Perdue
Je cours à perdre haleine dans le labyrinthe de rues de Tokyo. Chaque soubresaut, m'arrache un gémissement de douleur ... Non mais sérieusement, ça n'aurait pas pu arriver un autre jour ?! Je continue ma course dans les ruelles sombres, sans vouloir m'arrêter. Seulement j'y suis bien obligée, car j'arrive dans une impasse. Pourquoi faut il que j'ai un sens de l'orientation aussi pourri ? Du coup, je me retourne mais me retrouve face à face avec un gars aux cheveux et aux yeux bleus. Il me rappelle quelqu'un mais j'ai à peine le temps d'y penser que je me retrouve sous son bras, je crois, avec son manteau qui me cache la vue. Je me débats mais rien n'y fait. Je suis trop petite et trop faible.
- Lâchez moi, espèce de truc machin !!!
- C'est pas très sympa de parler comme ça.
Comme si j'avais besoin de son sarcasme ... Je sens qu'il court et saute, mais je ne comprends pas bien ses déplacements. Je suis ballottée comme une pauvre poupée de chiffon.
- Vous me voulez quoi au juste ?
- Oh, juste toi.
- Mais pourquoi ?
Pas de réponse ... Je commence à en avoir marre d'être la victime de service !! Je veux savoir bon sang !! Je lui donne des coups plus fort que je le peux sur l'avant bras et hurle :
- Crétin !!! Abruti !!! Enfoiré !!! Reposez moi !!!
- Arrête de te conduire comme un bébé !
- Mais vous êtes qui à la fin ??
À nouveau un silence ... Oh ce qu'il m'énerve ! Il arrête sa course et crie :
- Eto ! J'ai la gamine !
Bien évidemment, lui aussi n'obtient pas de réponse. Ça doit être une habitude chez ce genre de personne. J'entends des bruits de pas se diriger dans notre direction. Ça résonne, j'en conclus que nous sommes dans un endroit fermé. Une voix enfantine et trafiquée me parvient.
- Tu es bien Atsuy Iyora ?
J'hoche silencement la tête et elle reprend en parlant à mon kidnapeur.
- C'est bien. Il ne nous reste plus qu'à la faire parler.
- Elle parlera, ne t'en fais pas.
Me faire parler ?? Mais de quoi ? Le gars me lâche enfin et je tombe lourdement sur le sol, coupant court mes pensées. Je me relève aussi rapidement que je le peux car la douleur est horriblement forte et me diminue. Je rejette le blouson sur mon épaule et les fixe l'un après l'autre.
- Vous êtes vraiment tarés ??!
Puis ils se dévisagent l'un l'autre laissant la parole à la personne à la voix trafiquée.
- Tu n'as rien à dire petite. Tu nous obéis, point.
Elle ponctue sa phrase par un rire à me glacer le sang. Mais je ne dois pas me laisser marcher dessus ! Et puis quoi encore ?!
- Et puis qui êtes vous à la fin ?!!
- Nous sommes pour l'instant tes meilleurs alliés. Si tu écoutes.
La petite fit un signe de tête à son acolyte qui me pressa d'avancer d'une main dans mon dos. Je m'exécute peu confiante seulement il n'est pas du même avis.
- Dépêche toi !
- Oh du calme ! Être petite n'a pas que des avantages !
Je crois que j'aurais mieux fait de me taire car une fois devant la porte, il l'ouvre et me jette violemment dans la toute petite pièce. Je me heurte au mur et tombe à genoux, à moitié sonnée.
- Moins de violence s'il vous plaît ...
Ma voix était presque éteinte et très basse. Peut-être ne l'a t il pas entendu car il ne me répond pas, mais il m'attrape par le bras et m'arrache un cri de douleur, me mettant les larmes aux yeux.
- Vous ... vous me faites mal ...
- Mal ? Que t'es tu fais ?
- Rien ... lâchez moi ... !
Il a un air sérieux et dur. Il tire sur son blouson que j'avais gardé sur l'épaule et bien que j'essaye de l'en empêcher, il me l'enlève très facilement.
- Arrêtez !!!
Je pleure tant la douleur est vive. C'est encore à vif et prêt à saigner. Il appuie le bout de ses doigts dessus.
- Qui t'as fait ça ?
Son ton est froid tandis que ses doigts s'enfoncent un peu plus à chaque seconde de silence.
- Qui ??
- Une amie !
Je crie cette réponse et il retire sa main. Il me sourit sadiquement.
- Tu vois, quand tu veux.
- Je ... je peux ... au moins savoir ... votre nom ...
- Ayato. Pourquoi fréquentes tu des goules ? Ne nie pas, on vous a vus avec l'autre gars.
- Parce qu'il est gentil ! Les goules ne sont pas toutes des monstres !
- Vraiment ?
Il tourne la tête deux secondes et quand il me regarde à nouveau, ses yeux sont devenus noirs et rouges. Des yeux de goule.
- Pourquoi ... vous faites ça ... ?
- Parce qu'on a besoin de réponses. On cherche Lize.
- Lize ?
- La goinfre.
- Elle a disparut ! Et je ne l'ai jamais vue !
Il parut réfléchir quelques minutes puis me posa une nouvelle question.
- Si tu sais qu'elle a disparut, tu sais aussi comment ?
- Bien sûr que non ! J'en sais rien !
- Tu vas finalement nous être moins utile que nous le pensions ...
- Mais vous auriez pu poser ces questions à n'importe qui !
Je commence à m'emporter. C'est vrai quoi ! À chaque fois ça me tombe dessus ! Toujours sur un ton calme, lui me répond :
- Tu es la seule qui enquête sur nous. Donc la seule logiquement capable de nous renseigner.
Il me regarde comme s'il allait me manger. Ce qui risque d'arriver si je ne lui donne pas des informations ... j'ai beau réfléchir, je ne trouve pas, certainement pas assez concentrée.
- Ayato ... s'il vous plaît ... laissez moi rentrer chez moi ...
- Ça non ! Tu resteras ici tant qu'on aura besoin de toi. Après, soit on te bouffera, soit je ne sais pas encore. Il faudra que je demande à Eto.
Il affiche un sourire sadique et attrape ma main brutalement. Je suis terrorisée. Que va t il me faire ? De plus, ma main est minuscule par rapport à la sienne. Je tente de me débattre, en oubliant quelques instants que j'étais blessée. Je gigote dans tous les sens comme un ver de terre.
- Lâche moi ... ! Lâche moi, t'as compris ... !?
Il rit. Pourquoi tout le monde se moque toujours de moi ?!! C'est injuste ! Il me soulève par la main, mes pied ne touchent plus le sol. Et c'est là que je ne pense plus. Et un de mes pieds atterrit ... en plein dans ses ... bijoux de famille. Il tombe à genoux en se tenant les "parties" d'une main et me tord les bras dans le dos de l'autre, m'arrachant un nouveau cri de douleur. Je fais mon possible pour rester debout mais c'est tellement douloureux que mes genoux ploient et je m'écrase quasiment, face contre terre. Je reste ici jusqu'à ce qu'il se relève. Je me retrouve soulevée, contre son torse tandis qu'il me plaque un tissus imbibé de chlorophorme sur le nez et la bouche. Je tente à nouveau de me défendre mais mes coups ne sont pas très puissants et deviennent de plus en plus mous. Puis, plus rien. Ni douleur ni lumières, les ténèbres.
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