22- Steven Fordj
Maylis
Il est 08h et je suis déjà réveillé, je prend un bol de fromage blanc avec du muesli que je mange rapidement, je mets ma vaisselle sale dans le lave-vaisselle et me dirige vers la salle de sport. En entrant je tombe sur Manon, ses écouteurs dans les oreilles, elle frappe à main nue un sac de boxe en cuir marron. Je m'approche d'elle en m'attachant les cheveux. Habituellement Manon et plutôt du genre à aller regarder un petit film si elle se réveille tôt, mais ce matin non, je pense que ça a un rapport avec Aaron car hier soir j'ai entendu leur voix s'élever dans leur chambre. En passant à côté d'elle, je pose délicatement ma main droite sur son épaule, elle se retourne vers moi essoufflée. Je lui tends une gourde d'eau fraîche qu'elle saisit rapidement et me remercie d'un hochement de tête.Je me retourne et pars chercher du bandage, je reviens vers elle.
- Si tu continues comme ça, de un tu vas nous casser le punching-ball et de deux tu n'auras plus de main. Dis-je en recouvrant ses pauvres phalanges rouges.
- Tu as raison, mais j'avais besoin de me défouler... Dit-elle pensive.
Je l'entraîne vers les tapis de courses, nous les allumons et commençons à trottiner et au fur et à mesure nous augmentons la vitesse.
- Tu m'expliques? Je demande après de longues minutes de silence.
Manon fait comme si elle ne m'avait pas entendu et augmente encore la vitesse.
- Qu'est-ce qu'il a fait Aaron? Je fini par demander.
Manon tourne son visage vers moi, elle a l'air surprise.
- Comment tu sais que ça a un rapport avec Aaron? Me demande-t-elle perplexe.
- On vous a entendu hier soir. Dis-je.
Ses joues s'empourpre.
- Mais ne t'en fais pas, je ne pense pas que tout le monde soit au courant. Tu me racontes maintenant?
- Aaron a fait comme si je n'existais pas au gala, je lui ai fait la réflexion hier soir, nous n'étions pas d'accord alors nous avons commencer à nous énerver et je lui ai dit de partir de la chambre car je n'avais pas envie de dormir avec un idiot comme lui, finis. Et me voilà donc ce matin à me défouler comme je le peux.
- Ça va s'arranger, ne t'inquiète pas, Aaron finira par comprendre qu'il a pas forcément eu raison, il t'aime et ne veut pas te faire de mal, même s'il t'en a fait hier et au gala, il finira par revenir et s'excuser.
- Si tu le dis... Me dit-elle triste.
Elle arrête son tapis de course et descend de l'engin, je suis son geste et viens m'assoir à côté d'elle, je la prends dans mes bras.
- Ça va aller, ça arrive de se disputer, ce qui compte c'est de finir par trouver un terrain d'entente et d'arranger les choses.
Manon enroule ses bras autour de moi et me serre contre elle, elle tremble, je pose ma tête contre la sienne et lui dis de se calmer et que tout va s'arranger. Après quelques minutes dans cette position, nous nous éloignons l'une de l'autre et décidons d'aller nous doucher.
Elle part la première de la pièce, à l'aide d'une petite serviette, j'essuie les quelques goutes de sueurs qui perlent sur mon front et quitte la salle. En arrivant dans le salon je suis surprise de retrouver Nick, Lou, Malvyna, Ethan et Leïla droits comme des piquets les bras croisaient sous leur poitrine.
- Vous allez bien? Je demande déconcerté.
- On est content de constater que tu es réveillé. Me lance Malvyna.
Je fronce les sourcils et les regardent tous un par un, ne comprenant pas ce qu'il se trame.
Leïla me pointé du bout de son index.
- Tu as pas oublié quelque chose aujourd'hui? Me demande-t-elle.
J'hoche négativement la tête, toujours perdu.
- Vous allez me dire ce que vous avez à la fin? Je demande agacé.
- Il est 10h15 et il ni a pas de petit déjeuner sur la table. Me lance Nick énervé.
J'écarquille les yeux, ils osent râler alors qu'ils foutent rien de leur journée, un matin je ne fais pas le déjeuné, un seul et c'est la fin du monde, ça c'est mes amis?
Je pose mes mains sur mes hanches agacée.
- Vous vous fouttez de moi la j'espère! Vous là, dis-je en les pointant du doigt, vous ne faites rien à la maison, mais alors quand je dis rien c'est vraiment rien, vous vous touchez toute la journée, en attendant que tout se fasse tout seul. Je m'occupe du ménage, de vos lessives, enfin ça c'est de temps en temps mais quand même, je m'occupe des repas, matin, midi et soir. Et vous osez venir me faire chier parce qu'aujourd'hui je n'ai pas préparé le petit déjeuné, mais allez vous faire fouttre! Bande de gros cons! Vous fouttez rien! Et vous râlez quand je n'ai pas préparé le petit déjeuné, j'hallucine! Donc je vais vous dire un truc, tant que vous aurez pas sorti vos doigts de vos culs je ferai plus rien pour vous! Je dis tout ça d'une traite dans hésiter, je fulmine de l'intérieur.
Tous me regardent avec de grands yeux, ils sont débiles. Je passe à côté d'eux dégoûté de leur comportement, comment peuvent-ils râler? Je ne comprends pas, je ferai à manger pour qui j'ai envie et certainement pas eux! Quel belle bande de crevard. Ils m'ont blessés, je suis pas leur domestique à tout faire, à ce que je sache j'ai pas une paye plus élevé qu'eux! Ils doivent en faire autant que moi.
- C'est l'heure d'aller rendre visite à notre malade. Annonce Nick en rigolant. Qui y va?
- Bah nous tous non? Demande Leïla.
- Leï...souffle Nick. On va pas aller à 10 dans un asile. 4 personnes suffiront amplement.
- Moi je me propose ! Annonce Kyle.
Je le regarde un instant en clignant des yeux avant d'ouvrir la bouche :
- Tu sais ce que c'est qu'un asile ? Non par ce que honnêtement t'es la personne la moins patiente de cette terre mon amour et tu risques de faire un meurtre si un de ces fous a le malheur de te contrarier. Donc ne te cherche pas d'excuses pour échapper au ménage et laisse faire les pros. Je pense que moi, Manon, Alec et Ethan sommes les plus appropriés pour cette mission. Nous sommes les plus réfléchis.
Tous hochent la tête, d'accords. Au moins, Manon pourra prendre du recul, loin de tout, loin de mon meilleur ami également. Nous nous habillons de nos tenues noires de travail puis montons dans la voiture de la même couleur aux vitres teintées. En quelques minutes, nous arrivons à l'asile. Nous descendons de la voiture et rentrons dans le bâtiment :
- Enchanté, je suis l'agent Ethan Miller, spécialisé dans la psychologie et les affaires d'état. J'aurai besoin de voir un de vos patients: Steven Fordj.
- Bienvenue, j'aurais besoin de vos pièces d'identité, de votre justificatif de travail et il faudrait que vous complétiez également cette feuille.
Une infirmière assez jeune nous tend une fiche tandis que nous lui remettons les documents demandés. Puis, elle nous transmet des badges et nous prend ce qu'elle estime être nocif pour les patients.
- Salle 302, au troisième étage à droite.
Nous prenons l'ascenseur et arrivons devant le porte. Toc toc toc. Nous entrons sans attendre de réponses. La salle est blanche, simple. Un lit trône au milieu, une vieille télé prend la poussière sur une table basse entourée de magazines. Je voies deux autres portes, sûrement les toilettes et la salle de bain. Au fond, assis sur un siège à berceau, un homme d'une quarantaine d'années est installé.
- Monsieur Fordj? Demande Alec. On est venu ici pour vous parler.
L'homme lève la tête vers nous. Ses rides sont prononcées et des cheveux gris commencent à apparaître dans sa tignasse brune.
- Mais qui êtes-vous ?
- Nous travaillons pour le gouvernement monsieur, comme vous à l'époque...
- Oh! Mais c'est un plaisir d'accueillir la relève alors ! L'homme affiche un grand sourire. Vous avez rencontré Hudson je suppose? C'est lui qui vous envoie ?
- Hudson est notre patron monsieur.
- Oh le petit chenapan ! À l'époque, il léchait les bottes de notre chef, monsieur Freshman! Qui aurait pensé qu'il finirait par lui lèguer le post? Asseyez-vous les enfants... Vous voulez quelque chose?
Je souries, amusée par les propos de l'homme.
- Avec plaisir monsieur mais nous devons faire vite. Annonce Ethan.
- Eh beh, je suppose que votre mission n'est pas d'aller rendre visite à un vieillard dans un asile donc allez-y, qu'est ce qui vous amène ?
- C'est au sujet d'une de vos anciennes affaires... Commence Manon.
Soudain, le visage du vieillard change. Il se ferme et se met à trembler.
- Vous croyez que je ne lis pas les infos bande d'ingrats ! Vous venez pour le meurtrier... Aboie Steven.
- Nous venons pour William Gomez...
- Et je n'y suis pour rien!
- Monsieur... On ne vous accuse de rien. Seulement, tous les dossiers comportant son nom ont disparu, vos collègues sont... sont introuvables et...
- Ne soyez pas si naïf ! Ils sont morts ! Morts! Et je suis le prochain sur la liste.
- Monsieur... Je continue. Les morts peuvent s'arrêter, nous pouvons survivre. Mais pour ça, il nous faut des informations.
L'ancien agent se calme. Son visage s'adoucit.
- C'était il y a si longtemps... Débute celui - ci. Nous étions comme vous, une bande d'amis, unis par notre désir de sauver le monde. Un jour, Freshman nous colle sur un dossier. Le plus essentiel de notre carrière. L'infiltration de la mafia américaine. Autrement dit, une des plus grandes mafia du monde. Drogue, trafics illicites, ils étaient aux centres de tout. Si on mettait la main sur le patron, on mettait la main sur toute l'illégalité de ce monde.
- Que s'est-il passé ?
- Nous avons infiltré ce gang, puis la mafia. On a gravi les échelons. Puis on a rencontré l'un des chefs, William, et tout à déraper.
- Comment ça?
- On l'a piégé et emmené en prison. En toute illégalité. Seulement, son frère, celui avec qui il avait grandi, fait sa vie, à voulu se venger. Bien que tout ait été supprimé et fait en cachette pour notre sécurité, il nous a retrouvé.
- Comment?
- C'est Audrey qui s'en ai rendu compte en première . Elle nous a envoyé un message. Quelqu'un la suivait. Puis elle est morte. Et ainsi de suite. Tous. Morts. Tous! Sauf moi. Pauvre Steven, le survivant. Le pauvre. Pauvre Steven.
- Calmez-vous monsieur.
- Je... je ne peux pas. Morts! Mes amis!
J'ai un pincement au coeur. Pour la première fois, j'ai peur.
- Vous devez les honorer monsieur. Honorer vos amis. Déclare Manon. Dites nous en plus.
- Honorer... Oui, je pense pouvoir faire ça. Ensuite nous avons repris notre vie, on était connus dans toute l'agence. Mon salaire était plus que convenable.
- Parlez nous de William s'il vous plaît...
- William... d'accord. Il était le sous chef, le bras droit. On a mis tellement de temps à le voir. On s'est précipité. Et sans réfléchir. On l'a pris en embuscade. On aurait dû attendre, attendre de voir le patron, d'obtenir les mandats.
- Et du coup?
- On l'a arrêté. Il a été transféré dans une prison secrète où il est mort quelques années plus tard. Personne ne le sait. Tout a été supprimé.
- William Gomez est mort?
- Oui... Vous ne le saviez pas ?
Je secoue la tête, choquée. Les terroristes ne nous croiront jamais...
- Et le gang, il est puissant ?
- Nous parlons de mafia. Puissant est un mot bien trop faible. Ils sont partout. Ils ont des centaines de petits gangs a leurs services. Mais il existe un moyen de reconnaître les membres proches. Ceux qui sont pleinement impliqués. Pas ces espèces de sous traitants.
- Qu'est ce que c'est ? Demande Alec.
- Un tatouage, un symbole. Apportez-moi une feuille.
Ethan s'exécute et ouvre brutalement les tiroirs du buffet avant de sortir une vieille feuille jaunie et un stylo noir. L'homme les prend en main et se met à dessiner un sorte de symbole bizzare. Comme une lettre romaine. Une fois fini, il reprend la parole :
- Voilà. Ils portent ce tatouage. Je pense que ceux qui font l'attentat sont de la mafia même, ils ne feraient pas confiance aux petits gangs pour quelque chose de si important. Ils ne prendraient pas ce risque. Les petits gang ne font que les trafics et les broutilles... Pour un attentat, ils s'en occupent eux-mêmes.
