5. Furie
Je posais à peine le pied à terre que j'entendis le son de motos au loin qui se rapprochaient.
J'avais stationné ma moto juste à côté du pick-up de Jo devant ma maison.
Deux motards roulaient dans ma direction. Leur stature me rappelait vaguement quelque chose.
Normal puisque je venais de rencontrer le gang complet des Dark Riders du coin dont leur chef.
À la seule pensée du ninja, je sentis un frisson remonter el long de ma colonne et mes mains devenir froides.
- J'y crois pas.
C'était bien eux, Jimmy et Rick. Ils posaient le pied à leur bécane et s'avançaient vers moi.
- Que me vaut cet honneur! Jimmy, Rick.
Jimmy toussota faussement. Il chuchota à son acolyte Rick.
- Elle se souvient de nos noms. Tu veux lui parler en premier?
- Je suis là, je vous entend.
J'observai les deux truands interloquée.
Rick s'approcha de moi, je posai instinctivement la main sur mon holster.
- On est venus s'excuser pour notre comportement.
- Vous excuser?
On aurait dit deux gamins qui viennent rendre des comptes à leur mère.
- Oui madame.
- Madame?
Je croisai les bras, incertaine de leur brusque changement de comportement face à moi.
- On voudrait se faire pardonner et te donner un coup de main.
Je leur tournai le dos, ils commençaient à m'agacer avec leurs manières.
- Merci mais je n,ai besoin de personne.
J'entrai dans la maison, Jo avait ouvert les fenêtre pour faire respirer les pièces. Il avait enlevé tous les draps blancs dévoilant les meubles luxueux mais défraichis.
- Salut Jess, fais attention où ty mes les pieds, c'est plein de vitre sur le sol.
Jo discutait au téléphone. Il fronça les sourcils.
- Qu'est-ce qu'ils font là?
Je me retournai aussitôt. Jimmy et Rick m'avaient suivi jusqu'à l'intérieur.
Jimmy releva les mains en signe de redition.
- On ne veut pas de mal à personne, on veut juste aider.
- Ils me collent aux basques. Vous pouvez partir, on n'a besoin de personne.
- C'est l'boss qui veut qu'on reste ici, on doit t'aider qu'il a dit.
Jo continua sa conversation au téléphone tout en mesurant un mur dans le fond du salon.
- Votre patron... Aidan vous a demandé de venir ici?
- Ouep.
C'était à mon tour de froncer les sourcils.
- Pourquoi?
- Pour t'aider... Tu dois avoir besoin de bras.
- Non. J'ai tout ce qu'il me faut.
- Bah on doit rester ici, il nous a dit de ne pas de lâcher d'une semelle.
Ma patience avait ses limites. Et Jenkins m'avait promis que ses gars me foutent la paix. Pour l'instant c'était tout l'inverse et je n,avais pas de temps à perdre avec ces deux truands se prenant soudainement pour des agneaux.
- Je n'ai pas besoin de vous.
- On doit vous protéger.
- Rick, il ne fallait pas lui dire. On devait garder cette partie secrète.
- J'ai pas besoin de protection les mecs.
- Jenkins a dit qu'on devait assurer tes arrières.
Je sortir mon flingue et le pointai dans leur direction. J'avais terminé de m'obstiner. Et ce Jenkins allait aller se faire foutre car il n'était pas question que ses gars trainent dans mon coin et encore moins chez moi. C'était quoi cette histoire de protection bordel? Il se prenait pour qui, mon père?
- Foutez-moi le camp de ma propriété.
- Mais Jenkins va nous tuer!
- J'en ai rien à foutre, dégagez.
- Elle entend pas à rire celle-là.
- Putain non et vous direz à votre patron qu'il aille se faire foutre ailleurs.
Les deux m'observèrent les yeux grands ouverts.
- On peut pas lui dire ça.
Je tirai un coup sur le plancher qui les fit reculer.
Jo raccrocha le combiné.
- Jess, tu abimes le plancher de bois franc.
- Je veux juste que les deux clowns disparaissent de mon champ de vision.
Les deux truands reculèrent lentement.
- Parfait princesse, on décampe mais je pense pas que le patron sera content.
- Non il sera pas content du tout.
- J'm'en fiche, c'est pas mon patron et encore moins mon père.
Les deux finirent enfin par passer le pas de la porte et je rangeai mon pistolet. Mais c'était quoi cette histoire bordel!
Jo s'approcha de moi lentement. Je sentais le reproche dans son regard.
- Ne dis rien!
Il leva les mains en l'air et changea de sujet à mon grand contentement.
- Bon, je viens de raccrocher avec le contracteur, ils seront une douzaine d'hommes demain pour commencer les travaux. Il y a quelques fuites, des carreaux brisés et l'électricité est à refaire. Mais il pense pouvoir faire le tout pour la semaine prochaine. Deux jardiniers arrivent cet après midi, dans une quinzaine de jours, tu pourras profiter de ta demeure.
On entendit alors cogner à la porte qui était restée ouverte.
Nous nous retournâmes en même temps.
Une femme vêtue d'un costumes ultra chic et sexy était dans le cadre de la porte.
Jo passa devant moi pour aller vers elle.
- Bonjour Mona.
Jo avait soudainement un ton charmeur. Je vis même sa posture se changer. Il se tenait plus droit, mettant bien en évidence son corps musclé, ses pectoraux bien visibles même sous son t-shirt dont les manche étaient retroussées dévoilant des bras forts et bronzés.
Je roulai les yeux au ciel.
- Bonjour Jo.
Mona avait tout de la FB - Femme-Baisable - .
J'attendis qu'ils terminent leur échange de regards qui disait tout. On aurait dit qu'une aura de sexe les entourait. Juste à les regarder, elle les joues empourprées et lui se comportant comme un coq.
- Jess, je te présente Mona Salva. C'est ta designer d'intérieur. La meilleure en ville.
Il insista sur la dernière phrase. De toute évidence, Jo avait bien choisi sa personne pour le poste. Après tout pourquoi pas joindre l'utile à l'agréable. Ou plutôt l'agréable et utile!
Je tendis la main vers la Mona.
- Salut, enchantée.
- Vous êtes la propriétaire?
Je sentis son regard sur moi, un brin surprise d'être la personne qui signerait son chèque de paye a priori bien costaud vu son accoutrement à elle.
- Bien vu.
Elle me sourit et je sentis un vrai regard sincère.
- Jo m'a beaucoup parlé de toi, je suis contente de faire ta connaissance. Ça fait plusieurs années que je me demandais ce qui advenait de cette propriété.
Elle observa autour d'elle, son regard s'agrandit en voyant le trou que je venais de faire sur le plancher avec la balle destinée à effrayer mes deux truands. Pourtant, cela ne l'empêcha pas de ramener son regard tout sourire vers moi. Apparement il en faudrait plus pour la déstabiliser. J'avais un bon feeling avec elle.
- J'ai vraiment hâte de commencer. Vous me faites visiter?
Elle lança un regard chaud à Jo qui déglutit. Je réprimai un sourire. Il y avait clairement quelque chose entre eux.
Je lui fis signe d'entrer et Jo et moi la suivirent vers le salon.
- Jo tu ne m'avais pas dit que tu avais une petite amie!
- Elle n'est pas ma petite amie... Pas encore.
Je lui donnai un petit coup dans les cotes et nous rejoignâmes la femme dans la jeune quarantaine au salon.
- Je vois tout un potentiel ici. Jessica, je ne sais pas si tu compte conserver les meubles... Ils ne sont pas au goût du jour, mais il y en a certainement qu'on pourrait récupérer.
- À vrai dire Mona, je n'y connais rien en design... Mais rien du tout. Ce n'est pas une question d'argent, en fait on peut faire ce qu'on veut, sans limites. C'est juste que je n'ai aucune idée comment agencer ne serait-ce qu'un coussin sur un sofa.
Elle me sourit.
- J'aimerais te proposer quelque chose: Je vais tenter de conserver les meubles d'origine, en retaper quelques uns peut-être... Mais je te mettrais ça au goût du jour. Là, les fenêtres sont spendides mais il y a tellement de stock devant qu'on ne peut pas s'en rendre compte. J'épurerais ici, je remplacerais les tapis, il sont fichue de toute manière...
Elle s'arrêta, alors que je continuais d'acquiescer à tout ce qu'elle disait, complètement dépourvue dans ce domaine. Elle m'observa, et elle semblait compatissante avec mon manque de connaissances à ce niveau. J'imagine que ce n'était pas à son habitude de rencontrer des femmes qui s'y connaissent aussi peu.
