Ce n' est pas possible
Puisqu'il était impossible a priori d'empêcher Félicité d'aller vers le potager, j'allais protéger celui-ci de la dangereuse prédatrice.
Je ne serais pas là du week-end, elle aurait le temps de tout saccager... si je ne faisais rien.
Il est vrai qu'elle était lente mais en deux journées entières, elle pouvait aisément transformer mon jardin extraordinaire en ruines légumières.
Je voyais mes salades tendres attaquées sans merci par ce monstre dévoreur.
Les tendres pousses des futures courgettes disparaître et avec elles la vision de futures ratatouilles rêvées.
Mes petits pois rissolés aux petits oignons et lardons morts sous les dents ou plutôt le bec de la vorace tortue.
Mes fraises qu'elle avait repérées et que je lui avais même fait goûter, entamées même pas savourées. Sacrilège suprême.
Ah non ce n'était pas possible.
Je ne pouvais laisser faire un tel massacre. Foi de jardinier amateur, je défendrais mes richesses culinaires à venir de toutes mes forces.
Aussi j'installai aux endroits sensibles des protections. Des mini murailles qui empêcheraient de passer le lent mais terrible prédateur. Tout du moins, je l'espérais.
Je passai en vitesse avant de partir rejoindre ma femme en Bretagne. Félicité était dans sa couverture. Calme.
Sur la route je n'eus pas le loisir de penser beaucoup à Félicité. Adepte du covoiturage, je discutais avec mes passagers.
Nous parlions avec ma femme quand mon portable sonna ce soir là. Ma propriétaire.
- Mr J. ?
- Oui. Bonjour Mme Brunot.
- Je ne suis pas du tout contente, Mr J. Je pensais pouvoir vous faire confiance. Ma pauvre Félicité !
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Vous devez le savoir ! Enfermer cette pauvre tortue. Vous devriez avoir honte !
- Calmez-vous Mme Brunot. Je n'ai pas eu le choix, elle passait son temps à saccager mon potager !
- Vous avez enfermé cette petite bête pour quelques laitues ?
- Et aussi car je redoutais qu' elle ne sorte du terrain.
- Et bien, soyez rassuré elle ne mangera plus rien du tout ! Mon ami l'a découverte dans son enclos et scandalisé il m'a aussitôt appelée.
- J'avoue ne pas comprendre ce que vous me reprochez : vous n'aviez qu'à emmener son enclos cela aurait évité tous ces problèmes.
- Son enclos ? Mais Félicité est en complète liberté chez moi ! Un enclos ! Je ne vous salue pas Mr J. Dit-t-elle en raccrochant.
Nous nous sommes regardés ma femme et moi et nous avons rigolé de cette aventure.
🐢🐢🐢🐢
Moi aussi j'ai énormément rigolé et toi aussi, frangin en nous la racontant.
Bon anniversaire !
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