Chapitre 26 : Première étincelle
Le soleil se couchait à l'horizon, teintant le ciel de nuances d'orange et de pourpre. Léna et Étincelle marchaient depuis des heures, les pieds meurtris et l'esprit fatigué. Léna sentait le poids de la fatigue s'alourdir sur ses épaules, mais Étincelle, malgré sa petite taille, continuait à trotter joyeusement à ses côtés, ses écailles brillantes reflétant les derniers rayons du soleil.
- On va devoir trouver un endroit pour passer la nuit, murmura Léna en scrutant les environs. Il commence à faire froid.
Étincelle répondit par un petit ronronnement, ses yeux étincelants d'excitation. Elle n'avait jamais semblé affectée par la fatigue ou le froid, toujours curieuse et prête à explorer. Léna sourit en la regardant. Après une autre heure de marche, elles tombèrent sur une clairière.
- Regarde, Étincelle, on dirait qu'on a trouvé un bon endroit.
La dragonne hocha la tête et émit un petit son enthousiaste avant de se renifler les lieux. Léna la suivit de près, prenant soin de vérifier que le sol était stable.
Léna ramassa quelques brindilles et feuilles sèches, puis les entassa pour essayer de faire un feu, mais sans briquet à silex ou torche il était impossible de le faire.
La dragonne s'approcha des branchettes et sembla tousser. Ce qui fit une petite volée d'étincelle qui enflammèrent lentement les branches. Le feu sembla captiver la dragonne, ses yeux brillant de curiosité. Elle s'allongea près des flammes, ses écailles dorées scintillant à la lueur du feu. Léna s'assit à côté d'elle, caressant doucement sa tête.
- Bravo ! Tu n'as pas encore craché de feu mais ça devrait arriver sous peu ! Je suis fière de toi.
La dragonne lui lécha la paume de la main. Elle émit un petit ronronnement, comme pour apaiser les inquiétudes de sa maîtresse. Léna sourit la présence d'Étincelle était une source de réconfort inestimable.
Le lendemain matin, Léna se réveilla avec le premier chant des oiseaux. Elle étira ses membres endoloris et regarda autour d'elle. Étincelle dormait toujours paisiblement près du feu éteint. Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres. Elle se leva doucement pour ne pas réveiller la dragonne. Le brouillard matinal enveloppant les arbres d'une aura mystique. Léna ramassa quelques baies et racines comestibles, se rappelant les leçons que sa mère lui avait apprises avant sa disparition. Quand elle retourna à la clairière, Étincelle était réveillée, ses yeux vifs fixés sur le feu.
- Bonjour, toi. J'ai trouvé de quoi manger.
Après avoir mangé, elles reprirent la route. Leurs pas les menèrent à une colline d'où elles virent un petit village au loin, annoncé par des volutes de fumée.
Alors que Léna et Étincelle cheminaient vers ce village près d'une rivière, un groupe de bandits surgit de l'ombre, leurs visages dissimulés par des capuchons crasseux. Leur chef, un homme grand et robuste avec une cicatrice sur la joue, s'avança en brandissant une épée rouillée.
- Regardez ce que nous avons là, ricana-t-il. Une jeune fille et son lézard de compagnie. Vous allez nous donner tout ce que vous avez, et peut-être que nous vous laisserons partir vivantes.
Léna le cœur battant la chamade regarda autour d'elle, elle n'avait plus d'arme.. Elle savait qu'elle devait rester calme. Étincelle, percevant la menace, se dressa sur ses pattes arrière, émettant un sifflement menaçant malgré sa petite taille.
- Nous ne voulons pas de problèmes, laissez-nous passer et il n'y aura pas de violence.
Les bandits éclatèrent de rire. Le chef fit un pas en avant, brandissant son épée de manière menaçante. Il se moqua ouvertement d'elle.
- Tu crois vraiment que tu peux nous effrayer avec ton bébé dragon ?
Soudain, un cri perçant déchira la nuit, attirant l'attention de tout le monde. Les bandits se figèrent, surpris. Léna sentit une présence sinistre s'approcher. Un des bandits fut attrapé par l'arrière et démembré en quelques instant. Avant qu'elle ne puisse réagir, des silhouettes sombres et menaçantes surgirent des ombres, leurs yeux rouges brillants dans l'obscurité. Des démons étaient là.
Quatre démons humanoïdes aux têtes plates dépourvues d'yeux, recouvert d'une carapace légère et d'une longue queue qui trainait au sol se trouvaient derrière les bandits.
Le chef des bandits hurla de terreur en voyant les créatures infernales. Les démons se jetèrent sur les bandits avec une sauvagerie effrayante, leurs griffes acérées déchirant la chair et les os et décapitant violement les bandits de leur épée à deux mains. Le chaos s'installa, les bandits tentant désespérément de se défendre contre les assaillants surnaturels.
