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Lorsque je revins, en fin de matinée, les flocons de neige se mêlaient à la cendre.

Planté au milieu du trottoir, ignorant le ballet des pompiers, tout autour de moi, je contemplais l'incendie en train de s'éteindre.

La morgue avait brûlé.

Entièrement. Sous-sol comprit, puisque c'était là, d'après les pompiers, qu'avait démarré le brasier.

La fumée noire de l'incendie agonisant empuantissait l'atmosphère de relents de mort.

On avait extrait des ruines plusieurs dizaines de cadavres. Calcinés. Absolument inidentifiables.

Je les laissais seuls une demi-journée et ils mettaient le feu à la maison ? J'étais déchiré entre l'envie de rire et de pleurer.

Que s'était-il passé ?

Mon regard se posa malgré moi sur les corps déformés alignés sur le trottoir. Les policiers n'avaient pas eu assez de draps pour tous les recouvrir.

Holmes ne pouvait pas être là-dedans. Il était bien trop malin pour se faire piéger par un simple incendie... Oui, il avait sauvé les autres et ils s'étaient tous échappés à temps...

Incapable d'en supporter davantage, je titubai jusqu'à rencontrer un mur et me laissai glisser au sol, accroupi, la tête dans mes genoux. J'entendais le sang battre à mes oreilles, de plus en plus fort. Combien de personnes perdues ? Trois de plus. Trois que je n'avais pas su protéger.

J'étouffai un rire amer. Avais-je déjà réussi protéger quelqu'un, de toute façon ?

Les mots avaient un goût de cendre.

Je m'aperçus que je tremblais. J'essayai de me reprendre. Holmes ne pouvait pas être mort. Ni les autres. C'est tout. Il fallait que je m'accroche à ça. Jusqu'à m'en convaincre. Holmes n'était pas mort.

Il fallait que je me concentre sur autre chose. D'abord, finir ma mission et retrouver Viktor. Après... Après on verra bien. Il sera toujours temps d'y penser... Après.

Je serrai les dents. Je serrai les poings.

Puis je me redressai et tournais le dos à la morgue en ruines.

L'entrée de Scotland Yard à la surface était bien moins impressionnante que celles du Londres-d'en-haut. Une grille rouillée couverte de graffitis haineux, des vitres cassées remplacées par des planches de bois et une vieille inscription sur le fronton, aujourd'hui illisible, contribuaient à lui donner un aspect plutôt misérable.

Il y avait un garde devant la porte. Les temps étaient-ils si troublés qu'on devait protéger l'entrée des commissariats ?

J'essayai d'appliquer sur le policier les méthodes de Holmes. Malheureusement, tout ce que je réussis à déduire, c'est qu'il était susceptible. Et encore, le fait qu'il pointe son arme sur moi m'avait mis sur la voie.

— Je voudrais parler à l'inspecteur Gregson, lançai-je d'une voix aussi assurée que possible.

— Il est occupé.

— Mais non. Allez le voir et dites-lui que vous venez de la part de John Watson. Je suis certain qu'il sera ravi de me recevoir.

L'attaque de front n'était peut-être pas la plus subtile – en fait, il y avait fort à parier que je me jetais dans la gueule du loup – mais j'avais appris que Viktor avait été arrêté par la police et, pour être franc, je ne savais quoi faire d'autre. Je n'allais pas le faire évader, mais je ne pouvais pas non plus le laisser pourrir en prison par notre faute. J'avais l'intention de bluffer et d'utiliser nos otages pour faire plier l'inspecteur.

Penser à Philip et Lizzy me remit une nouvelle fois en mémoire l'image de la morgue en ruine, et je me concentrai aussitôt sur le présent.

Le policier hésita un instant, me fit signe de rester où j'étais, et entra dans le bâtiment.

Moins d'une minute plus tard, un rugissement retentit, faisant presque trembler les murs.

— L'HOMME QUE JE RECHERCHE DEPUIS DEUX JOURS VIENT SE LIVRER ET VOUS LE LAISSEZ DEVANT LA PORTE ? S'IL S'EST BARRÉ, JE VOUS FAIS BOUFFER VOTRE CASQUE !

