Je n'arrive toujours pas à en revenir, le taxi est actuellement en train de survoler le village endormi de Konoha. Tandis que je suis autant émerveillée que déstabilisée par tout ces évènements, je ne pose tout de même aucune question à mes deux compagnons, pour qui tout semble normal, mais tente tant bien que mal de comprendre par moi même. Je scrute par la fenêtre, la nuit s'étant à perte de vue, tandis que je surplombe ce village dans lequel j'ai grandi.

Soudain, un "bip" sonore retentit dans la voiture, il s'agit de Gaï qui vient d'appuyer sur un gros bouton rouge sur le volant. Une sorte d'aura contenant l'intégralité des couleurs du spectre visible apparait alors devant nos yeux. Alors que nous le traversons, le paysage change du tout au tout. Le ciel sombre de Konoha vire au rose pâle, l'astre de la nuit se décuple pour donner naissance à trois lunes, les paysages, quant à eux, viennent de prendre des couleurs vives et éclatantes, rendant alors l'horizon difficile à scruter sans en être distrait.

Lorsque nous atterrissons, c'est dans une vaste plaine dont l'herbe bleue s'étend à perte de vue.

Gaï : Nous sommes arrivés.

Izumi : Bien mais... pourquoi m'avez vous amené ici ?

Le maitre lève ses yeux noirs vers les nuages au blanc immaculé. Essayant tant bien que mal de savoir ce qu'il regarde depuis quelques secondes, je lève les yeux à mon tour. Ce que je découvre me laisse sans voix. Une personne est en train de flotter dans les airs. Non. Elle vole !

Izumi : Mais...Qu'est-ce que...

Gaï : C'est une fée.

Izumi : Une fée ?!

Gaï : Oui, comme toi.

Izumi : Pardon ?!

Lee : Tu n'es pas au courant ? Nous t'avons amené ici car tu es la fille du roi des fées.

Gaï : Vu la tête qu'elle fait elle ne doit pas être au courant...

Izumi : Si j'ai bien compris... mon père est le roi des fées ?

Gaï : Oui, nous devons nous rendre à l'arbre féerique, la cour t'attend.

Sans que je n'ai eu le temps de rétorquer, un hennissement retentit dans la plaine. Sa provenance ne tarde pas à être révélée lorsqu'un cheval blanc ailé atterrit à son tour dans l'herbe bleue. Le coté rationnel étant écarté de mon esprit, nous grimpons dessus. Me laissant porter par cette inhabituelle monture, je réfléchis à tous ces changements si soudains. Comment suis-je censée avaler tout ceci sans me poser de questions ? Et puis après tout, pourquoi ne pas vivre avec, de toute manière je ne pourrais pas faire autrement.

Au bout de longues minutes de vol, un immense arbre aux feuilles mauves se dessine au loin, de nombreuses silhouettes inidentifiables à son pied. D'après les ordres de Gaï, le cheval atterrit. Lorsque nous posons pied à terre, je crois rêver. Chacun des habitants de Konoha se trouve devant le grand arbre, bien qu'ils soient quelque peu différents. Tous ont l'apparence de créatures plus ou moins féériques. Lorsque l'un d'entre eux se détache de la foule, je suis forcée de retenir le rire qui monte en moi.
Tandis que ses sabots de bouc claquent à chacun des pas qu'il fait vers moi, je lève les yeux vers son visage masqué. Si l'on ne fait pas attention aux pieds de bouc, Kakashi n'a pas changé d'un poil.

Kakashi : Votre altesse, je serais votre garde du corps. Laissez moi vous accompagner jusqu'à votre père.

Izumi : Oh Euuuu...

Gaï : Suis le.

C'est donc aux cotés de Kakashi que je marche vers l'entrée de l'arbre. Ceci est bien étrange à visualiser, mais je vous assure que dans le tronc de cet arbre gigantesque se trouve une porte arrondie dont les battants s'ouvrent devant nos yeux.
A ma grande surprise, je découvre un véritable palais de marbre à l'intérieur du végétal. Comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences. Dans les couloirs que nous traversons, de magnifiques, et coûteux, tableaux se trouvent accrochés aux murs, tandis que des gardes effectuent leur ronde quotidienne.

