Chapitre 2 : Responsable de moi
Note de l'auteur:
J'ai eu peur en lisant les commentaires. Alors j'aimerai m'assurer que tout le monde a bien lu le résumer de cette histoire.
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Luffy avait insisté pour qu'on le laisse seul avec Nami, s'excusant auprès de Hancock. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais une force inexplicable l'attirait vers elle. Depuis l'opération, il ressentait un vide étrange lorsqu'elle n'était pas là, comme si son absence lui pesait. Tout cela n'avait aucun sens pour son esprit, mais son cœur, lui, semblait en décider autrement.
— Tu peux arrêter de me fixer comme si j'étais un alien ? lança Nami en lui tendant une cuillère de porridge préparé par Hancock.
Mais Luffy ne réagit pas et continua de la fixer, troublé. Pourquoi lui faisait-elle autant d'effet ? Était-ce à cause du cœur qu'il avait reçu ? Pour l'instant, dans sa tête il est cogiter en essayant de trouver une explication plausible. Sa tête tentait d'être plus rationnelle afin d'apaiser cette envie de la serrer dans ses bras car c'était Hancock sa fiancée celle qu'il était sensé aimer. Mais son coeur en décider autrement et s'apaiser seulement lorsque Nami était ici.
— Allez, mange. Ahh... insista-t-elle en lui tendant une autre bouchée.
Sans un mot, il ouvrit la bouche et avala docilement, comme s'il avait perdu la capacité de parler.
Un léger sourire étira les lèvres de Nami, et dans un geste instinctif, elle posa une main douce sur ses cheveux, lui ébouriffant tendrement la tête. Une chaleur soudaine se propagea dans tout son être. C'était agréable. Apaisant. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait envie de revivre ce moment encore et encore.
Lorsque Nami se leva pour aller remplir son verre d'eau, Luffy attrapa soudainement sa main et la tira vers lui. Déséquilibrée, elle lâcha un cri surpris et atterrit sur ses genoux, ses mains agrippant instinctivement ses épaules.
— Tu vas où ? demanda-t-il, sur le qui-vive.
— Je... Je vais juste chercher de l'eau.
— Oh... Il marqua une pause. Je n'ai pas soif, alors.
— Luffy, lâche-moi, tu es en convalescence.
Elle tenta de se redresser, mais Luffy resserra légèrement sa prise sur son poignet.
— Reste encore un peu.
Nami cligna des yeux, surprise.
Son ton n'était pas celui d'un caprice, ni même d'un ordre.
C'était une supplique.
Un besoin incompréhensible.
Luffy lui-même ne comprenait pas pourquoi il voulait qu'elle reste.
Pourquoi son cœur battait comme un fou chaque fois qu'il croisait son regard.
Pourquoi le simple fait de sentir sa main dans la sienne apaisait un vide qu'il n'avait jamais ressenti avant.
Nami resta silencieuse un instant, observant son visage fatigué.
Puis elle soupira et relâcha toute résistance.
— D'accord. murmura-t-elle.
Elle se laissa tomber sur sa chaise.
Luffy relâcha doucement sa main... mais ne détourna pas son regard.
Le cœur de Luffy battait à un rythme effréné. Mais sa tête, elle, était complètement bouleversée, perdue dans un chaos incompréhensible.
— Tu sais ce que c'est, ça ? demanda Nami en lui tendant une plaquette de comprimés, de gros médicaments difficiles à avaler.
Luffy secoua la tête, l'air interrogatif.
Avec patience, Nami s'installa à ses côtés et lui expliqua d'une voix douce :
— Ce sont des immunosuppresseurs. Tu vas devoir les prendre toute ta vie pour empêcher ton corps de rejeter le cœur d'Ace. Désormais, tu ne peux plus te contenter des médicaments que tu prenais avant.
Elle marqua une pause, cherchant ses mots pour être sûre qu'il comprenne bien l'importance de la situation.