- Merci monsieur. Vos amis seraient fiers de vous.
- Mes amis? Quels amis ? Vous leur avez parlé ! Mais ils sont morts ! Qui êtes vous ?
- Monsieur, je...
- Sortez bande de voyous!
Steven attrape un bouton et clique dessus de toutes ses forces, frénétiquement.
- Infirmière! Infirmière!
La dame de l'accueil arrive en courant.
- Que se passe-t-il monsieur Fordj?
- Sortez moi ces idiots d'ici! Ils veulent que je meurs !
L'infirmière nous adresse un sourire navré avant de nous raccompagner à la sortie et de nous rendre nos papiers.
- Au revoir et merci, désolé, il est fou vous savez.
- Ne vous inquiétez pas. La rassure Alec. On va y aller.
Nous nous dirigeons dans la voiture en direction de la maison. Durant le trajet, je regarde le dessin du vieil homme. Une sensation étrange s'installe en moi devant les traits imprécis et tremblants du tatouage, comme une sensation de déjà vu.
Une fois rentrée à la maison, je descends dans la voiture. J'observe alors le jardin. Toutes les haies sont taillées et aucune feuille n'est par terre. Je sourie, surprise.
- Tu leur a fais peur. Rigole la blonde à mes côtés.
Je rigole aussi et me presse vers la maison. J'ouvre la porte et me retrouve hébétée :
- Surprise! Crie mes amis.
- C'est propre, bravo, au moins je vois que vous savez le faire.
Je monte à l'étage me changer.
La maison brille de milles feux. Tout est niquel. Je prends une grande inspiration afin de sentir la sublime odeur de la propreté. Moi? Maniaque? Non!
En redescendant, j'entends Ethan demande:
- Mais où suis-je?
- Chez le voisin voyons! Rigole Aaron.
Une autre odeur bien plus alléchante m'attire dans la salle à manger. Sur la table, se trouve de grands plats de burgers maisons avec des frites de patates douces. Je souries.
- Et vous avez même fait la cuisine! Mais qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de mes amis! Dis-je.
- Je l'ai déjà dit. Râle mon meilleur ami. Nous sommes chez les voisins.
- Je fais si peur que ça?
- Non! Mais ta bouffe est à tomber par terre et je n'aurai pas survécu deux jours avec la nourriture cramée de Malvyna ou les graines vegan de Lou. Répond mon copain en m'embrassant tendrement.
Je me force à être gentille et à sourire, me disant qu'ils ont essayé de se rattraper et au fond ça me fait plaisir, mais je suis toujours vexé.
Nous nous attablons et avalons avec précipitation le délicieux festin tout en racontant nos trouvailles chez William. Le reste du repas se passe plus difficilement car après mettre énervé contre Nick et qu'il soit parti en furie, nous sommes tous resté silencieux et j'ai quitté la table avant les autres pour aller m'enfermer dans ma chambre.
Avec Kyle nous décidons d'aller nous coucher assez tôt. Une fois mis en pyjama et lavés, je lui demande :
- On regarde un film?
- Ouais! Répond celui-ci enthousiaste. Y'a le nouveau Fast & Furious qui est disponible en plus !
- Hors de question! Le nouveau Alladin vient de sortir !
- Ah non! Pas encore un disney, j'ai du voir Mulan la semaine dernière ! C'est terminé !
- S'il te plaiiiit, pour moi...
Je lui fais mes yeux doux et le supplie du regard.
- Roooh, mais c'est la dernière fois d'accord?
- Tu dis ça à chaque fois...
Je lui adresse un sourire mesquin avant de lancer le film, le sourire jusqu'aux oreilles. Puis je me blottis dans ses bras tandis qu'Alladin commence. Kyle pourrait être sur son téléphone. Mais il ne le fait pas. Je suis sûre qu'il adore les disney mais que l'assumer ferait prendre un trop gros coup à sa virilité.
————————————————————
Encore un nouveau chapitre !
N'hésitez pas à voter!
Bonne soirée !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro