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Chapitre 3

Le message n'avait pas besoin d'être signé pour que j'en connaisse l'expéditeur. Si l'on venait à apprendre que j'avais reçu un mot de mon père, même un mot aussi pauvre que celui-ci, c'en était fini pour moi. Fallait-il j'en informe Dumbledore ? Il était hors de question de le dire à Bathilda, elle s'inquiétait suffisamment pour moi. Mais le directeur ? Devait-il savoir ?

Cependant les jours s'écoulaient, et je ne disais toujours rien. Le bout de parchemin était dissimulé au fond de ma valise, invisible aux yeux de tous, mais bien réel et impossible à déloger de ma tête. Il sonnait comme une menace. Où que soit Grindelwald à ce moment, j'avais l'impression de le sentir derrière moi, son souffle glaçant ma nuque. C'était presque si je n'osais pas regarder par-dessus mon épaule, de crainte de le voir, ombre redoutable de mon enfance. Son souvenir était plus que jamais imprimé dans mon esprit, sa haute et terrifiante silhouette me dominant en permanence, à l'instar de ce soir de Noël où il était venu me chercher.

Le retour de mes camarades ne faisait qu'ajouter à mon malaise. On ne parlait que de l'apparition de la Marque des Ténèbres, signe de mort. Cette fois-ci, c'était toute une famille qui avait été sauvagement assassinée. L'étau semblait se refermer sur nous tandis que Voldemort continuait son ascension. La désinvolture de Noël, cette parfaite illusion, s'était complètement dissoute.

Je lâchais sans ménagement mon paquet sur le livre ouvert de Regulus, lui écrasant les doigts au passage.

    – Content de te revoir aussi.

Il s'arrachait à sa lecture et m'adressait son habituel sourire en coin. En le dévisageant, j'avais cependant l'impression que quelque chose avait changé en lui, sans pour autant pouvoir mettre le doigt dessus. De façon presque imperceptible.

Presque.

    – Joyeux Noël, m'exclamais-je sans grande conviction en m'asseyant lourdement en face de lui.

Nous n'échangions jamais nos cadeaux de Noël à la date précise. Une règle implicite quand il avait compris que je détestais cette fête.

    – Un journal ?

Il avait arraché le papier cadeau bleu nuit pour laisser apparaître un carnet à la couverture sobre et noir. Il était toutefois loin d'être aussi banal que ne le laissait croire les apparences, car seul son propriétaire pouvait en lire le contenu. Même s'il ne l'aurait jamais admis, je savais que c'était exactement ce dont avait besoin le cadet Black : déverser quelque part toutes les émotions qu'il renfermait, sans redouter qu'elles soient connues de qui que ce soit.

    – Pour écrire tes mémoires. Et regarde.

Je tapotais de l'index un discret et raffiné croissant de lune argenté gravé dans le cuir.

    – Comme ça tu pourras penser à moi en épanchant tes sentiments... poursuivais-je en papillonnant exagérément des cils.

L'entendre rire me soulageait un peu, bien que mon ton détaché sonnait faux à mes oreilles.

    – Écrire mes mémoires... soupirait-il enfin. Je ne sais pas si c'est une bonne idée...

    – Je serai ta première fan lorsque tu sortiras ton autobiographie, assurais-je avec sérieux.

Une ombre passait sur son visage et sa main s'attardait une seconde sur son avant-bras gauche. Mais il poussait à son tour quelque chose dans ma direction. Et je restais bouche bée quand j'ouvrais son cadeau.

    – Regulus, tu... tu t'es surpassé...

Je restais hébétée de longues secondes tandis que je contemplais la fine plaque qui s'offrait à mon regard. On aurait dit un morceau soigneusement découpé à même la galaxie pour être enfermé dans du cristal. Je l'examinais sous toutes les coutures, envoûtée. J'étais fascinée par la voûte céleste et mes deux meilleurs amis l'avaient bien compris.

    – Redonne-moi ce journal, c'est pitoyable.

    – Hors de question, refusait-il en l'éloignant de moi.

Quand je le regardais à nouveau, ses lèvres s'étiraient en un nouveau sourire. Pas le sourire amusé, presque railleur, que je lui connaissais si bien. Comme si tout était sujet à moqueries. Un vrai sourire qui me réchauffait le cœur.

Nous avions quitté la bibliothèque pour prendre le chemin de la Grande Salle. Je tenais la plaque en cristal tout contre ma poitrine, avec la précaution qu'on réserve à un nouveau-né.

    – Alors, ces vacances ?

Elle était là, la fameuse question à laquelle je ne souhaitais pas répondre. La voix de Sirius résonnait dans ma tête "Alors, ça fait quoi d'être issu d'une... union des plus incroyables ? ", "Embrasse mon petit frère pour moi."... Je me souvenais de la dureté de son expression. Je me souvenais de la une de la Gazette, le matin de Noël. Je me souvenais de la carte de mon père et de la photo de ma mère.

    – Oh, rien de palpitant...

Mon cadeau semblait s'alourdir dans mes bras en même temps que la culpabilité fondait sur moi.

    – Et les tiennes ?

    – Rien de palpitant, non plus.

La plaque me pesait doublement. Nous n'échangions pas de regard. Le silence s'installait entre nous tandis que nous nous arrêtions pour laisser passer un groupe de fantômes. Je savais qu'il mentait. Comme il savait que je mentais.

J'essayais en mon for intérieur de trouver des motifs valables à mon mensonge. Lui parler de Sirius ne lui aurait rien apporté, sinon une raison de plus de nourrir sa rancœur. Le sarcasme dont avait fait preuve son aîné en l'évoquant le blesserait plus qu'il ne l'aurait admis. Quant à mes parents... J'accordais une confiance absolue à Regulus. Je savais que si je l'avais informé que mon père m'avait fait parvenir un message, il n'aurait lâché cette information à personne d'autre. Mais il se serait aussi très certainement inquiété. Concernant la photo de ma mère, Anjelika, je voulais la garder jalousement. Pour la première fois, même si ce n'était qu'une image, je pouvais voir ma mère. Je voulais chérir cette possibilité sans avoir à la partager, pas même avec mon meilleur ami.

Je n'en parlais pas plus à Lily. Si Regulus pouvait se faire du souci pour moi, la jolie Evans pouvait carrément péter un plomb. Elle aurait voulu que je dise à tout prix à Dumbledore que Grindelwald était entré en contact avec moi. J'adorais Lily, mais contrairement à moi, elle laissait s'échapper ses émotions sans aucun filtre. Elle en aurait également parlé à James, sans malveillance aucune, mais Sirius n'aurait pas tardé à être au courant aussi. Et après l'échange que nous avions eu à la soirée de Slughorn, je n'avais aucune envie qu'il sache qui était l'auteur de ce papier qu'il m'avait vu précipitamment dissimuler.

L'atmosphère était encore pire qu'avant les vacances. Lire la Gazette du Sorcier chaque matin relevait du défi. Une fois sur deux, elle annonçait un ou plusieurs meurtres. Le reste du temps, elle rapportait d'étranges disparitions ou situations à faire froid dans le dos. En même temps que la peur s'infiltrait dans chaque fissure du château, ma situation s'envenimait.

Les cours avaient repris depuis quelques jours à peine quand je surprenais une de mes camarades de dortoir pleurer à chaudes larmes derrière les serres. Nous ne nous étions jamais vraiment appréciés, même avant tout cela, mais je n'étais pas du genre à fermer les yeux sur le malheur des autres.

    – Tessa...? demandais-je, d'une voix douce mais hésitante, en m'approchant d'elle.

Elle ne semblait pas m'avoir entendu. Quelques mots du parchemin qu'elle tenait me sautaient involontairement aux yeux. Malgré moi, j'apprenais que son petit frère avait été attaqué par un loup-garou, qui ne s'était pas contenté du simple plaisir de le contaminer, mais l'avait laissé pour mort. La gorge nouée à cette idée, j'amorçais un geste pour poser ma main sur son bras. Elle sursautait et se redressait vivement, les yeux écarquillés. Lorsqu'elle me reconnaissait, je lisais de la haine à travers ses larmes.

    – Qu'est-ce que tu fiches ici, Grindelwald !? Tu viens te réjouir de ce qu'a accompli un de tes petits copains !?

Ma voix se bloquait tandis qu'elle attrapait son sac et s'enfuyait à toute jambe. Il me fallait quelques minutes pour recouvrer mes esprits. D'abord stupéfaite par ses accusations, j'étais à présent furieuse. C'en était trop. Je traversais d'un bon pas le parc avec l'intention de remonter directement à la tour des Serdaigle. La mine sombre, je pénétrais dans le hall d'entrée et ignorais la douce odeur qui sortait de la Grande Salle. Toute à ma colère, je ne remarquais les trois Serpentard qui remontaient des cachots seulement lorsque l'un d'eux me percutait de plein fouet. Le livre que je tenais s'écrasait au sol. La photographie de ma mère, que j'emmenais désormais partout avec moi, s'échappait de ses pages et glissait vers les sabliers qui comptabilisaient les points des différentes maisons. Je jurais et allais pour la récupérer. Mais Rabastan Lestrange fut plus rapide que moi.

    – Rends-moi ça, Lestrange.

    – Oh, oh! qu'avons-nous là...

Rabastan Lestrange était l'un des Serpentard qui m'insupportait le plus. Il faisait partie de ces élèves qui dissimulaient à peine leur joie face à la tournure des évènements et prenait un malin plaisir à titiller mes nerfs. Dans un effort surhumain, surtout en voyant ces sales pattes tenir la photo d'Anjelika, je parvenais à conserver mon calme.

    – Lestrange... sifflais-je entre mes dents, en guise d'avertissement.

    – Qui est donc cette magnifique créature ? Mais... oooh! Attends ! Ne serait-ce pas... Mrs Grindelwald en personne ?

Je contractais la mâchoire, tandis que les étudiants qui traînaient dans le hall s'intéressaient un peu plus à la scène. Des chuchotements s'élevaient autour de nous. Rabastan jetait un coup d'œil goguenard à ses acolytes, sous les yeux d'un public toujours plus important. Je lui aurais volontiers arraché son ignoble rictus de mes ongles.

    – Je dois avouer qu'elle est particulièrement...

BANG !

Je ne lui avais pas laissé le temps de terminer sa phrase. Un filet de fumée orangé s'élevait doucement de ma baguette pendant que le fils Lestrange cherchait son souffle, la langue pendante, étalé de tout son long sur le sol de marbre. Il se tenait le ventre, le visage rouge et tordu dans une grimace de douleur, comme si un éruptif l'avait chargé. Je me sentais étrangement sereine alors qu'un silence seulement troublé par le halètement du Serpentard s'était abattu sur l'assemblée.

    – Miss Grindelwald ! entendais-je tonner.

McGonagall avançait à grand pas, scindant la foule comme une tornade, vraisemblablement indignée. Pendant que Rabastan était emmené à l'infirmerie, je suivais le professeur de Métamorphoses dans son bureau, la photographie à l'abri dans ma poche. Dans son sillage, je repérais Regulus avec une drôle d'expression ainsi que Lily, James et Remus, les yeux ronds d'incompréhension. Et je croisais le regard de Sirius, qui m'observait passer un sourire en coin aux lèvres.

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