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Chapitre 1 : Une jeune barde

Les lueurs orangées des flammes éclairaient le visage de la jeune humaine qui tenait sa harpe à la main et gardait sa flûte à la ceinture.

La jeune humaine était une belle femme, de petite taille, aux traits fins, lisses et délicats. Son petit nez et son menton fin lui donnaient un air encore plus jeune que ses vingt-huit ans le suggéraient. Ses grands yeux verts aux cils légèrement maquillés et surlignés de noir étaient reconnus pour leur beauté et leur profondeur. Ses bras nus montraient une peau blanche et lisse délicatement parfumée. La barde aux longs cheveux bruns captivait actuellement un groupe d'enfants. Parmi eux se trouvait la jeune pupille du seigneur Brannt de Daret, la princesse Léna.

Elle leur racontait le conte du petit Grim, un conte du nord, lorsque deux servantes accompagnées d'un séduisant chevalier, messire Gavin, rentrèrent dans la salle.

- Dame Annaria, le seigneur Brannt et sa cour attendent avec impatience votre venue.

D'un signe de tête, elle s'excusa auprès des enfants et suivit les nouveaux venus. Ils traversèrent les couloirs du château éclairés par des torches et décorés de tapisseries rouge et or. Elle s'arrêta pour lisser sa robe. Dans une salle adjacente, elle vit deux hommes en uniforme sombre discuter et cesser immédiatement lorsqu'elle leur jeta un coup d'œil. Elle n'y prêta néanmoins pas grande attention ; qui se questionnerait sur les agissements de domestiques. Elle reprit sa marche à travers le château.

Elle suivait Gavin, un grand gaillard de grande taille et d'une carrure renforcée par l'exercice des armes et le port habituel de l'armure. L'armure du chef de la garde lui allait très bien et ne le rendait que plus charismatique. C'était un homme bon et bien entraîné, même si Annaria le trouvait un peu niais.

La salle du trône était très belle et richement décorée bien que la cité-état ne croule pas sous l'or. Grande et équipée de mobiliers divers en bois de pins. Décorée de tête de gibier allant du cerf au sanglier et portant les couleurs de Daret, le rouge et l'or. Le grand tapis représentait la construction de la ville dans un autre âge.

Le seigneur du lieu avait fait appel à ses talents de barde et de conteuse pour distraire sa cour et ses invités le temps d'un petit mois qui verraient les préparatifs et le déroulement de l'adoubement d'un groupe de six chevaliers et leur sacralisation dans la garde royale.

Annaria, s'était empressée d'accepter, pour l'or, le prestige, mais aussi le toit et la nourriture offerte durant quelques jours. C'étaient ses premiers jours et elle voulait faire bonne impression.

Le seigneur et sa cour étaient pour le moment tous installés autour d'une table pour un banquet. On lui fit signe de s'asseoir, on lui dirait lorsqu'elle devrait chanter.

Assise dans un coin de la pièce, les jambes croisées, elle prêta l'oreille à la discussion à voix basse de deux gardes.

- Eh, tu sais que les troupes de Tirem ont prises le chemin du sud il y a quelque temps ?

- Ah ouais ? Je ne savais pas, tu penses qu'ils vont où ? Son camarade haussa les épaules. Par contre, il y a eu trois morts en ville hier, et des types étranges auraient suivi deux de nos jeunes futurs chevaliers royaux durant une après-midi avant de prendre la poudre d'escampette.

Son compagnon fronça les sourcils avant de lancer un regard inquiet à l'assemblée, puis il se pencha, se croyant discret, vers son compagnon.

- M'est avis qu'il se prépare quelque chose de pas net.

- Mais non c'est juste un groupe de voleurs de pacotille, cela va juste nous faire plus de travail.

Son camarade lui lança un regard circonspect avant de répondre.

- Et les questions des gens sur la princesse ? Ça aussi, c'est commun ?

- Mais évidemment triple buse que c'est commun, elle va avoir dix-sept ans bientôt, les gens s'intéressent, c'est tout !

L'autre garde se redressa et gonfla le torse avant de tapoter du poing contre l'insigne de la garde qu'il portait.

- Je pense qu'il nous faudrait juste quelqu'un d'externe qui pourrait enquêter pour être sûr que tout va bien sans mêler la garde à cette affaire !

Les deux gardes avaient haussé la voix, s'en aperçurent et se séparèrent penauds sous le regard d'un petit baron. Annaria se demanda ce qui se passait, y avait-il un nouveau combat qui couvait dans la région ? Elle se perdit dans ses souvenirs de la dernière bataille à laquelle elle avait assisté...

