Chapitre 25
Sakura
Un jour plus tôt.
Je sentais mes jambes flageller. C'était l'alerte, je devais m'arrêter mais je m'en fichais bien pour une fois. Sans m'en soucier, je continuais mon avancée vers je ne sais où. J'avais comme l'impression de manquer d'air dans la salle. Il me fallait juste m'éloigner un peu, respirer un bon coup, et peut-être revenir en coller une à Sasuke. Je n'en revenais pas, mes larmes brouillaient ma vue et je continuais dans ma lancée sans réfléchir.
Tout ce temps, il s'était bien joué de moi. Plusieurs pièces se réunissaient dans ma tête et le scénario prenait forme. Il ne m'avait jamais caché être détective certes, sa décision subite d'aller à Milan, son refus de nous accompagner jusqu'ici. Ce que je retenais par dessus tout, c'est que ce que je vivais avec Sasuke vient d'atteindre son apogée. Je me sentais trahie, humiliée et très honteuse.
Serait-ce la même chose à chaque fois ? J'avais comme une impression de déjà vu. Sasuke et Ino s'avéraient finalement de la même trempe. Sauf que là ça faisait beaucoup plus mal, je lui avais ouvert mon cœur et je l'aimais. C'est encore plus difficile à encaisser. Tout ce temps, était juste une contrainte pour lui. De mon côté, je pouvais clamer haut et fort avoir passé les meilleurs moments de ma vie. Lui par contre, il était simplement payé pour tout ça.
Je sentais mes jambes défaillir une fois de plus, toute cette agitation jouait sur mon rythme cardiaque. Je l'ignorais une fois de plus, j'en avais marre tout d'un coup.
Marre de cette vie pleine de restrictions.
Marre de la présence abusive de mes parents
Marre de toujours passer pour une idiote.
Je ressentis une première palpitation, une vive chaleur me monta à la tête, très intense. Elle semblait s'évacuer par mes oreilles. Mes jambes flagellaient à nouveau et mon rythme cardiaque était des plus déchaînés.
N'empêche que je me maintenais debout. Titubant sans vraiment savoir où je vais.
Je m'en voulais tellement d'être malade.
J'aurai aimé être beaucoup plus la fille qu'on surprotège. J'aurai aimé que Sasuke soit auprès de moi parce qu'il ressent autant de choses que ce que j'essaie d'enfouir au fond de moi présentement.
J'avais fortement besoin de lui, tout mon corps le réclamait, mais je ne pouvais me serrer contre lui. Non, pas après cette trahison.
J'ai eu une envie de tout abandonner d'un coup.
Abandonner oui mais quoi ? Je n'ai rien réalisé, je n'aurai rien laissé derrière moi.
Le feu était passé au vert. Je devais m'arrêter mais ce n'était pas mon intention. Tout était obstrué dans ma tête.
J'avais besoin d'en finir.
Mue par une force indicible, j'avais attendu que la voiture m'approchant en plein soit suffisante proche avant de délibérément me jeter sur elle.
La chute avait été douloureuse, mais rien de jamais vécu après tout, la douleur je ne connais bien.
Sasuke
Le jour d'après.
J'empilais tout ce qui m'appartenait dans ma valise sans trop réfléchir. Il fallait faire vite, il fallait rentrer, il fallait retrouver Sakura.
Je me répétais inlassablement ces mots dans ma tête. Naruto lui semblait perplexe. Il me regardait simplement. Il était conscient que ce n'était pas le bon pour intervenir mais j'étais persuadé qu'il le ferait quand même.
« - Est-ce qu'on peut considérer que notre mission est achevée ? »
Je m'arrêtais avant de le regarder puis de reconsidérer sa question. Techniquement, il n'y a plus de voyage, donc plus de mission.
« - Est-ce qu'on peut considérer qu'on a réussi ? » lui retournais je avant de me reconcentrer sur mes valises.
« - La fille qu'on était censée surveiller et dans un lit d'hôpital avec plusieurs factures donc je dirai non. » me dit Naruto l'air penseur.
Sans rien de plus je finalisais ma valise. S'il veut rester ici qu'il le fasse, moi j'avais pris ma décision. Je rentrais dès aujourd'hui. J'avais le besoin d'être auprès de Sakura.
Une notification de mon téléphone me réveillait. Ma gestionnaire m'informait qu'elle avait finalisé l'achat du billet d'avion. J'accusais la réception avant de tomber sur la dernière image de ma galerie.
Enfouie parmi les nombreuses photos de son tourisme extraordinaire, Sakura glissait à chaque fois une photo d'elle entre dix. C'était un petit rituel que je faisais semblant de ne pas remarquer. Complimentant tout sauf la photo qui intérieurement était la plus belle à mes yeux.
La culpabilité ne m'avait jamais semblé aussi douloureuse et pourtant j'en ai des choses à me reprocher.
« - Tu fais peine à voir Sasuke. Ne laisse pas ce vieux te mettre dans le crâne que c'est de ta faute. La seule personne à qui tu dois des explications c'est Sakura. Alors fonce et va la retrouver. N'abandonne pas tant qu'elle ne t'aura pas pardonné. Range ton égo mal placé pour une fois et ouvre ton cœur. Je te rejoindrai dans quelques jours. J'ai des choses à régler avant. » m'intima Naruto avant de sortir de ma chambre sans attendre de réponse.
Je soupire avant de me laisser aller sur le lit. Mon vol est pour dans au moins 3h et je suis suffisamment proche de l'aéroport pour me permettre un petit moment de repos. Deux coups à ma porte venaient me sortir de ma rêverie.
Paresseusement j'étais allé ouvrir avant de tomber sur Karin à ma grande surprise.
« - Je tiens à clarifier les choses avant ton départ. » débute la rousse.
Je m'étais simplement décalé pour la laisser entrer avant de retourner à l'intérieur.
« - Ce qui s'est passé est un accident. Ne va pas croire que j'ai volontairement essayé de nuire à ta copine pour on ne sait qu'elle raison. » Reprit elle
« - Je ne t'ai rien demandé pourquoi tu te justifies ? »
« - Parce que je ressens le besoin de le faire. Si c'était volontaire, je ne vous aurai pas appelé. »
« - C'est pas vraiment un motif. On en a déjà vu des cinglés qui faisaient ça. » lançais je en haussant les épaules.
En soit je me fichais bien de l'origine de cet accident et à aucun moment je ne l'avais suspecté mais la voir essayer de me convaincre était bien drôle.
« - Sasuke, au stade où l'on est tu connais déjà la nature de mes sentiments pour toi et en retour je suis consciente qu'ils ne sont pas partagés. Cela dit, j'ai appris qu'aimer quelqu'un c'est avant tout vouloir son bonheur. Et c'est la demoiselle à la chevelure tape-à-l'œil qui fait le tien. Je ne compte même pas essayer de m'immiscer entre vous... seulement ne me refuse pas ceci.. »
Durant tout son monologue, je voyais ses yeux s'emplirent de larmes. C'était la première que je réalisais à quel point, l'amour pouvait faire souffrir et même rendre les gens différents. J'avais presque failli m'en vouloir de ne pas partager ses sentiments.
Elle s'était approchée de moi lentement avant de chastement poser ses lèvres sur les miennes. C'était donc ça qu'elle voulait que je lui accorde.
Non ce n'était pas un baiser de fougue, avec un ballet de langues et un feu dans les hanches. Non c'était juste un contact prude entre nos deux lèvres. Le genre de baiser qu'on se donnait au primaire. Ca avait duré plusieurs secondes pendant lesquelles elle avait gardé les yeux fermés.
Puis lentement elle s'était détachée. J'étais resté stoïque tout le long, c'était de loin le pire baiser de ma vie mais je respectais ses sentiments. Elle avait ensuite souri maladroitement avant de rapidement s'en aller. J'étais littéralement choqué.
Un peu après, je m'étais rendu à l'aéroport. C'était devenu une habitude maintenant les longs trajets. Je n'avais jamais autant voyagé dans une si courte période. Étrangement j'avais eu le sommeil lourd et je m'étais bien reposé durant ce trajet infernal quand bien même ma position était désagréable pour dormir. Sans compter les enfants qui faisaient toujours en sorte de pourrir mes voyages.
J'avais préféré rentrer directement chez mes parents. Persuadé que mon appartement devait se trouver dans un bordel sans pareil. J'avais fait une petite fête avant mon départ en mission et je n'avais pas prévenu la femme de ménage. A peine arrivé, ma mère m'avait bombardé de questions. C'est vrai que j'étais rentré dans prévenir et j'étais censé durer un peu plus encore. Je lui avais simplement répondu que les ordres de ma mission avaient changés. Elle voyait bien que j'étais épuisé et pas entrain à la conversation alors sans insister, elle m'avait laissé me reposer.
Je dois être en pleine forme pour charmer ma petite rose.
Hinata
Je n'avais pas vraiment le choix je devais rentrer. Et même si honnêtement je n'avais pas imaginé la fin de notre voyage ainsi, je n'avais aucune envie de rentrer. Cependant ce faisant j'avais comme l'impression d'abandonner Sakura. Je faisais mes valises avec beaucoup de flegme. Mon regard s'était posé sur les deux billets pour aller voir les cascades. C'était prévu pour après-demain, une idée de Sakura.
Je regardais intensément les billets comme ci bêtement ils pouvaient me donner la motivation nécessaire pour rester.
Naruto aussi ne rentrait pas. Ça avait sonné comme une évidence dans ma tête d'un coup.
Deux billets, deux personnes, moi, Naruto.
J'avais envoyé ma valise bouler avant de sortir rapidement emportant mon téléphone avec moi pour prévenir le blond. C'est vrai que je ne connaissais pas leur hôtel.
Au premier bip a peine, il avait déjà répondu.
« - C'est décidé je reste. » lançais je un peu trop vite.
« - J'étais sûr que tu ne m'aurais pas abandonné. »
J'avais rigolé devant la manière dont il dépeignait la situation.
« - Ce n'est pas vraiment pour toi, mais tu peux voir les choses comme ça si ça te fait plaisir. »
« - Mauvaise tentative. Sors, je suis sur votre parking. »
J'avais souri avant de raccrocher et de me précipiter dehors.
Je l'avais aperçu dehors en train de m'attendre. Et là j'ai simplement fait ce dont j'avais envie depuis des lustres. Naruto m'avait habilement rattrapé malgré tout l'entrain dont j'avais fait preuve pour lui tomber dessus.
Sans préambule on s'était embrassé d'un commun accord.
Même si je n'avais aucune idée de comment tout ça se finirait, j'avais juste en tête que le moment présent était tout ce dont j'avais besoin. Naruto s'était détaché doucement avant de me regarder en souriant.
« - Pourquoi j'ai comme l'impression qu'on est de piètres amis ? » lui demandais je en riant.
« - Je ne suis pas de cet avis. Peu importe sa situation, Sasuke ne voudrait jamais que je lâche ce qui me fait plaisir pour lui. » me répond le blond sans hésitation.
« - Sakura dirait la même chose sans hésiter. »
On s'était mutuellement sourit avant que je ne lui montre les billets de l'excursion.
Je vis Naruto me faire un sourire taquin en découvrant les lieux de l'expédition.
« - L'eau, les cascades, ça a toujours été l'un de mes meilleures fantasmes. » Me dit-il avant de partir en fou rire devant mon air mi médusé mi gêné.
C'était vraiment la personne la plus sans filtre que je n'avais jamais vu. Devant son rire contagieux, je n'ai pas pu retenir le mien non plus. Son humour laissait vraiment à désirer.
« - Où est ce que je pourrais bien t'emmener ? Ce parking n'est pas assez bien pour nous deux. » Fit Naruto en faisant mine de réfléchir.
« - Que dirais-tu d'aller observer les baleines ? La faune et la flore ce n'est pas trop mon truc mais c'est soit ça soit on passe deux heures à l'opéra de Sydney à écouter une femme déchaîner ses cordes vocales. » reprit il instantanément.
Évidemment j'avais accepté. L'idée des baleines était certes alléchante mais ce qui importait était juste d'être en sa compagnie.
Le trajet qui se passait sans embûche était devenu un vrai calvaire une fois que nous étions rentrés dans un interminable embouteillage.
« - Tu penses que Sasuke s'en sortira avec Sakura ? » me demande Naruto qui perdait patience devant la longue queue en face de nous.
« - Ce n'est pas le plus inquiétant à mon avis. Tu sais Sakura n'est pas du genre rancunière surtout que Sasuke est spécial à ses yeux. Le véritable problème sera de regagner sa confiance. Elle a été brisée à plusieurs reprises et par son manque d'assurance elle finit toujours par se rejeter la faute de ses malheurs. Je m'inquiète pour elle, j'ai peur qu'elle y voit à nouveau la conséquence de sa maladie. »
« - Sasuke est entêté. Ne t'inquiète pas il ne lâchera pas l'affaire de sitôt. » me sourit Naruto.
Même si on avait finalement passé notre soirée dans la voiture au fil de bruits de Klaxons et de plaintes de conducteurs, ça restait un bon moment.
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