Quelques temps après, nous arrivons finalement devant une salle. La porte ouverte nous laisse alors apercevoir un long tapis couleur lavande, traversant l'intégralité de la pièce. Au dessus de nos tête, un plafond voûté orné d'un gigantesque fresque, sûrement peinte à la main, représentant des fées.
Tandis que je contemple cet art, on me tapote sur la cuisse. C'est Kakashi qui me montre d'un signe de tête le bout de la salle. En effet, au bout du long tapis, se trouve un trône sur lequel siège fièrement mon père. Sans un mot de plus, nous nous avançons vers lui, puis, le saluant d'une révérence, attendons. Il ne parle pas à prendre la parole.

Roi : Izumi ! Ma fille ! J'ai ordonné que l'on vienne te chercher afin de te confier une mission de la plus haute importance !

Izumi : Bonjour papa, moi aussi je suis ravie de te revoir.

Roi : Tu peux disposer Kakashi.

Kakashi : Bien votre altesse.

Roi : Bien, maintenant qu'il est parti je vais pourvoir t'expliquer ta mission.

Tandis que le silence se répand dans la salle, en l'attente du commencement de cette fameuse explication, je remarque une jeune femme. Ses longs cheveux noirs aux reflets bleutés la suivent à la manière d'une ombre lorsqu'elle se déplace discrètement à côté de l'un des gardes. Je n'ai pas le temps d'observer plus son visage, puisque le roi, mon père, continue.

Roi : Comme tu as pu le constater, le ciel est bien vide.

Izumi : Et bien il y a quand même trois lunes ...

Roi : Oui mais il manque quelque chose, l'arc en ciel magique.

Izumi : L'arc en ciel magique ?

Roi : Oui celui qui nous fournit la poussière afin que nous puissions voler... tu n'as pas remarqué que ses couleurs avaient disparues ?

Izumi : Oh si... je l'avais remarqué...

Roi : Quoi qu'il en soit il a disparu, et comme tu es une fille, tu ne pourras pas reprendre le trône après moi, donc je t'envoies en mission puisque ce n'est pas grave si tu meurs.

Izumi : Pardon ?

Roi : Et bien c'est vrai, la société des fées indique que seul un HOMME peut reprendre le trône.

D'un pas en avant, je m'apprête à protester une nouvelle fois lorsque le bruit de la porte retentit dans toue la salle. Un jeune homme ailé y fait irruption et avance vers le trône avec assurance, un gros livre sous le bras. Tout en gardant son air confiant, il tire une table au milieu du tapis, juste devant le roi avant de le regarder droit dans les yeux.
D'un geste lent, il lève le bouquin, d'environ quarante centimètres de largeur, au dessus de la table et le laisse tomber, créant un bruit sourd résonnant dans le silence de la salle.

Roi : Itachi ! Qu'est-ce donc ?

Itachi : Le code des fées.

Il repousse ses longs cheveux derrière son épaule et reprend la parole.

Itachi : Si l'on consulte ce code, il stipule que si le roi n'a pas de fils, or c'est votre cas, il lui sera possible de céder le trône à l'un des membres MASCULINS de sa famille.

Roi : Où veux tu en venir ?

Itachi : Vous le sauriez si vous me laissiez finir.

Roi : Continues alors je t'en prie.

Itachi : Il est écrit article 64, alinéa 18 du code des fées que, je cite, "Le roi sera dans l'obligation de céder le trône, si il ne possède pas de fils, à sa fille aînée - or vous n'en avez qu'une- si celle ci accomplit quelque chose de très utile pour la société féerique."

Roi : Cette loi est débile.

Itachi : Si vous le dites, mais en tout cas vous serez dans l'obligation de l'appliquer étant donné qu'elle est vielle de dix milles ans, elle fait donc partie du patrimoine de la loi, une invention du premier souverain.

Roi : D'accord... et bien... si Izumi arrive a faire retrouver ses couleurs à l'arc en ciel, elle pourra monter sur le trône...

Itachi : Merci votre altesse.

Roi : Mais tu devras l'accompagner ! Et si vous échouez, vous serez tout deux enfermés dans le cachot jusqu'à ce que mort s'en suive !

Izumi : Mais c'est totalement ign...

Itachi : Marché conclu !

Izumi : Mais...

Roi : Très bien vous pouvez disposer.

Le dénommé Itachi quitte la pièce la tête haute. Mon destin désormais, visiblement, lié au sien, je lui court après pour le rattraper. Je me plante alors devant lui, lui barrant la route.

Izumi : Pourquoi tu fais ça ?

A suivre...