Une vie presque normale
Je me rêveillai avec difficulté, ma semaine avait été éprouvante et pourtant toujours aucun résultat. Depuis que la goinfre avait fait parler d'elle, je cherchais un moyen de savoir comment démasquer une goule fondue dans une masse d'humain. Je ne voulais pas les tuer, bien sûr que non, je voulais juste comprendre leur façon de penser. Ces humanoïdes m'intriguait au plus haut point. Pourquoi ? Parce que je suis très reconnaissante de ce qu'ils ont fait subir à mon oncle. Oui, je sais, ce n'est pas bien de penser à la vengeance. Mais cet homme m'empêchait de vivre de toute les façons possible. Je devais rester son petit animal-jouet. Animal ? Je ne devait en aucun cas prononcer un mot. Jouet ? Je devais rester à sa disposition afin que lui ... ... ... je ne pense pas avoir besoin de le dire. Et puis un jour, en allant chez lui à la demande de mon grand frère, Yosuke, je l'ai retrouvé par terre, une énorme flaque de sang sous son corps. Il lui manquait un bras et bien la moitié d'une jambe. La maison était saccagée, mon oncle mort et la seule chose qui franchit mes lèvres fut un rire dément. Je ne pouvait pas m'arrêter. Enfin c'est ce que je pensais. J'ai fini par me calmer, pris le téléphone et appelai la police. Mais ce furent d'autres personnes qui vinrent. Je crois que c'étais le CCG. En les voyant entrer mon air satisfait disparu laissant place à une mine décomposée. Bref, c'est du passé. Je descends voir mon frère car nous ne sommes plus que deux dans la famille. Il prépare les petits déjeuners. Je prends donc ce qu'il me tends, mange et pars dans la salle de bain pour m'habiller. Eh oui, j'ai cours. Je mets mes longs cheveux argents et noirs en ordre puis place mes lentilles noirs sur mes yeux vairons rouge et gris. Il ne me reste plus qu'à mettre ma cravate, ce qui est déjà un peu plus compliqué. J'appelle Yosuke, il est plus doué que moi pour ça.
- Onii-chan !
- Oui ?
- Viens me mettre ma cravate s'il te plaît !
Il débarque dans la salle de bain et me lance :
- Tu ne peux pas y aller sans pour une fois ... ?
- Ah ça non !
- Allez avance.
Il me fais mon nœud de cravate puis recule pour admirer son travail.
- Parfait, comme d'habitude !
- Merci Yosuke !
Au moins j'étais de bonne humeur. Je pris mon sac et partis pour l'université. Je m'arrête à l'Antique afin de prendre un café. Je viens régulièrement ici car le café est délicieux. J'interpelle une serveuse. Elle a les cheveux bleus et assez courts, les yeux bleus également, elle est fine et plus grande que moi de 2 têtes. Elle est plutôt jolie malgré son regard un peu froid.
- Un café sans sucre s'il vous plaît.
- Corsé ?
- Je veux bien merci.
Je n'ai parlé que quelques secondes avec elle pourtant cette jeune fille à l'air malheureuse. Ce n'est qu'une impression mais bizarrement j'y crois. Elle revient avec ma commande.
- Merci euh ...
- Je m'appelle Toka.
- Eh bien merci beaucoup Toka.
Je lui souris mais elle me regarde et repart sans autres forme de procès. Je bois mon café et laisse l'argent sur la table en me levant puis je pars : direction l'université.
J'arrive devant le grand portail et entre. Je jette un coup d'œil dans la cour histoire de voir si je ne reconnais personne. Bizarre. Je vois le garçon qui a l'habitude de lire seul sur un banc. Mais il doit s'être blessé puisqu'il porte un cache œil. Une main se pose sur mon épaule, me sortant de mes pensées.
- Arrête de flâner, c'est l'heure d'aller en cours.
- Je sais Nyo.
- Tiens, tu ne sursautes plus.
Je me retourne pendant qu'il rigolait. C'est vrai qu'il adorait me sortir de mes pensées juste pour me voir faire un bond.
- Baka Nyo !
Je rigole avec lui de bon cœur. Nyo est mon meilleur ami depuis le milieu du collège, bien que j'avais 6 ans de moins que lui. On est arrivés dans la même classe en quatrième. Oh, non, ce n'est pas lui qui a redoublé, c'est moi qui ai sauté des classes ... pas mal même ... Je suis rentrée à la petite école quand j'avais 2 ans. Ensuite tout s'est passé normalement jusqu'à ma troisième année. J'ai sauté le CP et le CE1, puis le CM1 pour finir par passer les classes de sixième et cinquième. Et non, je n'ai pas de tare ! Juste j'étais toute petite, ce qui était un peu embêtant. Oui, à 12 ans en université, c'est dur de se fondre dans la masse. Nyo lui, avait un parcours tout à fait normal mais avait bien voulu m'accepter. Il y avait aussi une fille qui m'aimait bien, mais ils étaient mes 2 seuls amis.
- Eh ho miss dans la lune, on a maths.
- Ah oui, c'est vrai. Mince ... bon s'il faut vraiment y aller ...
- Tu dis ça mais c'est toujours toi la première de la classe.
Il rit et me donne une claque amicale dans le dos.
- Aïe !
- Allez, allons affronter madame Takimasa.
On s'engouffre dans le bâtiment principal et entrons dans l'amphithéâtre, pile à l'heure.
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