— Tout à l'heure, tu t'es mis en danger sans t'en rendre compte. Tu ne dois pas porter de charges lourdes pendant au moins trois mois, pas d'efforts intenses, ni de sport violent pendant plusieurs mois. Tu es encore en convalescence, Luffy. Tes mouvements sont limités, et tu ne devrais pas trop t'énerver non plus.
Luffy l'écoutait, fasciné. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle connaisse autant de choses. Son sérieux, sa voix posée, la manière dont elle prenait le temps de lui expliquer chaque détail... Il était admiratif.
— Tu ne peux ni fumer, ni boire de l'alcool et tu vas devoir faire attention aux aliments que tu avales.
— D'accord.
Il baissa légèrement les yeux, posant une main sur sa poitrine.
— Je suis confus... murmura-t-il.
Nami haussa un sourcil.
— Pourquoi ?
Luffy inspira profondément avant de relever son regard vers elle.
— Ce cœur... il bat plus fort quand tu es proche. Pourtant, ce n'est pas toi que j'aime. C'est Hancock.
Mais alors pourquoi, en prononçant ces mots, ils sonnaient faux ?
Il s'accrocha à cette vérité qu'il connaissait depuis toujours : il aimait Hancock. Depuis l'enfance, depuis toujours. Elle était sa fiancée, son évidence.
Et pourtant, tout était brouillé.
Comme si ce qui vivait en lui maintenant refusait de suivre ce qu'il croyait être une certitude.
Il baissa les yeux, une tempête invisible ravageant son esprit.
— Je le sais, Luffy.
Nami lui répondit d'une voix calme, sans détour.
Luffy voulut répliquer, mettre des mots sur ce chaos intérieur... mais aucun ne lui vint.
Alors, il se tut.
[...]
NAMI
Hancock me toise de haut, les bras croisés contre sa poitrine. Son regard est glacial, brûlant d'une colère contenue, et pourtant, elle ne parle pas tout de suite.
— Qu'est-ce que tu faisais là-dedans ? lâche-t-elle finalement, sa voix tranchante comme une lame.
Je me redresse lentement, essuyant mes larmes du revers de ma main. Je savais que cette confrontation était inévitable.
— Je... Je voulais juste veiller sur lui.
Un rire sec lui échappe. Un rire amer.
— Veiller sur lui ? répète-t-elle, un sourire moqueur aux lèvres. Ne te donne pas ce rôle. Ce n'est pas le tien.
Elle s'avance d'un pas, ses talons claquant sur le sol immaculé du couloir. Sa présence est imposante, presque suffocante.
— Je suis sa fiancée. souligne-t-elle, insistant sur chaque mot. C'est à moi de prendre soin de lui.
Je baisse les yeux. Je sais qu'elle a raison. Mais alors pourquoi ai-je autant de mal à rester éloignée ?
— Je sais. soufflé-je finalement. Je suis désolée.
Hancock ricane légèrement, secouant la tête.
— Désolée ? Elle plisse les yeux, me scrutant comme si elle cherchait à lire en moi. Désolée d'être trop proche de lui ? Ou désolée parce que, malgré toi, tu ne peux pas t'éloigner ?
Mon cœur se serre. Je ne sais pas quoi répondre.
Elle soupire, visiblement agacée, puis son ton se durcit encore davantage :
— Luffy n'est pas Ace.
Je relève la tête, les yeux écarquillés.
— Tu entends ? insiste-t-elle. Il n'est pas Ace, et il ne le sera jamais. Peu importe le cœur qui bat en lui.
Sa voix tremble légèrement sous l'émotion, mais elle reprend vite son sang-froid.
— Si tu continues à mélanger les deux, tu vas finir par devenir folle.
Elle s'approche encore, jusqu'à ce que nos visages soient à peine à quelques centimètres l'un de l'autre.
— Va voir un psy si tu n'arrives pas à faire la différence.
Ses mots me percutent de plein fouet, me laissant sans voix.
Elle me fixe une dernière fois, comme pour s'assurer que j'ai bien compris, avant de tourner les talons. D'un pas assuré, elle s'éloigne sans un mot de plus vers la chambre de Luffy.