En bordure d'un petit bosquet de pins aux branches chargées de flocons nacrés courait une jeune femme. Derrière elle, un homme lui hurlait de s'arrêter en brandissant une épée courte.

Fouf, fouf. Chaque expiration produisait de petits nuages de fumée dans l'air hivernal.

Fouf, fouf. Ses talons lui faisaient mal et les chocs répétés de sa course faisaient vibrer ses jambes qui protestaient sous l'effort.

Elle n'était pas habituée à courir et encore moins à être poursuivie, elle n'avait jamais eu à fuir les femmes de potentielles aventures d'un soir comme c'était le cas chez certains de ses collègues bardes.

Autour d'elle les flocons de neige descendaient lentement en dansant au rythme du vent. Elle courait au milieu de la nuit éclairée par la lune pâle. Les couleurs vespérales avaient laissé leur place à un noir d'obsidienne qui contrastait avec la vive blancheur de la pleine lune. Mais la lune seule malgré sa lumière argentée, n'aurait pu éclairer le petit bosquet de pins. La lumière des brasiers se reflétant sur la neige projetait ses lueurs jaunes tremblantes.

La jeune barde se maudit, elle était mal tombée. Quelle malchance de passer dans la région juste au moment où les deux petites familles nobles de la région, les Yark et les Trostri, avaient décidé d'en venir aux armes.

Fouf, fouf. La peur, cette sensation, qui enserre les tripes, noue les intestins et fait couler la sueur le long du dos.

Fouf, fouf. Elle avait l'impression que son cœur allait exploser tant il battait vite.

Soudain, elle trébucha. Elle s'effondra de tout son long dans la neige, l'humidité et le froid s'immiscèrent dans ses vêtements. Elle se retourna aussitôt en rampant vers l'arrière.

Le soldat ennemi avançait vers elle un sourire vicieux aux lèvres. Sa cape brune et son écusson brun à tête de sanglier, tous deux rehaussés d'or, symboles de la maison Trostri. Elle reculait en le suppliant de la laisser en paix, mais le soldat semblait bien décidé. Soudain, l'homme se figea et regarda derrière elle. Elle continua de reculer jusqu'à heurter deux jambes. Tremblant de peur la barde s'effondra.

Le nouveau venu, dont elle avait percuté les jambes était un homme en veston de cuir épais et à sa ceinture pendait une lame, il portait l'écusson des Yark, mais pas leur cape.

Son poursuivant dégaina sa propre lame et avança.

- Tu as perdu ta cape imbécile, tu perdras bientôt ta tête... Mais je suis magnanime, rebrousse ton chemin, ton baron perd la bataille, fuis et tu auras la vie sauve.

L'homme enjamba sans ménagement la pauvre femme qui n'osait plus bouger. Sa voix était très calme et posée, comme si les insultes et les menaces de son opposant ne l'avaient pas troublé.

- Je ne suis pas un homme de la maison Yark, mais je travaille pour eux et je n'ai pas peur de toi.

- Alors tu es plus bête que je ne le pensais. Tu as choisi le mauvais camp, nous sommes mieux équipés. Je vais te tuer puis je m'occuperai du cas de la ribaude allongée derrière toi. Il sourit. J'aurais la primeur sur tous mes camarades.

La barde trembla de peur à ses mots, mais elle ne réussit pas à bouger, elle était pétrifiée de peur. L'homme ne fut pas décontenancé, il n'afficha aucune expression, son visage restant de marbre.

- Je ne crois pas non, vous êtes certainement mieux armés, mais vous manquez de chevaux et Yark a su s'entourer d'alliés qui vous font défaut.

À peine eut-il prononcé ces paroles que la terre trembla légèrement, les branches des pins laissèrent tomber la neige qui s'était accumulée sur elles. Au milieu des tentes qui brûlaient un peu plus loin firent irruption une trentaine de chevaux caparaçonnés qui prirent à revers les troupes de Trostri. L'homme vit ses compagnons tomber les uns après les autres, son courage fondit et sa prise sur son arme se relâcha et sa voix trembla légèrement.

- Je... Laisse-moi tranquille, va chercher ton or et trace ta route, cette femme ne t'apportera rien.

- Je ne crois pas non. Il se mit en garde épée à l'horizontale au niveau de l'épaule. Agresser une femme seule a le don de m'agacer.

Le soldat chargea en hurlant. Il n'eut le temps de faire que deux pas avant de sentir une douleur fulgurante dans ses bras et de tomber à la renverse sur le dos le souffle coupé.

