Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

- 11 -

Pris de pitié, le soleil finit par déchirer mes songes, me ramenant au monde des vivants. Mais même sa lumière chaude ne pouvait entièrement atténuer l'amertume de mes pensées.

Je me levai sans attendre, terrifié à la simple idée de me rendormir, et me rendis au salon.

Holmes était roulé en boule sur le sofa, apparemment endormi. L'impressionnante quantité de cendres, à côté de sa pipe, témoignait de sa longue veille.

Je fouillai les placards à la recherche de quelque chose de comestible. Je ne trouvai qu'un peu de pain rassis, du miel issu d'un pot sans étiquette, et quelques biscuits militaires. Heureusement, nous ne manquions pas de thé.

La bouilloire, par contre, me donna du fils à retordre. Il me fallut un moment avant de comprendre que les câbles qui en sortaient étaient directement reliés à Madame Hudson, qui accepta sur une simple demande de faire chauffer l'eau. Avec amusement, je remarquai que l'attirail nécessaire à la préparation du thé semblait avoir été rajoutée à l'imposante machine, comme bricolé à la hâte un jour où Holmes n'avait vraiment pas envie de préparer lui-même sa boisson.

Je dus malgré moi faire un peu de bruit, car lorsque je revins dans le salon Holmes s'étirait, semblable à un chat.

— Quelle heure est-il ? grommela-t-il en secouant sa pipe.

Il sera sept heures vingt-sept et trente-quatre secondes au troisième top. Top. Top. Top, répondit à ma place la voix mécanique de madame Hudson, m'arrachant un sursaut.

— Vous avez passé la nuit à réfléchir ? demandai-je en nous servant du thé.

— Vous devriez essayer de temps en temps, me répondit-il en haussant les épaules, cela ne pourrait pas vous faire de mal.

— Mais si je le faisais, qui raillerez-vous ?

Il eut un vague sourire. Je le lui rendis plus franchement et prit une lampée de thé brûlant.

— Vos réflexions nocturnes vous ont-elles éclairé ? repris-je.

— Sur certains points.

Malgré ma curiosité, je ne lui fis pas le plaisir de lui demander des précisions. Il se saisit de la tasse de thé que je lui avais destiné et la bue lentement, pensif. Il semblait attendre quelque chose.

Abandonnant la table, j'emportai ma tasse dans l'un des deux fauteuils qui faisaient face à la cheminée. Je craignis un instant que le détective ne me rabroue – après tout, je n'étais pas réellement chez moi – mais il ne dit rien. Quelques instants plus tard, il se leva et s'assit en face de moi. Le silence, qui aurait pu être pesant, était étrangement reposant. Peut-être n'étais-je simplement plus habitué à baisser la garde quelque part, à m'installer, à profiter.

Je fermai momentanément les yeux, savourant la tasse chaude, au creux de mes paumes. Lorsque je les rouvris, il était en train de me regarder, l'air pensif, la tête légèrement inclinée. Son regard flou me soufflait qu'il était loin de Baker Street.

La voix de madame Hudson résonna soudain dans la pièce, m'arrachant un sursaut qui faillit coûter son intégrité à ma tasse de thé.

Devant la porte est situé : Wiggins.

— Parfait, répondit le détective avec satisfaction. Laissez-le entrer, Madame Hudson.

La porte s'ouvrit, cédant le passage à un gamin débraillé d'une douzaine d'années. Nul besoin d'être Sherlock Holmes pour déduire, à la vue de sa maigreur et de l'aspect de ses vêtements, qu'il s'agissait d'un enfant des rues. Il se déplaça dans le salon comme un vieil habitué et tira une chaise pour s'attabler tranquillement, sous le regard indifférent du détective.

— Encore un nouveau ? s'amusa l'objet de mes pensées en posant son regard sur moi.

— Oui, répliquai-je un peu abruptement, encore un nouveau. Apparemment, mon prédécesseur avait peur des araignées.

Le garçon pouffa.

— Je savais bien qu'il allait pas rester longtemps, celui-là. Il parlait beaucoup trop.

— Wiggins, grinça Holmes, dois-je comprendre que c'est une visite de courtoisie ?