Le policier ressortit en courant. Ses yeux me cherchèrent un instant, paniqués, avant de me trouver. Il lâcha un énorme soupir de soulagement et remit son casque sur sa tête.

Derrière lui surgit un Gregson furibond.

— Bonjour, lançai-je d'un ton faussement innocent, c'est pour une disparition. Un médecin-légiste cyborg. Très grand. Un peu excentrique. Vous n'en auriez pas des nouvelles, par hasard ?

La face rouge de colère ou d'indignation – ou peut-être bien des deux – l'inspecteur se saisit de mon bras et me tira sans douceur à l'intérieur. Nous passâmes en triple vitesse devant les policiers occupés à taper sur des machines, les interrogatoires en cours et les bureaux fermés.

Enfin, il me poussa dans une petite pièce et claqua la porte derrière lui.

La voyant toute encombrée de papiers et de poussière, je supposai s'agissait d'une salle d'archives. Il débarrassa d'un geste ample un bureau branlant, envoyant valser les piles de papiers jaunis qui y avait élus domicile, et me fit signe de m'asseoir.

Je tirai une chaise, en testai la solidité, et obéis en silence.

Nous nous dévisageâmes longuement.

Enfin, il hocha la tête d'un air incrédule, se laissa tomber sur une chaise en face de la mienne, sortit une flasque de sa veste et la renversa dans son gosier.

Une fois ce petit rituel accompli, il posa les mains sur le bureau et me regarda bien en face.

— J'ai quelques petites questions, si cela ne vous dérange pas, dit-il d'une voix artificiellement calme. Tout d'abord : qu'est-ce qui se passe, bordel de merde, et qu'est-ce que vous foutez ici ?

— Ma foi, j'ai appris que vous aviez arrêté Viktor, et me suis dit qu'on pourrait s'expliquer...

Il me jeta un regard effaré.

— Mais oui, continuez, je vous prie... Au point ou nous en sommes, expliquez-vous...

— Eh bien, soupirai-je, j'avais plus ou moins prévu que ce soit vous qui posiez les questions.

— Ben voyons. Vous pensiez que j'allais vous attachez et vous frapper, aussi ?

Je n'osai pas avouer que l'idée m'avait traversée l'esprit.

— Faut pas croire tous ce que les nobliaux vous disent, ricana le policier en ressortant sa flasque.

— D'ailleurs, qu'en avez-vous fait, de Lestrade ?

— Ça ne vous regarde pas.

— Comment, ça ne me regarde pas ? Espèce de... Écoutez, je ne sais pas comment vous concevez votre métier, mais je vous assure qu'enfermer des innocents n'en fait pas partie ! À moins qu'on vous ait versé un joli petit pourboire ? persiflai-je en me levant à demis de ma chaise.

— ASSEZ ! tonna-t-il en écrasant son poing sur la table. Vous êtes venu pour m'insulter ? Et après, si je vous enferme, vous aurez le toupet de dire que vous êtes un martyre du bon droit et de la justice ?

Sa bouche se tordit dans un rictus méprisant, mais ses yeux n'exprimaient qu'une immense fatigue.

— Vous me faites bien rire, vous, votre inspecteur à deux balles et votre détective qui pète plus haut que son cul ! railla-t-il en se levant. Oh oui, messieurs se congratulent, messieurs sont contents, messieurs démantèlent des réseaux sans prendre en compte qu'au moins, dans ceux-là, on avait des informateurs, ce qui ne sera pas le cas des prochains ! Messieurs ne s'occupent que d'affaires classes, mais qu'est-ce qu'ils savent de la misère de la surface ? Nooon, on s'empresse de crier au scandale, regardez, il traite avec les nobles, méprisons-le, traitons-le en paria ! Comme si j'en avais quelque chose à foutre de leur opinion !

Il fit volte face et riva son regard au mien.

— Vous croyez que c'est simple de faire ce métier quand on est pas, comme Sir Lestrade, de haute extraction ? Hein ? Ici, on manque de tout. On a pas vu l'ombre d'un budget depuis des millénaires, et c'est à peine si on reçoit notre paie ! Alors s'il suffit de courtiser quelques petits nobles ridicules pour pouvoir avoir des cellules décentes et de quoi faire bouffer les prisonniers, eh bien merde, et allez tous vous faire foutre !

Il frappa dans une étagère, renversant une boite pleine de papiers qui s'explosa au sol avec un bruit sourd.

Je gardai le silence, un peu honteux. Il soupira et garda le dos tourné, les poings serrés agrippés au meuble.

— Je suis désolé, lâcha-t-il enfin, visiblement à contre-cœur. C'est un peu compliqué, en ce moment...

Il lâcha son étagère et se retourna.

— Je n'ai pas besoin d'être noble pour être attaché à ce pays, reprit-il, un peu plus calmement. Et maintenant... Tout va de mal en pis, il se passe des choses de plus en plus bizarres, et je ne comprends plus rien.

— Si ça peut vous rassurer, répondis-je doucement, vous n'êtes pas le seul.

Il lâcha un nouveau soupir et se rassit en face de moi, à califourchon, les bras posés sur le dossier de la chaise. Je lui jetai un regard contrit.

— Je suis désolé.

— C'est ça, répliqua-t-il avec un geste de la main qui pouvait aussi bien signifier qu'il acceptait mes excuses ou qu'elles n'étaient pas désirées. On a bien arrêté votre médecin cyborg, mais je ne savais pas que c'était un de vos amis.

— Alors pourquoi...

— Il a demandé à un agent de police comment se rendre au marché noir.

J'explosai de rire.

— Ce qu'il y a de bien, avec les génies, c'est qu'on ne s'ennuie jamais !

Il sourit fugitivement.

— Pour Lestrade... commença-t-il, le visage de nouveau sombre.

— Vous savez pertinemment qu'il n'a rien à voir avec les meurtres !

— Certes. J'ai beau ne pas l'aimer, je ne le pense pas pour autant capable de telles horreurs. Holmes non plus, pour être tout à fait franc. Le problème... c'est qu'il a disparu.

— Comment ça, disparu ?

— Je ne sais pas. Il n'est jamais arrivé au commissariat. Le fourgon a été prit dans une embuscade. Les policiers qui l'accompagnaient ont été tués. On n'a retrouvé aucune trace de lui.

Il me laissa un instant pour digérer l'information, puis posa la question qui, manifestement, lui brûlait les lèvres.

— Où sont les autres ?

Je baissai les yeux. Ma voix se fêla malgré moi.

— Je... Je les ai laissés dans la morgue.

Il pâlit d'un coup.

— La morgue... Qui vient de brûler ? Pas cette morgue-là, j'espère... Par les couilles du Seigneur, dites-moi qu'il ne s'agit pas de celle-là !

Mon regard fut assez éloquent. Il passa ses mains sur son visage, l'air hagard.

— Ne me dites pas que vous vous inquiétez autant pour Holmes...

Il me jeta un regard surprit.

— Pour Holmes ? Pas vraiment, non.

— Nos otages sont si importants ?

Sa bouche s'ouvrit et se ferma comme celle d'un poisson.

— Vous ne savez pas ? lâcha-t-il, abasourdit. Vous ne savez pas ?! Par toutes les saintes prudes, à votre avis, pourquoi ne vous ai-je pas enfermé tout de suite ? Pourquoi n'aie-je pas informé mes supérieurs de votre « visite » ?

— Parce que vous vous doutez qu'il s'agît d'un coup monté ?

— On peut dire ça, oui. En tout cas, j'ai compris que quelque chose clochait gravement quand je l'ai vu monter dans l'avion avec vous. J'ai toujours son portrait dans mon bureau, vous savez. La plupart des policiers d'ici l'ont enlevé, mais je n'ai pas pu m'y résoudre. Je l'ai reconnu dès que j'ai vu son visage.

— Qui ? Lizzy ?

Il me regarda comme si j'étaie pris de folie furieuse.

— LIZZY ? LIZZY ? Mais vous avez kidnappé la Reine, bordel de merde ! Et apparemment tout le monde s'en fout !

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