- Montons à l'étage, voir les chambres.
Elle prit les devants, Jo reluquait son postérieur sans ménagement, je lui donnai une tape derrière la tête qui sembla le réveiller de sa transe.
- Voyons voir ici... Hum.
Nous la laissions faire, je me sentais à sa merci mais quelque chose dans son attitude, me donnait vraiment confiance en elle.
Elle ouvrit une autre porte puis la chambre principale.
J'avais un léger malaise à la voir marcher sur les lieux ou 48 heures plus tôt je me débattais avec monsieur ninja. Des traces de sang jonchaient encore le parquet. Elle fit mine de ne rien voir.
Je me demandais soudain si elle n'allait pas me dénoncer à la police.
Elle ne prit même pas la peine de tout fouiller, elle se retourna vers moi.
- Ok. Si tu es d'accord et que tu me fais confiance, laisse-moi te revenir avec une proposition globale. C'est pas seulement d'acheter des meubles, on va devoir tout relooker.... - Elle observa le tapis sanglant à ses pieds- ...Et jeter quelques trucs. Je vois bien que c'est pas ta tasse de thé, laisse-moi t'aider.
- Ça serait vraiment super... Je te donne carte blanche. Je t'avoue que j'ai d'autres chats à fouetter en ce moment.
Elle me tendit la mains, son sourire revenant en force dévoilant ses dents blanches.
- Parfait!
Je tendis la main, son sourire contagieux s'imprimant sur mon visage.
Elle se tourna vers Jo.
- Je vais avoir besoin de ton aide Jo, on continue ensemble.
Complètement à sa mercie, Jo acquiesça de la tête et la suivie sans se retourner.
J'arquai un sourcil puis redescendis au rez-de-chaussée l'esprit libéré. Cette Mona était un ange!
Je sortis dehors sur le balcon avant le coeur léger tout en observant le paysage au loin, sourire au lèvres. C'est à ce moment qu'un bolide rutilent stationné juste à côté de ma bécane attira mon attention.
Bordel de merde.
En me retournant vivement, je l'aperçut, il était là, adossé à la rambarde, son regard sombre et sans émotion me transperçant littéralement. Tous mes sens s'éveillèrent en même temps.
Il portait des pantalons de cuir noirs, un jacket des Dark Rider sur un t-shirt noir, des gants de motos sur ses énormes mains.
Ses cheveux couleur de jais décoiffés à la perfection donnaient à son air de prédateur ténébreux tout le charme inespérés avec ce corps de rêves. Il m'observait dans le silence. Je vis sa lèvre supérieure frémir, comme un animal enragé.
Je fis un pas en arrière mais c'était trop tard.
Il s'avança d'une démarche assurée et efficace me faisant reculer un peu plus contre le mir pour y enfoncer son poing, juste à côté de ma tête.
Orgueilleuse comme je l'étais et définitivement décidée à ne pas me laisser dominer par ce mec troublant et dangereux, je levai la tête pour le regarder droit dans les yeux.
Je rencontrai son regard sombre. Ce regard était celui d'un tueur d'élite et je savais qu'une personne comme lui n'hésitait pas à tuer et qu'il ne s'agissait que d'une fraction de seconde et pouf un cou brisé, une balle dans la tête, un coup de couteau dans la jugulaire, il pouvait enlever la vie. Les types comme lui étaient bien entraînés. Et ce n'était pas n'importe quel type, il était le chef des Dark Roders et mon petit doigt me disais que je ne voulais pas savoir ce qu'il avait dû faire pour se remdre jusque là. Pas en terme d'atrocités mais en terme de
Nombre. Car pour lui, tuer un être humain c'était la routine. Et il baignait là-dedans depuis qu'il était né.
Je n'avait que dédain pour les gang de motards. Je n'avais cure de leurs règles, bien que je les connaissais très bien.
Et ce specimen devant moi, l'Alpha du plus grand gang de l'état, leur chef, se tenait à deux centimètre de mon visage et il n'était pas content mais pas content du tout.
J'avalai difficilement ma salive. pour me donner une certaine contenance, je mouillai mes lèvres ce dont ses yeux ne manquèrent absolument aucun détail.
Un jeu de regards s'installa, comme si tous les deux attendions que l'autre lâche le premier.
Mais je sentais la colère monter en moi. Pour qui il se prenait de débarquer comme une furie chez moi?
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