Léna se mit en position défensive, elle réussit à récupérer une épée lorsque l'un des bandits s'écroula près d'elle. Elle savait que c'était sa chance. Profitant du désordre, elle attaqua un bandit désorienté, son arme trouvant rapidement sa cible. Étincelle, malgré sa petite taille, se jetait avec agilité sur un démon affaiblit, ses griffes et ses dents infligeant des blessures précises. Le chef des bandits tenta de fuir, mais un démon se jeta sur lui, le plaquant au sol. Léna vit l'opportunité et se précipita, son poignard brillant sous la lumière de la lune. Elle frappa avec détermination, mettant fin à la vie du démon en l'embrochant rapidement.
Étincelle, quant à elle, faisait preuve d'une bravoure inattendue. Elle esquivait les attaques des bandits et des démons avec une agilité surprenante, ses mouvements rapides et précis. À un moment, un bandit tenta de l'attraper, mais elle se glissa hors de portée et mordit sa main, le forçant à lâcher son arme.
Léna continuait de se battre, utilisant le chaos à son avantage. Les démons, bien qu'effrayants, ne semblaient pas intéressés par elle ou Étincelle, se concentrant plutôt sur les bandits qu'ils déchiquetaient avec violence et brutalité. Léna et Étincelle éliminaient méthodiquement les survivants, leur collaboration devenant plus fluide et naturelle.
Enfin, le dernier démon tomba et leurs restes se transformèrent lentement en cendre. Les bandits avaient tous été décimé. Étincelle émit un petit cri de joie et Léna poussa un soupir de soulagement. Ne sachant pas quels étaient ces monstres elles s'enfuirent en courant vers le village au plus vite.
Elle repensa à la prophétie que l'on lui avait dite, « On tentera de se servir de toi, ô fille convoitée. Un homme te traque et ce n'est que lorsque tu auras retrouvé les tiens puis les étoiles de la vie que la mort viendra te sauver. Seule une présence aimée pourra alors te faire revenir. »
Elle préférait ne pas penser à ça finalement, ni aux monstruosités inconnus qu'elle venait de combattre.
Elle entendit un hurlement hargneux et bestial un peu plus loin derrière elle.
Léna courait à perdre haleine, craignant d'avoir les démons sur ses talons, chaque muscle de son corps criant de douleur. Étincelle, bien qu'épuisée, voletait en zigzag au-dessus d'elle. Arrivant à l'entrée du village, Léna trébucha, se rattrapant de justesse contre un poteau de bois. Le cœur battant la chamade, elle se força à se relever. Elle était essoufflée et attira immédiatement le regard de plusieurs villageois. Ceux-ci furent d'ailleurs particulièrement étonnés de voir un jeune dragon.
Un homme s'avança prudemment.
- Que se passe-t-il, jeune fille ? Que faite vous là.
- Non rien pardon.
Haletante elle voulait maintenant juste se cacher. Pourtant le paysan au visage rougeau voulait savoir ce que faisait cette étrangère. Il s'avança menaçant en désignant la dragonne.
- On n'aime pas beaucoup ce genre de bête ici, il faudrait mieux que tu partes.
- Je vous en prie, je veux juste me reposer quelques instants.
Soudain, un grondement de roues et de clochettes se fit entendre. Un chariot marchand de nains approchait, ses chariots lourdement chargés de marchandises diverses. Le chef de la caravane, un nain a la longue barbe noire, ornée d'anneaux d'argents, à l'allure imposante, descendit de son siège, observant la scène avec des yeux perçants.
- Que se passe-t-il ici ?
Sa voix résonnait avec autorité et une force d'expression.
Léna se tourna vers lui, ses yeux implorants. Des nains ? Ses pensées l'emmenèrent immédiatement vers Argrir.
- Je...Je voulais me reposer, j'ai besoin d'un peu de temps.
Le nain la regarda puis posa son lourd regard sur le villageois qui s'impatientait. Son regard et sa main se posant sur sa hache le poussa à se taire. Le nain fronça les sourcils, puis échangea un regard avec ses compagnons.
- Bien, nous ne laisserons pas une jeune fille et son... dragon dans la panade. Aller les gars ! Nous partons et elles nous suivent ! Faites de la place.
Un autre lui répondit.
- Eh ! On va ptet bien quand mêmes s'arrêter un peu, acheter des vivres ?
- Ouaip ! Eh petite, vient, pendant que mes gars nous approvisionnent on va attendre dans la taverne un peu.
Elle le suivit donc. Une fois installé dans la taverne elle refusa l'alcool alors que le nain lui prit une grande pinte d'hydromel. Léna avait un peu été entrainé et avait besoin de se reposer elle avait donc acceptée mais se devait de prévenir les nains qu'elle était poursuivi. Alors Léna se tourna vers le chef des nains.
- Je m'appelle Léna. Je dois retrouver quelqu'un. Un homme qui compte beaucoup pour moi. Pourriez-vous m'aider ? Mais je dois vous prévenir que des monstres sont sur mes traces je crois.
Le nain sourit, son regard adouci par la compassion.
- Je me nomme Grukir. Nous partons tout au sud, par-delà le Désert du Haradrac vient avec nous si tu dois fuir.
- Ah. Non je ne voulais pas aller aussi loin.
- Hum, on ne peut pas faire grand-chose, on va t'éloigner un peu, nous nous arrêtons à une petite oasis marécageuse ou il y a un arrêt ou tu pourras te reposer et te cacher puis repartir vers le nord ? Mais nous continuerons après.
La jeune fille accepta, c'était le mieux pour elle probablement.
Ils patientèrent un peu donc dans cette taverne puis un autre jeune nain vint prévenir son chef que les préparatifs étaient finit. La nuit tombait doucement dehors.
Il aida la jeune fille à monter sur le chariot et celui-ci repartit. Les nains étaient au nombre de six et le chariot était assez spacieux.
Léna accepta et se lova dans un coin à l'avant du chariot, près du chef Grukir et du conducteur nommé Kargak. Étincelle blottie contre elle. Tandis que la caravane s'éloignait du village, Léna savait que le chemin serait long et dangereux, mais elle pourrait se reposer et cacher ses traces à l'oasis avant de repartir.
Gradguer se pencha, ses doigts calleux effleurant doucement le sol. Il scrutait chaque empreinte, chaque branche cassée, chaque feuille déplacée. Le sol meuble conservait des traces fugaces : une petite empreinte de pied humain, une griffe minuscule qui ne pouvait appartenir qu'à un jeune dragon. Léna et Étincelle étaient passées par là.
Lentement, il se redressa, son regard se portant vers la rivière à quelques mètres de là. Le frémissement des feuilles et le clapotis de l'eau formaient une symphonie discrète mais inquiétante. Le chant des oiseaux s'était éteint, laissant place à un silence oppressant, seulement brisé par le murmure de l'eau. Les ombres s'allongeaient, transformant les arbres en silhouettes menaçantes.
Il avança vers la rivière, ses sens en alerte. Gradguer s'agenouilla près du rivage, observant les empreintes boueuses laissées par les chaussures de Léna et les petites pattes d'Étincelle. Il toucha le sol humide, sentant la fraîcheur du soir s'installer. Les traces continuaient de l'autre côté de la rivière. Il se redressa, plissant les yeux pour mieux discerner la direction à suivre.
C'est alors qu'il aperçut quelque chose qui le fit s'arrêter net. Un peu plus loin, entre les arbres, une scène macabre se dévoilait. Des corps gisaient, mutilés et tordus dans des positions grotesques. L'odeur métallique du sang se mêlait à l'humidité de la forêt, formant une combinaison suffocante. Gradguer sentit son estomac se nouer, mais il s'obligea à avancer. Il s'accroupit près d'un corps, examinant les blessures. Des griffes, des morsures... les marques de créatures violentes et qui ne se nourrissaient pas des corps, donc peut être des démons. Le sang encore frais attestait de la violence récente du combat. Il trouva une écaille rougis par terre. Gradguer se redressa, ses poings se serrant de colère et d'inquiétude. Léna et Étincelle avaient dû passer par là, en plein milieu de cette horreur. Il observa les alentours, repérant les traces de combat, les marques de lutte. Il s'efforça de ne pas laisser la crainte l'envahir, de rester concentré sur sa mission. Lentement, il reprit la piste, suivant les empreintes qui s'éloignaient de la scène macabre.
Après plusieurs heures de marche, les traces le menèrent enfin à un petit village. Il traversa les premières maisons, saluant les quelques villageois qui lui lançaient des regards curieux et méfiants. Il croisa un nain portant un tonneau jusqu'à un chariot. Il entendit alors plusieurs cris de voix bourrues, et il vit que le chariot c'était mis en mouvement et partait. Il pesta d'avoir sursauté pour si peu.
Il continua à avancer et chercher dans le village pendant une petite heure mais il était trop compliqué de trouver quoi que ce soit dans ce village plein de gens.
Une vieille femme, son visage ridé par les années, s'approcha de lui.
- Vous cherchez quelqu'un, étranger ?
Gradguer hocha la tête.
- Une jeune fille et un dragonnet. Ont-ils été vus ici récemment ?
La femme fronça les sourcils, réfléchissant.
- Oui, je crois bien. Une enfant et une petite créature, ils sont passés par ici. Elle avait l'air épuisée, le petit dragon semblait la protéger. Ils sont allé dans la taverne je crois.
Gradguer sentit un poids se soulever de ses épaules. Léna était proche. « Merci, » dit-il en s'inclinant légèrement avant de se diriger vers l'auberge. L'auberge se trouvait au centre du village, une bâtisse en bois qui dégageait une chaleur rassurante. Gradguer poussa la porte et entra. L'intérieur était rustique, mais accueillant. Un feu crépitait dans l'âtre, et l'odeur du ragoût emplissait l'air. L'aubergiste, un homme trapu à la barbe épaisse, leva les yeux en le voyant entrer.
- Que puis-je faire pour vous, voyageur ?
Gradguer s'avança.
- Je cherche une jeune fille et un dragonnet. On m'a dit qu'ils avaient trouvé refuge ici.
L'aubergiste hocha la tête.
- Oui, ils sont dans la grange. La petite a suivi le nain il y a peu.
- Le nain ?
- Oui ceux qui viennent de partir...
Gradguer jura et sortit en courant, le chariot était maintenant déjà loin, ils avaient été dans le même village mais c'était raté ! Au moins il pourrait suivre les nains sans problèmes.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro