Chapitre 15
Sasuke
La fin du mariage avait plus été un boycott qu'autre chose. J'avais juste hâte de rentrer et je n'étais pas le seul. Une fois fait, j'avais commandé des flûtes de champagnes que je comptais bien finir seul même en sachant implicitement que Sakura viendra.
Et effectivement, il était 23h lorsque la rose avait discrètement toqué à la porte du brun. Il avait attendu peu importait l'heure car il le savait, elle viendrait. Sakura s'était rapidement glissée à l'intérieur une fois que j'avais ouvert la porte de ma chambre. Comme une sorte d'évidence, elle n'avait pas besoin d'invitation.
« - Une minute de plus et je me serai endormi. » lançais je faussement sachant clairement qu'elle ne m'aurait même pas cru.
« - Tu mens très mal pour le coup. » sourit la rose en retirant le paréo la couvrant histoire de rester en pyjama je suppose.
« - Ne me dis pas que tu n'as que ta compagnie à m'offrir ?? » reprit la rose l'air offusquée.
J'avais bien rigolé devant cette insinuation qui sous-entendait clairement que j'étais de mauvaise compagnie. Et à mes souvenirs, c'était une phrase que je lui avais déjà sorti auparavant. La contournant afin de passer de l'autre côté du lit, je lui avais simplement indiqué le seau de champagne et les deux verres qui trônaient autour. Sans oublier les fleurs et le chocolat qui sont apparemment offert à n'importe quelle commande. C'est
« - On va rendre ça plus amusant. Une confidence, un verre. » proposais je
« - Il risque de nous falloir plus d'une bouteille. »
J'avais simplement haussé les épaules quand bien même j'avais saisi l'implicite dans la phrase de la demoiselle.
La vue face au lit, donnait à la pièce encore plus attrayant, le bon combo pour une soirée potins. Et pour une fois j'avais hâte de faire la commère.
Regardant le tapis par terre et les accessoires la rose me toisa d'un sourire taquin.
« - Des chocolats ? On part un peu sur une ambiance rencard tu penses pas ? Tu aurais pu me prévenir j'aurai sorti les talons. » Rigole la rose.
« - Pour bien faire, être habillé serait de trop. »
Comme je m'y attendais, elle s'était empourprée en même temps que ma phrase s'était terminée. Bien facile de lui faire ravaler son latin.
Ce à quoi je ne m'attendais pas par contre, c'était le volatile qui se dirigeait droit sur mon visage et qui n'était rien d'autre que mon oreiller. Mais ça je ne l'avais réalisé qu'une fois, me l'être pris en pleine face.
Ni plus ni moins, j'étais prêt à le ramener quand j'ai réalisé que cela risquerait de ne plus se terminer. Et personnellement j'avais passé l'âge de la bataille d'oreillers. Étonnée que je ne fasse rien, Sakura restait méfiante comme ci elle attendait mon attaque. C'était risible de la voir chercher à anticiper mes moindres gestes alors que je ne préparais rien du tout.
Revenant sur mes pas, je m'étais affalée sur mon lit, jetant un regard à la rose qui était par terre sur le tapis, prêt du champagne.
« - On commence quand tu veux. » dis-je pour nous ramener en quelque sorte à l'ordre.
Sakura qui reniflait en même temps le parfum de la rose, posée en bonus, au même titre que les chocolats je précise, s'était retournée vers moi, me fixant d'un regard que je n'aurai su interpréter.
C'était à prévoir qu'elle se dégonfle à la dernière minute. Sauf que contre toute attente, je la vis servir un premier verre avant de me rejoindre sur le lit.
« - Une confidence, un verre c'est ça ? »
J'avais hoché la tête, la regardant s'installer en tailleur face à moi.
« - Je suis malade, très malade. »
J'avais fronce les sourcils, non pas de surprise mais juste intrigué par le sourire passif qui accompagnait ses mots. Comme si elle venait simplement de me donner l'heure.
Me mettant en tailleur également, je lui avais repris sa flûte de champagnes qu'elle comptait porter à sa bouche.
« - Ça ne compte pas. Je m'en doutais bien. »
avais-je précisé.
« - Peut-être bien mais ce premier verre aurait peut-être pu être le déclencheur du reste. » rencherit Sakura.
« - Certes, mais je les préfère sobre dans mon lit. » souriais je devant mon jeu de mots qui avait peut-être une connotation déplacée mais qui ne pouvait être réfuté étant donné qu'il reflétait quand même la situation. Nous étions dans mon lit somme toute.
Cette fois-ci au moins j'avais pu prévoir puis anticiper le second volatile, et ainsi l'éviter sereinement.
« - Sasuke ton humour laisse vraiment à désirer. »
N'empêche que le regard de Sakura était sérieux, je savais qu'il n'était plus question de deux trois blagues pour détendre l'atmosphère.
« - Drépanocytose, ça te dit quelque chose ? »
Son regard était hagard cette fois-ci, comme lorsqu'on contait une histoire déjà contée mille fois auparavant. L'excitation n'y était plus.
Oui, j'étais suffisamment cultivé pour savoir que c'était une maladie qui pouvait s'avérer grave quand le porteur avait reçu les deux allèles S de son ascendance, jusqu'où c'était grave je l'ignorais.
« - Oui, Je sais que c'est une pathologie héréditaire. » répondis je hasardeux.
« - En gros tu ne sais rien. » remarque la rose.
« - N'exagérons pas, j'ai un minimum de cultures. »
« - C'est bien ce qu'on dit, la culture c'est comme la confiture. Moins on en a et plus on l'étale. »
Oui elle venait de me traiter d'inculte et d'impertinent.
« - Destruction anormale des globules rouges, essoufflement, inflammation des doigts ou des orteils, peau et yeux jaunes, pâleur ou retard de développement, faible taux d'oxygène dans l'organisme, fatigue, inconfort physique ou vertiges, douleurs soudaines dans la poitrine, articulations douloureuses et je me permets de faire fi des maladies opportunistes à côté. »
J'avais failli laisser toute ma stupeur paraître sur mon visage avant de croiser le regard de Sakura. J'avais compris que l'expression que mon visage porterait marquerait à jamais nos relations. Elle devait être fatiguée de ses expressions de pitié, je ne comptais pas en rajouter.
« - Je retiens juste que même tes globules rouges se taillent tellement que tu es chiante. »
Mon humour complètement délabré et qui aurait pu être mal interprété avait au contraire fait rire Sakura qui clairement ne s'attendait pas à ce genres de reparties.
Beaucoup plus détendue, son récit paraissait moins tragique et ironique.
« - On l'a découvert quand j'avais 14 ans. Ma mère a toujours été porteuse du gène, elle en était consciente, mais ce qu'on ne savait pas c'était que mon père était également porteur. Vu que tu te dis cultivé, je me permets de passer l'attrait biologique qui justifie que mon père m'aurait forcément donné l'allèle de la maladie vu que je suis une fille. Ils étaient tous deux type AS, naturellement il ne « faisait » pas la maladie comme on dit. Mais la malchance a voulu que ma mère m'ait également transféré son allèle malade. Et par conséquent, je suis condamnée à prendre un traitement toute ma vie. »
Elle avait exagéré sur la fin de sa phrase prenant un air dramatique comme pour tourner la situation en dérision. Un vrai numéro cette fille.
La nature avait voulu que je ne sois pas doué pour trouver les mots dans ce genre de situation. Alors tranquillement, je remplis sa flûte de champagne à moitié pleins avant de la lui remettre.
« - Tu mériterais deux verres. » lui soufflais je tout simplement.
Sakura dont je commençais à me questionner sur les penchants alcooliques avaient entrepris d'avaler le verre plein d'une traite avant que je ne ralentisse.
« - Je t'ai déjà dit que je préférais quand elles sont sobre dans mon lit. »
Me fusillant du regard, elle avait entamé docilement son verre. Si 13% ne pouvait pas me faire perdre la tête, elle c'était autre chose. Autant rationaliser dès le départ.
Finissant son verre, son regard s'était rivé sur moi. Quelque chose me disait que c'était à mon tour d'y passer.
« - De base mentir ne m'a jamais gêné, mais actuellement je suis dans une situation inconfortable. »
Elle s'était contentée de me regarder, sirotant son verre à intervalle régulier. J'étais resté à le regarder, ma question était qu'est-ce que je dirais ? Et surtout pour la tournure de tout ça m'inquiétait tant. C'était indéniable que Sakura était devenue importante pour moi. Beaucoup plus depuis ce que je viens de découvrir en plus.
Sakura m'avait tendrement souri, avant de pencher sa tête légèrement.
« - Tu n'es pas obligé d'en parler, je n'insisterais pas. »
J'étais surpris et amusé à la fois de la voir reprendre mes paroles. Je lui avais comme laissé le temps de venir à moi et maintenant c'était elle.
Finalement, je me dis que je ne suis pas obligé d'essayer à chaque fois d'anticiper sur la suite.
Parfois il suffit peut-être de laisser les choses se faire toutes seules.
« - Tiens aller, je suis généreuse ! » Dit-elle en me tendant son verre à moitié plein.
Sans réfléchir, je m'en saisis avant de le vider d'un coup.
« - Doucement, je préfère également le lit des types sobres. »
J'avais rigolé. Elle était rafraîchissante cette fille.
Sakura
Je m'attelais à faire des tresses à Sasuke, il n'était évidemment pas d'accord mais j'ai gagné à chi-fu-mi.
Et pourtant il n'en était que plus mignon. Je rigolais en lui donnant des petits surnoms aussi niais les uns que les autres pendant que le coiffais, il n'avait jamais été aussi blasé.
« - Tu refuses d'y croire mais tu es sacrément mignon comme ça. »
Viril aurait été beaucoup plus adapté pour définir ce mâle qui avait il n'y a pas si longtemps retiré son t-shirt sous prétexte qu'il était toujours ainsi dans sa chambre.
Et pour une fois je m'étais surprise à le regarder très différemment. C'était indéniable que je l'avais toujours trouvé beau, mais aujourd'hui mes pensées avaient vrillées autrement. Et ce n'était honnêtement pas très décent.
J'avais détourné la tête pour me reconcentrer sur la partie de chi-du-mi que j'avais fini par gagner. Et nous voilà maintenant érigés en coiffeur et client.
On avait arrêté la séance de confidences parceque non seulement j'avais fini tout le champagne et aussi parceque je voulais donner du temps à Sasuke comme il l'a fait avec moi. Pour ma part, jeu ou pas j'avais prévu de me confier et je savais qu'il avait instauré cela juste pour me mettre plus à l'aise.
Et contrairement à ce à quoi on m'avait habitué, la réaction de Sasuke fut tout autre.
Son regard ne disait rien et c'était bien ça le meilleur. Il était comme il l'avait toujours été, me regardant comme il m'avait toujours regardé et grâce à lui je m'étais senti normale pour une fois.
Je n'oublierais jamais cette soirée.
Naruto
J'essayais de rattraper Hinata qui était légèrement sur les nerfs après ma blague de mauvaise goût. Je l'avoue, la comparer à une citrouille n'était pas très flatteur, mais il n'y avait pas non plus de quoi en faire tout un plat. D'autant plus qu'on profitait de la piscine de la terrasse alternante du restaurant en pleine soirée.
« - Il y'en a de très belles des citrouilles tu sais. » tentais je de la calmer.
« - Arrête tu t'enfonces idiot. »
« - Il est évident que tu n'as rien d'une citrouille Hinata, tu es loin de la femme la plus belle que j'ai vue. »
J'avais souri la voyant s'arrêter et tiquer. Je suis persuadée qu'elle souriait.
« - Et bien sûr ton corps contrairement à une citrouille est parfaitement structurée, tes cheveux parfaits et tes yeux translucides n'ont d'égale que ton teint. »
Je la vis de retourner face à moi les mains contre son visage, apparemment très gênée.
« - Naruto tu me flattes ! » me sourit elle.
Je la ramenais à moi en la tirant dans l'eau par le bras. Celle-ci s'étant trop laissé faire avait buté contre moi, accroissant la gêne qu'elle était la seule à ressentir. Sauf que je comptais bien aller au bout de mes idées cette fois-ci.
« - Hinata ? »
« - Oui ? Me sonde-t-elle de ses yeux laiteux.
« - Je vais t'embrasser. »
Oui c'était une information et non pas une question, voilà pourquoi à peine que j'eus formulé cela je m'étais contre ses lèvres rosées.
Passé l'instant de surprise, c'était une Hinata très volontaire au baiser que j'avais découvert.
Oui je m'enfonce dans les problèmes, mais en même temps les problèmes ont des lèvres vraiment douces.
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