Je reste là, immobile. Brisée.
Les larmes que je retenais tant bien que mal recommencent à couler. Je serre mes bras contre moi, tentant de contenir ce vide qui menace de m'engloutir.
Ace me manque.
Et le pire, c'est qu'elle a raison.
Mais...
Mon corps bouge avant même que mon esprit ne le décide. Je lève la main et, dans un souffle, je l'appelle :
— Attends.
Hancock s'arrête net. Son dos est droit, ses épaules tendues.
Elle ne se retourne pas tout de suite, mais son silence me laisse une chance de parler.
— Qu'est-ce que tu veux ? demande-t-elle d'un ton maîtrisé, mais encore teinté de méfiance.
Je déglutis difficilement, cherchant les bons mots.
— Je voudrais... rester avec lui jusqu'aux funérailles.
Un silence pesant s'installe entre nous.
— Je te promets que je ne ferai rien qui pourrait nuire à votre relation. Je prends une inspiration tremblante. Celui que j'aime, c'est Ace. Ce que je ressens pour lui ne changera jamais.
Mes doigts se crispent contre mon propre bras alors que j'ajoute :
— Mais il a choisi de donner son cœur à Luffy. Je veux respecter son choix et veiller sur lui jusqu'à ce qu'il se rétablisse. Pour Ace...
Hancock ne dit rien. Je la vois pourtant se raidir légèrement, comme si elle pesait mes mots avec attention.
Elle connaissait Ace. Elle savait combien il comptait pour son frère.
Je vois ses doigts se serrer, puis elle pousse un long soupir.
— Très bien. lâche-t-elle enfin. Mais à une condition : après les funérailles, tu t'en vas.
Je laisse échapper un souffle soulagé et lui offre un sourire sincère, les larmes encore au bord des yeux.
— Merci.
Un silence passe. Je baisse légèrement les yeux, reconnaissante, avant d'ajouter :
— Et je te promets... Je ne ferai rien qui pourrait te contrarier.
Hancock me fixe un instant, son regard perçant cherchant sans doute à déceler la moindre faille dans ma promesse. Puis, contre toute attente, elle esquisse un sourire.
Un vrai sourire. Sincère.
— J'espère que tu tiendras parole. dit-elle doucement, sans animosité.
Je hoche la tête avec assurance.
Sans un mot de plus, elle se détourne et entre dans la chambre de Luffy.
Je la regarde disparaître derrière la porte, et cette fois, mes larmes coulent en silence.
[...]
Lorsque Luffy se réveilla, son regard parcourut la pièce à la recherche de cette fille.
Nami ?
Son cœur battit plus vite à cette pensée, mais son regard tomba sur Hancock, assoupie à son chevet.
Un sentiment de culpabilité le traversa. Elle était restée à ses côtés, silencieuse, veillant sur lui, alors qu'il avait trouvé du réconfort dans les bras d'une autre.
Hancock n'était pas du genre à laisser passer une telle chose. Mais pour lui, elle avait serré les dents, accepté l'inacceptable.
Il aimait Hancock.
Pas de doute.
Mais alors...
Boum. Boum. Boum.
Pourquoi ? Pourquoi ressentait-il cette dissonance brutale en lui ?
Son cœur battait pour Nami.
Mais sa tête lui hurlait que c'était impossible mais son cœur originel était mort.
Sa tête, elle, aimait Hancock car il était habitué à ça.
— Tu es réveillé ? murmura Hancock en ouvrant lentement les yeux, sa voix encore tremblante d'émotion. J'ai cru te perdre pour toujours, Luffy.
— Je suis désolé...
Il l'attira contre lui, serrant doucement son corps frêle dans ses bras. Il caressa ses longs cheveux comme il l'avait toujours fait.
Mais rien.
Il ne ressentit rien.
C'était ironique, cruel même. Cette femme qu'il avait toujours chérie, celle qu'il voyait autrefois comme la future mère de ses enfants... Il n'éprouvait plus rien.
— Je t'aime, Luffy.
Un silence pesant s'installa.
Il l'entendit. Il savait quoi répondre. C'était évident.
— Moi aussi, je t'aime.
Pourtant, pour la première fois... ces mots sonnèrent faux.
Heureusement, la porte s'ouvrit brusquement, rompant l'atmosphère pesante.
— LUFFFYYYYY !!! hurla Usopp en lui sautant dans les bras, les larmes aux yeux.
— Usopp ! rit Luffy en répondant à son étreinte.
— Oii Luffy ! lança Sanji en levant des gamelles pleines de nourriture. J't'ai ramené de quoi bien manger pour ta convalescence !
— Bon dieu, souffla Franky en entrant, ses lunettes de soleil sur le nez. Les infirmières ici sont vraiment incroyables !Puis, en voyant Luffy réveillé, il éclata de joie : LUFFY !!
— Francky !! s'exclama Luffy, heureux de voir ses amis. Mais... où est Zoro ?
Usopp leva les yeux au ciel, exaspéré.
— Sérieusement ? Tu poses encore la question après tant d'années ? Il s'est encore perdu.
Luffy éclata de rire, puis, comme une évidence, posa la question qui lui brûlait les lèvres :
— Et Nami ? Où est Nami ? demanda-t-il en se tournant vers Hancock.
Elle arqua un sourcil, perplexe.
— Nami ? répéta-t-elle, avant qu'Usopp ne prenne la parole.
— Attends... C'est qui Nami ?
[...]
Zoro errait dans les couloirs, les pas échos sur les murs blancs, cherchant désespérément la chambre de son ami. La frustration s'était peu à peu installée, et il sentait que sa patience était à bout. Alors qu'il s'aventurait dans une partie plus sombre du bâtiment, le froid l'envahit, un froid glacial qui pénétrait jusqu'à ses os.
Il s'arrêta net lorsqu'il entendit des reniflements faibles, comme ceux d'une personne qui pleure. Curieux, il s'avança lentement, suivant la source de ces bruits. L'air autour de lui semblait plus froid, presque suffocant.
En approchant d'une porte, il réalisa où il était. Le silence lourd, l'atmosphère glaciale, la lumière tamisée... Il se trouvait dans une chambre froide, la morgue de l'hôpital. Son instinct le fit hésiter un instant, mais les reniflements persistants, déchirants, le poussèrent à entrer.
À l'intérieur, dans un coin, il aperçut une silhouette tremblante, recroquevillée sur elle-même, une femme rousse, les yeux cachés dans ses genoux, ses épaules secouées par des sanglots étouffés. Elle semblait si fragile, si seule.
— Excusez-moi. La voix de Zoro brisa le silence. Je crois que je me suis perdu... mais je vous ai trouvée.
Elle leva lentement la tête, ses yeux rouges de larmes rencontrant les siens. Le visage de la jeune femme, marqué par la douleur, n'était rien de moins qu'éblouissant. La beauté de ses traits contrastait avec la tristesse qui l'envahissait, un mélange frappant qui la rendait encore plus émotive.
Zoro, habitué à de nombreuses situations, mais pas à des moments aussi intenses, se retrouva un peu gêné. Après une pause, il tenta de dire quelque chose, d'être utile, mais ses mots semblaient tout à coup maladroits.
— J'ai... des pièces, et euh... Enfin, voulez-vous voir quelque chose de chaud ? On dit que les boissons chaudes peuvent apaiser certaines peines. Je pense que ça vous ferait du bien. Il s'arrêta, se rendant compte qu'il n'était probablement pas très convaincant. Je n'ai aucune intention malveillante, sachez-le. Je cherche juste la chambre de mon ami... et si vous pouvez m'aider...
La jeune femme le regarda avec un léger sourire amusé en entendant la maladresse de son discours. Un sourire timide, mais sincère. Il semblait tellement honnête dans sa tentative d'aider, malgré son évident manque de compétences sociales. Elle ne connaissait personne dans le Nouveau-Monde, à part Garp et Luffy depuis peu alors pourquoi pas aider cette personne.
Elle accepta finalement sa proposition, ne pouvant ignorer la gentillesse dans ses gestes maladroits. Il ne laissait pas de place à la politesse d'un gentleman, mais cela ne la dérangeait pas du tout. Au contraire, son attitude franche et sans détour lui donna une impression de sincérité, quelque chose de réconfortant dans cet endroit froid et morne.
Il ne l'aida pas à se relever, mais après un instant de silence, elle se leva seule, ne comptant pas sur lui pour ça. Zoro, sans cérémonie, ne lui ouvrit même pas la porte, et curieusement, cela la rassura plus qu'autre chose. Il ne cherchait rien d'ambigu, rien de romantique. Cette simplicité, presque brutale, lui offrait une sensation de liberté, et cela renforçait sa confiance pour le suivre sans hésiter.
Ils commencèrent à marcher côte à côte, mais rapidement, elle se rendit compte que son sens de l'orientation était mauvais. Une autre découverte comique dans cette situation absurde, pensa-t-elle en souriant malgré elle..Elle s'arrêta brusquement, tirant doucement sur la manche de son manteau.
— Ce n'est pas par là.
— Ah... euh... si vous connaissez le chemin, je vous suis. répondit Zoro, embarrassé mais toujours souriant.
Elle le regarda, amusée par la sincérité de son regard. À cet instant, malgré tout ce qui se passait, elle se sentait un peu moins seule. Peut-être qu'une petite chaleur humaine pouvait vraiment apporter un peu de réconfort.
Ils arrivèrent enfin devant un distributeur, un peu plus loin de la chambre froide. Zoro inséra les pièces et prit un cappuccino noisette pour Nami, tandis qu'il se contentait d'un café allongé pour lui-même.
— On peut se tutoyer ? demanda Nami, brisant le silence. Cela fit relever la tête de Zoro, qui la fixa un instant, surpris.
— Ouais, pas de problème. Je m'appelle Roronoa Zoro.
— Nami.
Un léger silence s'installa entre eux avant qu'il ne lui demande, l'air un peu distrait :
— Tu cherches quelle chambre ?
— La chambre 28.
Il haussait déjà un sourcil, mais ce n'était pas la réponse qu'il attendait.
— Quelle bâtiment ?
Elle lui répondit d'un ton presque naïf :
— Ici même.
Zoro la regarda avec étonnement, l'air de se demander ce qu'elle voulait dire. Puis un éclat de compréhension traversa son regard.
— Tu cherches la chambre de Monkey-D ?
Un rictus se dessina sur son visage, et Zoro souffla, agacé, avant de la fixer d'un air suspicieux.
— Me dis pas que tu es une groupie ?
— Non, non, je suis la petite-amie de... Ace.
Il s'arrêta net, et un silence lourd s'installa entre eux. Il inclina la tête et, gêné, s'excusa rapidement.
— Oh... Je suis désolé. Je suis le meilleur ami de Luffy.
Nami lui sourit timidement, ne sachant pas vraiment quoi dire. L'expression de Zoro changea alors qu'il réalisait qu'elle venait ici pour Ace. Il se sentit soudainement stupide pour avoir fait une remarque aussi déplacée.
— Tu n'es pas d'ici, alors ? demanda Zoro pour briser la tension.
— C'est exact. Je viens de l'East Blue. Je vis à Logue Town maintenant.
— Ma ville natale est aussi dans l'East Blue. Ça fait un moment que je n'y suis pas retourné.
Ils échangèrent un regard, un léger sourire naissant sur leurs visages, avant que Nami ne se décide à reprendre la conversation.
— Mmh... Je vais t'accompagner à la chambre de Luffy.
[...]
Lorsque la porte s'ouvrit, Luffy leva immédiatement la tête et aperçut Zoro et Nami en même temps. Un léger sourire étira ses lèvres alors qu'il adressait un salut silencieux à Zoro, qui s'approcha de lui.
— Content de te revoir. dit Zoro, et Luffy hocha la tête en réponse, ses pensées encore envahies par les remords liés à la perte d'Ace.
Sanji et Franky, eux, ne perdirent pas de temps pour faire connaissance avec Nami. Aucun sous-entendu déplacé, juste une sincérité évidente. Tout le monde savait désormais qui était Nami pour Ace, et ils s'assuraient de la mettre à l'aise. Ce geste n'échappa pas à Luffy, qui ne pouvait s'empêcher de la regarder. Il remarqua ses épaules maigres, ses joues creusées, son air épuisé. Même si elle restait belle, quelque chose clochait. Il fronça les sourcils, inquiet, mais comprenait son état. Cependant, il n'aimait pas la voir comme ça. Un élan d'impulsion le poussa à demander discrètement à Usopp de commander des pizzas et des boissons pour tout le monde.
Hancock semblait plus à l'aise avec Nami, et Nami choisissant de garder une certaine distance avec Luffy tout en surveillant ses gestes. Mais Luffy, lui, ne pouvait détacher son regard d'elle. Il la fixait intensément, sentant une étrange connexion qui le perturbait.
Alors que tout le monde s'installait, Nami échangeait avec les garçons, apprenant à connaître chacun d'eux. Sanji, le chef cuisinier réputé ; Zoro, le chef de dojo et mannequin à ses heures perdues ; Franky, le chef de chantier ; Usopp, l'expert en réparation d'avions ; Hancock, mannequin et actrice connue. Et Luffy, dont la renommée n'était plus à prouver. C'était un monde étrange pour Nami, mais elle ne se laissait pas impressionner. Ses pensées, cependant, se tournaient toujours vers Ace.
Lorsque les pizzas arrivèrent, Usopp distribua les parts, y compris à Luffy. Mais dès que Nami vit Luffy avec une part de pizza en main, elle s'approcha immédiatement de lui, les sourcils froncés. Elle attrapa son poignet, stoppant tout le monde autour d'eux.
— Je t'ai dit que tu ne pouvais pas manger ça. Dit-elle froidement, tenant son poignet avec fermeté. Tu m'avais promis que tu ferais attention.
Luffy la fixa sans vraiment prêter attention à sa réprimande.
— Tu ne manges pas ? demanda-t-il en l'ignorant, visiblement plus intéressé par autre chose.
— Je n'ai pas faim.
Un silence lourd s'installa autour d'eux.
— Tu veux que je respecte tes foutues restrictions ? Luffy se redressa dans son lit, son ton aussi froid qu'elle. Eh bien, mange toi aussi. On est désormais dans le même bateau.
Nami, surprise par la violence de ses mots, haussait un sourcil, ne comprenant pas d'où venait cette attitude.
— Tu souffres parce qu'Ace est mort ? Luffy continuait, les yeux vides de toute émotion. Tu crois que moi, je ne souffre pas ?
Elle ouvrit les yeux, déstabilisée, mais Luffy n'attendait pas de réponse. Il fixait intensément Nami, de plus en plus agacé.
— Si tu veux que je respecte tes restrictions, alors mange aussi. Luffy lâcha une grimace. Je me fiche que tu aies faim. Ton corps est aussi fin qu'une baguette.
Le silence était de plus en plus pesant. Sanji, Franky et les autres observaient la scène en silence, comme choqués par l'intensité de la tension.
— Luffy ! cria Sanji, visiblement furieux.
— C'est pas cool. ajouta Franky, secouant la tête. Tu devrais vraiment faire preuve de plus de compassion.
Mais Luffy, dans sa colère, balaya ces remarques d'un geste de la main. Il se tourna de nouveau vers Nami, avec un regard de plus en plus dur.
— Compassion ? dit-il froidement. Est-ce que ça fera revenir mon frère ? Non. Alors mange. Sinon c'est moi qui te nourrirait et je suis parfaitement disposé à pouvoir le faire.
