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Chapitre 18 : Un retour aux sources dangereux


La compagnie était sortie des montagnes il y a plusieurs jours et avait fait le plein de vivres et de repos dans la ville d'Hedrath pendant quelques temps. Durant ces moments de marche et de repos dans la ville, le groupe avait beaucoup discuté.

Léna leur avait raconté à nouveau en détail sa fuite de Daret. Annaria lui avait conté en retour son apprentissage de la musique et du chant il y a plusieurs années ainsi que sa rencontre avec Gradguer il y a quelques années aussi. Le veilleur ne réagissait évidemment que peu durant cette histoire, rajoutant seulement quelques commentaires pragmatiques sur la réalité des faits. Il se rattrapait toutefois le soir en entraînant, avec rigueur et une sévérité attentive et rassurante, la jeune fille.

Elle progressait, lentement, mais ne se blessait plus toute seule avec son arme ou en se déplaçant sur des terrains accidentés. Lors de ces entraînements, le guerrier s'ouvrait davantage, montrant à sa disciple une affection toute particulière. Il la soignait lorsqu'elle se blessait, la félicitait et lui ébouriffait les cheveux lorsqu'elle réussissait les exercices imposés. Annaria, elle, les regardait avec admiration, accompagnant leurs passes d'armes de certaines musiques jouées à la flûte.

Souvent le matin, Annaria donnait aussi un entraînement approximatif à sa dragonne Étincelle qui avait d'ailleurs gagné en taille et en force durant ces quelques semaines, atteignant maintenant la taille d'un petit chien. Celle-ci s'était aussi habituée à Annaria et Gradguer, avec qui elle parvenait maintenant à envoyer quelques impressions mentales. Elle dormit même une fois avec Annaria tandis que les deux autres s'entraînaient dehors. La jeune dragonne avait aussi prononcé par la pensée ses premiers mots à Léna.

Si Annaria et Gradguer s'étaient également encore rapprochés, allant jusqu'à se tenir la main une fois au marché à Hedrath, la jeune fille ne savait pas que ses deux nouveaux protecteurs étaient ensemble, car les deux faisaient en sorte de le lui cacher pour un temps. La raison était simplement l'envie de ne pas s'afficher et, pour Gradguer, de garder son image froide encore un temps.

Cela faisait maintenant trois jours de plus qu'ils se dirigeaient vers l'ouest en suivant leur plan.

« Les deux filles s'arrêteront près de Daret et partiront au nord par le chemin des montagnes menant à Duldridge tandis que j'apprendrai ce qu'il y a à apprendre à Daret et que je mènerai ma chasse ! » Ainsi pensait le veilleur. Et Annaria lui avait donné son accord et faisait tout pour cacher cela à la jeune fille.

La nature les entourait tandis qu'ils cheminaient, les oiseaux chantaient, les arbres bruissaient sous le vent et une myriade de petits bruits se faisaient entendre. Parmi eux, le plus beau son était celui d'Annaria qui jouait de son luth.

Léna était songeuse, cela avait évidemment été repéré par le veilleur aux yeux acérés sans qu'il n'en sache néanmoins la raison. En réalité, la petite, certes jeune mais pas moins intelligente, avait l'impression qu'ils allaient vers l'ouest, vers Daret. Les sentiers de terre de l'Ancien Continent étaient bien trop semblables pour qu'elle puisse avoir un point de repère, néanmoins leur direction et surtout l'absence de changement d'environnement lui laissaient fort à penser qu'elle avait raison. Le bruit mat des sabots ferrés sur les gravillons la tira brusquement de ses pensées.

Sous la lumière du soleil apparurent deux chevaliers dans un kaléidoscope de teintes argentées et dorées. Les deux chevaux, vêtus de caparaçons richement brodés, avançaient avec une élégance imposante.

Le premier, un grand étalon noir à la robe luisante, portait un caparaçon en brocart bleu nuit, orné de motifs dorés représentant un griffon en plein vol. Ses yeux étaient vifs et alertes, ses naseaux émettant de légères volutes de vapeur dans l'air frais du matin. Le chevalier qui le montait était un homme de haute stature, son armure lourde et étincelante était néanmoins parsemée de quelques taches de boue telles des taches de rousseur. Le heaume qu'il portait ne laissait rien entrevoir de son visage. Son écu, solidement fixé à la selle, portait ses armoiries et son griffon.

À ses côtés, le deuxième chevalier montait un splendide destrier alezan. Le caparaçon du cheval était en velours vert émeraude, brodé de fils d'argent dessinant des motifs floraux et des lions en position de combat. Ce cheval, tout aussi impressionnant que le premier, avançait avec une démarche assurée, ses muscles puissants jouant sous sa robe lustrée. Le chevalier qui le chevauchait portait une armure composée de plaques polies et ajustées avec précision. Son heaume, orné d'une plume rouge écarlate, avait la visière levée et laissait entrevoir un homme au visage légèrement tiré et buriné portant une cicatrice à la joue. Ce fut lui qui les salua en premier.

- Hola, mes braves ! Je ne veux point vous importuner, mais je dois me rendre à Daret sous ordre de mon seigneur, proche baron de l'Empereur. Mais j'admets avec honte que l'Empire est une terre lointaine et que nous sommes perdus, mon ami ayant perdu la carte durant un duel nous opposant à des brigands en maraude.

Gradguer était embêté et ne savait que trop répondre. Il hésita tant que Léna en fut renforcée dans son idée. Ce fut la jeune barde qui prit la parole.

- Daret est derrière vous, messires. Nous ne nous y rendrons pas mais avancerons un temps vers elle avant de suivre notre chemin, si vous souhaitez nous suivre je serais gréée de vous enchanter de ma musique.

Un sourire étira les lèvres du chevalier tandis que son compagnon masqué pouffa.

- Très bien, gente dame, ce sera avec plaisir.

Tous deux tournèrent bride et mirent leur cheval au pas afin de suivre le petit groupe. Le chevalier se présenta comme étant sire Gilbert et l'autre chevalier, qui enleva son heaume, se nommait Bertrad. Ce dernier était sensiblement plus jeune que Gilbert et avait les cheveux noirs.

Il proposa d'ailleurs de faire monter « la petite » devant lui pour lui épargner la marche. Bien que celle-ci pesta de prime abord, elle accepta bien que Gradguer, méfiant, aurait préféré qu'elle n'en fasse rien. Il se plaça donc à côté du cheval écoutant par la même occasion la discussion entre le chevalier et Léna. Il fut rapidement soulagé car le seul intérêt du chevalier semblait d'entendre l'histoire exceptionnelle d'Étincelle. Ils cheminèrent ainsi plusieurs heures puis furent contraints de monter le camp.

Le veilleur profita d'un moment après le « repas » pour prendre à part les chevaliers et leur expliquer la situation.

« Messires, Daret est droit devant nous, à deux jours de marche. Si nous vous l'avons caché, c'est parce que notre... notre fille veut absolument s'y rendre tandis que nous ne voulons pas. Néanmoins moi-même je dois m'y rendre afin d'y régler des affaires personnelles et préoccupantes. » Voyant l'air intrigué des chevaliers il continua. « L'on m'a piégé, et... on s'est attaqué justement à ma fille. Je ne sais pas si les deux événements sont liés, mais je le présume fortement. Mon intuition me pousse à chercher un magicien que j'ai croisé il y a plusieurs mois ou à défaut certains hommes que j'ai croisés à Daret. »

Les chevaliers lui promirent de l'accompagner et de l'aider à poser des questions, néanmoins le chevalier refusa poliment car il ne souhaitait pas que Léna le voie s'en aller avec les chevaliers ce que les deux hommes comprenaient. Ils conseillèrent alors à Gradguer une maison, sorte d'auberge, à une journée de Daret tenue par un nain fort sympathique mais également un ancien guerrier qui saurait protéger Annaria et Léna.

Le lendemain donc les deux chevaliers les remercièrent et souhaitèrent bonne route à chacun d'entre eux. Ils continuèrent donc leur propre route et alors que le soleil se couchait, amenant avec lui le crépuscule, ils virent enfin une maison de pierre au toit de chaume recouvert d'ardoise.

Elle était occupée, au vu de la fumée sortant de la cheminée de pierre et de la lumière visible à travers les fenêtres du rez-de-chaussée. Les murs étaient faits de larges blocs de granite gris, solidement empilés et parfaitement ajustés et les gouttières en cuivre patiné courant le long des bords témoignaient d'un savoir-faire certain. L'entrée principale était une grande porte en bois massif, renforcée de ferrures en fer forgé. Deux lourdes poignées en bronze, sobres et ternies, offraient une prise solide pour entrer. Devant l'auberge, un petit jardin était entretenu avec un soin partagé. Des herbes aromatiques et des fleurs de montagne poussaient en abondance alors qu'un peu plus loin chardons et mauvaises herbes pullulaient. Un puits de pierre se tenait au centre, fournissant probablement l'eau.

Le groupe s'avança donc et Gradguer frappa.

- Ouais ! J'arrive ! Ils entendirent des grommèlements gutturaux. Bordel, y a pas idée d'marcher à c't'heure.

La porte fut ouverte, découvrant derrière elle le maître des lieux. Un nain à la longue barbe tressée, parsemée d'anneaux de métal, recouvrait son tablier en cuir. Ses épaules larges et son torse volumineux témoignaient qu'il n'avait pas passé sa vie à servir de la bière et lui donnaient une allure de taureau. Ses yeux bleu-gris se posèrent un à un sur chacun de ses invités, les jaugeant. Sa voix grave résonna dans la salle commune lorsqu'il accueillit les nouveaux venus.

- Hum, bienvenue à vous du coup, hein. Allez, allez, venez, ça se voit que vous avez passé une chiée de temps dehors.

En franchissant la porte, les aventuriers entraient dans une grande salle commune, chaleureusement éclairée par une lanterne suspendue et une immense cheminée en pierre, où un feu crépitait. Les murs intérieurs étaient décorés de tapisseries colorées représentant des paysages fantastiques à la beauté époustouflante. De solides poutres en chêne traversaient le plafond, renforçant l'impression de robustesse de l'endroit. Le sol était couvert d'une sorte de tapis de laine qui, aujourd'hui, ne ressemblait plus à grand-chose. De grandes tables en bois massif, accompagnées de tabourets. Aux coins de la salle, des alcôves offraient des sièges plus intimes, avec des fauteuils en cuir usé mais confortables.

À l'extrémité de la salle commune se trouvait un comptoir, fait d'un bois sombre et poli. Derrière, des étagères en bois s'étiraient jusqu'au plafond, remplies de bouteilles de vin, de tonneaux de bière, et de divers accessoires et babioles. Le comptoir était l'endroit où le nain, maître des lieux, mangeait. La cuisine était située derrière le comptoir. De l'autre côté, un escalier menait à l'étage et à la cave.

Le groupe rentra donc et, d'après un signe du nain, alla s'installer à une table. Le nain se posta près d'eux, posant un pied sur un tabouret. Il leur sourit avec une sincérité et une gentillesse grognante.

- Hum, je suis Argrir fils de Atror, bienvenue ! Alors ? Qu'est-ce que je peux faire pour votre petite famille ?

Gradguer eut un hoquet de stupeur avant de répondre.

- Bien, alors je, non, nous voulons... une chambre. Pour... plusieurs nuits.

Le nain rigola et envoya une grande claque amicale dans le dos du veilleur.

- Très bien, j'vois ça ! Bon ! Ben, j'vais préparer votre chambre et puis on discutera un peu, toi et moi, mon gars.

Il les guida alors vers leur chambre. Un escalier en bois massif menait à l'étage, où se trouvaient les chambres. Chaque chambre, bien que modeste, était confortable et chaleureuse. Les murs étaient en pierre apparente, et les lits en bois étaient couverts de couvertures épaisses en laine. De petites fenêtres avec des volets en bois laissaient entrer la lumière du jour et offraient une vue imprenable sur la vallée ou la forêt environnante. Des tapis tissés à la main couvraient le sol de pierre, et une petite cheminée dans chaque chambre garantissait la chaleur pendant les nuits froides. Il allait leur ouvrir une chambre puis se ravisa finalement, alla plus loin et ouvrit la pièce du fond de l'étage qui était un peu plus grande et qui possédait deux lits au lieu d'un lit commun.

Alors que les deux filles s'installaient, le nain tapa sur la cuisse de Gradguer et lui fit signe de se baisser avant de lui chuchoter quelques mots.

- Eh, mon gars, faudra qu'tu m'dises ton nom d'ailleurs, faut-il que je ramène un troisième lit ou pas ?

- Non, ce ne sera pas nécessaire, je pars demain.

Il le dit sans chuchoter aucunement et Léna se retourna vivement.

- Comment ? Où vas-tu ?

Le veilleur regarda le nain qui lui rendit un regard rieur avant d'hausser les épaules et de redescendre. L'humain, lui, s'avança.

- Léna, ne m'en veux pas, j'ai juste quelque chose à faire un peu plus loin.

Il chercha le regard de la barde qui, sachant la situation, le suivit.

- Ah, c'est ce monstre que tu dois traquer ?

C'est alors qu'Étincelle grogna. Léna regarda Gradguer avec une colère triste dans les yeux.

- Tu mens.

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