Il regarda ses avant-bras qui en réalité avaient disparu, ils étaient coupés tous les deux au niveau des coudes. Ce n'est qu'alors, lorsqu'il comprit, qu'il se mit à hurler. À travers ses larmes, il vit son adversaire essuyer sa lame sur la neige et se retourner. Il bégaya à son intention la voix entrecoupée de râles.

- Par pitié, je... tue-moi, un soldat ne peut rien sans ses mains, pitié...

- Je ne crois pas non, cela ne serait en rien utile, ça ne m'apporterait rien, et je ne fais jamais rien sans raison, et qui sait, tu seras peut-être un jour utile.

Le soldat, entre deux vagues de douleur aurait pu jurer avoir vu les yeux du guerrier devenir rouge durant le combat et ne retrouvait leur couleur originale que maintenant, mais peut-être était-ce la douleur.

Le guerrier se retourna, rengaina son arme sans un mot, se retourna vers la jeune barde qui était sur le point de s'évanouir sous l'émotion. Ses pas crissaient lorsqu'il écrasait la neige, l'herbe gelée et sèche. Arrivé à la hauteur de la femme il s'agenouilla, vérifia d'un coup d'œil si elle était blessée, ce qui n'était pas le cas, puis la prit par la taille et la souleva.

Surprise et encore sous le choc celle-ci ne réagit pas craignant la réaction de l'homme. Mais il se dégageait de lui quelque chose d'apaisant et bientôt elle se serra contre lui et le laissa la porter. Il arriva près d'un cheval. Il la pausa sur la selle et s'affaira autour d'un petit sac se trouvant à terre.

Elle retrouva alors la parole, elle le remercia chaleureusement.

- Merci sire, merci infiniment, mais...

Elle était inquiète, l'homme était froid et pragmatique, avait-il une idée derrière la tête ? Elle tressaillit à cette idée.

- Je n'ai rien à vous offrir en remerciement...

L'homme se tourna et la dévisagea un moment. Cela la mit mal à l'aise et elle serra ses bras contre sa poitrine tremblante. Lorsqu'un petit sourire étira ses lèvres, ce sentiment de gêne s'accrut.

- N'aie crainte, je ne suis pas sans cœur, je ne te ferai pas de mal. Il marqua une pause. Dois-tu te rendre quelque part ? Il ne la regardait pas et continuait à ranger son sac sans émotions.

- Merci, merci, infiniment, je dois me rendre à Hedrath sire.

Il hissa son sac sur les épaules et avança jusqu'à sa hauteur.

- Très bien, je t'y accompagne, tu chanteras sur la route, cela rompra la monotonie de mon voyage et nous serons quittes... Et encore une chose, ne m'appelle pas sire, je me nomme... Gradguer, mais tu peux m'appeler Grad et tu n'as rien à craindre de moi.

Rassurée et apaisée la barde lui tendit une main qu'il serra avec force. Cet homme aussi froid et particulier n'était peut-être pas si mauvais, son sauveur avait même l'air intéressant. Elle rit d'un doux rire, presque cristallin, rappelant le rire d'un enfant joueur.

- Très bien Grad, c'est un faible prix à payer pour te remercier, je m'appelle Annaria.

Il hocha la tête et se hissa derrière elle avant de saisir la longe du cheval sans voir sa nouvelle camarade rougir légèrement lorsqu'il se colla contre elle et passa ses bras autour de sa taille pour la maintenir en selle. C'est toute fois encore un peu inquiète qu'elle entama rapidement une chanson de voyage et ainsi commença leur amitié...

Elle fut sortie de ses pensées par un serviteur chargé d'un plat de viande qui lui dit de se préparer, le seigneur avait demandé de la musique. Elle secoua donc la tête pour chasser ses pensées, elle n'avait pas de trop mauvais souvenirs de ce moment, il lui avait permis de rencontrer son seul ami, aussi bourru et froid qu'il pouvait être, malgré son pragmatisme et son stoïcisme complet, elle l'appréciait réellement. Mais ne tenait pas à vivre un nouveau combat.

Alors qu'elle se levait, elle pensa aux dernières paroles du garde, peut être devrait-elle envoyer un message à Grad, il ne rechignerait pas à un travail, et elle pourrait le revoir, cela faisait longtemps, leur amitié s'étiolait. De ses souvenirs, il travaillait souvent à Hedrath et au sud de celle-ci. Elle se promit d'y réfléchir dans la soirée.

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