
L'année d'après s'etait ajouté a ses problèmes une phobie scolaire intense, l'amenant à manquer plus de trente heures de cours par trimestre. Sa mère n'en devenait que plus aggressive, et la jeune Éva plus depressive.
Mais cette année là elle apprenait qu'elle était une personne HPI, soit a haut potentiel intelectuel, plus connu sous le nom de surdouée. Un trait que sa mère n'avait pas eu la capacité de voir et qui expliquait beaucoup de ses problèmes scolaires. Des problèmes pour lesquels elle était disputée à la maison.
C'est alors que commençait les remarques comme allé c'est facile pour toi, pourquoi tu n'y arrives pas, tu devrais tout réussir, tout est trop facile pour toi.
Quelques tentatives de suicides plus loin, deux thérapies, un passage au tribunal pour enfant lui ayant obligé la compagnie d'un éducateur et un bras mutilée a soixante pourcent arrivait l'année du baccalauréat.
Tiens parlons-en du baccalauréat. Éva n'en voulait même pas, elle voulait seulement un CAP lui permettant de travailler dans le métier de ses rêves en compagnie des animaux. Mais sa mère voulait d'elle de grandes études de médecine.
Cette année là covid frappait de plein fouet. Une année avec peu de cours, un confinement et aucuns professeurs. Par miracle la dépression et la phobie scolaire était peu a peu partient. Éva se lancait dans sa nouvelle passion ; le dessin. Ses relations avec sa mère s'était étonnament arrangés.
Elle recevait son baccalauréat haut la main, sans révision et avec mention ; ce qui par ailleurs n'était pas assez pour sa mère.
Le lycée était fini, la jeune femme entrait dans le monde du travail avec comme premier boulot un job comme aide cuisinière a Europa Park. Un travail qu'elle adorait. Mais elle avait fait la mauvaise rencontre d'un cuisinier de trente ans dont, du haut de ses dix-huit ans, elle tombait folle amoureuse. C'était plus une obsession que de l'amour, mais l'homme s'était bien amusé avec elle.
C'est ainsi que quelques mois plus tard elle avalait une enième fois des médicaments qui l'amenèrent tout droit a l'hopital. Après sept heures de soins arrivaient la question qui lui avait changé la vie : veux-tu être transférée en France ou rester en Allemagne ? Repensant a sa mère elle n'avait pas hesité a répondre Allemagne.
Elle était transportée dans l'hopital psychiatrique d'Emendingen ou elle passait ses plus belles semaines. Non seulement elle avait enfin recu des soins a sa hauteur, des activités intéressantes et un repos dont elle avait bien besoin, mais elle avait aussi rencontré un groupe d'amis super. Là elle s'était laissé aller pour la première fois : plus d'angoisses, plus de timidité. Elle avait aussi rencontré la bas un homme génial de quelques années de plus qu'elle. Ils étaient collé ensemble chaque jour du matin au soir jusqu'à tomber amoureux. Quoi de mieux que d'aimé et d'être aimé par quelqu'un qui vous comprend entièrement ?
Le deux décembre ils sortaient tout les deux de l'hopital, le cinq décembre il venait la chercher pour la ramener chez lui ; deux heures de routes plus loin de chez ses parents et en Allemagne.
Alors que la vie devenait parfaite, elle rencontrait d'autres problèmes. Sa mère n'avait pas accepté cette relation. Et après sept mois de couples ne lui avait toujours pas parlé un mot. Une situation pesante pour la jeune Eva, mais qu'elle tente chaque jour de combattre.
Alors oui, ma mère n'a jamais été parfaite, et n'a pas été là quand j'en avait le plus besoin. Aucune mère n'est parfaite, mais si elle n'arrive pas à être là lorsque sa fille en à le plus besoin, a quoi bon ne pas la définir banalement par la définition du dictionaire ?
mère
nom féminin
Femme qui a mis au monde un ou plusieurs enfants.
NDA : Ceci sont bien des détails de ma vie, chaque mot écrit ici sont réelement arrivés dans ma vie. Cependant je tiens a dire que cela n'est en rien un message de haine contre ma mère. Je ne souhaite que sortir tout ses maux qui me portent depuis toute petite et d'enfin pouvoir en faire une histoire sur la maivaise réponse qu'avait envoyé ma mère a mon appel de détresse. Et cela n'est que l'expression de ma souffrance d'adolescente passé.
Aujourdhui tout va mieux, bien qu'elle n'accepte toujours pas mon copain.
Si quelqu'un vit la même situation, sachez que tout s'arrange avec le temps. Que les hopital psychiatrique peuvent réelement aider, que les mères tentent le meilleures d'elles-mêmes mais que parfois s'est juste trop pour elles. Détestez la quelques temps, mais ne la haïssez pas. Elle fait de son mieux.
Cen'est pas parce qu'elles prennent de mauvaises décisions qu'elles sont de mauvaises personnes.
Vous pouvez également venir me parler si vous en sentez le besoin.
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