— Oh non, m'sieur Holmes ! répondit le gamin en se mettant immédiatement au garde-à-vous, consterné d'avoir manqué à son devoir. Quelqu'un a déposé un message dans la boite aux lettres morte de Hyde Park.

Holmes, fébrile, se saisit de la petite enveloppe que lui tendait le garçon et l'ouvrit aussitôt pour lire le billet qui y était glissé. Un sifflement d'exaspération franchit ses lèvres. Il froissa rageusement le message et le jeta sur la table.

— Pas de bonnes nouvelles ? s'inquiéta Wiggins.

— On peut dire ça, répliqua Holmes.

Il fouilla dans sa poche et lui lança une pièce, que l'autre attrapa au vol.

— Merci. Tu as fait du bon travail. Tu peux t'en aller.

Le gamin effectua une nouvelle ébauche de salut militaire et se dirigea vers la porte, apparemment satisfait d'avoir remplit sa mission.

— Attends ! l'interrompis-je. Tu ne vas pas repartir comme ça, dans le froid...

Il me jeta un regard perplexe. Je lâchai un soupir et me saisis des biscuits et du pot de miel que j'avais sortis pour déjeuner.

— Prends au moins ça.

— Merci m'sieur ! s'exclama-t-il, les yeux brillant, en s'emparant de son butin.

N'en croyant pas sa chance, il dégringola l'escalier, effrayé, peut-être, que son aubaine disparaisse. Je souris de son enthousiasme et retournai m'asseoir en face de Holmes, qui n'avait pas bougé d'un poil.

— Vous employez des enfants ? lançai-je, accusateur.

— Pour les basses besognes, me répondit-il distraitement, son esprit visiblement ailleurs. Mes francs-tireurs sont d'une aide inestimable.

— Mais ce sont des enfants ! Comment pouvez-vous les entraîner dans vos enquêtes ? Imaginez le danger que vous leur faites courir !

Il ne répondit rien. Je lâchai un soupir, conscient de parler à un mur, et reportai mon attention sur la boulette de papier qui traînait entre le thé et les miettes de gâteau.

— Puis-je la lire ? demandai-je, radouci.

Il me fit un signe affirmatif. Je me penchai sur la missive.

« Je ne me risque pas d'avantage dans cette affaire. Il est trop dangereux. Il me soupçonne. Je devine qu'Il me soupçonne. Je vous prie de brûler le message chiffré, qui maintenant ne peut plus vous être d'aucune utilité.

Fred Porlock »

— Ce Porlock est un de vos informateurs ?

— L'un des plus précieux. J'ai envoyé un message à tout mon réseau, hier soir, à la recherche d'informations. Je ne m'attendais par à ce que ce soit lui qui réponde. Il s'agit d'un proche collaborateur du tristement célèbre Aragon.

— Le souverain auto-proclamé de Whitechapel ?

— Précisément. En tout cas, notre « ami » en a une peur bleue : comparez l'écriture de l'enveloppe, certainement préparée à l'avance, écrite d'une main ferme, avec celle du billet, presque illisible.

— Mais s'il voulait tout abandonner, pourquoi vous écrire ? Pourquoi ne pas simplement laisser tomber ?

— Il a eu peur que son silence subit ne m'incite à mener une enquête et à le compromettre.

— Oui, vous avez sûrement raison... Mais ce message qu'il vous enjoint de brûler ?

Il sortit de sa robe de chambre un petit bout de papier, si fin que j'osai à peine le tenir entre deux doigts.

— Il est arrivé il y a trois heures.

— Incompréhensible, déclarai-je en posant mes yeux dessus.

La missive se résumait à une suite de chiffres et de lettres, alignés sans le moindre sens.

— Ça doit être un code.

— Vraiment, Watson ? Vous vous surpassez ce matin.

Je lui lançai un regard noir.

— Mais sans clefs, sans indices, il reste totalement indéchiffrable, repris-je, déçu.

— C'est ce qu'il semble, en effet... Mais est-ce vraiment le cas ? L'enveloppe par laquelle Porlock prévoyait de m'envoyer la clef est minuscule. Elle tenait sûrement en une phrase, voire un mot. Lisez-moi les premiers chiffres, voulez-vous.

— 534 C2.