Le geste de Nami, qui se mordait les lèvres et regardait Luffy sans un mot, trahissait sa lutte intérieure. Elle n'était pas prête à céder, mais ses gestes laissaient voir une certaine faiblesse, une fatigue qu'elle cachait derrière son calme apparent. Quand Luffy insista encore, Nami lâcha son poignet avec colère, comme si celui-ci venait de lui brûler les mains. Elle fixa Luffy, le souffle court, son regard empli d'une frustration puis lui vola la pizza à sa main qu'elle mit en bouche.
Elle jeta son sac, frustrée, et se força à manger deux parts de pizza d'un coup, comme un glouton, sans la moindre grâce. Luffy, toujours de son lit, observait le spectacle, son regard aussi froid que les mots qu'il venait de lui adresser.
— Tu comptes t'étouffer ? demanda-t-il, moqueur, mais inquiet en même temps. Ou faut-il que je te fasse boire aussi ?
Elle haussait les épaules et attrapait le verre de Zoro, le buvant d'un trait sans un mot, presque comme une façon de répondre à son défi.
— Tu y vas fort. murmura Franky à Luffy, étonné par son attitude.
Mais Luffy ne répondit pas. Il se concentra sur sa propre assiette, se nourrissant aussi, mais sans un mot de plus.
[...]
Les choses avaient commencé à se compliquer au cours de la semaine écoulée. Hancock, bien que calme en apparence, sentait la tension grandir à chaque jour qui passait. Elle n'était pas en colère contre Nami, cette fois. Non, c'était Luffy qui lui brisait le cœur.
Il agissait d'une manière étrange, presque calculée. Ses gestes pleins de gentillesse étaient toujours accompagnés de remarques sèches, voire cruelles. Cette gentillesse camouflé par des paroles cruelles. Tout semblait être un jeu pour lui, un moyen de contrôler la situation, de manipuler Nami dans une position où elle n'aurait pas d'autre choix que de lui obéir. Il se livrait à des ruses qui forçaient Nami à rester proche de lui, dans un environnement clos où elle ne pouvait échapper à ses intentions. Mais au fond, Hancock savait qu'elle ne pouvait plus rien faire. Nami allait partir, et elle ne reviendrait plus.
Elle l'avait surprise, un jour, demandant à l'infirmière de retirer le canapé et de réduire les meubles et les chaises autour du lit de Luffy. Il voulait qu'il n'y ait qu'une chaise près de lui, afin de forcer Nami à y rester. Une supercherie enfantine.
Il commandait toujours des plats en avance, un à un, tout ce qu'elle aimait manger. Luffy, apparemment obsédé par le moindre détail de ses goûts, avait appris que Nami adorait les Kinder Bueno et le jus d'orange. Il en commandait toujours la veille à l'aide de son père, s'assurant qu'elle ne manque de rien, qu'elle soit confortablement installée à ses côtés, sans jamais avoir à penser à autre chose.
Hancock, quant à elle, observait tout cela en silence, les yeux remplis de tristesse. Elle savait que Luffy commençait à s'éloigner, que toute son attention se tournait vers Nami. Elle en souffrait, mais il y avait peu à faire. Nami, en tant que petite amie d'Ace, allait être la personne dont Luffy aurait besoin. Et Ace, même mort, continuerait de les lier.
Le matin, Nami promenait Luffy dans le jardin de l'hôpital, poussant son fauteuil roulant, lorsqu'une légère brise d'automne caressa leur peau. Le soleil frappait fort malgré la froideur du Nouveau-Monde. Leurs pas se faisaient lents, tranquilles, à la manière de ceux qui, silencieusement, partagent une profonde connexion sans avoir besoin de parler.
— Law t'a consulté hier, et tout est favorable pour que tu puisses assister aux funérailles de ton frère. commença Nami. « Tu devras porter un masque, et ton père t'y emmènera. Une autorisation a été faite pour te permettre d'y assister. Mais es-tu sûr de vouloir y aller ? Il faut limiter les interactions physiques pour éviter l'épuisement ou le stress émotionnel. »
— Oui, Nami, je suis sûr. répondit Luffy, la gorge nouée, le cœur serré.
Un silence lourd s'installa entre eux. Les mots semblaient si faibles face à la réalité de la situation. Les funérailles d'Ace. Luffy ne voulait pas l'admettre, mais il savait qu'il ne pourrait jamais complètement se remettre de la perte de son frère. Ace serait toujours un souvenir précieux, et ce cœur, qui battait maintenant en lui, resterait un poids éternel.
— Ce soir, je ne pourrai pas rester. annonça Nami.
Luffy tourna lentement les roues de son fauteuil pour s'arrêter, son regard accablé se tournant vers elle.
— Pourquoi ? demanda-t-il, d'un ton inquiet.
— Je dois préparer mes affaires. répondit Nami en souriant doucement, tentant de masquer la douleur qui perçait dans sa voix.
— Quoi ? Mais si c'est une question d'argent, je peux tout te payer. Tu n'es pas obligée de repartir. Luffy semblait sincèrement contrarié par l'idée que Nami parte, qu'elle s'éloigne.
Elle sourit tristement, un sourire empreint de complicité et de mélancolie.
— Il est temps pour moi de rentrer, Luffy. dit-elle doucement, presque en murmurant. « Et puis, je pense que toi aussi, tu dois retrouver ta vie d'avant. Ace sera toujours là, dit-elle en posant doucement sa main sur sa poitrine. Je n'en veux pas à Ace, pas du tout. Quand je t'ai rencontré dans cette chambre... j'étais soulagée de sentir un peu de lui dans toi. »
Elle baissa les yeux, le regard perdu dans ses souvenirs. C'était vrai. En voyant Luffy après la greffe, elle avait ressenti cette connexion étrange avec Ace, une sorte de présence persistante.
— Au début, j'en voulais à Ace de ne pas m'avoir dit la vérité. Mais maintenant, je comprends. Elle posa une main sur la poitrine de Luffy. Il a agi par amour. Et toi aussi, tu aurais agi ainsi pour lui. C'était son choix, et maintenant les choses doivent revenir à ce qu'elles étaient.
— Tu as raison, répondit Luffy, le regard intense. J'aurais fait pareil pour Ace, mais je n'arrive pas à me débarrasser de ce sentiment de remords.
— Au moins tu as de la chance. dit Nami avec douceur. « Ace sera toujours en toi. Et ce cœur qui m'appartient, il m'appartient aussi. »
Luffy se figea, ses joues rougissant d'un rouge vif, sans comprendre exactement pourquoi il ressentait cette chaleur étrange en entendant ces mots. Il rougit davantage, sentant le regard de Nami sur lui.
— Tu n'as pas le droit de partir, Nami. Ses mains se crispaient sur les accoudoirs de son fauteuil. Je ne suis pas encore guéri... Sa voix tremblait. Tu as promis de prendre soin de moi, pour Ace, alors pourquoi tu...
— Luffy, interrompit-elle doucement, sa voix presque brisée. C'est Hancock ta fiancée qui le fera. Tu n'as pas besoin de moi.
Il ouvrit la bouche pour répondre, mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Une voix puissante et pleine d'émotions se fit entendre derrière eux.
— Nami !
Marco. C'était l'un des meilleurs amis d'Ace. Ses yeux étaient emplis de larmes lorsqu'il courut vers eux. Avant même qu'il ne puisse dire quoi que ce soit d'autre, Nami s'élança vers lui, se jetant dans ses bras en sanglotant.
Luffy les observa, le cœur serré. Pourquoi étaient-ils si proches ? Pourquoi fallait-il qu'ils s'étreignent ainsi ? Il se sentit jaloux, inexplicablement, et fit avancer son fauteuil, déterminé à couper court à cette scène.
Dans un geste impulsif, il tira sur le jean de Nami, la faisant légèrement reculer et arrêtant leur câlin. Il ne supportait pas de les voir ainsi, aussi proches, aussi naturels dans leur confort.
— Luffy, comment te sens-tu ? Demanda Marco inquiet en s'abaissa à son niveau.
Luffy tira encore plus sur le jean de Nami surprise pour l'éloigner encore plus de Marco
— Mieux maintenant.
To be continued...
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