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Chapitre 7 : Une histoire qui s'accélère

Le veilleur croupissait maintenant dans l'une des nombreuses cellules humides et sales des geôles de Daret depuis cinq jours. Pourquoi ne s'était-il pas défendu ? Il se posait la question depuis plusieurs heures, lorsqu'il avait réalisé qu'après ses actes, il ne sortirait peut-être pas d'ici. Il avait vite perdu son sang-froid, chose plutôt étrange pour lui. Peut-être était-ce parce qu'il ne voulait pas être ainsi rabaissé devant Annaria et les autres. Il ne souhaitait également pas avoir à tuer des dizaines de soldats pour s'échapper, ni causer des problèmes à Anna. Il se redressa et entreprit de faire un énième tour de sa cellule, prenant garde de ne pas marcher sur le tas de paille puant de pisse qui devait lui servir de lit. Il avait déjà gratté chaque mur afin de vérifier leur solidité, mais les gardes seigneuriaux lui avaient pris tout son équipement, encore une fois sans qu'il réagisse. Et même avec sa force de veilleur, il ne pourrait ni casser un mur, ni tordre un barreau de sa cellule.

Il ne lui restait plus qu'à attendre...

Loin au-dessus de lui, Annaria se morfondait dans sa chambre. Durant ces cinq jours, elle avait continué à exercer son métier tout en cherchant à convaincre le seigneur Brannt de laisser sortir son ami. Mais il avait refusé coup sur coup ses demandes et l'avait même menacée de la jeter dehors si elle insistait. Au moins avait-elle pu faire en sorte qu'il soit nourri, même si les visites lui étaient interdites. "Quel enfoiré !" cria-t-elle seule dans le noir de sa chambre. Il avait même ordonné à Gavin de la suivre de temps à autre. Elle se sentait seule, perdue et surveillée en permanence. Elle aurait aimé que leurs retrouvailles se déroulent d'une plus belle manière. La jeune femme fondit en larmes et ne put dormir de la nuit. Ce n'est que lorsque le jour se leva qu'elle réussit à se relever, toujours triste, mais devant entamer une nouvelle journée, ô combien importante. Celle de l'adoubement.

Après s'être préparée avec empressement, elle se rendit dans la salle où avait lieu l'adoubement des six chevaliers. En sortant, elle manqua d'être bousculée par un homme courant dans les coursives du château. Elle pesta et remarqua une lettre tombée par terre, probablement perdue par l'homme.

Elle lut :


*

Ce n'est donc pas, comme dans mes autres aventures, une simple capitulation plus ou moins avantageuse, et dont il est plus facile de profiter que de s'enorgueillir; c'est une vie complète, achetée par une campagne pénible, et décidée par de savantes manœuvres. Il n'est donc pas surprenant que ce succès, dù à moi seul, m'en devienne plus précieux; et le surcroît de plaisir que j'ai éprouvé dans mon triomphe, et que je ressens encore, n'est que la douce impression du sentiment de la gloire.

Je chéris cette façon de voir, qui me sauve l'humiliation de penser que je puisse dépendre en quelque manière de l'esclave même que je me serais asservie que je n'aie pas en moi seul la plénitude de mon bon heur; et que la faculté de m'en faire jouir dans toute son énergie soit réservée à telle ou telle femme, exclusivement à toute autre.

C'est après ces préliminaires nécessaires à savoir, qu'hier 22, jour prefix et donné par l'ingrate, je me suis présenté chez elle en esclave timide et repentant, pour en sortir en vainqueur couronné.

*


Pourquoi cet homme courait, c'était étrange. Cela n'avait aucun intérêt, une lettre ? Une vantardise peut-être ? Qu'importe, elle le donnerait à une servante car cela ne voulait rien dire. À moins que... Elle y retrouva plusieurs nuances intéressantes : vainqueur, couronné, sentiment de gloire... Et le 22, le jour d'aujourd'hui !

Elle fut parcourue d'un frisson et soudainement mue par la certitude que ce texte était en réalité du code, un code d'une mission destinée pour le jour présent, ordonnée par un esclave ou un homme non noble et qui visait un certain vainqueur couronné. Mais elle ne comprenait pas tout, le début notamment était incompréhensible. C'était peut-être donc plus important. Elle devrait peut-être le remettre au seigneur de la cité en personne. Elle devait déjà participer à l'adoubement et au banquet qui suivrait. Elle se dépêcha de se rendre là où on l'attendait.

La pièce était vaste, ornée de riches tapisseries aux couleurs fanées par le temps. Les murs de pierre grise étaient décorés de blasons et d'armes anciennes, témoins silencieux des nombreuses cérémonies qui s'y étaient déroulées. De hauts lustres en fer forgé éclairaient la salle d'une lumière tamisée, projetant des ombres dansantes sur les visages des convives. Au centre de la pièce, un autel de bois massif trônait majestueusement, recouvert d'une étoffe brodée d'or. Sur cet autel reposaient six belles épées, étincelantes à la lueur des torches disposées tout autour. Des bouquets de fleurs fraîches parsemaient l'espace, embaumant l'air d'un parfum délicat.

Des rangées de sièges sculptés en chêne poli encadraient l'autel, accueillant les nobles et les invités de marque venus assister à la cérémonie. Chaque siège était drapé d'une étoffe pourpre, symbole de la dignité et de l'honneur qui régnaient en ces lieux. Elle remarqua que deux des chevaliers se regardaient discrètement avec un air inquiet.

La salle était un joyau d'architecture médiévale, avec ses voûtes en ogive et ses piliers finement ciselés. De grandes fenêtres en vitraux laissaient filtrer la lumière du jour, créant des motifs colorés qui dansaient sur les murs de pierre. Des tapis moelleux recouvraient le sol de marbre, étouffant le bruit des pas et apportant une touche de chaleur à l'atmosphère solennelle de la salle. Des tableaux représentant des scènes de bataille et des portraits de chevaliers illustres ornaient les murs, rappelant l'héritage glorieux de la lignée des seigneurs qui avaient jadis occupé ces lieux.

Au cœur de la pièce, l'atmosphère était chargée d'émotion et de solennité alors que la cérémonie d'adoubement commençait. Les six chevaliers, agenouillés devant l'autel, recevaient chacun une épée des mains du seigneur, qui prononçait les mots sacrés de l'adoubement.

- Gaudfroi, Ivin, Yorlnar, Leodag, Voldrec, Geraint. Je vous accepte avec plaisir et honneur dans ma cité. Vous allez jurer de devenir mes gardes...

Brannt s'avança vers le premier d'entre eux.

- Jures-tu de me servir ?

- Je le jure !

- Alors sois le bienvenu parmi mes hommes, sire Gaudfroi.

Le cliquetis de l'acier résonna dans la salle tandis que l'épée était levée au-dessus de la tête du nouveau chevalier. Les nobles présents se levèrent de leur siège, applaudissant respectueusement le nouveau membre de leur ordre. Des chants d'allégresse auxquels elle participa retentirent alors que les jeunes chevaliers se relevaient, fiers et honorés, prêts à défendre leur seigneur et leur royaume avec courage et loyauté. La salle tout entière vibra de l'énergie palpable de cet instant solennel, marquant le début d'une nouvelle ère pour ces jeunes hommes.

Annaria regarda la petite princesse, qui, au premier rang près du dénommé Geraint, regardait son père adouber Ivin.

Le seigneur s'avança vers Yorlnar, qui, alors qu'il était appuyé sur son épée, jeta un regard vers Geraint. Annaria écarquilla les yeux et s'arrêta de chanter, stoppée par un pressentiment qui se réalisa bien vite.

Yorlnar se releva et enfonça brutalement son épée dans le ventre de Brannt, qui n'émit même pas un râle. Le corps seigneurial tomba lourdement au sol, puis tous alla très vite. Leodag se jeta sur Voldrec et tous deux roulèrent au sol, tandis que Geraint s'empara de la princesse Léna en beuglant.

- Tout le monde reste ici ! Ne bougez pas !

Immédiatement, les nobles partirent en courant et tentèrent de fuir. Gaudfroi et Ivin se relevèrent en catastrophe et se mirent en garde face à Yorlnar.

Annaria était pétrifiée de peur et courut se réfugier derrière une grande tenture, d'où elle put observer la scène.

Yorlnar ferrailla durant un moment avant d'être rejoint par Leodag. Le combat ne dura que quelques minutes et seul Yorlnar y survécut. Il se dirigea ensuite vers Geraint, qui avait bâillonné la princesse grâce à un morceau de tissu. La salle avait été désertée par tous les autres et les deux hommes ne l'avaient manifestement pas vue.

- Yorlnar, tu es fou ! Qu'as-tu fait, imbécile ?

Ce dernier fronça les sourcils avant de répondre, l'air grave et vibrant de colère.

- Il fallait tuer le père et capturer cette petite non ? Et bien c'est fait ! Que voulais-tu faire ? Tam devait nous prévenir et lancer l'attaque mais je n'ai pas trouvé sa lettre là où on devait la retrouver ! Et puis tu peux parler, tu demandes à des nobles de ne pas bouger alors que l'on a tué leur seigneur !

- Et bien, qu'est-ce que l'on fait maintenant, hein ?

Soudain, une cloche retentit au loin dans un bruit sourd.

Et immédiatement, un garde entra.

- On nous attaque, sire !

Il n'eut le temps que d'écarquiller les yeux en découvrant son seigneur étendu mort au centre de la salle, avant que Yorlnar ne le décapite prestement.

- Bien, maintenant on sait que Tam vient nous aider !

- Allons ! Fillette, pas de geste brusque, ce serait dommage d'avoir fait tout cela pour rien, hein ? Tu ne voudrais pas que ton père soit mort pour rien ?

Il conclut sa phrase dans un rire gras en entraînant la fillette, dont les yeux roulaient de terreur.

Annaria attendit plusieurs minutes avant d'éclater en sanglots. Le surplus d'émotion et la peur devaient sortir pour qu'elle puisse se remettre à bouger. Une main sur la bouche, elle remarqua avec horreur que certaines maisons de la ville brûlaient et que des hommes se massaient à la sortie du château. Gradguer ! Il fallait qu'elle le sorte de là et qu'ils prennent la fuite.

Une cloche retentit, émettant un bruit sourd non loin.

Tam pesta, d'abord, il avait perdu la lettre codée indiquant précisément le déroulé des événements, et ensuite, ses deux compagnons qu'il avait envoyés à la cloche n'avaient manifestement pas empêché les gardes de sonner l'alarme. Il fit signe à la quarantaine d'hommes qui le suivaient de mettre le feu à certaines maisons choisies au hasard et leur cria de le retrouver ensuite devant le château. Il fallait que tout se déroule comme prévu maintenant, sinon il y perdrait des doigts, si ce n'est davantage.

Gradguer était assis dans sa cellule lorsqu'il entendit le son étouffé mais reconnaissable de cloches qui sonnaient. Il se leva rapidement lorsqu'il entendit plusieurs bruits de pas. Plusieurs soldats passèrent en courant devant lui. Il saisit le dernier par le bras en passant le sien à travers les barreaux et le tira vers lui si fort que son casque s'enfonça lorsqu'il se cognat contre les barreaux. Le soldat n'avait pas la clé, mais le veilleur put prendre sa dague et entreprit de crocheter la serrure. Il se passait manifestement quelque chose de grave et il devait faire vite.

Lorsque la serrure lâcha, il jeta la dague, maintenant émoussée, et saisit l'épée du soldat. Il entreprit ensuite de sortir des geôles. Lorsqu'il arriva à la salle des gardes, elle était déserte, ce qui renforça son sentiment que quelque chose n'allait pas. Il récupéra rapidement ses affaires qui n'avaient pas été touchées et monta pour retrouver Anna. En chemin, il entendit des pas lourds, typiques d'un porteur d'armure lourde, devant lui à une intersection qu'il s'apprêtait à prendre. Il se rendit compte après un rapide coup d'œil que les coursives du fort n'offraient aucune cachette. Il s'arrêta donc et cacha son épée dans son dos de façon à la dégainer rapidement.

Apparurent deux chevaliers en armure, tenant la princesse. L'un d'entre eux s'arrêta, le regarda quelques secondes, puis reprit son chemin. Gradguer souffla, il avait eu chaud, peut-être ne l'avait-il pris que pour un garde ou un domestique. Il reprit sa route, mais lorsqu'il passa près des premières chambres, ses sens l'informèrent que certaines étaient en flammes.

- Bon sang !", pesta-t-il. "Je dois retrouver Anna, comprendre ce qui se passe et sortir d'ici, et vite.

Un craquement retentit et un morceau de la porte près de lui se cassa, rongé par les flammes qui crépitaient de l'autre côté. Anna ne pouvait plus être ici, il fallait qu'il fuie. Il se mit à rebrousser chemin et descendit les escaliers en vitesse pour se rendre au plus vite dans la cour.


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