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- 5 -

Holmes attendit que l'inspecteur soit hors de vue pour se diriger vers la porte qui faisait face à celle du mort.

Il me jeta un regard oblique, hésitant visiblement à me dire quelque chose, puis haussa les épaules et frappa trois fois le battant du bout des phalanges. Il n'y eut aucune réponse.

Le détective tourna la poignée, qu'il trouva bloquée, et, visiblement exaspéré, sortit de sa poche un minuscule trousseau de clef.

- Quel jour sommes-nous ? demanda-t-il sans me regarder.

- Lundi, il me semble...

Il se saisit de la plus longue des clefs et inséra le panneton dans la serrure. Il y eut un déclic.

Le battant coulissa en silence et il me poussa sans ménagement à l'intérieur.

La pièce dans laquelle nous pénétrâmes était exactement semblable à celle que nous venions de quitter. Le macchabée en moins.

- Restez là, me lança Holmes. Je vais le chercher.

- Je peux...

- Ne vous vexez pas, mais vous n'êtes pas réellement en accord avec l'ambiance des lieux. Et comme Lestrade n'est plus là pour donner son avis, je me passerais volontiers de compagnie. Ne bougez pas. Ne touchez à rien. Il déteste ça.

Et, sur ces derniers mots, il quitta la pièce.

Je restai planté là, les bras ballants. L'interdiction de toucher quoi que ce soit m'empêchait-elle de m'asseoir dans un fauteuil ? J'en étais à ce point de mes réflexions lorsqu'un bruit dans mon dos m'arracha un sursaut. Un frottement ténu.

Je fis volte-face.

Un des panneaux constituant le mur avait coulissé. Dans l'embrasure de la porte ainsi découverte, occupant tout l'espace, se tenait un homme.

Si j'avais dit « un reptile à visage humain », j'aurais certainement mieux trahis l'impression que me donna son regard froid, son visage blanchâtre, et la légère inclinaison de sa tête. Il fit un pas en avant, laissant le panneau de bois se refermer de lui-même. Malgré son embonpoint, ses gestes étaient fluides et précis, comme calculés à l'avance. Mes yeux glissèrent sur ses habits sombres et s'arrêtèrent sur ses gants blancs. Je fis un effort pour demeurer impassible, luttant contre la furieuse envie de me saisir de mes armes.

Sans relâcher l'emprise de son regard, il s'avança et pris place dans un fauteuil, en face de moi. Un geste de sa part m'invita à m'asseoir.

- Vous êtes le nouveau larbin de Sherlock, lança-t-il.

Sa voix froide, cassante, était pleine de mépris.

- Larbin n'était pas le terme spécifié dans le contrat, répliquai-je. Garde du corps, mercenaire, homme à tout faire...

- Larbin, conclut-il.

Je le fusillai du regard. Il lâcha un soupir et me détailla ostensiblement des pieds à la tête.

- Ça va de mal en pis, lâcha-t-il en s'installant un peu plus confortablement. Voilà qu'il fraye avec des déserteurs.

- John Watson, grinçai-je en me demandant in petto s'il n'y avait pas marqué « déserteur » sur mon front. J'aimerais pouvoir dire que je suis enchanté de vous rencontrer, mais malheureusement...

- Ne vous en faites pas. Personne n'a été jamais été enchanté de me rencontrer.

- J'en suis triste pour vous.

Il leva un sourcil, surprit par ma remarque.

- Docteur Watson, reprit-il, j'aimerais que vous surveilliez Sherlock Holmes pour moi. Ne faites pas cette tête, découper des gants de médecin ne les rends pas méconnaissables.

- Que lui voulez-vous ? répliquais-je sèchement.

- Que du bien, rassurez-vous. De temps en temps, je vous demanderai certains rapports sur lui. Ses fréquentations. Ses enquêtes, surtout. Les informations dont il dispose...

- Non.

Il haussa un nouveau sourcil, surpris.

- Je me suis mal fait comprendre. Je vous payerai.

- Vous vous êtes très bien fait comprendre, mais non, merci.

- À votre place, il le ferait, vous savez. Il vous trahirait sans le moindre état d'âme.

- Qu'en savez-vous ? De toutes façons, cette discussion est close.

Je me levai et me dirigeai vers la porte d'un pas décidé.

La poignée refusa de s'enclencher.

Je me tournais vers lui, furieux. Mais le regard qu'il me lança transforma aussitôt ma colère en terreur sourde. Plaqué contre la porte, je me sentis soudain pris au piège. Où était Holmes, bon sang ? Qu'est-ce qui lui prenait si longtemps ?

Dans mon début de panique, je remarquai que les yeux de celui qui me dévisageait ressemblaient étrangement à ceux du détective, tout aussi gris, tout aussi perçants. Mais plus secs, plus cruels, dénués de la moindre étincelle d'amusement. Et infiniment plus menaçants.

Un drôle d'air passa sur son visage, comme s'il venait de comprendre quelque chose.

- Docteur Watson, dit-il lentement, faisant de sa voix froide résonner chaque syllabe. Pourquoi n'enlèveriez-vous pas votre mitaine gauche ?

J'eus soudain du mal à respirer. Je testai frénétiquement la poignée de ma main droite en cachant l'autre dans mon dos, résolument fermée, serrée à m'en meurtrir la paume.

J'étais perdu.

Après toutes ses années à fuir, il avait fallu que je tombe sur ce détective, précisément au moment où lui échouerais cette enquête, qui le mènerait à cet endroit...

- Le moins qu'on puisse dire, reprit l'homme reptile en se levant, c'est que vous êtes plus que vous ne paraissez être...

Il s'approcha lentement de moi, son ombre bloquant petit à petit la lumière du jour. Comment un homme de sa corpulence pouvait-il se déplacer si silencieusement ? Je déglutis avec peine et fis un effort pour rester le plus impassible possible.

- Sherlock n'est pas au courant, n'est-ce pas ?

Je fis non de la tête.

- Tant mieux, murmura-t-il, soudain songeur.

L'atmosphère se détendit imperceptiblement. Je relâchai ma respiration.

- Quelque chose ne va pas, souffla-t-il. Quelque chose de grave.

Je me retins de lui faire remarquer qu'un homme avait été démembré en face de chez lui.

- Quelqu'un s'attaque à nous, conclut-il en replantant son regard dans le mien. Vous êtes bien placé pour savoir qu'on ne le fait pas impunément. J'aimerais que Sherlock ne s'implique pas dans cette affaire, continua-t-il avant de pousser un énorme soupir, mais si vous le connaissiez un peu mieux, vous sauriez que c'est impossible. Tenez-le à l'écart de ça, Docteur Watson. Tenez-le à l'écart de nous, pour son propre bien. En échange, je ne révèlerai pas aux Hommes de Lettres que j'ai retrouvé l'un des deux seuls individus qui aient jamais réussi à leur échapper. Car c'est vous, n'est-ce pas ? Vous avez fixé le gant de ma main gauche avec trop d'insistance, lorsque je suis arrivé, et vous vous êtes empressé de cacher la vôtre. Ceci, associé au meurtre de Grantham...

Je déglutis. Il ne bougea pas, ne s'approcha pas, ne haussa pas la voix, et, pourtant, son visage se fit encore plus menaçant.

- Vous avez compris, Docteur ? Débrouillez-vous pour garder mon frère loin des Hommes de Lettres.

- Votre frère ? répétai-je, stupéfait.

À cet instant, trois coups brefs furent frappés à la porte.

- Mycroft ! lança une voix, assourdi par l'épaisseur du battant. Je sais que tu es là-dedans !

L'homme reptile leva les yeux au ciel et me fit signe de me décaler pour pouvoir ouvrir la porte. Étrangement, la poignée qui m'avait refusé le passage lui obéit sans discuter.

- Sherlock ! s'exclama-t-il. Qu'est-ce qui te prends, de hurler dans un endroit pareil ?

- Tu es infernal, Mycroft, répondit l'autre en pénétrant dans la pièce. Je suis certain que tu as fait exprès de me laisser fouiller tout le bâtiment.

Il se tourna vers moi, l'air soudain un peu triste.

- Laissez-moi deviner. Mon frère ici présent a cherché à vous acheter ?

- Oui, mais...

- Ne vous frappez pas, tous les autres avant vous ont fait le même choix. Dieu sait que Mycroft n'est pas une personne à contrarier !

- Mais...

- Qu'en dis-tu ? me coupa-t-il en se tournant vers son frère. Un meurtre en face de chez toi. Tu ne me feras pas croire que tu n'y es pour rien.

- Ne t'en déplaise, mon cher frère, j'aurais difficilement pu escalader la façade avec deux sabres sur le dos.

- Comment savez-vous que...

- Mycroft est extrêmement intelligent, me coupa une nouvelle fois Holmes. Certainement plus que moi.

Je haussai un sourcil sceptique. Il fit un geste de la main signifiant qu'il ne voulait pas s'étendre sur le sujet.

- Toujours est-il, reprit le détective, qu'il est atteint de ce triste vice qu'on nomme indolence. En bref, il ne quitte son bureau que pour des affaires d'État. Quand l'État insiste beaucoup.

- Lorsque tu auras finit de disserter sur mes dispositions physiques, Sherlock, tu iras peut-être arrêter le commanditaire de ce meurtre.

- La veuve n'ira pas bien loin. Mais tu sais comme moi que ce n'est pas aussi simple, mon cher frère. Sinon, je ne serais pas venu te « saluer ». Pourquoi ce modus operandi ? Pourquoi ici ?

L'autre Holmes garda le silence.

Un sourire se dessina sur les lèvres du détective.

- Tu n'en sais rien, réalisa-t-il. Tu n'en sais rien !

Il fit volte face et se dirigea vers la porte, les yeux brillant d'excitation.

- Venez Watson ! J'ai une enquête à mener !

- Un instant, intervint Mycroft.

Le détective lui jeta un regard méfiant.

- Tiens-moi au courant, finit doucement son frère.

L'espace d'un instant, il me sembla las, courbé sous le poids des ans, des inquiétudes et des responsabilités. Un instant seulement.

- Tu n'as pas payé Watson pour...

Holmes s'arrêta et se tourna vers moi, confus.

- Vous avez refusé.

Je haussai les épaules.

- J'ai promis à Madame Hudson que je vous protégerai, pas que je vous vendrai au premier reptile en costume venu.

- Madame Hudson est une machine.

- Cela rend-il ma promesse caduque ?

- Je suppose que non...

Il me dévisagea un instant, un air un peu perplexe sur le visage. Étais-je véritablement la première personne à refuser de le vendre ? Je me sentis soudain plus enclin à pardonner sa froideur envers l'espèce humaine.

- Vous a-t-on déjà dit que vous étiez étrange ? me demanda-t-il en tirant la porte, qui ne lui accorda pas plus de résistance qu'à son frère.

- Une ou deux fois, répondis-je en souriant.

La porte passée, je jetai un regard en arrière.

Juste avant que le battant ne se referme, j'eus le temps d'apercevoir Mycroft, assit derrière son bureau, me fixer de ses yeux gris. Il avait retiré son gant.

Sur la main qu'il tenait ouverte, à hauteur de sa tête, je pouvais très clairement voir la plume bleue me lorgner, plus menaçante que jamais.

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