Manon

J'ouvre doucement les yeux, réveillée par le soleil qui m'effleure les yeux. J'essaie de me lever doucement mais mon copain me retient contre lui, je suis, à vrai dire ,entourée de ses bras, coincée. Je parviens à me tourner pour le voir en face et lui caresser la joue. Ce dernier grommelle quelque chose d'incompréhensible et resserre son emprise sur mon pauvre petit corps.

- Aaron...Faut se lever...

- J'ai pas envie...

- Lâche-moi.

- Hors de question, tu restes collée.

- Aller...Faut étudier l'indice, il est déjà 9h00.

Le brun râle encore avant d'enfouir sa tête dans mon cou. Je lui caresse le dos et ferme les yeux. Je pense à ces derniers jours. J'espère vraiment qu'on trouvera quelque chose aujourd'hui. La responsabilité que nous avons est immense. Dire qu'il y a quelques années, j'étais dans un petit gang, effrayée lorsque je devais simplement conduire à plus de 100km/h. Désormais, me voilà agent secret, je ne pensais jamais dire ça un jour. Je réouvre les yeux et constate qu'Aaron me regarde:

- Ah! Enfin tu ouvres les yeux! Le taquinais-je.

- Et je préférerais que ce ne soit pas pour voir quelque chose de si laid.

- Par laid tu entends belle et magnifique j'espère.

- Pas tout à fait...

Je le regarde en fronçant les sourcils et croise mes bras sur ma poitrine, toujours prisonnière des siens.

- Oh non... continue les gratouilles. Bougonne-t-il.

- Non.

- Si.

- Non.

- Si.

- Non.

- Si.

- Si.

- Non.

- Je t'ai eu!

- Laide et tricheuse en plus.

- Alors là, tu viens de signer la fin de ta vie.

- Et tu vas faire quoi?

- Une grève.

- Pardon?

- Je fais une grève du Aaron, dis-je en me tournant dos à lui.

- Oh non, je rigolais...

- Blablabla qui me parle? Je n'entends rien!

- Et est-ce que la grève implique plus de gratouilles? Demande-t-il en insistant.

- Qui me parle? Je ne voies pourtant personne!

- Ehooo

Je ne lui réponds pas et regarde le plafond.

- Je rigole, insiste-t-il en posant sa tête sur mon ventre, Tu es très très belle et tu triches que de façon raisonnable.

- Promis?

- Promis.

- Alors je te pardonne que si on se lève maintenant!

Celui-ci m'embrasse le front et se redresse, avant de s'étirer. Je le regarde puis ne tarde pas à faire de même. Nous descendons alors les escaliers avant de nous diriger vers la cuisine. Il n'y a personne. Lou, Nick, Maylis et Kyle sont déjà dans la salle de réunion. Leïla se douche probablement et Alec fume dehors. Malvyna et Ethan, eux, dorment encore. Après avoir manger et nous être préparés, nous rejoignons les autres dans la salle de réunion. Entre temps, tout le monde y est arrivé.

- Bah alors, on a bien cru que vous n'arriveriez jamais, râle Nick.

- Désolé capitaine, mais on a eu un empêchement, on m'a retenu en otage dès le réveil!

- Toi aussi tu te mets au capitaine? Demande Nick, vexé.

- Manon, je t'ai dit de pas lui en parler, gronde Aaron, tu sais très bien que sa seconde identité dois rester secrète... Le jour il sauve le monde, et le soir... il enfile sa couche pour sauver les bébés en dangers!

- Je vous ai dit de plus parler de ça, s'énerve le concerné

Les autres rigolent et nous nous asseyons avec eux autour de la table.

- Alors, vous avez trouvé quelque chose?

- Rien, pour l'instant, on regarde tous les langages qui existent et les codes déjà connus, répond Maylis, mais on ne trouve rien.

- Vous avez analyser la vidéo qu'on a reçu le jour de l'attenta? Peut-être que cela correspond...

Nous nous exécutons mais rien. Au bout de trois heures de travail, nous ne trouvons plus de solutions. Ethan, Malvyna, Nick et Lou regardent tous les codes et les différents mot de passe connus des gangs mais rien ne correspond. Moi, j'analyse la vidéo du jour de l'attentat avec Alec et Aaron tandis que Leila, passe la vidéo de menaces dans tous les sens, en accéléré, image par image mais aucun de nous ne trouve quelque chose. Le FBI cherche aussi de son côté, mais ne trouve rien, Ils appellent régulièrement pour nous donner des nouvelles. Autant vous dire que l'on est pas sorti de l'auberge. Ce code ne veut rien dire, c'est juste une accumulation de chiffre.