— Le code devait se former à partir de quelque chose que je devais pouvoir me procurer par moi-même... Ah, je vois ! s'exclama-t-il, les yeux pétillants.

— Quoi donc ?

— Vous ne comprenez pas, Watson ? Voyons, quels objets comportant des mots côtoie-t-on au quotidien ?

— Un livre ! m'exclamai-je.

— Bravo !

Je crois que j'arborai la même expression ravie que Wiggins lorsque Holmes l'avait félicité.

— Imaginons, reprit-il, amusé par mon enthousiasme, que 534 est le numéro d'une page. Notre livre est un gros livre, ce qui est déjà ça de gagné. Que signifie C2 ?

— Chapitre deux ?

— Voyons Watson, imaginez-vous des chapitres si épais ?

— Pas chapitre, colonne !

— Vous voyez, vous faites des étincelles ce matin ! Il s'agit donc d'un livre épais possédant deux colonnes. Le chiffre suivant doit indiquer le mot.

— Mais il peut s'agir de n'importe quel livre !

— Non, comme je l'ai déjà souligné, l'enveloppe était petite. Il doit s'agir d'un ouvrage qu'il sait que nous ayons déjà en notre possession, ou que nous pouvons nous procurer sans peine.

— La Bible !

— Cela m'étonnerait. Il existe beaucoup d'éditions différentes de la Bible, et je vois mal un malfrat de son espèce avoir cet ouvrage en livre de chevet.

— L'indicateur des chemins de fer ?

— Peu probable, Watson. Le vocabulaire de l'indicateur est bien trop limité.

Je savais qu'il avait la réponse, mais le jeu nous amusait tous les deux.

— Alors... Un almanach ?

— Bien ! Voila qui est plus probable ! Examinons le Whitehorse Almanach, il est des plus courant. Mme Hudson ?

Le Whitehorse Almanach est bien contenu dans ma base de données.

J'ouvrai des yeux ronds.

— Comment est-ce possible ? Une machine ne peut pas lire !

— Certes, me répondit le détective, apparemment content de lui-même, mais on peut payer quelqu'un pour lui faire la lecture. Donnez-lui les indications, Watson.

— Page 534, colonne 2, mot 13...

Mahratte.

— Voila qui s'annonce mal...

— Le mot 127 ?

Gouvernement.

— 234, continuai-je.

Soie de porc.

— Voila qui met un terme à notre si belle théorie, Watson.

Il l'avait dit sur le ton de la plaisanterie, mais je vis qu'il était contrarié. Le laissant ruminer ses pensées, malgré moi un peu déçu, je finis ma deuxième tasse de thé.

— Mme Hudson ! s'exclama soudainement le détective, manquant de me faire renverser mon breuvage.

— Bon sang, Holmes, grommelai-je dans ma barbe.

— Mme Hudson, continua le détective sans me prêter attention, à quand remonte la dernière mise à jour de cet almanach ?

Trois mois, cinq jours.

— Parfaitement ! Nous voila punis, Watson, de ne pas être à la page ! Nous sommes en décembre, Porlock doit se référer à l'Almanach de l'année prochaine, que Madame Hudson n'a pas encore en mémoire ! Vite, Watson, courez l'achetez !

— Je suppose que cette mission prime sur mon petit déjeuner ?

Le regard qu'il me lança fut assez éloquent pour que j'abandonne toute tentative de négociation.

— Il y a de la monnaie dans le seau à cigare, à côté de la cheminée, m'indiqua-t-il avec un mouvement de la tête.

— Le seau à cigare ? répétai-je, amusé, en m'exécutant.

Je pris au passage quelques bons de rationnement, dans l'idée de réapprovisionner les placards de la cuisine.

— Ne disparaissez pas avant que je revienne ! ajoutai-je en franchissant la porte.

— Dépêchez-vous, dans ce cas, me répondit-il, pince sans rire.

Au premier pas dehors, le vent et la neige m'assaillirent furieusement, cherchant avec acharnement une faille par laquelle ils pourraient s'infiltrer et me glacer jusqu'aux os.

Le dos courbé, j'essayai de ne pas penser au soleil qui brillait sur d'immenses tunnels de verre, loin, bien loin au-dessus des nuages.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro