Chapitre 13
Il hésita. Les émotions déroulaient sur son visage. Il se mordillait la lèvre.
"Tu me promets de ne pas t'enfuir?" Sa voix tremblait un peu et il avait légèrement pâlit. Ça ne s'était encore jamais passé comme ça.
Sans réfléchir, Édith hocha la tête. La curiosité avait pris le dessus sur sa raison. Sa curiosité presque maladive. Faune la regarda quelques instants. Il semblait se donner du courage et puis brusquement, il se passa quelque chose.
Un bruit de craquement qui s'intensifiait.
Le corps de Faune se tordit, il poussa un cri guttural rempli de douleur. Édith tremblait et avait mis sa main devant sa bouche en observant le spectacle devant ses yeux. Les os du jeune homme semblait se plier, se déplier, se briser et se remettre en place. Finalement, Faune s'écroula à terre, hors du champ de vision de la jeune fille.
Il se sentait vidé de toute énergie. Il redoutait le moment où il croiserait ses yeux emplis de dégoût et de mauvaise surprise.
Lentement, Édith se rapprocha du bord du lit. Elle risqua un regard.
Elle aspira l'air bruyamment et fit un bond en arrière. Ce n'était pas possible !
Ce qu'il y avait devant elle n'avait rien d'humain.
Strictement rien.
Faune était nu. Des cornes épaisses s'enroulaient presque délicatement dans ses boucles foncées. Ses oreilles étaient pointues au bout. Les cils autour de ses yeux étaient plus longs. Le haut de son corps était normal mais ses jambes... Les cuisses étaient normales, mais ses mollets étaient animales et se finissait en sabots.
Ses mains semblaient plus drues, plus foncés au bout.
Faune ouvrit les yeux et vit son expression.
"Me regarde pas comme ça", murmura-t-il. Édith secoua la tête.
Elle était sidérée.
Lui soupira, tristement et drainé.
"Je te l'avais dit", marmonnait-il, "Une fois que tu me verrais... "
La jeune fille se reprit. C'est elle qui avait voulu qu'il lui montre. Et puis au départ, c'est elle qui l'avait abandonné. Elle lui avait donné sa parole de ne pas s'enfuir. Pourtant... Elle ne comprenait pas comment c'était... Possible. Elle se sentait secouée. Elle inspira profondément.
Elle se rapprocha de Faune qui avait caché son visage dans le creux de son bras presque... Honteux. Honteux de ce qu'il était et de son apparence. Édith posa une main sur son épaule et attendit qu'il tourna son visage vers elle.
"Je ne te quitterai pas", dit-elle doucement, "Et tu n'es pas plus laid que n'importe quel autre." Elle posa ses lèvres sur les siennes.
D'abord, Faune ne réagit pas. Trop surpris. Sidéré. Ça ne s'était encore jamais passé comme ça. Édith était surprise de son propre geste. Mais elle ne recula pas. Faune finit par céder. Il attrapa la jeune fille et l'attira contre lui. Ses lèvres étaient désespérées, son corps tendu de désir retenu. Édith n'était ni dégoûtée, ni apeurée.
Ils tombèrent ensemble sur le lit, pantelant.
Leurs deux visages s'écartèrent quelques secondes.
"Qu'est-ce qu'on est en train de faire", murmura Édith plus pour elle-même, les mains dans les cheveux en bataille de Faune. Son visage était rougi.
Des centaines d'années qu'il aimait Édith et jamais une seule fois il ne l'avait eu aussi près de lui.
La respiration d'Édith accéléra. Elle ne savait pas comment agir.
Faune posa à nouveau ses lèvres sur les siennes puis il l'écarta gentiment et la serra contre lui.
"Qu'est-ce que tu fais?", souffla Édith
"Je ne suis jamais aller aussi loin avec... Toi. Ça ne s'est jamais passé comme ça. Je ne sais pas si j'ai le droit de... Enfin... Je ne veux pas risquer de te perdre."
Édith réfléchit quelques secondes.
"Il s'est passé tellement de choses en quelques jours."
Il hocha la tête.
"Je suis paumée."
Il acquiesça à nouveau.
"Je... Comprends."
Elle se râcla la gorge.
"Pendant un moment, tu me fais te détester et avoir peur de toi, le prochain, j'ai l'impression de t'aimer de tout mon coeur et puis...", elle soupira, "Tu me fais passer d'une émotion à une autre sans transition et je me perds dans ces sentiments contradictoires. Et puis tout ce qui s'est passé.
C'était trop rapide. Trop irréel. Je ne sais pas comment gérer tout ça. Je ne sais même pas si ces sentiments sont normaux. Une personne normale serait partie en courant dès le départ et moi je suis là en train de t'embrasser. Et toi.. Quelque chose comme toi n'es même pas censé exister dans mon monde!"
Faune la serra plus fort contre lui.
"Je sais. C'est normal d'être perdu. Et puis... Je me sens perdu aussi. Ça fait beaucoup... Tout ça. Mais..."
Il hésita.
"Mais?", murmura Édith.
"Je suis si chanceux que tu ne me rejette pas encore."
Pas encore? Édith ne dit rien. Elle ne l'avait pas vraiment accepté non plus, après tout...
Après quelques minutes, elle releva la tête et regarda droit dans les yeux.
"Faune...", commença-t-elle, se demandant si la question qu'elle allait poser était judicieuse," Est-ce que tu... Est-ce que tu m'aimes vraiment?"
Elle n'était pas sûre de vouloir entendre la réponse.
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