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Chapitre 14

Je ne m'étais pas sentie aussi surexcitée depuis des jours et des jours. C'était grisant. Je courais dans les couloirs et dévalais les escaliers au risque de me tordre la cheville. Je me retrouvais enfin dans le parc enneigé. Si je voulais m'isoler et que Regulus me cherchait, il n'avait qu'à grimper à la tour d'astronomie ou à la volière pour me trouver. Mais si c'était lui qui voulait s'isoler, c'était au terrain de Quidditch que je devais me rendre. Le seul endroit où il s'était toujours senti complètement libre.

Il se tenait debout au milieu du terrain, le dos tourné et le nez levé vers le ciel, les flocons de neige tournoyant autour de lui. Son balai reposait à ses pieds. C'était une belle vision. Un grand sourire étirait mes lèvres.

    – Reg ! Regulus ! J'ai trouvé quelque chose !

Je manquais le percuter de plein fouet en arrivant près de lui. Mais je n'en tenais pas compte, je fouillais frénétiquement le livre que j'avais emporté avec moi, oubliant complètement la menace de la bibliothécaire. Je ne voyais pas les traits de son visage.

    – Regarde ! C'était sous nos yeux depuis tellement longtemps ! Comment on a pu passer à côté de ça ! Bon, rien ne prouve qu'on soit sur la bonne piste, mais c'est déjà un point de départ. Mon instinct me dit que c'est un point de départ. Regarde ! Ça parle des hor...

    – C'est fini, Ayden.

    – Regarde, tout est là, lis ce paragraphe !

    – Arrête.

Je décidais enfin à m'arracher de la page pour lever les yeux vers lui. Son expression me faisait l'effet d'une chute libre. Ses yeux affichaient une impassibilité implacable qui me clouait sur place. Jamais je ne lui avais vu un regard aussi dur. Mon exaltation retombait aussi violemment qu'elle était apparue. Le timbre de ma voix se faisait hésitant.

    – Regulus... tout n'est pas perdu... tu as déjà entendu parler des horcru...

Une fois encore, il ne me laissait pas le temps de terminer ma phrase.

    – Ayden, je t'ai demandé d'arrêter.

Il continuait de me fixer, imperturbable. J'essayais de comprendre, de percer sa carapace, de lire dans ses yeux comme je l'avais tant de fois fait auparavant. Mais il était inébranlable. Plus que jamais, j'avais le sentiment d'être une étrangère à ses yeux. Quelque chose se brisait en moi. Irrévocablement.

    – Ma mère m'a envoyé une lettre, reprenait-il froidement. Elle m'a trouvé une épouse convenable. Je vais perpétuer la noble lignée des Black.

    – Ce ne sont pas tes mots... chuchotais-je, passé le moment de stupeur. Ce n'est pas toi...

    – Je vais faire honneur à ma famille, à mon sang. Et au Seigneur des Ténèbres.

J'écarquillais les yeux. La signification de ses paroles me faisait l'effet de mains géantes empoignant mes poumons pour les broyer lentement, inexorablement.

    – Non... Non...

    – Je pensais que tu finirais par comprendre, que tu lâcherais l'affaire. J'ai essayé de te le dire, mais tu n'as rien voulu entendre. Je suis un mangemort. Et je ne veux pas en changer.

Les paroles qu'il prononçait sortaient tout droit de la bouche de Walburga Black. Mon meilleur ami ne parlerait jamais de la sorte. Il me toisait avec dédain. À mon poignet, le bracelet qu'il m'avait offert pour mes dix-sept ans semblait peser des tonnes. Je ne voulais pas y croire. Je ne pouvais y croire. Mais à aucun moment ses traits ne le trahissaient.

    – J'espérais que nous pourrions continuer à nous fréquenter, mais je me suis trompé. On a passé de bons moments, mais comme tu l'as dit, on s'engage sur des chemins différents.

Chaque mot était plus acéré que le précédent. Aucun n'avait de sens. Regulus ne s'exprimait pas de cette façon.

    – Nous ne pouvons plus être ami.

Cette fois-ci, tout volait brutalement en éclat. Et je comprenais... je comprenais enfin que sa mère et sa cousine avait définitivement refermé son emprise sur lui, je comprenais que les griffes de Voldemort s'était profondément enfoncé en lui, je comprenais que je l'avais définitivement perdu. Je n'avais fait que rejeter la vérité depuis un an, pire encore, durant ces derniers mois passé à traquer la moindre piste. J'avais choisi de me comporter comme une idiote, de me voiler la face, et ce n'en était que plus douloureux. Mes yeux s'embuaient. Je ne faisais rien pour empêcher les larmes brûlantes de glisser le long de mes joues.

Il m'abandonnait.

J'étais détruite.

    – Je n'ai pas réussi à te sauver, Regulus... tu étais mon âme sœur, tu étais mon frère... et je n'ai pas pu te sauver...

J'ignorais comment et combien de temps il m'avait fallu pour rejoindre le château. Chacun de mes os avaient gelés jusqu'à la moelle, mais ce n'était rien comparé au trou béant dans ma poitrine. Les paroles de Regulus m'avaient consciencieusement tailladé une à une.



Son visage froid et distant accaparait complètement mes pensées. Ce masque de marbre me hantait, si éloigné des traits familiers de mon meilleur ami. Ses yeux de glace qui me fixaient avec une totale indifférence. Ce n'était pas lui. Ce n'était plus lui.

Je ne pouvais pas passer les vacances de Noël à Poudlard. Tant pis pour la résolution de ne pas rentrer à Godric's Hollow pendant cette période. C'était comme si le château, ce havre de paix, m'avait trahi. Les murs de pierre m'étouffaient. Il me fallait fuir. Tôt le lendemain matin, je quittais l'enceinte de l'école avec le mécanisme d'un automate pour aller au bureau de poste de Pré-au-Lard, d'où je pouvais envoyer un courrier urgent à Bathilda pour l'avertir de mon arrivée. Je prenais également mes dispositions pour avertir l'école de mon départ. Rusard, fidèle à ses habitudes, marmonnait sans discontinuer, à propos de tous ces jeunes ingrats, incapables de prendre une décision en temps et en heure. Je l'ignorais. J'ignorais tout ce qui m'entourait tandis que je remontais les couloirs à contre-courant. L'euphorie du départ transformait la descente des élèves au petit-déjeuner en véritable cacophonie. Mais plus je m'enfonçais dans les étages, plus le silence s'épaississait. J'espérais seulement ne pas arriver trop tard.

Lorsque j'arrivais devant la gargouille qui gardait l'entrée du bureau du directeur, je m'apercevais que je n'en avais pas le mot de passe. Je lâchais un soupir, découragée. En me détournant du regard circonspect de la statue, je discernais le terrain de Quidditch, au loin, derrière une des grandes fenêtres qui perçait le mur du couloir. Les bannières qui flottaient au vent me narguaient. Ma vue se brouillait quelque peu lorsque la voix de Dumbledore s'élevait derrière moi. Je battais des cils pour chasser toute trace de larmes.

    – Ayden ?

    – Professeur, je suis désolée de vous déranger, j'espérais vous voir avant le petit-déjeuner...

Il inclinait légèrement la tête pour me fixer par-dessus ses lunettes en demi-lune. J'essayais de ne pas laisser transparaître sur mon visage l'étendue de mon chagrin. Il opinait au bout de ce qu'il me semblait une éternité.

    – Bien entendu.

D'un geste courtois, il m'invitait à monter dans l'escalier en colimaçon, révélé par un charmant "chocoballes". Si les portraits des anciens directeurs et directrices s'étonnaient de le revoir aussi rapidement, ils s'abstenaient de tout commentaire. D'un autre signe de la main, il me conviait à m'asseoir en face de lui.

Soudainement intimidée, je tordais mes doigts sur mes genoux, me mordillais la lèvre, fuyais son regard. Ce n'était pourtant pas la première fois que je pénétrais dans son bureau.

    – Dis-moi ce qui te préoccupe, Ayden.

Je prenais une inspiration. En cherchant mes mots, je tripotais fébrilement le pendentif de ma mère. Dumbledore n'affichait pas la moindre irritation, comme si je n'étais pas un obstacle entre lui et son repas. Calme, les mains jointes devant son menton, il attendait patiemment.

Par où commencer ? J'étais préoccupée par tellement de choses, depuis tellement longtemps. L'avènement de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom était déjà quelque chose d'effrayant en soi. Il y avait le mot et la photographie que j'avais reçu de Grindelwald, près d'un an plus tôt. Tous ces regards méfiants qu'on me jetait. La Marque des Ténèbres qui souillait mon meilleur ami. Sa façon de me rejeter.

    – Je souhaite rejoindre la résistance.

J'ignorais d'où me venait cette conviction que le directeur organisait la riposte contre Voldemort. Fronçant les sourcils, j'essayais d'en trouver l'origine. Je revoyais Lily et Remus, me remémorais quelques vagues allusions, mais cela me paraissait étrangement flou et plus je cherchais à me concentrer, plus la réponse m'échappait. Pourtant, à ma grande surprise, une étincelle s'allumait dans les yeux de l'éminent sorcier et un léger sourire venait flotter sur ses lèvres. Il ne paraissait pas le moins du monde étonné. Je secouais légèrement la tête, comme pour m'ébrouer, chassant mes souvenirs brumeux pour reprendre.

    – Je veux me battre. Je refuse de rester les bras croisés alors que le monde des sorciers, et celui des moldus, est menacé. J'ai choisi mon camp depuis longtemps.

Je savais qui j'étais et ce que je voulais, et c'était tout ce qui importait. Ce n'était que la suite logique des choses. En dépit de ma douleur, de mon cœur qui saignait, j'étais déterminée. Je jugeais inutile d'ajouter que si je n'avais pas déjà pris les mesures nécessaires, c'était à cause de Regulus. Un supposé ennemi. Mais maintenant qu'il s'était détourné de moi, je n'avais plus aucune raison de repousser l'échéance.

    – Tu es aussi résolue que ton père, Ayden.

Mes muscles se raidissaient. Le directeur secouait doucement la tête.

    – Ne vois pas cela comme une critique. Tu as tout fait pour ne pas ressembler à Gellert et je comprends pourquoi. Mais les qualités qu'il t'a transmis, la volonté, la force, le charisme... Il n'appartient qu'à toi de les user à bon escient. Ton affiliation n'est pas une tare.

Ses paroles rejoignaient celle de Bathilda, dans la lettre qu'elle m'avait envoyé pour mon anniversaire. Bien qu'ils aient probablement raison, il m'était difficile de voir les choses de leur point de vue quand le seul souvenir que j'avais de lui me hantait. Penser à mon père réveillait immanquablement la cicatrice qui barrait ma cuisse. Je posais la paume de ma main par-dessus, comme si je pouvais la sentir à travers le tissu de mon pantalon.

    – Professeur, avez-vous connu ma mère ?

Une ombre passait sur son visage. En une fraction de seconde, à tel point que je n'étais pas certaine de ne pas l'avoir inventé.

    – J'ai n'ai que très peu connu Anjelika. C'était une sorcière d'une très grande beauté. Et d'une bienveillance sans égale.

J'étais quelque peu déçue. J'ignorais la nature exacte de leur relation, et quelle profondeur elle avait, j'avais toutefois compris que Dumbledore et mon père se connaissaient bien. Avant qu'il ne l'enferme à Nurmengard. J'avais espéré qu'il en savait plus au sujet de ma mère. Personne ne m'avait jamais parlé d'elle. Qui elle était, ce qu'elle faisait, comment elle avait rencontré mon père. Comment elle avait vécu, comment elle était morte. Le peu d'éléments que j'avais sur elle -sa douceur, sa tendresse, sa grâce- rien ne correspondait au portrait de Gellert. Dumbledore me tirait de mes pensées.

    – Ayden, tu es bien entendu la bienvenue dans l'Ordre du Phénix.

Je baissais les yeux sur le chat d'argent qui ornait mon poignet, indifférent.

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