- Et si c'était une date? Demande soudainement Leïla.

- Une date? Genre l'heure et le jour?

- Oui, 16h32 le 10 octobre 2019.

- Deux jours avant les attaques tu veux dire?

- Ça paraît logique, poursuit la jeune femme, ils veulent nous faire passer une date.

- Mais pourquoi un jour déjà passé, marmonne Nick en se prenant la tête dans les mains.

- Aucune idée, peut être faut-il cherche quelque chose qu'il s'est passé ce jour là?

- J'appelle le FBI, annonce Maylis, je vais leur demander tous les dossiers, tous les délits et tous les procès commis le 10 octobre, peut être que quelque chose les a énervé, peut être que ça a un lien avec William Gomez.

Je souries, contente d'avancer un peu. Le FBI coopère, pour une fois, nous nous entendons bien avec eux. Nous recevons donc par fichier, l'intégralité des dossiers du mois d'octobre. Il est maintenant 15h. Nous passons tout le reste de la journée à chercher. A chercher une preuve. Nous traduisons les dossiers avec des langages numériques, cherchons quelque chose qu'il s'est passé à cette heure-ci mais rien ne colle. Rien de significatif nous emmène à une conclusion. Il est maintenant minuit, et nous décidons d'abandonner les recherches pour aujourd'hui, peut être que demain, nous aurons un regard plus clair.

Après cette journée longue et fatigante, il est l'heure de manger! Comme assez souvent, presque tous les jours en réalité, c'est Maylis qui a préparé le repas, Alec est allé l'aidé pour aller plus vite, il a mit le couvert et nous avons plus qu'à mettre les pieds sous la table pour déguster le repas.
Nous partons donc nous assoir et attendons que Maylis arrive avec le plat.
Elle pousse la porte avec son dos et apporte le plat à table, autour de sa taille est attaché un tablier. Aaron ricane et dit:
- Tu es magnifique avec ton tablier!

Elle lui sourit avec hypocrisie et vient poser le plat au centre de la table, elle défait son tablier et le jette au visage d'Aaron.

- J'y crois pas, j'ai un vêtement de mon idole! Dit-il en mimant de sentir le tablier.

Ce qui nous fait rire.
Je l'aime tellement.

Ethan se lève et commence à nous servir à tous une part de lasagne. Aaron râle disant qu'il y a une préférence envers Nick qui a une plus grosse part que lui, Malvyna la menacé que s'il râlait encore une fois il ne mangerait pas.

Le repas se passe bien, on rigole et on se raconte des petites anecdotes. Ça me fait tellement plaisir d'accomplir cette mission avec eux, ça nous fait passer du temps ensemble, ce qui est très rare, on se retrouve comme avant, a rigoler et à se créer de nouveaux souvenirs, nous avons tous grandi et voir nos évolutions me fait plaisir.

Lorsque nous terminons de manger, Maylis va s'affaler sur le canapé disant qu'elle a assez travaillé pour ce soir.

En débarrassant les assiettes je repense à ce qu'on a fait aujourd'hui et qui n'a mené à rien, cette mission est très compliqué, je m'y attendais mais c'est toujours compliqué d'avoir l'impression de stagner et de ne pas trouver de réponse aux questions que l'on se pose.

Une main se pose sur mon bas du dos, me sortant de mes pensées, en me retournant, je reconnais Aaron, un sourire aux lèvres, je lui rends son sourire et déposer un délicat baisé sur ses lèvres chaudes.

- Je t'aime. Me chuchote-t-il.

Je me mets sur la pointe des pieds pose mon front contre le sien et lui réponds:
- Je t'aime aussi mon amour.

Il passe ses mains dans mon dos et colle nos corps, je passe mes mains derrière sa nuque et pose ma tête sur son épaule droite.
Nous restons dans cette position pendant un certain temps.

- Cette mission est oppressante, j'ai la sensation qu'on enchaîne les échecs, qu'on avance pas et que notre travail acharné n'aboutit à rien. Me chuchote-t-il à l'oreille.

- Je suis sûr que nous allons y arriver, même si en ce moment on trouve rien, demain est un nouveau jour...

Je marque une pose dans ma phrase, repensant à ce post-it, pour le moment on a rien trouvé mais et si on avait pas cherché au bon endroit.
Je relève mon regard vers celui d'Aaron.

- Qu'est-ce qui a? Me demande-t-il.

- Je crois que je sais!

Je me détache d'Aaron et pars dans le salon regarder les vidéos. On regardait au mauvais endroit! Je pense avoir la réponse à nos questions, du moins pour ce post-it!

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